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tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat

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tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Mer 22 Juil - 18:04
tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou

Ta chevelure d'ambre nuancée de moires dorées s'effondrait sur tes épaules délavées, tu n'oublies rien. Tu t'hasardes, le regard tamisé, tu t'habitues. Le faciès poupin penché, tu t'efforces à sourire parce qu'au fond, ça te tue. Tu regardais tes mains. Ces mains si belles, ces mains si frêles, ces mains si ténues ; elles saignaient. Tes mains étaient ourlées d'attelles immaculées ─ on ne pouvait plus percevoir leur vraie teinte tellement elles étaient souillées par ce sang, ce liquide rougeâtre, ce liquide humain. Tu hausses frugalement la tête et tu continues de flâner dans les corridors, jusqu'à déposer une enjambée dehors.

Un soupir se déroba de ta bouche. Tu t'arrêtais quelques secondes, te dévisageant dans le miroitement de l'eau de la fontaine. Ton corps s'écoulait par vingt blessures, tu n'arrivais plus à le supporter. Ton doux visage d'antan était parsemé maintenant de brûlures et de déchiquetures. Ta cascade flavescente, elle, était dépeignée. Tu essayais tant bien que mal de remettre des mèches en place, afin de paraître plus jeune et jolie.

Jeune et jolie ? Tu te trouvais horrible, tu te pensais horrible. Tu avais tout sacrifié pour te faire remarquer, pour retrouver ton cœur d'enfant. Mais ton cœur souffrait, il souffrait tellement. Tu avais l'impression de l'entendre te hurler dessus et de te demander d'arrêter, d'arrêter de te faire du mal vainement. Ce cœur qui battait au rythme des saisons, au rythme des jours et des nuits avait comme cessé de battre, de se battre. Il ne voulait plus exister.

Tu reviens à toi-même, les yeux écarquillés, le souffle saccadé. Tu n'osais plus te regarder, tu ne voulais plus te regarder. Alors tu te relèves, abattue, s'avançant vers le chemin de la maison. Ce chemin que tu prenais tous les jours, ce chemin que tu aimais toujours.

Un claquement de porte et tu te retournes véhémentement, apercevant une tignasse décoiffée et ténébreuse. Cette tignasse que tu regardais tant, cette tignasse que tu connaissais tant. C'était lui.

Ciel.
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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Jeu 23 Juil - 18:12





WE MEET AGAIN



Il réprima un soupir de bonheur, tandis que sa marche se faisait incessante. Sillonnant les couloirs interminables du château, Lester s'avançait à pas légers, silencieux ─ on eut dit qu'il marchait sur la pointe des pieds, son expression indéchiffrable marquant son visage.
Il se déplaçait très lentement, avec beaucoup de précautions : et malgré cela, dans tout son aspect était discernable quelque chose de furtif, hâtif.

C'était cela.
Lester avait hâte de franchir les portes du château.

Il avait eu la chance de se voir congédié par la Reine Mihael elle-même et n'avait pas insisté plus que cela pour rester à ses côtés, la gratifiant de l'un de ses rares sourires dont lui seul avait le secret ─ juste avant de disparaître derrière la porte pour commencer à parcourir les nombreux corridors du château.

À vrai dire, il avait eu le temps de s'habituer à la grande Demeure royale. Elle était loin de lui être inconnue, elle tout comme sa cour ─ mais peut-être qu'il n'arriverait jamais vraiment à s'intégrer dans ce que l'on appelait la haute-noblesse.

Peut-être, peut-être, oui... Son caractère naturellement trop taciturne posait visiblement problème ; néanmoins, Lester osait se revendiquer intéressé par les relations humaines.
C'était juste sa personnalité que plusieurs personnes ne voulaient décidément pas comprendre ─ et pourtant, c'était bel et bien le souci de ses cadets.

Un Ciel la tête dans les nuages, complètement absorbé dans ses pensées ; si bien qu'il ne remarqua pas le signe que le lui lançait le champion de la Reine un peu plus loin, près d'un jardin d'intérieur. Pour toute réponse, Lester lui offrit un regard perçant, presque sombre ─ mais quiconque le connaissait un minimum savait qu'il n'en relevait rien de mal.
Une simple salutation silencieuse, avant de poursuivre sa route.


×××

Un soupir d'aise, discret ─ lorsqu'il sentit sa chevelure secouée par la brise du dehors.
L'ombre d'un sourire effleura ses lèvres, le temps d'un instant.

Mais cette ombre se dissipa immédiatement, lorsqu'il aperçut la silhouette familière qui lui faisait face, immobile. Son regard naturellement terni plongea dans le sien, avant que Ciel ne s'approche à pas lents, dévalant les escaliers royaux.

Pourtant, il se contenta de garder le silence absolu et de préserver une ligne de distance entre eux ─ il ne parlait pas, il ne parlait pas : il la dévisageait plutôt longuement, sans jamais ciller un seul instant, lui demandant des explications silencieuses.

