Kiss the rain – Nirvana (Abandonné) écrit le Jeu 11 Juin - 23:53
Kiss the rain
○ His little whispers,"Love me, love me”. That's all I ask for ; “Love me, love me." Monster, how should I feel ? Creatures lie here. Trying to trace my steps back here again so many times ; I’m just a speck inside your hand, you came and made me who I am. I remember where it all began so clearly … After all the lights go down, I’m just the words you are the sound. A strange type of chemistry, how you’ve become a part of me. And when I sit alone at night, your thoughts burn through me like a fire.
« Quelle garce ! Tu vas le regretter, crois-moi ! » Une menace en l’air, un orgueil brisé, une promesse de mort. Je ne voyais là, en cette énergumène que l’aura d’une âme damnée, dissociée de tout embarras néfaste que la vie lui apporte. L’expression de mon visage amène et courtois rencontre le regard qu’il me décoche, je ne témoigne ni compassion, ni bienveillance. Que pouvais-je espérer venant d’un homme de sa trempe, si ce n’est le reproche de ma remarque visant à souligner son incapacité à faire son travail ? Blâmer la Reine des Abysses, usant de quelques infâmes diableries, mais ne pas se remettre en question ; travailler en équipe me fatigue.
« Vous autre, Peuple du Ciel, êtes aussi prétentieux que la rumeur le dit. Je n’oublierai pas ton visage, et je te ferai payer ton insolence, sois en sûre. » Déclara-t-il d’une vois cassante qui annonçait d’ores et déjà la couleur de notre altercation. Dans un soupir presque imperceptiblel, je me redressais pour lui faire face, tandis que je le toisais avec nonchalance. Dans un geste pacifique, j’écartais les bras tout en haussant les épaules, dans l’espoir qu’il renoncerait pour son propre bien à cette idée saugrenue que de créer un climat haineux. Altruiste, je m’exacerbais au calme tout en foulant le sol avec une parcimonie dans mes pas, réduisant ainsi doucement la distance me séparant de mon interlocuteur. Slow down, easy boy ! « Bois de l’eau fraîche, et ouvres tes fesses, ça te soulagera. » ; Un rictus aux lèvres, j’éteins ma machine, et je quitte le laboratoire sous les yeux ébahis de mon collègue tétanisé de colère, ou de surprise. Qu’en sais-je ? Je m’en cogne à vrai dire. Bref, ça me saoule déjà, je me casse.
Un éclair retentit, annonçant le temps à venir pour les ignorants. Le cliquetis des clés annonce mon arrivée dans mon appartement, j’allume la lumière. Exténuée par cette énième journée de travail, je ne jurais que par la volonté de me plonger sous une douche bouillante. Du moins, c’est ce à quoi j’aurai été ravie de m’adonner si un éclair ne me dévoila pas sa présence, là, à me fixer de son regard charbon. La surprise irradia mes pupilles avant de s’étendre sur l’ensemble de mon visage, dans une moue amusée, je le toisais avec insistance : « Nirva, euh … bonsoir ? » ; C’est risible, je suis dans ma propre demeure, et je ne sais pas où me mettre.
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Re: Kiss the rain – Nirvana (Abandonné) écrit le Ven 12 Juin - 11:40
kiss the rain
june & nirvana
« Nirva, euh... bonsoir ? » Lance-t-elle alors, médusée. Il n'aime pas trop ces surnoms, il les trouve toujours trop féminins et pas très beaux à entendre. En vérité, il n'aime juste pas son prénom, sans raisons particulières, comme quelqu'un ne pourrait pas supporter son poids, la largeur de son nez ou la couleur de ses yeux. Pourtant, Nirvana ne fait pas parti de ceux qui ont un sens inné de l'esthétique, bien au contraire, il est incapable de dire si le bleu va avec le rouge ou non, si ce vêtement se marie parfaitement avec celui-ci. Des dilemmes de la vie de tous les jours. Mais parmi toutes ses hésitations, s'il y a bien une chose pour laquelle on lui a souvent rappelé qu'il avait de bons goûts, c'est en matière de femme. Cheveux longs, cheveux courts, petite, grande, ronde, fine, brune, blonde, rousse, caractérielle, innocente, il les aime toutes, discrètement. Pour lui, toutes les femmes sont belles et attendrissantes, il en faut peu pour enflammer le bout de ses oreilles. Néanmoins il en est jamais tombé amoureux comme un fou, sans doute trop soucieux du reste de l'humanité pour s'enfermer égoïstement dans une histoire d'amour digne des grandes romances. S'il le pouvait, Nirvana serait un héros, il sauverait le reste du monde sans une once de crainte mais la réalité est tellement plus complexe et accablante que le voilà derrière les fourneaux dans la demeure de June, avec une once d'embarras naissant. Elle ne sera certainement jamais habituée à le voir arriver soudainement, sans lui dire bonjour ou bonsoir et s'attardant à faire les petites choses de la vie quotidienne qu'on oublie de faire quand on a un travail trop chargé comme le sien – les repas sains, le linge bien étendu et bien repassé.
