Depuis le début de la journée nouvelle, la lumière n’avait pas une seule fois effleurée sa peau, embrasée ses cheveux. Elle s’était enfoncée dans son terrier sombre alors que le jour n’était pas encore levé, s’était assurée comme à son habitude que tout soit en place. Que les cargaisons de minerais étaient toutes présentes, correctement et minutieusement répertoriées. Qu’aucun matériel ne manquait, qu’aucunes galeries n’allaient s’effondrer sur les mineurs. Lorsque le soleil se leva à l’extérieur, elle le ressentit. Non pas dû à une quelconque luminosité mais bel et bien car la température sous terre s’était soudainement alourdie.
Passant la manche de son habit sur son front, Romina essuya la fine pellicule de sueurs, relevant son regard vers les galeries creusées dans la roche. Traversant l’une de ces veines, la jeune femme était remontée doucement, encore éloignée d’une surface désormais bercée par ce début de journée. Émiettant entre ses doigts les particules terreuses d’une paroi, elle se pencha, sifflant pour faire signe aux mineurs présents de venir dégager cette partie-là. Essuyant sur son pantalon sa main poussiéreuse, elle continua son chemin, cet air contrarié au visage.
Ce n’était pas de la colère, ni de l’agacement. C’était l’impression de neutralité de la jeune femme, comme si la moindre chose l’eut agressée. C’est une silhouette habituellement petite dans sa corpulence qui la fit hausser un sourcil, s’approchant d’un pas décidé. Et lorsque Romina reconnu la chevelure jais ébouriffée d’un certain jeune homme, un large sourire étira le coin de ses lèvres. Son visage entier se modifia et chaque partie de celui-ci se meuvent telle une danse dans ce rythme spontané. S’approchant, elle croisa les bras, appuyant son épaule contre l’une des parois voûtées.
« Je ne sais pas si tu es matinal ou si les cernes sous tes yeux indiquent que tu es insomniaque. » Un léger haussement d’épaule désinvolte vînt accompagner ses paroles. « Il est tôt pour s’isoler tu sais. »
Aedan Edelsa
Messages : 142 Date d'inscription : 11/05/2015
Re: MATINAL — ft. aedan écrit le Sam 23 Mai - 1:19
Feat Romy
Il était encore bien tôt lorsque je me suis réveillé, pourtant je savais que je ne parviendrais pas à me rendormir pour autant. Mon corps réclamait d'avantage de sommeil, tel qu'en témoigne mes cernes, la faute à mes régulières insomnies, celles-ci étant justement la cause de mon scepticisme quant à retrouver le sommeil. Ca, plus le fait que je ne souhaitais pas tellement retourner dans les bras de Morphée. Seulement, je n'avais pas particulièrement envie non plus de tourner en rond dans ma maison. Ni de prendre le risque de croiser du monde en allant chasser. Il faut croire que j'aime bien me compliquer la vie avec mes indécisions... Sauf qu'il me restait l'option de m'isoler, à la mine, comme à mon habitude dans ces cas là.
Après m'être préparé et avoir prit un rapide petit déjeuner - à comprendre, avoir attrapé un fruit à mon passage en coup de vent dans la cuisine, pour le manger en chemin -, je mis finalement les pieds dehors. Le soleil s'était levé, depuis peu certainement, mais il était bien là. Il est parfois difficile d'imaginer que l'on se trouve sous terre. Avec l'arrivé du jour, la ville commençait doucement à s'éveiller. Les mineurs doivent surement déjà être à leur travail. Qu'importe, je savais qu'ils ne me dérangeraient pas. Déjà, parce qu'ils sont en plein travail justement, ensuite parce que l'on peut toujours trouver un endroit calme dans une mine. De toute façon, il n'y avait qu'une personne susceptible de venir me voir et elle ne me dérangeait pas le moins du monde.
Ah bah, quand on parle du loup. Je la vois justement arriver vers moi, souriant à mon attention. C'est marrant de voir la façon dont son visage se transforme dans ces moments là - et plutôt flatteur de savoir que c'est ma présence qui lui donne cette réaction.
« Un peu des deux, je dirais , répondis-je à son interrogation. »
Elle, c'est Romina, que j'appelle le plus souvent Romy, et c'est aussi une des rares personnes dont j'apprécie la présence quand j'ai envie d'être tranquille. J'aime bien discuter avec elle, surtout que l'on peut discuter de certaines choses que d'autres ne pourraient pas comprendre : notre curiosité envers les autres peuple, par exemple. Vu qu'elle passe la plupart de son temps ici, elle a l'habitude de me voir venir pour m'isoler, si bien que ça a fini par créer des liens. J'avoue qu'elle a raison en me disant qu'il est tôt pour m'isoler, il est d'ailleurs rare que je vienne en début de matinée.
« Je n'avais pas grand chose d'autre à faire. »
Je détaillais un instant mon amie, notant les traces de terre et de poussière témoignant de son travail à la mine, me demandant à quelle heure est-ce qu'elle pouvait bien venir à la mine. Très tôt, évidemment. Je suppose qu'elle doit beaucoup aimer son travail pour le prendre autant à cœur. A moins qu'elle aussi ne cherche à s'isoler, je ne lui ai jamais posé la question.
« Je ne te dérange pas ? Tu as peut-être du travail... »
Je ne connais pas ses habitudes à cette heure-ci, alors je ne souhaite pas l'embêter, même si je me doute que ma présence ne l'empêchera pas de retourner à son travail s'il le faut. Dans tout les cas, ça me faisait déjà bien plaisir de la voir un peu.
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