Elle répondrait. Elle répondait toujours.




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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Jeu 23 Juil - 21:10
tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou

Son regard, son regard ô combien meurtrier ─ et pourtant si illuminé. Tu y percevais de la débonnaireté, de la quiétude. Une lueur vermeille, si brillante. Il te flinguait de ses prunelles noircies et toi, tu baissais ta tête pour fixer tes mains, bêtement. Ton sang reparaît sur tes mains vides, si vides. Tu manquais une jérémiade, la chevelure d'astres échevelée. Les cils clairs brûlés par les sanglots, tu te mettais à pleurer, faiblement. Des soupirs désespérés effleuraient tes lèvres gercées.

Tu respires, tu expires, tu frisonnes. Ton cœur n'a plus de battements, ta bouche est clouée. Tu n'avais plus de voix, tu ne savais point quoi dire. Indécise, tu t'avances, essayant de combler votre distance que tu trouvais si grande mais en même temps tu recules, ayant peur d'être révulsée. Ton corps pâlissant de neige, ton visage pâle comme un lys. Tu ressemblais à une fleurette en plein hiver, qui s'attise.

Sur ton masque souriant coulent tes pleurs, tu relevais la tête. Tu t'es éteinte. Tout s'est éteint. Tes lèvres nacrées s'entrouvrent parfois, comme pour balbutier quelques mots incompréhensibles. Tu lui souriais débilement, le regard consterné et cafardeux.

« Je suis pitoyable, n'est-ce pas ? »

Tu regardais autour de toi, croisant maintenant tes bras autour de ta poitrine, tâchant ton haut de plusieurs perlées de sang. Tu n'osais plus regarder qui que ce soit ─ non, tu n'y parvenais pas. Triste, lente, sensible mais pourtant éternelle. Ta traînée d'étoiles se rejetait en arrière, le vent s'en accapare. Ton cœur écorché voulait goûter à cette douceur qu'est la dilection.

Muets, vous vous fixiez encore et encore. Les pleurs mouillaient encore tes farouches prunelles. L'air t'était soudain devenu lourd et saturé de fatigue. Tu étais fatiguée, Florrie. Tellement fatiguée. Lui était toujours là, dardant ses pupilles enveloppées d'un voile éthéré. Il semblait ne pas être de ce monde, ne pas être de cette réalité. Il était plus fort, plus acharné, plus ardent que toi, Florrie.

« Je crois que je me suis assez donnée en spectacle comme ça. Bonne soirée, Ciel. »

Tu te sentais blessée fibre à fibre, ton cœur se contractant. Tes larmes infécondes continuaient de couler. Tu pensais que tu allais mourir, en l'espace d'un instant.
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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Jeu 23 Juil - 22:32





WE MEET AGAIN



Ses larmes s'écoulaient sur les galets, assombrissant encore le sol déjà misérablement tâché de sang.
Anaideia pleurait. Elle déversait toute sa tristesse, son mal-être ─ et peut-être même sa colère ─ sur ses mains ensanglantées, souillées d'un liquide vermeil, tape-à-l’œil.
Lester observa la scène qu'elle lui offrit, détaillant sans aucune gêne ses yeux se voiler d'un nuage flou, brouillant très probablement sa vue. Il ne s'était pas attendu à cela, ─ n'avait pas prévu une telle entrée en matière, ─ et la contemplait maintenant en train de lui sourire. Un sourire dont il n'eut aucun mal à déterminer une certaine faiblesse. Un sourire brisé, un sourire jaune amer qui lui tordait les commissures : commissures qu'il ne tarda pas à quitter, celles-ci redevenant tremblantes.

Lester avait l'habitude de voir pleurer les gens. Il savait combien c'était difficile, combien cela réconfortait d'avoir quelqu'un pour écouter ses propres problèmes ─ ça lui était déjà arrivé, enfant, de pleurer sur l'épaule de quelqu'un : et cet instant, il ne l'oublierait sans doute jamais.
Il s'agissait d'une autre parcelle de souvenirs, qui avait contribué à faire de lui ce qu'il était devenu.

Pourtant ; pourtant, il ne pleurerait pas, et surtout pas devant Anaideia. Si son destin l'avait amené à rencontrer la route d'Anaideia, c'était pour qu'il lui offre du soutien : par n'importe quel moyen possible ─ et s'il le fallait, il ne chercherait pas à comprendre la cause d'une telle douleur.
Il se contenterait de garder un oeil sur elle ─ de loin, de toujours très loin, parce que Lester était Lester.

Alors il l'écoutait larmoyer silencieusement, ne détachant pas une seule fois son regard de sa silhouette ; il s'était nonchalamment assis sur une des marches bordée du tapis rouge, symbole de la Royauté qu'il côtoyait tous les jours.