« Oh. Euh. Il tend la poêle. Je t'ai fait le repas. » A l'intérieur du récipient crépitaient les divers ingrédients à base de légumes et de fruits de mers, du riz et d'autres produits asiatiques. Si Nirvana n'a pas de sens de l'esthétique, il a un don pour la cuisine. « Et je me suis permis de faire le ménage. Et la lessive. Et la vaisselle. »
Droit comme un piquet, le menton redressé comme un soldat, il ne lui adresse pas un regard, comme toujours. June est jolie, il ne lui suffit que de ça pour sentir son cœur fondre comme de la guimauve.
« ... Tu vas bien ? Tu as l'air. Je ne sais pas. Un peu préoccupée. »
Non, cela ne lui viendrait absolument pas à l'idée qu'il puisse être dérangeant, embarrassant et envahissant à la fois, pardi.
electric bird.
June Von Rosenbach
Messages : 344 Date d'inscription : 02/06/2015
Re: Kiss the rain – Nirvana (Abandonné) écrit le Ven 12 Juin - 17:10
Kiss the rain
○ His little whispers,"Love me, love me”. That's all I ask for ; “Love me, love me." Monster, how should I feel ? Creatures lie here. Trying to trace my steps back here again so many times ; I’m just a speck inside your hand, you came and made me who I am. I remember where it all began so clearly … After all the lights go down, I’m just the words you are the sound. A strange type of chemistry, how you’ve become a part of me. And when I sit alone at night, your thoughts burn through me like a fire.
Le corps rompu, parsemé de stigmates s’étalant par-dessus les anciennes balafres, je venais de revenir à mon appartement avec l’impression sournoise qu’une tempête avait tout emporté. Rien n’avait changé pourtant. Les meubles imposants étaient toujours à leur place, les murs ne s’étaient pas effondrés, pas plus que le toit juste au-dessus de sa piteuse carcasse. Mais il ressentait cette nuance dans l’air, à la fois incisive et imperceptible. Nirvana possédant un double des clés, avait fait le grand ménage dans ma piaule. ; Un poids dans ma poitrine qui écrasait mon cœur palpitant et mes poumons, tapissant de cendres la cage retenant mes piteux organes à l’abri. Cette journée de travail avait lancinante, ce collègue un peu trop exaspérant m’avait poussé à bout, je suis au bord du rouleau. Mais ce n’était pas ce qui me préoccupait. Ce n’était pas ce qui me faisait me sentir si hargneuse et démunie. Non, ce qui vrillait mes tripes était bien plus pernicieux qu’un déferlement brut de violence. Et bien plus douloureux aussi. Je revoyais les images vicieuses avec une précision affolante, j’entendais les éclats de voix stridents comme s’ils résonnaient depuis une éternité contre mes tympans. Cette solitude me faisait perdre la tête, et ce manque grandissant de la présence de mes frères ne m’aidait pas apprécier la vie en autonomie.
