| Juste pour une couronne de fleurs. { i r i s } | |
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| | Juste pour une couronne de fleurs. { i r i s } écrit le Sam 16 Mai - 23:30
Juste pour des fleurs Je m'ennuie. Voilà ce que je me répète depuis le petit matin. J'aime pas le matin, vraiment pas, j'aime pas quand la nature se réveille, je la préfère endormie, grise et froide. Lorsque je la vois s'éveiller, je me sens mal à l'aise de la regarder. Je voudrais fermer les yeux pour ne la voir qu'une fois qu'elle a fini de se parer. Un peu comme une grande dame. Donc, je m'ennuie depuis des heures. Je suis assis sur ce petit bureau au fond de la classe. Devant moi, des élèves écrivent minutieusement, le professeur au regard sévère me regarde. Je fais rien, moi. Je fais rien comparé aux autres. D'après lui, je ne suis qu'un profiteur vivant sur l'argent de l'orphelinat. Selon lui, je n'ai pas d'avenir. Je trouve qu'il est dur, j'ai un avenir, mais pas ici. Moi, je suis pas fait pour écrire des pages et pages sur le droit et la justice. Je crois que la Vieille de l'orphelinat s'est trompée en m'inscrivant dans cette école qui enseigne beaucoup de choses. Je sais pas ce que je veux faire, je sais pas comment façonner mon avenir. Mais je sais que je veux pas ça. Je regarde l'horloge. J'attends patiemment que les deux aiguilles se réunissent tout en haut. J'adore quand elles son réunies, juste deux fois dans la journée, ça doit être un moment particulier pour elle. Elles y sont presque, elles vont bientôt pouvoir s'enlacer. Je jubile, seul. L'enseignant se rapproche de moi. Il va prendre ma feuille en premier, comme ça, il est sur que je ne ferais pas de mauvais coup. Mais il se trompe, loin de moi de faire quelques bassesses, je suis décidé d'être un bon garçon. J'ai même écrit sur ma feuille, bon, j'avoue que j'ai écrit bien moins que les autres. Il faut dire que j'ai écris en vers, du coup, c'est plus dur. Elles sont réunies. C'est la fin de mon calvaire. Je me lève, prends mon sac et sors de la salle. Les couloirs de l'académie sont remplis d'élèves en tout genre. Eux, ils ont tous un avenir. Pas comme moi. Pas d'avenir, pas de but. Les adultes veulent tous un avenir, un but, un objectif. Mais comment puis-je faire si je n'en ai pas ? C'est comme la famille, je n'en ai pas. Dommage, non ? Au moins, je suis libre. Je n'ai jamais rien promis à ma tendre mère ni même jurer d'être un bon garçon a mon cher père. Je suis libre de toutes promesses dont les autres se sont enchaînés.