Anaideia me semble bel et bien être quelqu'un de sensible, pensa-t-il en descendant lentement le regard vers les mains de la jeune fille, autrefois blafardes ─ désormais sanguinolentes et humides.
La dernière fois qu'il l'avait vu pleurer, c'était le jour d'hier, à l'enterrement du Gardien du Temple de Caelestis, Rizzen. Il l'avait aperçue un peu plus loin, elle aussi à l'écart, et il avait croisé son regard l'espace d'un instant, avant de s'en aller sans se retourner.

Lester était quelqu'un de taciturne, naturellement.

Il ne prenait et ne prendrait pas la parole, parce qu'il n'avait présentement rien à lui dire. Il aurait pu choisir d'essayer de la consoler, de lui dire des mots réconfortants et rassurants ─ mais ça n'était pas dans sa nature. Il ne ferait pas ça, parce qu'il n'était pas en mesure de comprendre : et il ne voulait décidément pas empirer la chose en lui racontant du vent.

Parfois, le silence pouvait s'avérer meilleur.
Si elle avait quelque chose à lui dire, il s'assurerait de la mettre au courant : qu'il l'écouterait, serait attentif à son malheur, et qu'il répondrait la chose qu'il pensera être la plus adéquate.

Lorsque la blonde semblait attendre une réponse en retour, et qu'elle n'en trouva guère, elle fit mine de se retourner et Lester resta muet le temps de quelques secondes, avant de se racler la gorge sans peine ─ un bruit faiblement audible, qui suffit à lui redonner un semblant de présence.
Il se décida qu'il était temps de dire ce qu'il pensait : alors d'une voix douce et presque énigmatique, il empêcha Anaideia de partir ─ parce qu'il savait qu'actuellement, la solitude n'était pas ce qu'elle recherchait.

─ Anaideia, commença-t-il, sur un ton langoureux. Je ne peux pas imaginer ce que tu dois endurer.

Claire, précise & malgré cela, parole lancée en guise d'encouragement.
Il l'encourageait naturellement à venir lui parler en disant cela ─ parce qu'il ne disait pas qu'il savait exactement ce qu'elle ressentait.
Il se concentrait naturellement sur elle, et ne visait pas à attirer l'attention sur lui ; mais sur elle. Lester avait la certitude que ses sentiments étaient justifiés, quelque part ─ alors il la transperça du regard, toujours dans une lueur morne, comme pour l'inviter à abandonner cette déréliction qui lui rongeait le coeur.

Il s'occuperait de l'écouter attentivement, de panser ses plaies comme il le pourrait, et ensuite, il s'en irait sans se retourner.
Il avait des fleurs à acheter, et une tombe sur laquelle se recueillir une seconde fois.




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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Ven 24 Juil - 8:12
tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou

Tu te tournes. Tout est lugubre et pâle, tu te fondais si bien dans le décor ─ cela n'avait pas changé. On te noyait dans l'indifférence. Douteuse et tremblante, tu déposes ta main sur ton âpre poitrine, sentant les martèlements de ton cœur trop plein d'incertitude. Sublimes, ce sont eux ─ ce sont tes yeux, d'une nuance facile. Des soupirs affreux sortent de ta poitrine. Tu souffrais de cette absence. Cette absence si fade.

Piétinée, brisée, déchirée.

Tu continuais d'aspirer l'air, essayant de te ressaisir. Tu pensais qu'il allait te laisser tomber, comme tous les autres. Pour la première fois, tu avais l'impression de ne plus être délaissée, de ne plus être seule. Il t'avait réparée. Cependant, tu étais hésitante. Tu avais peur de son regard, tu avais peur qu'il te juge. Une lâche.

Ciel était comme un loup pour toi, tu n'avais jamais connu sa gentillesse. Tu ne lui as jamais parlé, tu t'étais juste contentée de l'observer, de l'observer discrètement. Trop évasive, trop flottante. Trop, tout simplement. Tu avais une bien piètre image de toi-même. Tu t'étais toujours sentie régresser dans le regard des autres, comme s'ils te méprisaient constamment. Tu subissais silencieusement.

Et tu t'avances, sur ton visage vole avec délire, t'es cheveux de soleil que le vent déchire. Sa vivante présence embrasait ton corps. Tourmentée, tu t'assieds devant lui, sur un autre marche, déposant tes joues rebondies sur tes genoux. Sur ton front, brille une mèche blonde. Frémissante, tu te mordillais la lèvre, te décidant enfin à parler.

« Je suis faible de nature, Ciel. J'ai toujours été un poids pour Caelestis. Toujours, à mi-voix. Ton coeur se resserre. Je ne sais pas ce que je dois faire. J'abuse de mes entraînements et... Tu fixes tes mains écarlates, frissonnante. J'en sors encore plus faible qu'avant. »

Tu ressassais tes combats, sentant près de ta joue le délicieux alizé. Tu te souvenais des coups et blessures, de ton sang qui coule et des injures. Tu aurais aimé tout oublier, absolument tout, tarir les pensées qui te submergent. Tu te sentais vaincue. Tu le fixes, il cligne ses yeux clairs teintés d'une suave noirceur. Tu le trouvais si beau. Tu te surprends à rougir.

