Musique - Tic tac tic tac tic tac font les aiguilles de l'horloge.
Tic tac tic tac tic tac, les secondes, les minutes et les heures défilent dans cette même pièce.
Et tu observes en silence la photo posée sur ton bureau, fredonnant l'air d'une chanson qui te revient à l'esprit. Quel était son titre déjà ? Tu ne t'en rappelles plus, tu l'as oublié, cela fait plus de quinze ans après tout que tu ne l'as pas entendu de la part de la personne qui te la chantait. Pourtant, la musique est profondément gravé dans ton cœur, tu ne pourras pas l'oublier. Une douce mélodie, qu'il te chantonnait pour te bercer avant que tu ne te glisses dans les bras de Morphée. Ah quel douce époque, époque si fragile mais qui peut avoir de grande conséquence sur la vie d'un enfant.

Glissant lentement tes doigts délicats sur le cadre de la photo, un doux sourire se dessine sur tes lippes rosées qui s'envole aussitôt après quelques secondes. Tu sembles perdue, déboussolée. Tu pensais avoir réussi à remonter la pente mais tu as l'impression de chuter à nouveau, mais tu ne désires pas tomber dans un gouffre sans fin. Cela te ferait trop mal, pourtant ton cœur se serre lentement rien qu'en fredonnant une douce mélodie. Remontant ta main sur le dessus de la photo, tu la baisses doucement pour ne plus voir l'image d'un père défunt et sa petite fille lui tenant la main.
Il te manque, tu ne peux pas le nier mais les larmes ne veulent pas couler. Elles sont figées dans le temps, tu en as déjà trop verser pour cette personne et tu sais qu'il ne reviendra pas, cela ne sert certainement plus à rien, il faut avancer, ne plus regarder en arrière, cela fait quinze ans déjà.

Tu soupires simplement, fermant lentement les yeux en reprenant une longue inspiration. Attrapant ta tasse de thé chaud à la camomille, tu la portes à tes lèvres observant l'autre photo à l'opposé de celle que tu viens de baisser ; trois enfants avec le sourire aux lèvres et juste à côté, les trois même enfants devenus adolescents. Puis encore une autre où là, les trois sont des adultes dont deux sont chefs, l'un chasseur et l'autre médecin, puis il y a la troisième personne qui lui est chasseur également.

Un sourire arbore le coin de tes lèvres, un soupire s'extirpant juste après, cela fait déjà un petit moment que tu ne les as pas vu ; enfin surtout parler. Tu as pu croiser Zack durant la soirée mousse, il t'avait même passé le pantalon d'Aedan et tu lui avais balancer un ballon en forme de pastèque en pleine tête. Elle était jolie Hestia d'ailleurs, dommage qu'elle a retirer le kimono que tu lui avais choisis aussi rapidement, mais c'est dur de s'amuser en kimono dans une soirée qu'avec de la mousse et puis, tu avais fais de même. Sinon, concernant Svein, tu ne l'as pas revu, il est devenu nomade après tout mais au moins il est vivant, c'est déjà rassurant.

« Edelweiss ? J'rentre. »

Extirpé de tes songes, tu relèves doucement le regard. Au moins quelqu'un qui sait toqué avant d'entré dans une pièce, pas comme font d'autres personnes qui se glissent furtivement chez toi et dans ta chambre en s'installant sur ton lit confortablement.
Kohe Nashoba ; jeune chasseur de seize ans venait d'entrer dans ton bureau.
Gardant le silence un moment, tu cilles légèrement en l'observant longuement. Cela faisait un petit moment qu'il ne s'était pas pointé à l'Hospitium, mais tu connais très bien le sujet de sa visite, cela fait quoi.. Quatre ans déjà ? Que son frère aîné Rayne est décédé ? Cela doit être dans ses alentours là oui.

Tu reposes doucement ta tasse, l'écoutant tranquillement en acquiesçant légèrement d'un mouvement de tête. Finalement, tu te lèves de ta chaise, contournant le bureau pour ensuite t'appuyer contre, étant face à lui. Tu croises doucement tes bras sur ta poitrine, arquant légèrement un sourcil.
Lui, fou ? Un sourire se dessine sur tes lèvres, fermant les yeux en soupirant légèrement.

« Je crois bien oui, mais je vais te confier un secret, Kohe, la plupart des gens bien le sont. » Citation tiré d'Alice aux Pays des Merveilles, tu aimes bien cette histoire, ton père te la racontait souvent et puis cela permet de faire sourire.

T'écartant du bureau, tu t'avances vers lui, posant un livre que tu viens de prendre sur ton bureau le posant sur sa tête ; Alice aux Pays des Merveilles justement. La sonorité de ta voix se veut douce et rassurante, le sourire aux lèvres, tu plonges tes pupilles dans les siennes. Tu t'écartes de lui, retournant t'asseoir en lui indiquant de faire de même. T'installant dans le fond de ton siège, tu croises une jambe par-dessus l'autre, mêlant tes doigts les uns aux autres en le fixant longuement.

« Je ne peux pas te dire d'oublier ton frère, cela ne fait que quatre ans après tout qu'il est mort de maladie. » On y peut rien après tout, on ne choisit pas d'être malade ou non, cela vient comme ça. C'était un cancer qui plus est, c'est dur de soigner, même si la chimio permet d'aider, il était à un stade où même la chimio ne pouvait plus rien pour lui, c'était beaucoup trop tard.
Tu ne peux pas non plus le sermonner ou être trop dure avec lui, tu es la première à avoir souffert de la perte d'une personne qui t'es proche et de ton sang, la seule personne d'ailleurs de ton sang ; ton père. Ta mère ? Elle n'est que chimère. Bien que tu recherches si elle est morte ou vivante, tu te moques bien de cette femme qui t'a donné vie. Une femme qui abandonne son enfant, n'est pas une mère à tes yeux.

Observant le cadre photo que tu avais baissé il y a quelques minutes encore avant qu'il n'entre dans la pièce, tu récupères finalement ta tasse, la portant à nouveau tes lèvres pour boire quelques gorgées. Fermant doucement les yeux, un long soupire s'extirpant de tes lippes.

« Tu dois te dire qu'il ne reviendra pas, la maladie l'a emporté et on ne pouvait rien y faire. Concentre toi plutôt sur ce que tu as ; tu as ta petite sœur, tes parents, Hestia, Yali, Hawk. Tu as de la famille qui t'entoure, tes parents souffrent également de la mort de ton frère mais ils doivent faire avec. Earthea est une nation où ton frère aurait même pu mourir à la chasse, d'une certaine façon, la mort nous entoure que l'on veuille ou non. C'est pour ça que la chasse et la santé sont nos principaux atouts, on essaye de survivre. » Légère pause, tu reposes ta tasse, levant le regard vers lui. L'air sérieuse.

« Penses plutôt à devenir plus fort en tant que chasseur, pour que tu puisses protéger ceux qui te sont proches. Ne te laisse pas submerger par la folie, tu es plus fort que ça. Tu n'as aucune raison de devenir fou, ne tombe pas dans un gouffre où tu ne te reconnaîtras pas. Regarde ; je n'avais que mon père en lien de sang, je ne suis pas devenue folle pour autant, je me suis élevée toute seule durant quinze ans. Toi, tu as ta famille et tes amis, profite de cette opportunité pour ne pas être succomber par tes émotions. »

Parce que toi aussi tu dois tourner la page, tu n'avanceras pas si tu regardes en arrière

feat. Kohe Nashoba ▲ dialogue #009999▲ hrp 1266 mots gosh