Midi. J'ai faim. Je me promène dans les allées. Je sens les regards de certains commerçants sur moi. Ils se doutent du mauvais coup. Quand j'étais petit, ils m'offraient souvent un morceau de brioche en me câlinant la tête. Mais maintenant, maintenant que je suis un grand, je n'ai plus le droit a ce geste d'affection. Après, j'veux pas de cet amour mielleux. Enfin, je crois que je me dis ça et je me le répète avec véhémence pour m'en persuader. Je crois, peut-être, même pas en mes paroles. Je m'étire. Puis j'approche du boulanger. Il grimace, mais comme je l'ai dis, j'ai décidé d'être honnête. Je lui souris puis je lui donne de l'argent pour un morceau de brioche. Je le vois étonné. Il ne s'attend pas ce que je sois honnête du premier coup, que je n'essaye pas de le piéger. Il me tend la brioche et me demande comment les examens se sont passées. Je crois qu'au fond d'eux, il m'apprécie un peu et crie pour faire bonne figure aux yeux des autres commerçants. Après, je me trompe peut-être, je ne suis pas douée en psychologie. Je prends brioche et lui réponds que tout va bien. Je crois que "tout va bien" n'est qu'une phrase bateau, vide de sens. Je continue à errer dans l'allée quand soudaine j'aperçois des fleurs. Des belles fleurs colorées qui embaument l'air. Peut-être que je pourrais tresser un bouquet dans mes cheveux et aller chanter à la fontaine des odes à la liberté. Idée alléchante ? Oh que oui. Mais je crois que je me suis promis d'être un honnête homme. Bon, les promesses sont faites pour être brisées, comme les lois pour être transgressées. Je regarde autour de moi pour voir si il n'y a aucun soldat. Je risque de me faire attraper et soir je me ferais jeter dans une cellule pour la fin de la journée, histoire de me calmer, soit ils me ramèneraient à l'Orphelinat. La deuxième option est la pire. A droite. A gauche. Rien. La voie est libre. Je passe ma main dans mes cheveux blancs. Je crois que la fleuriste m'a repéré. J'approche a pas de loup avec ce sourire charmeur qui me vaut les compliments des autres petits malfrats de la ville. Je ne fréquente pas les grands malfrats de cette ville, ils sont du côté du Mal. Étonnement j'ai un rapport assez manichéen qui pourrait se rapprocher des idées de la justice. Sauf que, pour moi, je suis dans la partie du bien, je fais rien de méchant. Je pose mes deux mains sur l'étale et j'en cherche du regard mes prochaines victimes parmi les fleurs. Mais je vais essayer de respecter a demi ma promesse, finalement. Je serais au moins poli, aujourd'hui. «Bonjour, mademoiselle Iris. Un peu de brioche ? » Je lui tends gentiment le reste de mon repas. Voilà, j'ai trouvé ce que je vais faire. Mais je vais attendre, encore un peu, pour être sur qu'il n'y ait aucun soldat dans les parages.
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| | | Re: Juste pour une couronne de fleurs. { i r i s } écrit le Dim 17 Mai - 12:32 Juste pour une couronne de fleurs
Plutôt calme comme journée. Tu n’as pas grand-chose sur ton stand, tes plus belles fleurs sont déjà parties hier après tout. Il va falloir que tu retournes à l’aventure dans pas très longtemps où tu n’auras plus d’argent pour t’acheter des beignets. Un coup d’œil à ton dernier paquet te fait grimacer, il va vraiment falloir que tu fasses attention. Elna – ton si fidèle escargot – te tapote le dos avec sa tête. Elle a encore faim ?! Tu soupire. Oui, il va vraiment falloir repartir si tu ne veux pas qu’elle boude. Et une Elna qui boude n’est vraiment pas ce dont tu as besoin en ce moment. Errrg, la dernière fois que tu l’as légèrement oubliée elle t’a accidentellement fait tomber en plein milieu de la route, pendant que tu dormais. Ça t’apprendra à avoir pris l’habitude de dormir sur son dos et pas dans sa coquille comme tout le monde fait. C’est beaucoup moins dangereux et au moins, tu ne prends pas le risque qu’un certain animal trop susceptible te jette par-dessus bord ! Tu te souviens brièvement de ce que t’avais dit Annie à ce sujet. « Au moins tu peux regarder le paysage ! C’est une très bonne idée Iris ! » Si au moins tu en avais quelque chose à faire du paysage … Mais c’est vrai que les étoiles le soir ne sont pas déplaisantes. Aaah les nuits à la belle étoile, tu ne vendrais ta vie de nomade pour rien au monde. Tu ne comprends vraiment pas comment font les autres– Ok Iris, on retourne sur ton problème