Oh la belle bleue ![libre] écrit le Lun 1 Juin - 20:36
Je marche. Pointe. Talon. Genoux. Pointe. Talon. J'inspire. J'expire. Je souffle et c'est d'émerveillement que je fixe. Mes doigts s'élèvent. L'océan-puisque c'est ainsi que cette vaste étendue d'eau s'appelle- pâlit ma peau. Fait vibrer mes os. Fourmiller mes jambes. Picoter mes phalanges.
Je devrais détester. Je devrais suffoquer. Je devrais manquer du soleil. Des courants d'air. Le zephyr, le suroît, l'alizée. Le plexiglas et le silence m'insupporter.
En vérité je m'en accommode plus que je ne le devrais. Galiea m'attire. Les profondeurs de l'océan et leur trésors font scintiller mes yeux. Les créatures sous-marines toutes plus étranges et parfois démesurées me fascinent. Je crois que j'ai oublié les chants des oiseaux. Ne résonne plus dans ma tête que la mer des coquillages que j'ai ramassé avant d'attraper un sous-marin. Le parfum des fleurs n'a plus rien d'envoûtant depuis les embruns.
J'ai du sel sur la bouche et du bleu royal dans les yeux.
J'appose, délicat, impatient, mes paumes sur la vitre mais mes doigts se plissent. Ils voudraient saisir. Arracher. Effleurer les courants marins. Recueillir un peu d'eau, former une coupelle malhabile avec mes paumes, et les porter à mes lèvres pour me baptiser à nouveau.
Je prends conscience, maintenant que j'ai le pied sous la mer et que je suis si proche d'Okéanos que je ne suis plus l'enfant des cieux. Je foule pleinement à présent le monde. Avec mes deux pieds parfaits. J'embrasse l'horizon avec mes yeux printemps. J'ai le goût de l'ailleurs dans le gosier. Des soupires merveilleux pour chaque choses nouvelles. Un battement délicat pour chaque micro-secondes d'existence. Je crois bien être nomade. Plus un simple réfugié. Je crois bien que ma divine existence a pris un tournant plus qu'inattendu. Un virage. Monumentale.
Cerné par les eaux je le sais. Je le découvre à présent. Je ne peux plus fuir. Nier la réalité. Je n'ai plus de terre fixe. De maison. De nation. Mon dieu reste dans mon esprit et guide mes pas. Je n'ai pourtant plus ciel immense à fixer depuis ma fenêtre. J'ai fendu mon ciel. Déchiré la terre. Respiré un nouvel air. J'attrape une de mes superbes mèches que j'enroule nerveusement autour de mon index. Les deux yeux perdus dans ceux des poissons. Je crois que cette prise de conscience me terrifie. Je ne connais rien. Je ne connais tellement rien. Ma merveilleuse culture est bien plus limitée que je ne le croyais. Puisque j'étais persuadé qu'il y avait de la beauté et de la grâce dans les nuages et les vents. Le vol des oiseaux et la mélodie de leur chant. Sur ma personne et dans le dieu du ciel. Que tout le reste était sans intérêt. Voir laid. Pataud.
Mais c'est faux. Il y a de la beauté partout sur Atlas. Je pense que je n'ai pas assez de deux yeux pour tout voir. Tout saisir des éclats sublimes des choses. Des paysages.
J'esquisse un sourire divin pour donner plus de grâce et de sacré. Je passe mes deux bras dans mon dos et je joins mes mains. Je crois finalement que je ne devrai pas avoir peur. Simplement marcher. Ouvrir les yeux. Les oreilles. Regarder. Apprendre. Vivre. Puisque c'est ainsi que vive les nomades. Ils marchent sur des routes infinies et libres pour graver dans leur yeux ce qu'il y a de plus magnifique sur Atlas.
Et c'est ce que je compte faire. À la différence que je réquisitionnerai des dos pour me porter et des yeux pour me regarder faire.
Hrp: Bon. Concrètement il se passe rien dans ce début de rp. Mais je suis nul pour les commencer. À vous de voir pour l'action? (ne me remerciez pas :pan:)
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Re: Oh la belle bleue ![libre] écrit le Mar 9 Juin - 10:46
Hélix ne peut pas s’empêcher de fixer le ciel – non, ici il n’y a pas de ciel, il n’y en a pas. Elle ne peut pas s’empêcher de lever la tête, de contempler la mer.
Cet endroit est vraiment magnifique. Les reflets de la mer donnent un air presque magique à la ville, les ombres des monstres et des poissons pourraient même se confondre avec celles des oiseaux que Lixie connait si bien.
Hélix resserre sa main autour de celle de son papa.
Elle est effrayée. Elle a peur que les vitres cassent, que la mer les dévore et qu’elle perde tout ; son papa, sa liberté.
