Aujourd'hui, Camille, il a décidé d'aller déambuler sous la terre. Comme ça, d'un coup, ça lui a pris, et du coup il y est allé. Il se pose pas de questions le bleuté, il suit ses envies, ses instincts, et puis c'est tout. Un petit baluchon, avec un peu de nourriture, d'argent, et… Un dessin. Tout ça volé à Aharon, évidemment, Camille il possède pas grand chose, il peut pas survivre trois jours dans la nature en vrai. Mais son bro lui pardonnera. Non ? Sinon, c'est pas un vrai bro, de toute façon. Ah, qu'est-ce qu'il est difficile à vivre, ce grand gamin de Camille.

Mais donc, un dessin ? Oui, oui, un dessin. Pas n'importe quel dessin, en fait, un dessin de quelqu'un. Un dessin représentant un être cher pour Aharon -qui va décidément le tuer quand il va rentrer-, une jeune personne avec laquelle le rouquin a voyagé près d'un an. Okita. Joli nom. Appartenant à une jolie frimousse. Une personne qui a attisé la curiosité de Camille, le rendant presque jaloux. C'est qu'on parle de son Aharon, là. Mais la curiosité l'emporte de loin, et comme il a semblé qu'Aharon était occupé avec des dames, toujours des dames, Camille est parti. Voilà, c'est tout. Sale gosse. Enfin, au moins ça libère la caravane, si le roux réussit à conquérir une damoiselle, il pourra lui faire ce qu'il veut tranquillement. (wink wonk)

Et puis comme ça le bleuté peut aller en savoir plus sur ce «Okita», ça doit être une chouette personne, pour avoir squatté la caravane de son bro avant l'heure ! Alors voilà, comme il sait qu'Okita vit sous terre, il est descendu. Maintenant, il faut le trouver. À tout hasard, il a essayé la capitale. Il l'a pas trouvé, même en montrant le dessin…! Dommage. Là, il s'est un peu égaré, car on lui a dit qu'il y avait un joli lac dans le coin. Sa passion pour l'exploration a repris le dessus très facilement, il a roulé jusqu'au lac en moins de deux !

Et il n'est pas déçu, ah ça, non ! Rapidement grimpé tout en haut d'un arbre, il apprécie la vue, il se délecte. C'est tellement, tellement beau. Il a souvent rêvé de ce genre de paysages, Camille, mais en vrai c'est encore mieux…! C'est tellement tellement cool ! Tout content, il satisfait ses mirettes un long moment, quelques minutes, quelques heures, peut-être. C'est difficile d'avoir la notion du temps sous terre, en fait ! Encore une curiosité qui le ravit. Quelle bonne idée d'être descendu ici ! Vraiment, il est de bonen humeur, le garçon.

C'est bienheureux qu'il redescend, par plusieurs cabrioles, plusieurs pirouettes, en toute agilité. Mais il voit une silhouette sous les branches, alors pour ne pas l'écraser il décélère, tournoie, et se retrouve finalement nez à nez avec ladite personne. Sauf qu'il est à l'envers. Oui, oui. Parce qu'il est encore sur l'arbre, suspendu par les jambes à une branche basse. Il est apparu comme ça, d'un coup, sorti de nulle part, on pourrait dire. Juste devant l'autre. Et avec un «Bouuh ~» tout à fait bien placé, accompagné d'un grand geste des bras, faisant ondoyer ses manches trop longues. Mais quel gamin.

Il rigole, fier face à la surprise de l'autre, et revient sur terre en une galipette agile. Et puis, il examine la personne qu'il a en face de lui. Parce qu'à l'envers, il a eu un doute. Mais là, ce doute est bel et bien levé. «Okita ! C'est toi, hein ?», demande-t-il avec une joie non dissimulée, en levant les bras dans un geste candide. C'est ce qui s'appelle donc une agression, sans aucune considération des pensées de ce pauvre Okita, qui va à présent devoir subir la présence du bleuté. Reste à savoir si c'est une bonne chose ou non.

«O-Oui ?... On se connait ?...» Oh. Voilà qu'Okita a vraiment l'air… Surpris ? Non, encore plus que ça. Hébété, perdu, abasourdi, c''est ce que montre l'expression de l'autre. Mais quoi de plus normal lorsqu'un individu aussi louche et bizarre que l'autre Camille vous agresse, et semble en plus vous connaître alors que vous en l'avez jamais vu ? En fait il est très flippant le bleuté, même s'il n'est animé que par de bonnes intentions (de son point de vue en tout cas). Il a un léger rire devant la tête d'Okita, et il grave cette expression toute mignonne dans un coin de son esprit, c'est fun après tout.