actuel. Elna. Manger. Très peu de fleurs restantes. Demetrio ? Galiea ? Hmm ça fait longtemps que tu n’es pas allée dire coucou à Leo – tu veux dire par là ennuyer bien sûr. Va pour Galiea donc. Un livre sur les chrysanthèmes tu te rappelles. Tu es presque sûre d’en avoir eu une commande il n’y a pas si longtemps et tu ne les connais pas vraiment. Oui, c’est totalement ce qu’il te faut. Et tu as besoin de nouvelle fleurs, évidemment. Et de beignets. N’oublions pas les beignets. Tu relèves ta tête, tapant légèrement la coquille de ton ami. Le ciel est plutôt joli aujourd’hui. Tu as beau venir ici souvent, ce ciel te surprendra toujours. Une cité dans le ciel. Cassiopeia. Ça te change tellement du domaine terrestre. Parfois tu te dis qu’en levant la main assez haute tu pourrais attraper les nuages. Un petit ricanement s’échappe de tes lèvres, attraper les nuages. Tu n’es plus une gosse Iris. Mais ce n’est pas une si mauvaise idée. Peut-être que tu pourrais passer dans le champ des Nubes ? Quoi que ça ne plairait surement pas à Elna, le sol fait de nuage la rend totalement folle. Et elle n’est déjà pas de très bonne humeur … Non mauvaise idée. Tu retournes tes yeux aux gens qui t’entourent. Pas de client potentiel. Tu vas peut-être repartir plus tôt que prévu ? D’un coin de l’œil tu repères une tête blanche. Le garnement. S’il n’était pas aussi … aussi gamin tu le trouverais presque mignon. Presque. Il s’approche, souriant. Tu te mets sur la défensive. « Bonjour, mademoiselle Iris. Un peu de brioche ? » Tes sourcils se froncent aussitôt. Il n’a pas l’air de vouloir détruire le peu de fleurs qu’il te reste mais tu te méfie. Tu lui aurais laissé le bénéfice du doute s’il n’avait pas déjà mis à néant des journées de travail. Et donc de l’argent. Et donc des beignets. En parlant de beignet, il te propose … de la brioche ? Ce n’est pas ce dont tu as envie mais tu as plutôt faim. Le soleil tapant te dis que c’est midi passé. Tu baisse ta garde. « Bonjour sale gosse. » Tu prends la brioche, lui jette un coup d’œil. « Merci, enfin décidé d’arrêter de mettre le bordel ? Tu es plutôt calme. » Trop calme tu penses. La brioche est bonne. Tu la reconnais, c’est celle du boulanger pas trop loin. Est-ce qu’il l’a volée ? Tu n’as pas entendu de cris alors tu ne peux pas vraiment le deviner. Mais tu t’en fiche un peu. De la bouffe reste de la bouffe. « Alors, tu veux des fleurs ? Tu sais déjà qu’il faut les payer hein ? Et la brioche ne compte pas. Soit de l’argent, soit des infos ! C’est comme ça que ça marche ici ! » C’est pas vraiment des infos dont tu as besoin pour le moment, mais le gosse sait toujours des trucs intéressants. Tu le regarde avec son petit sourire que tu ne rends pas. Oui, peut-être que si il te filait des infos croustillantes … ©Heze |
| | | Re: Juste pour une couronne de fleurs. { i r i s } écrit le Lun 18 Mai - 22:10 Je souris. Du sourire charmeur qui faisait autrefois craquer la plupart des commerçants. Bon, maintenant je suis trop grand, je suis périmé. Les sourires d'un grand comme moi ne marchent plus. A croire qu'il faut être ingénu comme l'enfant, trop fragile et trop gracile. Je ne suis plus le petit enfant au corps blafard aux cheveux blancs comme la neige, je ne suis plus le petit Orphée, petit poussin. Je ne suis plus le petit oisillon qui animait les rues commerçantes. Je suis désormais grand, trop grand pour ces bêtises. Mais indirectement, ils m'encourageaient à faire mes farces dans ces rues. Je ne vais pas les blâmer, c'est entièrement de ma faute. Je voulais être quelqu'un exister à leurs yeux. Mais non, je ne suis que le petit chieur du quartier, un orphelin sans avenir. Iris semble être méfiante, elle me connaît. Ah, faut dire que j'aime taquiner cette nomade. Iris, elle est vraiment importante pour moi, enfin pas sentimentalement, mais pour mon équilibre. C'est la seule à me poursuivre, à me gueuler dessus sans appeler les soldats. Les autres appellent les soldats, substituts de la justice, beaucoup trop vite sans qu'on puisse discuter et s'amuser. J'aperçois l'escargot d'Iris. J'aime trop ces petites bêtes. J'aimerais être un nomade pour avoir une petite comme ça. Après, je suis trop attaché à Cassiopeia et ses vielles pierres. Je suis attaché à vivre dans l'empyrée, dans ce royaume céleste. J'ai l'impression d'être un oiseau, de pouvoir effleurer des étoiles en levant la main.