Et le voici, le voilà. Nirvana, qui m’extirpe de cette solitude, qui me détruit lentement, sournoisement et sans aucun scrupule de l’intérieur. Parce que sa visite est inopinée, je ne pus réprimer ma surprise, voir même un semblant de gêne. Mon habitat resplendissait sous le passage du jeune homme, et mes joues s’empourprèrent légèrement. Bien que je sois plus souvent au laboratoire qu’à la maison, il était toujours embarrassant de se faire entretenir par un homme, qui me nourrit, et fait mes tâches ménagères. Quoique … Je n’ai pas à me plaindre, il le fait avec plaisir sans que je ne lui quémande, préoccupé pour mon bien être ? Je ne sais pas, mais je ne trouve le temps pour ranger que lorsque je suis en congé, soit le week-end.
Je retire mes chaussures, et ôte mon manteau, que je range dans l’armoire à l’entrée. Je m’étire longuement avant de secouer la tête, comme pour me changer les idées. Je jette un regard furtif au jeune homme, et sa position raide tel un soldat devant son lieutenant me met mal à l’aise. Suis-je donc aussi intimidante, vénale ou que sais-je ? Je me racle la gorge avec gêne, soucieuse à ce qu’il soit moins solennel lorsqu’il est à mes côtés. « Je te remercie vraiment, qu’est-ce qu’on mange ce soir ? » m’enquis-je d’une voix douce tandis que je me rapprochais de lui pour observer la nourriture dorant doucement à feu doux dans la poêle : « Oh ! Cela m’a l’air délicieux tout ça, j’ai hâte d’y goûter ! » ; Un petit rire s’échappa de mes lèvres, tandis que je glissais mes bras derrière mon dos, observant Nirvana en pleine tâche culinaire. Alors que je tapotais légèrement mon pied, concentrée sur la cuisson, il m’interrogea sur mon humeur. Je penche la tête sur le côté, songeuse. Il s’inquiète bien de mon bien être, mon mal être est si évident que cela ? Je soupire doucement, tentant un sourire rassurant afin de le calmer. « Ce n’est rien, de la fatigue qui s’accumule de plus en plus ! »
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Re: Kiss the rain – Nirvana (Abandonné) écrit le Lun 15 Juin - 12:49
kiss the rain
june & nirvana
Les murmures du Royaume disent que la demoiselle Von Rosenbach aux yeux perçants n'est rien d'autre qu'une peste, qu'une pimbêche, qu'elle n'a que son joli corps pour pardonner son mauvais esprit. Ce n'est peut-être pas si faux que ça ; la vérité c'est que t'ignores sans doute tout d'elle, même son plat préféré, son style de musique ou bien son âge. Elle t'a croisé un peu par hasard, dans un coin de rue sous l'océan. C'était peut-être le destin, c'était peut-être la chance, c'était peut-être tout et rien, mais au moins, June elle t'a toujours fait ces jolis sourires à en faire papillonner ton estomac. C'était pas de l'amour, tu l'sais, c'était autre chose, peut-être plus fraternel. Tu n'as jamais été souffrant de ta condition d'orphelin, peu importe combien de famille tu as pu croiser tout au long de ton existence, ça ne t'as jamais effleuré l'esprit d'être jaloux de ces sourires complices et ces amours innocents. Tu as plutôt usé de ce manque pour te faire attendrir par le reste du monde et considérer tes plus proches comme la famille que tu as choisi, n'est-ce pas meilleur ? Tu remues la poêle frénétiquement tandis que la jeune femme s'attarde sur l'aspect de la chose. Tu es confiant concernant la cuisine, c'est un de tes talents cachés. Mais le mensonge, chez la scientifique, n'en est définitivement pas un. Tu as appris à lire au travers des intonations, des regards et des mimiques. C'est quelque chose d'assez simple en fin de compte, il suffit d'être un bon observateur et l'on se sentirait presque à la place de Dieu, capable de lire dans les pensées d'autrui.
« Je vois. »
Tu es un peu sec, mais c'est naturel. Tu ne t'attardes pas sur des questions trop indiscrètes de toute façon, June vient vers toi si elle en a besoin. Déposant une assiette sur la table la plus proche, tu déverses l'ensemble du contenu de la poêle dedans avant de la regarder droit dans les yeux.