Et puis il recommence à faire de grands gestes dans tous les sens lorsqu'il reprend la parole. «Oui ! … Enfin, non ! Moi je te connais, mais tu me connais pas, puisqu'on ne s'est jamais vus !» C'est à n'y rien comprendre. Mais vraiment. Même ses gestes deviennent confus, tantôt de grands mouvements vers le haut, tantôt des sortes de petits moulinets des avant-bras. «En fait, je t'ai déjà vu avec… Avec ça…!», continue-t-il en sortant une nouvelle fois le dessin de ses affaires. Il essaie d'y faire attention mais le dessin n'est plut tout à fait en aussi bon état qu'il l'était lorsqu'il reposait dans le Campanile. Hum, c'est un effet secondaire, il faut croire.

Et, plus doucement, avec un sourire candide, et absolument inoffensif, il tend le dessin au plus jeune.  «Tu vois, j'ai— emprunté ça à Aharon ! Je voulais te trouver donc j'en avais besoin !», qu'il explique, tout content. Mentionner Aharon, ça devrait éclaircir les choses, non ? Mais bon, autant le faire complètement, alors il continue :  «Il m'a dit que tu vivais avec lui avant moi, donc je voulais savoir quel genre de personne tu es, tu comprends ?» Et à nouveau, il lève les bras, joyeusement, comme un enfant fier. Et puis il attend une réponse, une réaction. C'est que ça doit faire beaucoup d'un coup pour ce pauvre Okita, en fait. Ah là là, rencontrer Camille n'est pas forcément une bonne chose. Mais ce n'est aussi qu'un moment à passer, le temps que Camille se lasse, ou soit satisfait. Un gosse, le bleuté, un véritable gosse.

Le petit est tout gêné en voyant le dessin. C'est vrai que ça doit faire bizarre de se voir plus jeune, en plus de voir un dessin de sa propre personne. Camille n'avait jamais songé à ça, mais ça l'amuse, il étouffe un petit rire doux en le voyant. Il est sûrement surpris, parce que même s'il y a moyen de se voir tous les jours dans un miroir, on ne perçoit pas les changements sur son corps. Il faudra demander à Maman si elle a des dessins de Camille plus jeune, ça serait marrant. Et il pourrait revenir les montrer à Okita, comme pour se «racheter» de cette agression, de cette surprise. Le plus petit pourra rigoler un peu, comme ça, parce que le bleuté est certain qu'il était super bizarre (même si ça a pas changé) quand il était gamin.

«C'est vieux tout ça... Tu m’embarrasses presque à débarquer de la sorte. Mais oui, j'ai voyagé un temps avec Aharon, même si comme tu le vois, j'ai fini par rentrer chez moi haha...» Bon, ça, c'est dit clairement : la venue de Camille a quelque peu bousculé Okita. Oups. À ses yeux, pourtant, c'était tout à fait normal. Mais tout le monde ne voit pas à travers ses yeux. C'est ça qui fait le monde est beau et intéressant, remarque. Cette pensée fait sourire Camille, qui acquiesce au récit de l'autre. Nostalgique, sûrement ? Pas étonnant, ça a dû être beaucoup de bons moments, cette année de voyages avec bro — parce que c'est de bro qu'on parle, justement !

Perdu un instant dans ses souvenirs, Okita semble en sortir d'un coup, comme illuminé tout à coup : «Mais sinon, tu es ?...» … Oh. Oh mais oui, c'est qu'il s'est pas présenté, le bleuté ! Il aurait presque  oublié ça, dis donc ! Toujours avec ses gestes des bras, sa bonne humeur d'enfant, il commence : «Oh, moi je m'appelle Camille ! Avant je vivais dans le ciel, mais c'était pas pratique pour explorer, donc je suis devenu un Nomade et je vis avec Aharon ! Ça nous fait un point commun !» Et il est tout content, tout fier de lui.