Ce sentiment d’être étouffée, de ne pas pouvoir voir le ciel et le soleil elle sait qu’il est injustifié. Son papa lui a répété tant de fois qu’il n’y a aucun danger, que la mer ne s’effondrera pas, que les vitres sont fortes. Qu’il la protégera et que rien n’arrivera. Cette ville est magnifique et Lixie ne veut qu’en partir au plus vite.
Elle ne sent plus la main de son père. Il est en train de regarder un magasin et Hélix entoure ses bras autour de son corps tout en regardant autour d’elle.
Du bleu, du bleu et encore du bleu. Ce n’est pas qu’elle n’aime pas le bleu, c’est la couleur du ciel, la couleur des yeux de son papa adoré. Mais une ville ne devrait pas n’être que d’une seule couleur. Elle devrait être tel un arc-en-ciel, des couleurs par milliers brillant devant les yeux de tous, le vent qui danse et le soleil qui nous réchauffe.
Helix tente de se rassurer en regardant les centaines de lumières multicolores qui remplacent le soleil. Comment les habitants font pour dormir ? Les illuminations ne s’arrêtent jamais.
Ici la lune et les étoiles n’existent pas. Lixie trouve ça un peu triste que les gens qui ne veulent pas partir d’ici ne les verront jamais, ne les verront que dans des livres.
Du vert attire le regard de la petite. La couleur des arbres, de la nature. Cette nature qui lui manque tellement. Ce n’est pas une plante, mais une personne. Une personne à la très longue chevelure d’un vert magnifique. Une couleur familière. Une couleur qui la rassure.
Hélix vérifie que son père soit toujours là. Il est en pleine discussion avec le marchand et en a pour encore un peu de temps, son regard scintillant devant les objets que Lixie ne reconnait pas.
Elle se rapproche de la couleur, de la personne. Elle marche bien différemment des autres, elle donnerait presque l’impression qu’elle vole, qu’elle danse en se déplaçant. Ce serait presque hypnotisant.
Lixie s’empare d’une mèche de cheveux, ils sont verts et si longs et si faciles à attraper. Elle sourit un peu. La couleur si familière la rassure.
Elle se souvient que la plus simple des politesses est de dire bonjour et de se présenter. Elle se souvient aussi que son papa lui a dit de ne pas parler à des étrangers, pas sans lui. Mais elle ne peut pas vraiment s’en empêcher. Désolée Papa.
- Bonjour Madame ! Je suis désolée, je ne vous ai pas fait mal ?
Elle espère que non, ce serait bête que la madame la déteste déjà alors qu’elle ne s’est même pas encore présentée.
- Je m’appelle Hélix ! Mais vous pouvez m’appeler Lixie ! Vos cheveux, vos cheveux sont vraiment magnifiques !
Et lorsque la belle et grande madame se retourne vers la petite, elle s’aperçoit que ses yeux sont aussi de la même couleur ! Hélix en oublierait presque qu’elle est sous la mer, bloquée.
La dame ressemble beaucoup à une princesse ! Peut-être en est-elle une ? Elle vient de rencontrer une princesse dans la vraie vie ! Mais qu’est-ce qu’elle fait ici ? Une princesse ne devrait pas être enfermée sous la mer. Est-elle prisonnière ?
- Est-ce que vous êtes d’ici ? Est-ce que vous êtes prisonnière ? Une si jolie princesse comme vous ne devrait pas être sous la mer, vous n’êtes pas une sirène non ?
Lixie se laisse emporter et pose toutes ces questions si vite et sans se demander si la princesse la comprends. Quand elle y repensera, plus tard, elle s’excusera auprés de la madame.
Des couleurs par milliers
Hrp:
Heeeey, j'ai vu que c'était libre, et j'étais inspirée (le pavé omg) alors je suis venue m'inscruter Oui Hélix te confonds avec une femme et en plus avec une princesse, sorry Monsieur Divine Si il y a quelque chose qui ne te plait pas, je peux modifer sans soucis.
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Re: Oh la belle bleue ![libre] écrit le Lun 6 Juil - 19:33
J'ai pris une inspiration. J'ai pris une inspiration. J'ai rassemblé mon courage. Celui qui se cache quelque part entre le cœur affolé et le ventre tordu d'appréhension. J'ai rassemblé ce courage-là, même s'il ne m'en fallait que peu, à vrai dire, pour me lancer à présent sur les routes de Galiea. Je marche finalement, les mains nouées dans le dos. Je délaisse les vitres et je ne gratifie plus les créatures sous-marines de ma divine attention. J'ai le monde de la mer à contempler. Je me dois de rattraper mille ans de retard, peut-être plus, en ce qui concerne la cité sous-marine, car le ciel ignore encore qu'il se cache des saphirs et des perles sous l'eau.
