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Aren't we always looking over our shoulders ? [Thalia]

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Aren't we always looking over our shoulders ? [Thalia] écrit le Lun 17 Aoû - 17:54


La nuit ne tarderait plus à tomber. Assise en tailleur sur sa chaise de bureau, Nyx savourait ses derniers instants de tranquillité en jouant à un jeu post-apocalyptique. Le casque sur les oreilles, elle pouvait encore feindre – sans tromper personne, parce qu'elle tenait à la vie – d'ignorer les directives transmises par sa douce et tendre mère au gré de ses passages dans le couloir. Il lui fallait apparemment arrêter – un peu – de se comporter comme une adolescente ; ne plus porter ces caleçons d'homme aux motifs improbables qui ne ressemblaient à rien – surtout sur elle ; manger ; idéalement, rester sobre – elle n'avait bu que deux bières et rien fumé du tout, pour des raisons évidentes ; accessoirement, se sortir les doigts du cul et liquider les affaires urgentes liées de près ou de loin à la rébellion. Il n'y avait là rien de bien réjouissant, si ce n'est que Thalia l'accompagnerait.

Tous les membres du groupe n'étaient pas nécessairement au fait du but véritable des Moira ; mais ceux qu'ils avaient mis au parfum faisaient en quelque sorte partie de la famille. L'ambiance pouvait être électrique, dans la mesure où le tempérament de cerbère qui caractérisait Strife ne s'accommodait pas toujours des excentricités de chacun. Cependant, Nyx n'en aimait pas moins les avoir à ses côtés, s'abreuvant volontiers du bon comme du mauvais, afin de ménager – à sa façon – leur indépendance aussi bien que la sienne propre. Thalia était l'une de leurs plus anciennes recrues, un petit prodige que les Moira n'avaient pas tardé à adopter et qu'ils ne laissaient chaque fois repartir qu'à contrecœur.

Nyx retira son casque, éteignit l'ordinateur – volé, bien entendu – et se leva pour s'étirer longuement le dos. Puis elle descendit à l'étage en bâillant. Leur repaire, agrandi au fil des années, en comportait deux, en plus d'un sous-sol qui consistait en un assez vaste hangar sécurisé. Celui-ci servait d'atelier à ses parents ; les armes conçues par eux ou volées y étaient également entreposées.
Elle parvint à la porte derrière laquelle Thalia dormait encore – la nuit précédente avait été particulièrement bien remplie. C'était censé être la chambre de Nyx. Celle-ci frappa sans ménagement avant d'entrer et de s'élancer sur le lit comme un gros chien trop envahissant.

« Thalia ! MA P'TITE CAILLE EN SUCRE. DEBOUT. »

On aurait pu s'attendre à une pièce très bordélique rangée pour l'occasion. En vérité, cette chambre avait perdu sa personnalité depuis de nombreuses années maintenant et restait d'une propreté irréprochable grâce au peu de temps qu'on accordait régulièrement à son entretien, en vue d'y accueillir d'aussi jolies fleurs que Thalia ou – préférablement et ♥️ – Demacia. Nyx n'était pas du tout casanière et n'occupait jamais un lieu bien longtemps. Adolescente, elle n'avait été qu'un « oiseau de nuit », et le sang de ses parents avait bouilli, puis s'était glacé de ne la voir rentrer qu'une poignée d'heures par semaine. Les veilles l'avaient par la suite « assagie » sans lui apprendre les véritables bienfaits d'un lit. Ses nouveaux devoirs l'avaient poussée à migrer à l'étage supérieur, dans une petite pièce rassemblant tout ce qui suffisait à son bonheur : un ordinateur, un tourne-disque, un minibar, un clic-clac et une fenêtre sous laquelle étaient alignés en toutes circonstances quatre fusils de chasse. On dormait relativement peu, chez les Moira, parce que l'endroit, bien plus tranquille aujourd'hui, ne s'y était pas toujours prêté. Du reste, quand Nyx devait impérativement faire une nuit complète – c'est-à-dire quand ses paupières et ses tempes pulsaient un peu trop, que sa vue se brouillait, et que ses mains n'étaient plus assez assurées –, elle s'isolait dans un appartement insonorisé que Clyde mettait à leur disposition sur Galiea. Ce n'était pas prudent, au fond, mais une fois là-bas, les seules détonations susceptibles de retentir à ses oreilles avaient le mérite de n'être que des hallucinations auditives provoquées par le joint qu'elle se grillait alors pour se détendre et mieux dormir.
Maintenant, Nyx souriait. Elle était heureuse – et fière – de pouvoir offrir à Thalia un pied-à-terre surprotégé dans l'un des endroits les plus dangereux d'Atlas.