« Je me sens perdue. »

Les yeux entrouverts à demi, les longs cils laissant rouler tes dernières larmes; tu les essuies, secouant au passage ta tête légèrement afin de chasser ces pensées. Le ciel était mort et terne, il crachait aussi sa peine. Tu sembles voir les yeux de Ciel rayonner. Tu avais eu l'impression, un petit instant, de voir quelqu'un d'autre. Une vieille illusion, sans doute.

Tes sentiments se débordent.
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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Ven 24 Juil - 23:35





WE MEET AGAIN



Elle s'était retournée, les yeux brillant d'une lueur d'espoir.
Lui, il était là ─ assis bien sagement, les doigts entremêlés, la tête légèrement penchée : comme s'il attendait qu'une épée de Damoclès lui transperce la nuque.

Les gens sensibles étaient véritablement les plus beaux, les plus touchants ─ et sans aucun doute aux yeux de Lester, les plus admirables. Ils savouraient comme il le fallait chaque instant de leur vie, ne serait-ce que pour déverser des torrents de larmes et de sentiments écorchés, ou apprécier les petites choses insignifiantes qui provoquaient l'apogée de leur bonheur, ─ toujours pour resplendir dans la quintessence-même de la joie.

Il ne connaissait pas, ça ─ et ne s'attarderait pas à vouloir connaître.

Ça ne lui était pas purement inconnu, mais Lester n'était décidément pas un être sensible ; ou tout du moins, ce n'était pas l'impression qu'il dégageait.
À l'inverse total de Anaideia, qui laissait facilement ses émotions la prendre de surcroît, irradier jusqu'à la moindre fibre de son corps dans une déferlante tumultueuse ─ toujours pour demeurer dévastatrice. Une vague de sensations qui pouvait engendrer du bien, comme du mal.

Quelque part, le garçon trouvait la chose touchante. Il ne pourrait sans doute jamais se l'expliquer pourquoi ─ en tout cas, pas totalement.

Le fait était que Anaideia avait besoin de quelqu'un pour l'écouter. Elle avait besoin de compagnie, d'une oreille, de quelqu'un d'attentif. Lester était sûr qu'elle saurait mieux déchiffrer un long silence, bercé d'un contact visuel communicatif, plutôt que de simples paroles qui pourraient sans doute enterrer ses chances d'aller mieux.
Il ne fallait peut-être pas l'arrêter, la laisser pleurer encore un peu ─ la laisser s'exprimer. La laisser lui raconter les raisons de son mal-être, toujours en la regardant, avec cette lueur au fin fond des yeux qu'il n'éveillait que très rarement.
Si elle lui demandait des conseils, il lui donnerait les meilleurs qu'il puisse trouver.
Si elle se contentait de pleurer, il l'écouterait, pour qu'elle se sente mieux.

Et si elle partait sans demander son reste, il regarderait toujours dans sa direction.

Puis elle s'approcha du loup d'habitude si solitaire, serrant ses mains rouges de sang contre elle, comme un bouclier ─ comme pour protéger les derniers remparts de son cœur. Si la situation ne s'était pas avérée aussi grave, Lester aurait peut-être esquissé un sourire. L'évocation de ce surnom qu'il ne cesserait sans doute jamais d'attribuer à sa personne l'amusait, déformait la réalité ─ à son plus grand plaisir, son plus grand avantage.
Lui aussi, il essayait de se protéger.

Réprimant un sourire, Lester dévisagea sa compagne qui avait pris place à ses côtés.
Il l'écoutait attentivement ; ses pleurs tout comme ses paroles sèches, amères, empreintes de chagrin, ─ parce que sa voix menaçait de faillir, de se briser à tout instant en milles copeaux qui se noieraient dans une cataracte de larmes.
Elle lui racontait qu'elle se sentait faible, qu'elle n'arrivait plus à supporter le poids trop lourd d'une nation telle que Caelestis.
Vraisemblablement, Ciel n'était pas en mesure de tout à fait comprendre l'immensité de son mal-être, mais il ne se surprit pas à compatir. La tristesse devait bien arriver un jour, et il fallait qu'elle le vive, pour en ressortir plus forte ─ pour prendre du recul sur elle-même, et se rendre compte de qui elle était vraiment.
Mais son désarroi lui jusque là démesuré, alors il s'assurerait de quitter son enveloppe d'indifférence si la nécessité demeurait encore plus extrême.

