Véritable caméléon des temps modernes, il faudrait plus qu'une multitude de couleurs, de tenues et de coiffures pour pouvoir décrire l'essence véritable de cette femme. En voyant cette myriade de styles, on se doute vite que son caractère n'a rien de simple et pire, qu'il doit être particulièrement affirmé.
Égoïste, insupportablement chiante, parfait tyran, rien n'est assez beau ni assez bien pour elle et ses paroles acérées vous le feront rapidement comprendre. Parfois vulgaire dans son langage, toujours raffinée dans son attitude, Charlotte n'est rien de plus qu'un cocktail explosif qu'il vaudrait mieux éviter. Avec son caractère bouillonnant et sa vivacité naturelle, on dirait qu'elle n'est jamais fatiguée et sa présence pourrait bien se révéler insupportable si elle ne se souciait pas tant de plaire aux gens. Bien sûr, en tant que parfaite égocentrique, elle se fiche bien de ce qu'ils pensent et ne cherche qu'à les faire graviter autour d'elle, pillant en eux tout ce dont elle pourrait profiter et passant au suivant sans même prendre le temps de dire : « Tchao, bye bye ! ».
Tout l'art de cette pétasse consiste à vous faire croire tout et n'importe quoi pour satisfaire ses petits désirs. Autant dire que la fin justifie les moyens et c'est sans aucun scrupule qu'elle ment comme elle respire, n'hésitant pas à se déguiser et à se faire passer pour quelqu'un d'autre, si nécessaire.

Terriblement lunatique, elle passe de la joie à l'irritation sans transition et ne se contente pas de faire les choses à moitié. Ses colères sont terribles et empreintes de ce petit côté spectaculaire qui lui sied si bien. Mais pire que ça, madame a la rancune facile et la vengeance amère ; une fois vexée, elle ne laissera jamais quelqu'un impuni, agissant dans l'instant – quitte à lui coller une balle dans la tête – ou plus tard, le temps de mettre un plan à exécution, avec un machiavélisme aussi froid que mesquin. Contre ceux qu'elle déteste, tout le mielleux du monde ne l'empêchera pas de se révéler un jour impitoyable.

Mais Charlotte est aussi profondément malheureuse et malchanceuse, cherchant toujours plus sans jamais pouvoir satisfaire ses insatiables désirs. Elle déteste les riches tant elle les envie, jalousant leur fortune et tous ces objets de valeur qu'ils possèdent et sait bien que, véritable dépensière, elle est bien loin de les égaler.
Avec le temps, elle a développé une véritable aversion pour les hommes, virant presque à l'allergie. Elle ne les fréquente que pour en obtenir quelque chose et ne leur cédera jamais rien, pas même la plus petite des convoitises.

Il n'y a que quand elle est seule qu'elle retrouve une sorte de calme et la concentration nécessaire pour son travail. Elle trouve alors la patience nécessaire pour les tirs à longue distance. Ses doigts sont dotés d'une impressionnante dextérité, que ce soit pour fabriquer de nouvelles choses ou délester les passants de leurs précieux biens.

Les districts n'étaient pas un endroit où elle méritait de naître et sa famille n'aurait pas dû être la sienne. Comme une impitoyable malédiction, le destin s'était acharné pour rendre les années de son enfance malheureuses. Alors qu'elle rêvait d'être une princesse, elle vécut dans une maison délabrée, entourée des pires incapables que ce monde ait jamais conçu, des hommes médiocres et insignifiants. Tel était la loi de ce lieu sordide.
Ses aspirations d'ascension et de fortune partirent en éclat le jour où elle comprit que son père, éternel chômeur, n'était qu'une loque et sa mère, une femme passive, trop stupide pour avoir fait quelque chose de sa vie, à part épouser le premier idiot venu et lui faire deux enfants.
Cette réalité n'avait rien pour lui plaire et il ne lui fallut pas longtemps pour prendre la bonne décision : fuguer. L'évasion de la jeune adolescente ne dura que quelques jours, le temps de se perdre dans les mauvais quartiers et d'y nouer les pires fréquentations. C'est là qu'elle toucha aux armes pour la première fois, développant pour elles une passion éternelle, propre au premier amour.