« J'espère que t'as pioncé bien comme il faut, sœurette, parce qu'on va pas chômer cette nuit non plus. » Sur ces paroles, elle tira sèchement sur la couverture pour achever d'être chiante d'arracher Thalia aux bras du sommeil. Nyx devait secrètement avoir un problème avec les couvertures, parce qu'elle eut une façon assez agressive de rouler la sienne en boule pour la jeter au pied du lit. Une couverture, ça pouvait entraver vos mouvements et vous empêcher de gagner la fenêtre, d'armer votre fusil à temps. Une couverture, c'était terriblement stressant.

HRP : pardon pour le petit délai, ma poupette lovie

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Re: Aren't we always looking over our shoulders ? [Thalia] écrit le Ven 21 Aoû - 17:18
i'm sleepin'


J'étais là, flottant, me déplaçant dans l'eau ; un véritable petit poisson. J'étais totalement dans mon élément, j'y avait passé toute ma vie. Fuir les gros poissons pas beaux qui en voulaient à mes écailles était si naturel, instinctifs. Ouais, j'aurais pu croire qu'il s'agissait d'un rêve si seulement les souvenirs que j'avais n'étaient pas aussi réel, ancrés dans ma mémoire de petit poisson. Là, actuellement j'étais entrain de nager pour mes écailles. Si je m'arrêtais je  mourrais, alors j'n'avais plus qu'à nager droit devant moi - Nage droit devant toi ! Nage droit devant toi ! -. Inlassablement. C'était plutôt stressant, mais j'avais l'habitude de m'en sortir. C'était toujours comme ça. Je me retrouvais ensuite, paisible, à fouiner à la recherche d'une quelconque nourriture...

J'eus un léger - énorme - sursaut en entendant ça ; j'n'étais donc pas un poisson !? Maudit rêve ! Je reprenais lentement mes esprits. Avant de me retourner dans la couette douillette, enfonçant ma tête au plus profond de l'oreiller. J'émis un grognement de mécontentement. Et là, je tentais de me rendormir pour retourner à ma vie de poisson. Ouais, enfin c'était sans compter Nyx. Ce diable qui m'arracha brutalement mon sommeil, et les dernières onces de rêves qu'il me restait. et bientôt j'oubliai tout de mon existence en tant que poisson dans le monde des rêves - quelle tristesse ! -. Bon, c'était l'heure de se lever. Je me redressai pour tomber sur Nyx... Ah oui, je logeais chez les Moira. Je me rappelais aussi de la veille, espérant qu'aujourd'hui serait moins endiablée... Et à l'instant où j'y pensais, Nyx me désillusionna. C'allait être la même chose, si ce n'était pas pire encore.

Mais bon, j'avais encore madame la couette qui me tenait chaud, et m'appelait à me rendormir. Là aussi, j'aurais du compter sur Nyx qui ne tarda à me la supprimer aussi. Alors je soupirais et me levait, frottant mes yeux à la manières des enfants ou des chats - comme on préfère -. Je n'avais absolument aucune idée du temps que j'avais pioncé. Mais je pouvais dire que j'avais fait une nuit plutôt complète ; enfin si on se basait sur les critères de Nyx. Je ramassais mon tas de fringues ensuite avant de me tourner vers la Moira.