« Mange. »
Ca sonne comme un ordre. C'est triste, tu n'as jamais su comment parler doucement aux autres même si tu les aimes de tout ton cœur. Tu tiques un peu, t'es trop brute, trop grognon, t'aimerais changer et qu'les gens n'hésitent pas, qu'ils se jettent sur toi comme ils se jetteraient sur une adorable peluche. Dans l'fond, t'aurais mieux fait d'être un gringalet aux grands yeux bleus, aux joues rougis et au sourire angélique. A la place, on a fait de toi un imposant gaillard au regard charbonneux.
« Enfin.. si t'as faim. Et euhm. Tu te grattes l'arrière du crâne. Si quelque chose te tracasse, je suis là. »
On aurait presque pu remarquer tes pommettes rougies sur l'instant. Tu te racles la gorge presque violemment avant de poser tes deux grandes mains sur ses épaules et la pousser à s'asseoir. Tu croises les bras et tu la regardes, c'en est presque flippant.
electric bird.
June Von Rosenbach
Messages : 344 Date d'inscription : 02/06/2015
Re: Kiss the rain – Nirvana (Abandonné) écrit le Mer 17 Juin - 17:15
Kiss the rain
○ His little whispers,"Love me, love me”. That's all I ask for ; “Love me, love me." Monster, how should I feel ? Creatures lie here. Trying to trace my steps back here again so many times ; I’m just a speck inside your hand, you came and made me who I am. I remember where it all began so clearly … After all the lights go down, I’m just the words you are the sound. A strange type of chemistry, how you’ve become a part of me. And when I sit alone at night, your thoughts burn through me like a fire.
Chaque jour, l’absence des rires matinaux de mes frères me déchire le cœur, agrandissant le trou béant laissé par le manque de cette vie comblant mon existence. Et, chaque jour, il me fallait affronter le gouffre qui obscurcissait mon univers. Par réflexe, il m’arrivait trop souvent de sortir deux couverts au lieu d’un seul, de les appeler avant de me souvenir qu’ils ne me répondront pas. Souvent, la réalité de la situation m’arrachait des larmes silencieuses que j’essuyais avec rage. Le responsable paierait cher mes souffrances journalières, je l’ai juré devant toutes les puissances de ce monde. Je me tiens dans l’embrasure de la cuisine. Déchue de ma candeur, dépouillée de ma fraîcheur, égérie pour les désastres que je mime silencieusement sans jamais feindre, portant en mon sein les stigmates d’un sanglot qu’on aurait étouffé jusqu’à l’asphyxie.
En moi, les crissements aortiques dévastent le silence. En moi, il y a quelques battements, une anarchie de sentiments et de la contradiction dans le flou de mes mouvements. Entre moi, il y a la panique, l’absence de certitude et de compréhension. Le vide m’étreint là où la défaite survient. La course insensée de ma volonté réarrange les plaies, défait les incidents à l’imparfait pour les exposer à mes pieds nus. Au sol, les échecs s’entassent pour ronger mon horizon. En moi, désormais, il y a cette paroi et mes erreurs, cette séparation mais aussi cette douleur entêtante qui m’accompagne jusque dans la plus infime partie cardiaque. Une nouvelle dénomination pour une énième entaille, un nouvel espace déjà inhabité dans mon thorax rendu étroit par ces absences renouvelées dans la froideur du temps. Tellement de cases vacantes, tellement de néant. Cette bataille contre la peine ne peut conquérir de nouvelles terres alors qu’elle a déjà défié la presque totalité de mon être.
« Mange. » dit-il. Je piétine ma détresse, et mon regard pacifique capte la scène qui n’avait pas eu la chance d’être perçue par mon cerveau. La panique m’arrache à ce cauchemar d’un battement de cils qui se transforme l’espace d’un instant, en véritable ouragan. Je tente de retrouver mes esprits à mille lieues d’ici. De retracer la chronologie. C’était comme si je sortais d’un long sommeil, je reprenais contenance tandis que j’observais l’assiette fumante sur la table. Mais déjà la voix de Nirvana émerge à nouveau, et je cligne à nouveau des yeux avant de psalmodier d’une voix embrouillée : « Ce n’est pas ça, disons que … tu ne manges pas ? C’est trop pour moi en fait. » ; Et telle une marionnette, il m’impose à prendre place à table.