Elle ne devait pas hésiter à lui dire ce qu'elle ressentait.
Mais se dévaloriser n'était pas une bonne chose, et bien qu'il puisse légèrement comprendre cette espèce de manque de confiance en soi qui lui enrobait le cœur, ça avait le don de l'irriter ─ ces piques gratuites qu'elle enfonçait dans sa propre chaire.

─ Tu n'as rien d'un fardeau pour notre nation, dit-il doucement en la regardant dans les yeux, lorsqu'elle eut fini de parler. Je pourrais t'interdire de dire ça, ponctua-t-il, ses pupilles qui la transperçaient de part en part. Et pourtant, ses paroles étaient douces, suaves. Son intonation était... rassurante, et il se permettait de s'exprimer sur un ton pareil, lorsque personne ne traînait dans les alentours.

Mais il ne lui interdirait pas de reconsidérer son statut, parce qu'il savait très bien que ça l'aiderait à faire le point.
Il ne prendrait pas de telles initiatives ─ les conseils aussi primordiaux, les ordres dignes d'une certaine Reine, les demandes impératives, ─ pas tant qu'elle ne lui aura rien demandé.

─ Anaideia, susurra Lester, la brise du début de l'après-midi courant sur sa chevelure de corbeau. Si tu en ressens l'envie, regarde moi. Regarde moi encore plus que tu ne le fais déjà, articula-t-il, sans ne jamais bafouiller, ses lèvres s'étant retroussées légèrement.

Ses yeux changeraient peut-être à l'égard de la jeune fille.
Si elle décidait d'appliquer ce petit conseil qui pourrait tout d'abord ressembler à du vent à ses yeux, il ferait l'effort de lui faire comprendre qu'il était là. Par le regard, ils parleraient.

Puis l'ombre d'un sourire se glissa furtivement sur ses lèvres, comme si il l'incitait encore plus à lui faire comprendre qu'il n'était là que pour l'écouter.




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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Sam 25 Juil - 2:13
tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou

Ciel avait reconnecté les fils rompus, ils étaient désormais imprégnés en toi. Ton grand souffle éperdu murmure dans les airs, et ta poitrine, soudainement d'ardeur saisie s'emballe. Ta flamme affaiblie flamboyant de nouveau. Tu revoyais le soleil, tu revoyais ton soleil. Tu dévisageais ses lèvres qui articulaient de si jolies paroles, des paroles pleines de bon sens. Pourquoi pleurer ? Pourquoi te lamenter ? Tu te le demandais encore. Ces questions t'assassinent, se tournant et se retournant dans les pâles parois de ta boîtes crânienne.

Ciel avait ravivé ton coeur aux douces clameurs. Délicatement, tu t'approches un peu plus de lui, le fixant encore - comme il te l'avait demandé. Au nom de cette souffrance dont tu as été victime, tu laissais rayonner tes beaux yeux. Un secret se cache au fond de son coeur, tu le sentais. Un secret poison, un secret dur, un secret lourd. Tu n'étais pas habituée aux contacts entre quatre yeux, mais lorsque cela arrivait, tu y décelais toujours quelque chose de caché, de bien enfoui, de très bien dissimulé. Des larmes écarlates coulent le long de tes doigts d'albâtre. Tes mains, elles, n'avaient pas cessé de pleurer.

Tes mains sont rougies et son regard verse une pâle flamme, incolore mais toi, tu la voyais. Jeune, brave, riante, libre ; tu t'aimais peu à peu, laissant ton visage se rapprocher du sien frugalement mais sûrement.

« Ton regard cache mille secrets. C'est beau. »

Souple et soyeuse abondait ta chevelure blondie, tu les détachais de tes rubans afin de les enrouler autour de tes mains. Ton sang avait assez coulé comme ça. Il était temps de devenir une grande fille maintenant, et les grandes filles ne pleurent pas. Tu souriais, ton coeur s'emplissant un peu de la chaleur que Ciel t'avait offerte aujourd'hui. Tes joues devenaient pourprées et le peu de rayons lumineux qu'il y avait suffisaient à blêmir ta peau d'une blanche maladive. Tu prends l'une de ses mains contre la tienne délicatement, le fixant toujours ardemment.

« Merci. Juste, merci. »

Tu desserres un peu tes liens, pleine de gêne mais apaisée. Oui, tu étais apaisée et tu ne le cachais bonnement pas. Un sourire léger flottait sur tes fines lèvres ; il t'avait redonné le sourire.
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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Sam 25 Juil - 4:08





WE MEET AGAIN



Alors elle décida de suivre son conseil à la lettre.
Elle plongea son regard dans le sien ─ comme pour essayer de deviner la nature de ses pensées.
Mais il ne s'était pas encore totalement dévoilé.
Il fallait du temps : plus de temps, et ils en avaient devant eux ─ inutile de se presser, inutile de chercher à justifier chaque chose. Ici-là, personne n'était de mise pour venir briser cet instant qui prenait progressivement de drôles d'allures. Le lourd secret que portait la boîte de Pandore de ses yeux, nulle n'avait réussi à le déchiffrer : alors Ciel ne s'inquiétait pas, parce qu'il savait que cela resterait profondément énigmatique aux yeux de la jeune femme, pour encore un bon moment.