« J'suis toute à toi, mais d'abord tu me laisses prendre une douche. » lançai-je la voix encore endormie avec le bâillement qui suivi

Je ne tardais pas à sortir de la chambre, et me diriger vers la salle de bain sans même attendre sa réponse. Au pire, elle me couperait l'eau chaude. Pour peu qu'elle y soit. Enfin, rien de bien anormal jusque là. J'ajoutais aussi à son attention cela :

« Si tu veux, tu peux venir m'expliquer le programme ! »


HRP:
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Re: Aren't we always looking over our shoulders ? [Thalia] écrit le Dim 23 Aoû - 17:27


HRP : Pardon aux familles, tout ça.

Tranquillement assise sur ses jambes repliées, Nyx ne manqua rien de l'éveil progressif de Thalia. C'était, de fait, comme assister à l'éclosion d'une rose blanche au renfrognement scandalisé d'un chaton jusque-là sereinement endormi contre le flanc chaud et protecteur de sa mère. Elle sentit bien son cœur fondre niaisement l'espace d'un instant mais, égale à elle-même, n'en conçut pas pour autant de remords – la mignonnerie inhumaine de Thalia dans ces moments-là l'aurait au contraire incitée à recommencer indéfiniment. Nyx feignit de minauder avec un grand sourire :

« Tout c'que tu veux, ma puce. Y a Maman qui prépare la graille. » Il n'était pas question de s'aventurer dans la nuit des districts le ventre vide.

Du reste, on n'eut bien sûr pas la bassesse d'imposer à Thalia une douche froide. Avec tant d'eau autour d'eux, et forts malgré tout des progrès technologiques les plus élémentaires, il n'avait pas été si difficile pour les résidents des quartiers les plus malfamés – ou pour les autorités plus compétentes – d'installer un système permettant le traitement, le filtrage et le chauffage de l'eau. Même si c'était parfois rudimentaire et que le luxe d'une douche brûlante, en effet, venait souvent à manquer.
Nyx se contenta donc de la regarder partir et entreprit contre toute attente de faire le lit – on ne se moque pas. C'est-à-dire d'y étaler la couverture comme une crêpe ratée et d'en aplanir la surface à grand renfort de je-te-tabasse-gentiment-du-plat-de-la-main. Okeanos, dans son infinie bonté, lui avait sans doute inspiré cet expédient qui lui fit gagner un temps précieux : ainsi elle n'entra pas dans la salle de bains trop vite à la suite de Thalia.

Nyx était en effet sur le point de mériter une médaille. La logique – ? – aurait voulu que, considérant Thalia comme sa petite sœur, elle ne fasse pas tout un plat de son corps-nu-et-ruisselant-dans-une-cabine-de-douche-aux-parois-vitrées-fort-heureusement-rendues-troubles-par-la-chaleur-de-l'eau. C'est pourquoi elle vint ingénument prendre appui sur le lavabo, bras et pieds nonchalamment croisés, prête à expliquer dans les grandes lignes ce qui les attendait cette nuit.
Sa bouche demeura stupidement ouverte et aucun son n'en sortit.
Oh, elle finit bien par la refermer. Boudeusement. Parce qu'elle s'était fait la réflexion qu'il y avait là comme une ressemblance avec la mise en situation éhontément peu soignée d'un mauvais porno. En avoir conscience faillit la pousser à quitter la salle de bains en claquant la porte et en beuglant un « Merde. » très indigné, mais voilà ; quand il y avait quelque chose de joli – genre très joli – à regarder, les yeux de Nyx, sa profonde désinhibition naturelle aidant, ne manquaient jamais de se comporter exactement comme le magnet en forme de petite tomate que ta mère s'obstine à garder sur la porte de son réfrigérateur.
Par la force des choses, ce n'était même pas la première fois qu'elle la voyait nue. Peut-être était-ce parce que Nyx avait un œil d'esthète, au fond – chut. – : chaque fois, la beauté de Thalia, dans sa perfection rehaussée par la douceur et la pureté de sa physionomie, se révélait immanquablement émouvante.
… C'était une façon plus ou moins lyrique de signifier qu'à la regarder ainsi, la plus chaste des jeunes filles se serait sans doute senti pousser sur-le-champ un agace-cul et des baloches entre les jambes.

Enfin Nyx, perplexe, se frotta lentement le bas du visage, l'air de dire que c'était tout de même indécent d'être si bien faite. Mais elle aimait à croire qu'elle avait passé l'âge de penser avec ses hormones – pour l'espoir, merci de bien vouloir laisser une piécette dans la petite boîte de collecte en sortant. Par conséquent, afin d'éviter tout désastre, elle se mit en devoir de songer à elle-même quelques tue-l'amour, comme une diarrhée ou un orgasme d'éléphant.
L'odeur des « choux de Bruxelles ».
Ou encore son grand-père en guêpière.
… Rudement efficace, celui-ci. Peut-être un peu trop. Elle eut un moment d'absence grimaçante, sûr indice qu'elle venait de s'égarer dans des sphères beaucoup trop infernales pour son faible cerveau. Cependant, grâce à ce petit tour d'imagination, elle se retrouva enfin en mesure de prendre la parole sans laisser échapper toutes les sottises qui lui démangeaient dangereusement la langue – « J'peux toucher ? Juste pour voir, hein. Intérêt scientifique, tout ça. » ; « Tes lolos i' z'ont pas grossi depuis la dernière fois qu'j't'ai vue ? » ; « Tu peux arrêter d'être aussi jolie, steuplait ? Genre juste une seconde ? » ; « Ta croupe, c'est aussi inévitable pour mes yeux qu'la première descente d'un Grand huit. », etc.

« Euh... Alors. » Nyx s'éclaircit la gorge et cilla à plusieurs reprises. « J'peuxt'frotterl'dossit'aspasl'brasassezlong. » Essaie encore... ? « … OK. Je gère. » Elle retint péniblement un « Parc'que j'ai l'impression qu'mon bras à moi est beaucoup trop long tout à coup, là, si tu vois c'que j'veux dire. » et poursuivit tout en s'imposant un salutaire « LALALA. ♪ » mental. « On va s'attaquer à un nouveau circuit, en espérant qu'personne nous coup'ra l'herbe sous l'pied. Mais y a une des maisons qui s'ra un peu spé' par rapport aux autres. Va falloir qu'tu sois encore plus fine que d'habitude. » Les cambriolages constituaient une routine pour Thalia. Mais elle restait une gentille fille. Nyx se rendait compte qu'elle ne connaissait pas tout à fait les limites de sa morale. « Maman va nous expliquer les détails en bas pendant qu'on bouffera, mais en gros, on va d'voir laisser des gens crever. Et on sait pas vraiment à quel point i' sont clean. T'es OK avec ça ? »

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Re: Aren't we always looking over our shoulders ? [Thalia] écrit le Lun 24 Aoû - 20:41
water on my skin


Il me sembla qu'elle approuva l'idée que j'aille prendre une douche. Et d'ailleurs, elle m'avait finalement rejoint dans la salle de bain. Elle avait pris son temps, j'étais déjà sous l'eau bien chaude - j'en profitais, dans le doute où je me la fasse sucrer -. C'était agréable, et même revigorant. Il m'avait fallu moins de cinq minutes pour rendre les vitres opaques de buée. Ce fut, à ce moment-là qu'elle arriva. J'étais franchement contente qu'elle soit venue, au moins j'étais certaine qu'elle ne pourrait rien manigancer pour écourter mon séjour sous la douche... A part peut-être m'en extirper par la peau de, ahem. Personnellement, je n'étais pas pudique. Et bizarrement je l'étais encore moins avec elle. Bah, en même temps on avait grandi ensemble, à quelque années près c'était ça. En tout cas on se connaissait depuis trop longtemps pour que je joue les mijaurées !

Nyx de son côté avait l'air vachement troublée. C'était juste tordant à voir ! Pauvre biquette. Quoique je pouvais la comprendre, d'un certain côté, si elle n'avait pas été Nyx ! Disons qu'elle était - supposée en tout cas - être l'exact inverse de la délicatesse, de la pudeur, et de la retenue. Donc, fallait quand même avouer que sa tronche déconfite valait tout l'or du monde. - Dommage que j'n'ai pas eu d'appareil photo sur moi ! -. La pauvre en plus, j'l'aidais pas vraiment, j'en rajoutais peut-être un peu - beaucoup -. J'adorais tant voir ses joues rosies, c'était so cute ! J'avais envie d'lui faire un gros calinou ! Sauf que si je sortais comme ça, elle risquait bien de nous claquer entre les doigts ! J'avoue avoir hésité, beaucoup. Mais bon, vu qu'elle me tendit une perche énorme.

« Bien sûr qu'tu peux v'nir me frotter le dos... ahem. »

Ok ok, j'déconnais sans doute un poil de cul de yéti trop. Pour excuse j'avais l'fait que je venais tout juste de me réveiller... Ouais, j'aurais pas pu trouver mieux comme excuse. Mais bref ! Reprenant de mon sérieux, je coupais l'eau afin de me savonner. En même temps Nyx m'expliquer ce qu'on allait faire ce soir. Globalement, on allait faire du cambriolage. Jusque là rien de bien méchant. Il y avait des risques pour qu'on ne soit pas seul, ça commençait à se corser un peu. M'enfin, rien de bien folichon, si ce n'était qu'il fallait que je fasse preuve de davantage de discrétion. Ce fut lorsqu'elle m'annonça que l'opération serait probablement aussi une boucherie que je tiltais. Surtout une boucherie de gens lambda. Oui, parce sous mes grands airs j'étais quand même une gentille fille. Ca me faisait chier de me dire qu'on allait abattre froidement de pauvres innocents. Bien qu'au fil des ans je m'adaptais peu à peu à ces méthodes - avec Strife en même temps -. Et fusiller des connards ne me faisait plus ni chaud ni froid - à peu de choses près -. Mais de pauvres gens, quand même ça me démangeait un peu. Sauf que rien n'était sûr.

« Et ça va nous rapporter quoi cette histoire ? » lui demandai-je tandis que je m'astiquais le ventre

De toute façon, je me voyais mal refuser de les aider. Et puis, j'pouvais pas prétendre être de la rébellion si je me défilais à la première occasion. J'espérais au moins que ça allait rapporter gros. Parce bon, c'était bien joli tout ça, mais j'voulais quand même savoir ce qu'on allait gagner - en terme d'argent -. J'étais quand même un peu troublée. Mais j'me disais qu'on m'aurait traîné dans ce genre d'histoire pour rien. et que si des gens se trouvaient là au milieu, il ne devaient qu'à moitié être innocent. Un peu comme mes vieux.
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Re: Aren't we always looking over our shoulders ? [Thalia] écrit le Sam 19 Sep - 15:41


On mettait donc son trouble sur le compte d'une pudeur qui ne l'avait par ailleurs jamais caractérisée ? Tant mieux. Nyx était à mille lieues de le soupçonner et en aurait sans doute ri grassement, mi-amusée, mi-vexée. Agitée par un léger scrupule où n'intervenait que le peu de morale dont elle disposait – et exclusivement à l'endroit de ses proches –, elle avait tout au plus craint de passer pour un vilain papy voyeur.
Sans doute un peu naïve, au fond, elle n'imaginait pas qu'on avait au contraire le vice d'en rajouter. Thalia manifestait l'espièglerie et l'assurance insouciantes qu'octroyait souvent la perfection d'un corps jeune ; elle avait en somme l'orgueil naturel de sa beauté. Nyx eut cependant un léger froncement de sourcils. Son invitation – qui n'en était pas une, n'est-ce pas – l'avertit vaguement qu'elle se foutait gentiment de sa gueule. Elle ne retint pas le « T'arrêtes de m'allumer, ouais ? » franchement enjoué, mais presque agressif que son attitude lui inspira.

En vérité, elle lui aurait peut-être fait payer son audace et forcée à l'assumer en la rejoignant si elle n'avait pas été du genre à osciller imprévisiblement d'un état d'esprit à un autre. En l'occurrence – et par bonheur –, le « sérieux » qu'exigeait leur tâche future l'avait déjà gagnée et l'empêcha provisoirement de poursuivre sur le registre grivois.
La question de Thalia ne l'étonna pas ; Nyx n'en attendait pas moins d'un esprit pragmatique accoutumé à la mentalité terre-à-terre des districts. Elle eut pourtant un moment d'hésitation, car la perspective d'un gain immédiat ou différé était précisément incertaine.

« P'têt' rien. », finit-elle par admettre. « J'ai pas encore tout compris. Mais y paraît qu'ces gens-là sont d'la famille d'un connard d'la police secrète. On est même pas sûrs à cent pour cent qu'ça soit vrai, en fait. C'est v'nu jusqu'à nous parce que d'aut' rebelles bien chiants sont sur le coup. Va falloir les doubler, j'crois. » Nyx arborait maintenant une moue pensive. Elle se gratta la joue d'un geste perplexe. « Au mieux, on a des infos et ça nous permet d'avancer. Y a pas vraiment d'jackpot à la clé. » « Et au pire... ? » songea-t-elle en réprimant un soupir. Mais elle préféra ne pas gloser davantage et quitta l'appui du lavabo. « J'te laisse tranquille histoire qu'tu puisses te tripoter la nouille si t'as envie. J't'attends en bas. » Puis elle sortit en se passant une main sur le visage. Sa mère aussi les attendait, assise à la table généreusement dressée en dépit de la misère ambiante et prête à leur expliquer plus précisément le détail des opérations.

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Re: Aren't we always looking over our shoulders ? [Thalia] écrit le Lun 21 Déc - 14:18


P't'être rien. C'était ça le pire. Si ça se trouvait, on allait se faire baiser sur toute la ligne. Et elle, elle me disait ça si calmement ! J'savais bien qu'on était différentes. C'était évident. Mais de là à se jeter dans la gueule du loup... Quoi, ça y ressemblait drôlement ! Un gars de la police secrète qui serait assez stupide pour laisser sa petite famille sans surveillance ? J'y croyais pas. Mais c'était peut-être pour ça qu'on y allait. Pour taper dans le tas. Tout ça pour des infos... Mais des infos sur quoi ? Sur a chèvre du voisin ? Arrête de te la jouer stupide Thalia. Tu l'sais bien qu'vous en avez besoin de ses infos. Elle seront forcément utiles. Surtout si c'est pour taper dans la police secrète. Mais si ça ne marchait pas ? Qu'est-ce qui allait se passer ?

Elle était maline Nyx, elle était partit sans me dire tout ce qu'elle savait. Je le savais. Je la connaissais. Il y avait quelque chose en plus que je devais savoir. Et elle n'avait pas voulu me le dire. Donc, de toute évidence, ça n'allait pas me plaire du tout. Qu'est-ce qui allait se passer ? Et si c'était un piège ? Je faisais confiance aux Moira, c'était dans le reste du monde que je ne faisais absolument pas confiance. Même ceux de notre camp. Du coup, c'était la tête pensive que je finissais de me laver. En fait, disons le clairement, j'avais peur de ce qu'on allait me dire une fois que je serais en bas. Mais ce n'était pas vraiment le moment de jouer les chochottes. Alors je me dépêchais de finir. Une espèce de boule au ventre.

Je m'étais habillée vite fait. Avec ce que j'avais trouvé. P't'être bien des fringues à Demacia qui seraient restées là, ou à Nyx. A moins que ce ne soit les deux. Bref. J'arrivais dans le salon. Ou la cuisine. Il y avait la mère Moira qui attendait. Il y avait un sérieux dans l'ambiance. Je sentais qu'il y avait quelque chose qui allait tourner au vinaigre. Voire même pire. C'était évident. Et c'était terrifiant. Mais je n'avais pas vraiment le droit de le montrer. Je devais rester forte. Oui, Thalia, tu peux le faire. Je ne voulais pas les décevoir.

« Alors, c'est quoi le plan ? »
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Aren't we always looking over our shoulders ? [Thalia]

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