Je regarde le plat, puis mon regard se pose à nouveau sur le jeune homme tandis que je souris à sa remarque. Je picore un peu de nourriture dans mon assiette avant de détourner le regard : « Merci, tu ne t’en rends pas compte, mais juste ta présence m’aide. » ; Embarrassée, je marque une pause avant de chuchoter doucement : « Je n’en peux plus de vivre ainsi, séparée, seule, exilée. »
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Re: Kiss the rain – Nirvana (Abandonné) écrit le Dim 21 Juin - 15:51
kiss the rain
june & nirvana
Tu finis par céder et t'asseoir en face d'elle, les bras croisés et le regard un peu dur. Dans une vie antérieure, t'étais sans doute jamais rien de plus qu'un valet, un esclave ou un modeste serviteur ; t'asseoir à une table accompagné de la personne que tu as servi est sans doute la chose la plus embarrassante que tu puisses vivre. Tu fixes June longuement que ça en deviendrait inquiétant, mais elle semble tracassée, frustrée, fatiguée. Tu n'insistes jamais pour connaître les secrets et les petits tracas des autres, tu préfères les laisser venir vers toi comme s'ils se laissaient porter par le courant de l'eau. T'es pas là pour harceler qui qu'ce soit, t'es plutôt modeste comme garçon mais tu sais qu't'es pas quelqu'un d'méchant, quelqu'un qu'on voudrait foutre à la porte avec un coup d'pied au derrière. Ca t'lasserait de toute façon, une vie comme ça, une vie bourrée par les rejets, noyée dans les souffles agacés dès qu'tu franchis la porte de n'importe quelle demeure. Mais tout à coup, elle te dit que ta présence est plutôt agréable. Sans qu'tu puisses le contrôler, tes oreilles rougissent et tu restes comme un crétin, les épaules basses et les lèvres pincées. Tu t'apprêtes à parler mais tu crains ne pouvoir sortir que des sons embarrassants, des couinements de chiot plutôt heureux lorsque la jeune femme finit par susurrer quelque chose. Séparée, seule, exilée. Tu soupires.
« Tu n'es pas seule. »
Tu balances ça de but en blanc avec ta grosse voix avant de t'accaparer de la fourchette, de piquer dans l'assiette et de plaquer la nourriture contre sa bouche, l'obligeant à manger comme un père avec son enfant. Ta figure paternelle est un don du ciel. Sans père, ni mère, t'aurais pu ne jamais connaître ce sentiment étrange que de vouloir couver ceux qui te sont chers, mais il faut croire que ce n'est pas quelque chose que l'on apprend grâce à son vécu dans le cercle familial.
« Un jour les gens cesseront de te faire croire ça. Tu continues de la nourrir avec maladresse. De toute façon tu n'as pas vraiment le choix que de vivre ici pour le moment ? Justice sera faite un jour, sois en convaincue. Maintenant c'est à toi de te battre pour montrer au reste du royaume que tu mérites ta place, toi aussi. Je sais, c'n'est pas juste, tu ne méritais sans doute pas ça. Mais peut-être que dans le futur tu seras prise comme un exemple, qu'on citera ton nom dans les manuels scolaires. »
Tu finis par creuser tes joues d'un petit sourire. Tu as toujours eu des pensées comme celle-ci ; bats-toi pour ce que les autres diront de toi après ta mort, peu importe combien ta vie aura été parsemée d'embûches. Tu n'es pas un martyr mais tu n'as pas eu la belle vie bien que tu aies toujours choisi la simplicité. Seulement voilà, ta mort est sans doute imminente avec cet ami qui te traque comme du gibier à l'heure qu'il est. A nouveau debout sur tes grandes jambes, tu tapotes la tête de June.
« Un jour tu seras sujet des grandes louanges, n'en doute pas une seconde. »
electric bird.
June Von Rosenbach
Messages : 344 Date d'inscription : 02/06/2015
Re: Kiss the rain – Nirvana (Abandonné) écrit le Ven 26 Juin - 14:05
Kiss the rain
○ His little whispers,"Love me, love me”. That's all I ask for ; “Love me, love me." Monster, how should I feel ? Creatures lie here. Trying to trace my steps back here again so many times ; I’m just a speck inside your hand, you came and made me who I am. I remember where it all began so clearly … After all the lights go down, I’m just the words you are the sound. A strange type of chemistry, how you’ve become a part of me. And when I sit alone at night, your thoughts burn through me like a fire.