Les miettes et fragments de son esprit, elle s'efforçait de les ramasser et d'essayer de les recoller un à un pour la journée.
Quelque part, Lester savait que tôt ou tard, elle retombera dans la litanie de ses pleurs.
Mais pourquoi ne pas apprendre à savourer le moment présent, juste pour cette fois ? Juste pour consoler une âme en peine, en recherche d'une personne assez forte sur laquelle déverser sa douleur.

Anaideia plongea son regard dans celui du loup ténébreux. Elle ne pouvait qu'identifier deux grands yeux de charbon, sombres, sérieux, avec cette expression pourtant si tendre sur le visage.
Imprévisible, Lester.
Incompréhensible, Ciel ─ un masque de fer impénétrable que seuls les plus intéressés pouvaient te voir arracher le temps d'un instant.

Alors elle se rapprocha de lui, presque hésitante, comme si elle se préparait mentalement à se jeter dans la gueule du loup. Il ne prendrait pas la peine de regarder ses mains, parce qu'il n'y en avait pas besoin ─ il savait de quelle couleur elles s'étaient imprégnées, et ne désirait pas la mettre plus mal à l'aise que cela.
Tout ce qu'il regardait calmement, tranquillement, pensivement, c'était le visage de la jeune demoiselle qui se penchait vers lui.

N'importe qui aurait pu se méprendre sur cette étrange promiscuité, mais Lester savait qu'il n'y avait aucun sous-entendu.
Le silence et les actions étaient ce qu'il affectionnait le plus, par-delà la prise de parole. Si cela pouvait permettre à Anaideia de se sentir mieux, alors il consentirait tout naturellement à la laisser essayer de fouiller dans les tréfonds de ses orbes ; toujours avec cette espèce de sourire moqueur qui relevait tout doucement le coin de sa commissure, comme s'il s'amusait de la situation ─ de l'ignorance de la jeune blonde qui souffrait un instant plus tôt.

Et puis, sur un ton semi-larmoyant, elle exprima des paroles que tant d'autres ont eu l'occasion de faire avant elle. Il le savait, en était purement conscient, que son regard perforant en étonnait plus d'un ─ un regard souvent mal interprété, qui faisait fuir, attisait les colères ; qui attirait les demoiselles, entraînait la curiosité.
Tout cela, pour un seul regard dont lui seul connaissait la formule.
Du Lester tout craché.

Puis, voyant son manque de réponse évident, Anaideia prit sa main.
Elle prit vraiment sa main, alors Lester sentit une très faible décharge imprégner et envelopper son estomac. Il n'y avait pas eu de contact aussi franc depuis... depuis longtemps.
Ciel baissa doucement les yeux pour contempler le fin ruban recouvrir la paume et le dos de la main d'Anaideia. La détaillant un instant, une étincelle brilla furtivement à l'intérieur de ses prunelles, ─ il n'accorda cependant pas le plaisir à Anaideia de la discerner, ─ lorsqu'il finit par relever nonchalamment la tête, laissant un silence combler leur proximité ; pour au final accepter ses remerciements.

─ De rien, réagit-il d'une intonation teintée de compassion ─ celle que l'on n'attribuerait sûrement pas à un type aussi distant que lui aux premiers abords.

Et il abandonna une nouvelle fois son regard qui semblait briller de joie, de reconnaissance, pour venir lorgner ses doigts poisseux qui entrelaçaient innocemment les siens.

─ Accepterais-tu de me tendre ton autre main ? demanda-t-il, calmement. Anaideia.




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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Mar 28 Juil - 19:22
tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou

Le faisceau vermeil fulgure, vous vous baignez dedans. Les battements de ton cœur ne disparaîtront jamais, tu venais de te le promettre intimement. Ils sont profondément imprégnés en toi. Tu venais de te rendre compte que tu les ressentais, tu venais de te rendre compte que tu les sentais. Sa voix caressante parvint à tes oreilles et le temps s'arrête en ton fort intérieur. Doucement dans tes mains, tu presses les siennes. C'est lui qui te tire vers le haut, en te tenant les mains. Tu brûles d'une flamme éphémère.

Le temps avait emmené avec lui tes douces larmes lactées et cette voix, la voix de Ciel ; tu ne l'oublieras sûrement jamais. Tes lèvres dévoilaient un sourire déformé, l'étincelle de ton corps s'embrasait. Tes modestes cheveux de satin descendaient sur tes épaules affablement, légèrement décoiffés ; d’un instant à l’autre, tu paraissais tant plus radieuse. Tu le regardes toujours autant, innocente de ton regard.

« Mes mains sont sales, tu vas tâcher tes… habits. »

Tu n’osais pas dire ce que tu pensais d’autre, tu étais ainsi. Tu le fixais sans baisser les paupières, pensive et sans rien dire.  Tu es tout ce qui s’ignore ; tu es blanche, tu as vingt-et-ans, tu as la clarté de l’aurore, tu es imperceptiblement éperdue et obstinée, tu as la beauté d’un astre et un sourire qu’on voudrait protéger pour toujours. Une agréable sensation de candeur s’empare de tes mains et tu frissonnes légèrement, les lèvres légèrement entrouvertes.

Les prunelles limpides, tu baisses le regard pour contempler son cou et ensuite ses épaules. Tu détaillais toutes les formes que tu pouvais percevoir, soif d’avidité.
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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Mar 28 Juil - 21:20





WE MEET AGAIN



Ils restèrent un petit temps les mains entrecroisées ─ des secondes, des minutes ou des heures, Lester ne saurait le dire ; mais il était prêt à lui laisser autant de temps qu'elle en réclamerait. Le contact de ses doigts imprégnés d'une fine couche de plasma ne le dérangeait pas, mais l'odeur du sang vicié n'était pas des plus agréables ; il devait bien se l'avouer. Il la vit détourner promptement le regard, alors il suivit le mouvement de ses yeux et se rendit compte qu'elle l'observait en toute impunité.
Ciel esquissa un léger sourire. Il trouvait cela curieux.

─ Bien évidemment, que je risque de tâcher mes vêtements, affirma le garçon dans une pointe sarcastique, son timbre de voix semblable à ces rares fois où il utilisait l'humour. Ça n'était pas marrant, c'était amusant ─ stupide et pourtant intelligent.

Puis tout en gardant le silence, il la repoussa lentement du bout des doigts, lui demandant dans son mutisme ordinaire de se relever : chose à laquelle elle obéit sans objecter. En revanche, il ne fit aucun geste pour se redresser, restant assis à sa place initiale ─ en relevant doucement les yeux pour observer sa compagne l'interroger d'un regard joliment noisette. Lester la dévisagea nonchalamment, devinant que s'il ne manifestait pas de motif apparent, la jeune femme se sentirait probablement rejetée.
Mais ils avaient le temps, après tout. Anaideia pouvait lui faire confiance.

Alors dans une véritable bonne action, il ôta son tee-shirt dans une parfaite aisance, révélant une musculature fine & développée, ─ comme s'il avait toujours fait cela. Ce n'était pas ses manies exhibitionnistes qui parlaient, mais sa réelle envie d'aider Anaideia ; conscient du regard susceptible de la blonde sur lui, il ne s'en formalisa pas et, à l'aide du tissu de son t-shirt, il vint délicatement frotter les doigts de Anaideia, créant de légères frictions qui réussirent à éliminer les quelques traces du sérum de vie. Ça n'était pas parfait et il prenait toutes les précautions pour ne pas lui faire mal, mais une bonne partie du sang avait finie par disparaître, ─ et ses doigts retrouvaient difficilement leur blancheur d'antan.

Il ne souriait pas, ne parlait pas : ses gestes parlaient pour lui.
Cette envie de lui dire qu'il ne fallait pas souiller ses mains de cette manière, qu'il ne fallait pas maculer son visage de larmes inutiles.

Ciel laissa finalement le champ libre à Anaideia, lâchant doucement ses mains désormais un tantinet plus propre. Son tee-shirt, lui, avait néanmoins souffert ─ empreint et tâché de salissures rouges, de fleurs de sang ─ alors le brun contempla d'un air détaché le tissu sanguinolent, comme s'il songeait profondément à quelque chose. Le corbeau finit par pousser un soupir résolu, se relevant subrepticement avant de gravir quelques marches.

Puis il se retourna, croisant le regard d'une Anaideia abasourdie ─ vers laquelle il tendit une main persuasive, entraînante.

─ Allons-y.

Pas d'émotion, juste un regard appuyé en sa direction.




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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Mer 29 Juil - 0:35
tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou

Tu humes d'un trait l'aria, levant ton regard chargé d'une myriade d'étoiles. Il était sublime, ton regard Florrie et ça, tu ne le savais que trop bien. Tu laissais ensuite ton regard fouriériste se déposer sur lui et son faciès dont les traits te paraissaient bien adoucis. Ciel semblait s'être défait de son litham chargé d'impavidité quelques secondes – quelques secondes qui suffisaient amplement à te satisfaire, ton sourire resurgissant furtivement. Un nuageux sentiment éparpillait tes braves yeux.

Et lorsque tu le vis se débarrasser de ton tee-shirt, tes yeux se vivifiaient et tes joues te brûlaient, elles te brûlaient promptement. Il secoua délicatement son ébène chevelure, dont tu te contrains de ne pas frôler de tes doigts, ce qui était pourtant copieusement alléchant. Sous son vêtement était caché un corps sculpté de parfaites formes et tu t'animes, laissant ton regard se déposer dignement sur lesdites formes. Sa douceur te fascine et t'obsède, tu ressentais un drôle de sentiment tout à coup. Tu apprenais à aimer, Anaideia.

Il agrippe son tee-shirt à ses mains, qui s'en vont paisiblement sur les tiennes, les purgeant alors. Tu palpites et tu trembles comme un papillon en plein vol, et ta chevelure s'envole gracieusement pour retomber ensuite sur ton visage. L'alise était déchaînée, elle aussi. Le visage de Ciel semblait être exempt du souci. Et à chaque instant, tu te remémores de ce qu'il a pu faire jusque çà et tu t'aperçois, non sans surprise que Ciel a un cœur bon, blanc, déchargé de toute noirceur. Ciel t'attirait et te donnait l'envie de le revoir – non, de le connaître et ce genre de sensation t'avait été encore étrangère.

« Tu n’étais pas obligé, Ciel. »

Lorsqu'il se releva, tu passas ta main sur le côté droit de ta poitrine, fixant éperdument le sol. Les rayons pleins de féeriques clartés vous voilent le visage et ton cœur rate un battement lorsqu'il te tendit sa main grande, fine et droite. Tu restais quelques secondes aphasique. Alors ta main glisse, glisse et s’étend sur la sienne languissamment. D’un hochement de tête, tu le suis, le fixant comme toujours. Tu étais heureuse.

Tu t’approches à pas lents vers le creux de son oreille, et d’un effleurement, tu lui dis : « Mon prénom est Florrie, retiens-le. »

Enveloppée alors d’une vaste liesse, ta main resserre puissamment la sienne – comme si tu ne voulais pas qu'il te laisse, comme si tu voulais rester ici et avec lui pour le reste de tes jours. Tu étais naïve et faible, mais il valait la peine que tu lui donnes toute ta confiance, au moins cette fois.
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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le Mer 29 Juil - 20:46





WE MEET AGAIN



Lorsqu'il sentit l'épiderme moite de la main d'Anaideia contre la sienne, il n'attendit pas un seul instant avant de l'entraîner avec elle dans sa course. Ils flânèrent presque côte à côte, le pas pressé dans les dédales des ruelles escarpées, aux couleurs ocre que Caelestis présentait. La réflexion stupide que lui offrit la jeune fille en court de route amusa Lester, qui s'offrit le droit de penser que oui, il n'était pas obligé de faire tout ça. Il ne la connaissait que de nom, mais fille ou garçon, Anaideia restait une membre de sa nation, et la voir se rabaisser à un tel point de presque non-retour avait poussé le brun à l'écouter, jusqu'à agir pour lui soustraire toutes ces idées de la tête. Il n'aimait pas l'infériorisation lorsqu'elle n'avait pas lieu d'être.

Quand la blonde vint chuchoter son propre prénom à l'oreille de Lester, celui-ci n'eut aucune expression faciale et continua d'avancer. Jusqu'ici, il ne connaissait que le surnom de la demoiselle, ─ et c'en était de même pour elle, qui ne l'appelait que par le surnom de Ciel. Il imprima chaque syllabe dans son subconscient, de sorte à ne pas oublier comment elle s'appelait, et en déduit en cours de route qu'elle lui laissait la permission de l'appeler par son prénom.

Alors il ne dit plus rien durant la totalité du trajet.

×××

Arrivés à l'allée d'une petite venelle visiblement déserte, le garçon s'arrêta sans prévenir, coupant la course de Anaideia derrière lui. Il lâcha sa petite main fine qui glissa dans la sienne, puis il observa un instant le décor autour de lui : la ruelle semblait éclairée et une douce odeur d'épice flottait dans l'air, mais à part eux, personne ne s'était montré. Ciel se retourna promptement vers sa camarade, la détaillant longuement du regard. Ses pupilles tourbillonnaient lentement, comme pour lui faire comprendre qu'il était temps que leur chemin se séparent.

─ Tu es libre de rentrer chez toi, expliqua enfin Lester en détournant le regard sur une fenêtre en hauteur. Tu dois avoir envie de te changer, dit-il en serrant le tissu ensanglanté entre ses doigts fins.

Il décida néanmoins de ne pas embarrasser Anaideia en la lorgnant de haut en bas, parce que ses vêtements rapiécés et rouges de sang ne lui donnaient pas bonne allure. Lui, il rentrerait probablement chez lui pour se changer, parce que sa journée n'était pas encore terminée ─ et qu'il prévoyait de se rendre quelque part, où il ne devrait pas se présenter dans son apparence actuelle.




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Re: tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat écrit le

tu es comme cette chaise sous mes pieds quand une corde me tient le cou ─ lester le chat

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