Mes pieds effleurent les dalles. Je fredonne un chanson. Une mélodie que j'entends chanter, le soir, dans le groupe de nomade que j'ai suivi. Je ne sais pas encore combien de temps ils resteront sous la mer. J'ai vu un autre groupe plus tôt. Peut-être devrais-je les gratifier eux aussi de ma divine présence. Je pince mes deux lèvres tout en levant les deux yeux vers les eaux, comme pour souligner ma réflexion. Et puis je grimace. Je grimace et je me stop, net. Quelqu'un venait d'agripper mes cheveux-mes si jolis cheveux!- je crois je vais pleurer. Je vais pleurer parce que la douleur irradie de la racine de mes cheveux à la pointe. Je pourrai presque jurer que jamais personne n'avait agit de manière aussi rude avec moi. Je pourrai presque faire un esclandre. Menacer le sauvage, lui dire que Caelestis viendra dans son sommeil pour lui faire payer l'affront. Lui expliquer, d'une voix courroucée, que malmener ma divine chevelure était un sacrilège. Je pourrai. Comme je pourrai aussi me retourner. Rester stoïque et ne pas laisser de vilaines larmes enlaidir mon visage. Je pourrai jurer, plus calmement cette fois et donner à mes menaces des accents plus sérieux encore.
Mais je n'en ferai rien. Je n'en ferai rien, puisqu'une voix enfantine vient contrecarrer mes plans et faire s'envoler, les pires menaces et un peu de ma colère. C'est de surprise que je m'écarquille tout entier. Je garde le silence quelques instant, indécis, finalement. Il semblerait que l'enfant me prenne pour une femme. Je pourrai presque hocher la tête. Évidemment. Je suis tellement gracieux et délicat que de dos il est possible de me confondre avec la gente féminine. J'attends, alors, qu'on libère mes cheveux. Que je puisse voir, moi aussi, mon reflet dans des pupilles curieuses et ingénues.
Alors j'entends quelques compliments me ravir et chasser toutes les véhémences de mon esprit. Ce qui n'est en général pas une mince affaire. Je me retourne alors et je fixe. Je détaille à mon tour. Des cheveux bleus qui arrivent jusqu'à de fines oreilles. Des yeux si bleus qu'on dirait que le ciel d'été est venu se perdre dans ces deux pupilles. Je hausse un sourcil, puis deux. Puis, finalement, je suis fixé. Tu ne semble pas appartenir au peuple de la mer. Je crois même que nous appartenons à la même communauté. Même si je suis certain de ne pas te connaître.
J'abaisse encore un peu le regard et puis je le lève et je parcours rapidement les alentours. Je ne vois pas d'homme ou de femme près de toi. Ou peut-être qu'ils sont restés auprès des marchants. J'esquisse un sourire lorsque tu dis que je ressemble à une princesse. Contrit et flatté dans une même mesure. Je dis, rêveur :
- Tu trouves sincèrement que je ressemble à une princesse ? Je marque une pause et je cherche un peu de malice dans tes pupilles et je dis, pour moi : - Bien sûr que tu es sincère.
D'un geste hésitant je rassemble mes cheveux et je m'accroupis, après avoir noué très haut ma chevelure. Ce n'est certes pas un geste qui me ressemble, puisque je ne m'abaisse devant personne, cependant si je veux converser librement il faut bien que je plis un instant les genoux. Je murmure, un index sur le bouche : - Je ne suis pas une princesse, en réalité. Je suis presque royale. Presque… Est-ce que tu saurais garder un secret ?
J'attends une réponse et je dis, alors, toujours la voix basse :
- En réalité je suis un messager des dieux eux-même. On m'appelle Divine. Et toi… Hélix. Es-tu une sirène ?
- Si tel est le cas, alors, pourras-tu me dire ce qu'est une sirène ?
Je me redresse sur mes deux genoux et je m'écarte un peu, un sourire malicieux sur la bouche et une lueur amusée dans l'iris. Je m'avance de nouveau vers les immenses vitres et je demande :
- Est-ce que tu savais qu'on pouvait entendre la mer dans le creux des coquillages que l'on ramasse sur la mer ?
Je sors un coquillage, que j'ai ramassé plutôt et je le dépose dans le creux de tes paumes. Presque solennellement.
- Et si tu ne me crois pas il te suffira de tendre l'oreille et les vagues viendront te les chatouiller.
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Re: Oh la belle bleue ![libre] écrit le Jeu 9 Juil - 18:32
La voix qui répond est plus grave qu’elle ne l’aurait imaginée – mais elle reste mélodieuse et douce. Très vite Hélix se retrouve devant les deux yeux si verts de la princesse, elle venait de se baisser pour pouvoir lui parler. Ça arrive souvent, parfois elle espère grandir vite pour pouvoir parler les yeux dans les yeux aux gens – pour ne plus avoir à entendre tu es trop petite. Mais en même temps, grandir lui fait peur. Est-ce que plus tard elle sera digne d’être la fille à son père ?
La princesse interrompt ses pensées pour lui dire qu’en réalité elle n’est pas une princesse ? Uh ? Hélix aurait presque eu peur d’avoir fait une gaffe si la jolie dame n’avait pas précisé qu’elle était presque royale. Presque ? Elle est de la même famille qu’une princesse ?
La petite ouvra grand les yeux et dit avec une voix légèrement plus aigüe que la normale.
- Bien sûr que je peux garder un secret ! Promis je ne le dirais à personne !
Hélix tourne légèrement la tête pour diriger ses oreilles vers la dame - elle a toujours chuchoté ses secrets aux autres comme ça ; des broutilles comme Regarde le joli cadeau que j’ai trouvé ou Hestia a promis de m’emmener dans un endroit dangereux de la foret, il ne faut pas le dire à Papa !
Le secret est au-dessus des espérances d’Hélix, un messager des dieux ? Les yeux de la petite s’illuminent. C’est vrai, c’est possible ? Lixie a grandi parmi les nomades – ce groupe qui ne croit an aucun des trois grand dieux que tout le monde connait, alors elle n’y a jamais vraiment pensé. Elle sait juste qu’un dieu est un être magique qui nous regarde de tout là-haut, depuis le ciel invisible ici. Parfois ils nous aident quand on croit en eux, parfois ils nous sauvent quand on en a vraiment besoin.
Mais au moins, maintenant elle a un nom pour la jolie dame, un nom qu’elle trouve très joli. Est-ce qu’elle l’a reçu des dieux ? Le mot divine apparait parfois dans les contes de fées – pour décrire les jolies héroïnes ou leurs bonnes fées. Dans un sens, ce nom va parfaitement à l’adulte.
- Une sirène ? Non je n’en suis pas une Mademoiselle Divine. Et vous n’en êtes pas une non plus hein ?
Hélix lâcha un petit rire, les sirènes ont besoin d’eau pour vivre et même si ils sont actuellement sous l’océan, ces dernières ne pourraient pas y vivre. Parce qu’il y a ses vitres qui empêchent l’eau de couler, ces vitres qu’elle souhaite de tout cœur qu’elles ne casseront pas. Pas comme celles des fenêtres à Démétrio qu’Hestia détruit si facilement en lançant sa machette dessus – par accident bien sûr.
- Une sirène c’est une femme qui a une queue de poisson à la place des jambes et qui vit dans l’eau ! Dans le livre que mon papa m’a lu, il y en a une qui a utilisé la magie pour aller sur terre et tomber amoureuse du prince. Hélix fronça les sourcils. Mais elle fini en bulles dans la mer. J’ai toujours trouvé cette histoire très triste.
Madame Divine se lève et la regarde avec un sourire sur les lèvres. On peut entendre le bruit de la mer dans les coquillages ? Hélix est presque sure qu’elle l’a entendu quelque part – les enfants du groupe ? Une leçon de Monsieur Axel ? Mais elle n’a jamais essayé. Elle va parfois se baigner mais c’est souvent dans les lacs dans la foret ou dans un bain. Hélix sait juste que la mer est salée, ce ne doit pas être très bon, surtout quand elle boit la tasse. Ce qu’elle fait souvent, la petite n’a pas encore vraiment appris à nager, elle sait juste flotter pour ne pas couler. Elle sait aussi que les coquillages se trouvent sur le sable, à côté de la mer. Peut-être que quand son père aura fini ses achats, elle pourra lui demander d’aller à la mer et elle fera la chasse aux coquillages.
- J’en ai entendu parler mais je n’ai jamais essayé Mademoiselle Divine !
Et avant qu’elle ne puisse demander si l’adulte l’a déjà fait, cette dernière lui sort un coquillage et lui pose doucement dans le creux de sa paume. Hélix a presque peur de le tenir et de le casser, alors elle resserre sa main délicatement et porte le coquillage à son oreille. Au début elle n’entend que le bruit des gens qui passent, les bruits de la ville. Lixie ferme ses yeux et se concentre et là elle entend. Elle entend un léger bruit de vent, un léger bruit d’eau qui bouge – des vagues elle imagine. Hélix lâcha un grand sourire
- Waaah j’entends vraiment la mer Mademoiselle Divine ! Est-ce que c’est un tour de magie ?
La petite enlève le coquillage de son oreille et le tend vers l’adulte.
- Merci beaucoup de m’avoir prêté votre coquillage ! Ou est-ce que vous l’avez trouvé, il est si beau ! Hélix pensa à quelque chose. Est-ce que c’est un cadeau des dieux ?
Hélix ouvra grand les yeux et se rapprocha de la jolie dame.