« Bonjour sale gosse. » J'aime pas le sale devant gosse. Je suis pas vraiment méchant. Je ne suis pas méchant, je suis un gentil. Bon, pas vraiment, être un voleur et chapardeur n'est pas ce que l'on qualifie de gentil dans notre société. D'ailleurs, elle prend de la brioche. C'est bien le signe de ma gentillesse apparente. Bon, elle est méfiante, mais elle a raison. Je lui ai déjà fait pas mal de mauvais coups, normal d'être prudente. Je regarde par-dessus mon épaule, toujours aucune trace de ces soldats. Ils sont pour moi source d'ennuis, et inversement pour eux. « [color:1124=cc33ff]Merci, enfin décidé d'arrêter de mettre le bordel ? Tu es calme. » Je peux presque entendre le trop calme dans ma tête. Je suis bien entendu pas décider d'arrêter d'embêter cette rue. C'est mon terrain de jeu favori, et puis j'apprends beaucoup. Marchander, persuader le client, être vendeur est tout un art. J'aurais peut-être dû dire ça à la vielle de l'Orphelinat de me mettre en étude de commerce ou un truc du genre. Mais bon, elle veut que les enfants à adopter aient un bon dossier, donc études réputées obligées.
« Alors, tu veux des fleurs ? Tu sais déjà qu’il faut les payer hein ? Et la brioche ne compte pas. Soit de l’argent, soit des infos ! C’est comme ça que ça marche ici ! » Tout se paye sur cette allée. Tout. Même des infos, mais où va le monde ? tout cela dit ironiquement, les infos, c'est un fond de commerce comme un autre. Seulement, cet deniers j'ai du aller en cours et du coup mes oreilles n'ont pas pu traînées. J'ai rien d'intéressant. Bon, vais-je devoir payer pour des fleurs ? Non. Elle se fourre le doigt dans l'œil, faut pas rêver non plus. Et puis ces fleurs, même si je connais pas leur nom, je les trouve un peu fatiguée. Le soleil doit les épuiser, et puis, elles ne peuvent pas rester tout le temps belles pour nos beaux yeux. «Je viens de sortir d'un examen, c'est pour ça que je suis calme » mensonge. Mensonge, tout le sait. Mon visage laissé forcément transparaître la supercherie. « Tu vas être étonné, mais cette semaine, j'ai été assidu aux cours. C'est exceptionnel. » Comme ça, je fais comprendre à la demoiselle que j'ai rien pour elle, surtout que je suis sur qu'un des surveillants de l'orphelinat doit traîner dans les parages. Il est midi passé, et il surveille les orphelins qui sont en nombre en train d'acheter à manger. Je sais que je subirais quelques punitions si la patronne de l'orphelinat savait que je marchandais des informations contre de l'argent. Elle me dirait qu'un enfant de bonne famille ne peut pas faire ça. Mais bon, j'ai pas de famille alors ma conscience ne me l'empêche pas. «Et puis, il fait beau. J'vais quand même pas gâcher cette journée » Bon, j'vais essayer de l'embrouiller avant de tenter ma farce.
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