Ce fut son grand-frère, aîné de quelques années, qui lui mit la main dessus. Se rendant compte de sa fuite, il s'était immédiatement mis en tête de la retrouver et, sous le coup de la surprise, pensant que personne ne se souciait d'elle, elle accepta de rester avec lui, mais à la seule condition qu'ils ne retournent pas chez leurs parents.
Ils coulèrent alors quelques années satisfaisantes mais difficiles car l'argent leur manquait toujours. Charlotte trouvait de quoi travailler par-ci par-là pour aider un peu son frère et, bien évidemment, continua à s'aventurer en terrains mouvants, découvrant alors les hommes dans toute leur horreur. Son frère, se montrant de plus en plus absent, elle put assouvir sa soif de connaissance en matière d'armes à feu et apprit à tâtons à les créer, ne se souciant pas le moins du monde de faire des dégâts partout où elle les testait.

Mais le cours des choses ne pouvait durer éternellement. La petite peste, dévorée par la curiosité et voyant arriver l'une de ces éternelles disparitions, en profita pour mettre le nez dans les affaires de son frère. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit qu'il était loin d'enchaîner les petits boulots qu'on trouvait ici mais qu'il travaillait pour une organisation du gouvernement ! Rien ne disait les choses précisément mais Charlotte n'était pas assez bête pour n'y rien comprendre. Tout ça était louche et certainement pas assez officiel pour être dit en public. Ce salaud, il s'était vendu ! Car elle détestait le gouvernement, lui blâmant toujours tout ou une partie de sa situation. Après tout, si elle vivait ici, dans la misère et l'enfer, ils n'y faisaient rien ! Ils auraient dû l'emmener à Galiea, dans une riche famille, là où elle méritait de vivre !
Mais sa malchance légendaire frappa à nouveau et c'est ce jour-là que son frère, Taylor, décida de rentrer. Il la prit en flagrant délit dans sa chambre, entourée de toutes ses affaires, jetées çà et là. Cette étincelle suffit à faire partir les braises et naquit la plus grosse dispute qu'ils n'aient jamais eue, pour eux qui s'entendaient déjà presque comme chien et chat. Son frère, depuis longtemps éreinté par son comportement insupportable, ses relations qu'il n'approuvait pas et ses activités cent fois douteuses, ne toléra pas cet écart supplémentaire. Il s’efforçait de les faire vivre convenablement et elle, elle passait son temps à foutre tout en l'air, les forçant parfois à déménager car bien sûr, elle était plutôt du genre à se faire de sacrés ennemis ! La rupture fut irrévocable et quand il ne trouva plus rien à dire, cédant devant l'énergie inépuisable de sa cadette, il prit ses affaires et partit sans se retourner.
Charlotte ne lui pardonna jamais.

Incapable de le retrouver pour lui faire vivre l'enfer, elle se résolut à faire tout ce qu'il détestait le plus et se plongea corps et âme dans ce monde auquel elle appartenait depuis toujours. Puisqu'elle ne pouvait s'envoler, elle sombrerait, fière et glorieuse.
Ainsi, ayant atteint sa majorité, elle monta son petit commerce d'arme dans le district 666 et vécut tant bien que mal de celui-ci, ainsi que de ses autres affaires : vols, arnaques, petits boulots divers et variés. Tant qu'elle pouvait toucher de l'argent, elle était bien capable de presque tout, surtout si cela pouvait servir ses rêves de grandeurs.

Appelez-moi Chaya ! Je me suis faite enrôler de force par ici \ô/ Il y a beaucoup d'activité ça me fait très peur alors embêtez bien cette pétasse de Charlotte pour qu'on puisse vivre de palpitantes aventures. Hin hin.