Sauf qu'il a envie de bouger, de visiter, de voir le lac, de faire le touriste en quelque sorte, le Camille. Alors il trépigne, il piétine, et puis il finit par faire signe à Okita qu'il veut bouger. «Eh viens, on visite ! Je suis jamais venu, alors en plus de te voir je voulais voir le pays aussi un peu ! J'adore explorer, moi ! C'est beau en plus ici, hein ?», qu'il demande, sans vraiment attendre de réponse. Il se met à marcher tranquillement, sur le bord du lac, en levant haut les pieds et haut les bras, qui se balancent au rythme de ses pas. Il reprend la parole, tout naturellement : «Mais sinon, Aharon m'a pas beaucoup parlé de toi en fait ! C'était bien votre voyage ? Vous avez dû voir et faire plein de trucs en un an, non ?» Il tourne la tête, encore une fois avec un grand sourire, vers Okita. Il l'aime bien Okita ! Donc il le stalke gentiment. C'est Camille, quoi.

Il met un peu de temps à le rattraper, Okita. Perdu dans ses pensées, sûrement ? En tout cas, il vient quand même, c'est quand même bien, ça. Parce que certains gens seraient juste partis dans la direction opposée, sans remords, car Camille, il reste quand même assez lourd. Ça lui fait plaisir, en tout cas ! «J'espère qu'il n'a pas trop exagéré les faits haha...», répond tout simplement le plus petit d'un air un peu gêné, avant de se replonger dans ses pensées. Pendant ce temps, le bleuté, lui, se perd dans la contemplation des eaux calmes. Ça ravit ses mirettes, il ne s'en lasse vraiment pas ! En tout cas, Aharon n'a pas dit ni raconté grand chose, donc il n'y a pas vraiment matière à exagérer.

«Et pour être honnête, ce voyage, c'était le plus beau de ma vie, et le seul surtout. De quoi passer l'envie de voyager pour un moment. Mais c'était super, j'ai vu des dizaines et des dizaines de choses incroyables... Et le ciel aussi !» Oh ? Ooooh ? Oh mais oui mais oui ! Pour lui ça semble si naturel de voir le ciel tous les jours, mais quand  on vit sous terre comme Okita ou sous l'eau, c'est quelque chose d'assez rare, en fait…! Il n'a jamais imaginé ça non plus, Camille. Décidément, ça lui apporte plein de bonnes idées, de parler comme ça ! Il avait raison quand il est devenu Nomade, ça permet de connaître plein de trucs de plein de cultures différentes, et c'est génial ça ! «Oh mais, c'est super de voir le ciel ! C'est joli, le matin, hein ? Quand le soleil se lève ! C'est une chance que voyager permet de connaître ! J'adore explorer, vraiment, vraiment !», lance-t-il avec plein de mouvements toujours aussi exubérants qu'à l'habitude.

«En tout cas, je suis content de voir qu'Aharon s'est trouvé un nouveau camarade pour voyager... Et j'espère qu'il ne m'en veut pas trop d'être parti si vite.» Oh tiens, c'est vrai, ça ? Ça lui fait plaisir, à Camille, ce que dit Okita ! Enfin, la première partie de la phrase. Le bleuté aurait presque envie de le questionner sur ce qu'il a dit ensuite, mais se fait couper l'herbe sous le pied par Okita : «Mais du coup, ça se passe bien pour vous, pour toi ? Vous devez aussi voir des choses magnifiques non ? Et vous attirez beaucoup de problèmes le connaissant...» Là, Camille éclate de rire. Alors ça, oui, des problèmes, ils en ont en veux-tu en voilà, au Campanile !

«Tu as raison ! Je suis vraiment servi ! On s'ennuie jamais jamais au Campanile, c'est comme si c'était toujours un jeu ! Tantôt on voyage et on va explorer plein d'endroits géniaux et trop beaux et je grimpe partout pour vraiment tout voir ; et tantôt Aharon ou même moi on ramène plein de problèmes et c'est très très drôle de tout régler ! C'est marrant de le voir galérer parfois, mais je l'aide, hein, après tout il est super cool et il m'héberge, Aharon ! D'ailleurs je le console parfois quand il se fait rejeter par des filles ! C'est pas marrant tous les jours mais je suis vraiment très bien là-bas ! C'était comment, avec toi ? Tu t'y plaisais ?», demande-t-il en servant une fois de plus à Okita son sourire candide, énergique, en levant bien haut les mimines. Il est vraiment très content d'avoir fait sa connaissance, Camille !