Ce malaise intérieur est fou, disloqué, chaotique et rude. Il réveille chaque parcelle inerte jusqu’à parfois l’oubli, de mon organisme, il réanime la fourberie de ma naïveté – celle qui se suppose alchimiste et établit des réactions en chaîne. Enchaînée sous la Mer, dévouée à Okeanos dont la facture semble avoir été conçue pour endurer la mienne. Ce malaise reconstruit un bouleversement aortique, il esquisse un millier de couleurs, un printemps dont les bourgeons tendent déjà vers le prestige d’un Astre renaissant. Mais c’est une saison avortée. Pas d’été. Ni même d’automne pour combler l’absence de transition. L’hiver me glace le sang, me perce la poitrine et me laisse pour morte face à mon meilleur allié, Nirvana. Ce prénom sonne étonnement doux dans mon esprit, chaque syllabe est enrobée par une perception nouvelle, une nouvelle consonance savoureuse, brûlante. Rassurante. Calcinée par ce feu, déjà détériorée par la combustion. Connectée à ce je fuis, soudée à mes ténèbres, aussi belle que redoutable, aussi tentante que redoutée, j’ai le sentiment de ne vivre qu’un rêve en plein cauchemar. Je dois partir, je veux partir d’ici. Tout laisser derrière moi pour les retrouver, mes frères. Rien n’obéit à mon pragmatisme cependant. Malgré le reproche, malgré la douleur, je reste devant Nirvana. M’acharner dans l’inévitable. Que je porte ma demande au pied d’une instance plus compétente, qu’on répare ce tort. Je ne peux pas suivre ce chemin, je ne peux pas atteindre la fin de la route. Pas seule, pas en clopinant. Pourquoi ai-je pu croire un seul instant qu’il en serait autrement ? Captive à jamais de cette peine que je n’ai pas pu anticiper, je ne la tolère pas mais l’ingère à défaut de l’abolir en ravissant mes frères inatteignable à ce que je juge un pays de sales races : Caelestis …
Tu n’es pas seule. Un sourire énigmatique se dessine sur mes lèvres ; Oui je ne suis plus seule ici, mais je n’ai pas ce que je désire réellement, alors je ne serai jamais pleinement heureuse. Je sens une masse solide qui tente de forcer le chemin entre mes lèvres, alors je baisse mon regard ahurie et je vois que mon jeune ami essaye de me nourrir par la force. Je fais la moue pendant quelques secondes, puis je capitule en me laissant alimenter comme un bébé qui attend la bouchée de son papa. Pire qu’Alekseï …
« Je viens de Caelestis, leur notoriété n’aide pas à ce qu’on m’accepte ici. » déclarais-je avec évasion tout en piochant à mon tour dans l’assiette avant de fourrer la bouchée dans la bouche de Nirvana. « Je n’ai pas le temps d’attendre que justice soit faite, ça n’existe pas. Je le sais mieux que quiconque puisque j’ai été bannie par injustice … Je dois agir toute seule, à défaut de restaurer la vérité, je veux récupérer ma famille, et les faire venir avec moi. Je serai heureuse qu’à ce moment-là … »
Je m’interromps un instant, embarrassée. Mon regard croise celui de Nirvana, sondant une quelconque réaction. Ma détermination est justifiable à mes yeux, mais je peux concevoir que pour une personne extérieure, cela peut paraître un peu … infantile. Mais je n’ai que cette résolution à laquelle me raccrocher, moi qui ne possède plus rien en dehors de mes biens matériels. A vrai dire, peu importe son opinion au final, je n’aurai pas de répit, je monterai aux cieux pour les trouver. Et qu’importe le nombre de fois où on me rejettera à nouveau à la mer, je remonterai à nouveau. Je dois revenir avec mes frères coûte que coûte.
« Vouée à des grandes louanges ? J’ai l’impression d’entendre les paroles de Tandem sur Okeanos et sa miséricorde ! Tu dois passer énormément de temps avec lui, on dirait ? » éclatais-je de rire tandis que j’essuyais le coin de mon œil du revers de la main.