ça s'passe comment dans ta tête ?

dans sa tête c'est l'apocalypse.
sixtine c'est une vraie boule d'énergie : il ne s'arrête jamais. il parle il parle il parle, ça n'en finit plus. il pourrait s'faire arrêter par un malade mental au coin d'une rue et avoir la bouche scotchée qu'il trouverait moyen d'parler de sa voisine, cette vieille pie. et que bon, le bio c'est bon pour la santé. un putain d'excentrique, un mec qui va vous user, vous faire rire à en cracher vos poumons, à vous faire exploser la cervelle, un mec qui va vous mettre dans tous vos états, et pas forcément les meilleurs. vous passerez sans doute des mauvais moments à devoir supporter ses blagues de cul toujours placées à l'instant le moins propice, à devoir le supporter essayer de tripoter ou reluquer la jolie paire de fesses qui rebondit dans le coin, le supporter parfois à l'entendre pousser des gémissements étranges quand il vous malaxe le cuir chevelu (dans ces cas-là, fuyez et ne revenez qu'une fois le calme revenu, sinon n'hésitez pas à contacter le service après ventre).

il est lourd, sixtine. il s'incruste chez tout le monde et au-delà de leurs habitations, il s'incruste dans leur vie. il est envahissant et s'intéresse à tout et tout le monde. il vous donnera des conseils sur l'amour et l'amitié en se goinfrant de tout ce qu'il y a dans votre frigo, il voudra prendre un bain avec vous - sans attouchements, promis - et vous faire des tresses (ou vous mettre des fleurs dans les cheveux, ça dépend de la saison). il marche en remuant le popotin parfois, il danse au milieu de son salon de coiffure alors qu'il a des ciseaux dans les mains (j'espère que vous avez une bonne assurance vie), il va au travail en peignoir quand il est en retard, parfois tout nu dessous parce que bon, j'ai pas eu le temps.

sixtine prend soin de lui et de son apparence, il fait virevolter ses cheveux dès qu'il y a un peu de vent, il se met toujours en valeur et aime être regardé - abusez pas non plus, vous le ferez paniquer.

mais malgré tous ces fichus défauts, sixtine c'est une boule d'amour qu'on ne peut jamais vraiment détester. il a l'coeur sur la main, il s'rait prêt à tant d'choses pour vous consoler et vous faire rire, même à passer pour un pitre. il ira courir d'une façon super stylée sous la pluie quand vous serez en train de pleurer, il grattera à votre porte ou entrera par effraction si vous ne voulez pas de lui... comment ça c'est louche ?
on offre facilement ses secrets à sixtine et pour cause : il garde tout pour lui. c'est une commère, mais on peut lui faire confiance. mais y a quelque chose d'en lui d'étrange. vous savez, un semblant de simplicité un peu factice, fausse. cette simplicité qu'on ne sait pas comment ressentir, cette simplicité qui paraît monter de toute pièce. peut-être que vous ne le savez pas et qu'le monde le prend pour un imbécile. mais peut-être bien qu'il a le monde entre ses mains.

raconte-moi ton histoire !

sixtine c'était un peu l'enfant qu'on attendait pas, qu'on ne voulait pas trop non plus, qu'on envisageait même pas dans dix ans.
sixtine c'est une erreur. le souvenir de l'échec et de la remise en question, du changement radical et puis de neuf mois douloureux.

sa mère n'avait jamais été prête à recevoir un enfant sous l'nombril, et son père encore moins. c'était d'ces couples qu'on ne regarde pas dans les rues. ils ne se tiennent pas dans la main en public, ils n'aimaient pas qu'on les voit s'aimer. on les voyait ensemble, on les imaginait amoureux mais jamais assez pour s'abandonner au milieu de la foule.
toujours trop pudiques, dès ta naissance, ils t'ont caché du reste du monde. quand ils voyaient leurs amis, tu devais rester en haut des escaliers et attendre jusqu'à ce que la maison finisse par se terre, t'assurer qu'il n'y avait plus d'yeux parasites pour te découvrir ni d'oreilles indiscrètes pour se focaliser sur toi. tu ne savais jamais pourquoi tu devais te planter là-haut, en haut de ta tour. et aujourd'hui, tu ne le sais toujours pas.

les années sont passées et lorsque tu as commencé à côtoyer le monde extérieur, tu n'as jamais mentionné tes parents. fils unique, tu n'avais jamais vraiment personne à qui te rattacher et les faits étaient finalement tombés : tu n'avais jamais apprécié ton père, ni ta mère. tu les as toujours vu comme deux faiseurs, deux créateurs, deux géniteurs. pas deux aimants, deux parents. juste des individus, partageant le même toi. il ne t'a fallut que quelques temps avant de quitter le domaine familiale et de te lancer sur ton propre chemin. jusqu'alors, tu n'as jamais eu d'histoire à raconter. tu t'es toujours satisfait de ta situation banale, de ta condition d'être humain sans intérêt. être un pauvre coiffeur ne t'a jamais bousculé et encore aujourd'hui tu l'apprécies. tu apprécies n'être rien, au final.

le coin joueur

bon j'avoue tout, j'ai une passion pour les ananas
plus sérieusement j'ai vingt ans, je vous connais, vous me connaissez, je vous laisse mijoter.   futur étudiant en cinéma si le karma le veut bien, sinon ben...
frites coca ?