«Avec moi hm... Ce n'était pas vraiment la joie au début à vrai dire. J'étais du genre renfermé, à ne jamais parler, ce genre de chose. A y repenser, ça n'a pas du être facile de voyage avec un glaçon sur pattes... Mais Aharon devait être vachement content quand j'ai finalement commencé à parler, parce qu'honnêtement c'était pas gagné.» Oh ? Okita n'est décidément pas du tout le même genre de personne que Camille, hein ? C'est vrai qu'Aharon n'a donc pas dû vivre les deux colocations de la même manière, alors. Après, c'est pas parce que Camille est plus extraverti qu'Okita que c'est forcément plus facile de vivre avec lui. Parce qu'il reste un putain de gosse qui n'en fait toujours qu'à sa tête, qui est carrément lourd quand il commence car il sait pas se la fermer, et qui emmerde toujours le roux aux pires moments. Plus vivant, mais aussi plus… Euh, yolo ?

Il le laisse toutefois poursuivre son récit, l'écoutant attentivement, marchant au rythme du plus jeune. «Forcément, j'étais plutôt content qu'il m'ait recueilli, mais d'un autre côté je m'étais mis dans l'idée de me faire mourir de faim pour ne plus causer de problèmes à personne, des idées stupides ... Bon, évidemment, je me suis loupé, et heureusement maintenant que j'y pense.» … Oh ? Voilà une bien drôle d'idée, ça. Car Camille est presque certain que s'il devait mourir de faim, il le ferait pas exprès. Un concept presque difficile à saisir pour lui, mais il comprend. Okita n'allait pas bien, voilà tout. Une bonne chose, qu'il ait rencontré le Bro à cette époque, car le Bro est vraiment génial ! La preuve, le petit a survécu et semble plus paisible maintenant.

«Sûrement que ça devait être beaucoup moins fun qu'avec toi, vu comme j'étais probablement du type chiant. Mais tu ne vas quand même pas me dire que tu as fait le chemin jusqu'ici pour entendre tout ça, non ?» Eh ? Pardon ? Quoi, quoi ? À cette dernière remarque, Camille s'arrête net, en se redressant d'un coup, ses yeux dorés marqués par la surprise. Ben ça alors, s'il s'y été attendu ! «Mais non, mais non, Aharon t'aime beaucoup alors c'est que c'était bien !», et il le patpat gentiment sur l'épaule, délicatement — car même s'il n'en montre rien, il a bien vu les traces de brûlures sur le corps de l'autre.

Pour lui, la réponse à la question du plus jeune semble évidente, aussi, il répond du tac au tac : «En tout cas, moi, je suis vraiment venu que pour te trouver ! Vraiment, vraiment ! Et tu sais pourquoi ? Parce que des fois Aharon, il regardait le dessin avec un grand sourire, donc j'ai pensé que tu devais être vraiment super ! Je voulais en apprendre plus sur toi et te voir, peu importe comment tu es, alors je suis très content maintenant ! Pas besoin de te rappeler des mauvaises choses, j'ai eu ce que je demandais ! Et je suis sûr que c'était bien aussi, quand tu étais au Campanile !» Bon, c'est un essai comme un autre de le réconforter. Plein de gestes des mains, encore et toujours, mais cette fois ils sont moins vifs, plus doux. Comme s'il voulait le rassurer. Et puis, il lui sert un de ses grands sourires d'enfant, dont il a le secret, un sourire qui se veut communicatif, destiné simplement à faire sourire en retour la personne à laquelle il est destiné.

Après ça, il fait une petite pirouette, et se tourne vers le lac, pour admirer, profiter une fois de plus de cette belle vue. Il ne s'en laisserait jamais, Camille. Même s'il venait tous les jours, il aimerait toujours autant. Car tous les jours ce serait un peu différent, c'est ça qui est génial ! Il reprend bien vite la parole : «Mais c'est vrai que tant que je suis là, je vais en profiter ! Tu me fais visiter ? Je veux voir plein de trucs de sous la terre !», et il se retourne vers Okita, plein d'énergie. On dirait qu'il va lui imposer la visite guidée, mais si l'autre refuse, eh bien il ira harceler quelqu'un d'autre. C'est juste que ce serait plus sympa avec Okita, et puis comme ça il le connaîtrait encore mieux, non ?

HRP: