Soupire. Te voilà bien lasse, Azraële. Il n'y a rien à faire si ce n'est attendre que le temps passe et s'écoule pour le reste de la journée ; aucune distraction à ta portée. Plus que de longues heures à s'ennuyer. Tu as toujours été lunatique et impatiente qui plus est ton attention n'a jamais été facile ni à capter ni à garder. Surtout à garder. Tu te détaches aussi vite que tu t'accroches et c'est bien problématique ; loin des yeux, loin du cœur. Cette phrase n'a jamais été aussi vraie ; ton seul problème étant que bien souvent même en étant juste sous ton regard de pourpre tes pensées sont lointaines et diverses et ton cœur lui de fer égal à lui-même. Désespérément, tu te promènes dans ta terre natale sans en franchir les limites, mains dans les poches, couteau tournant entre tes doigts. Mitigé entre réflexe et moyen de réfléchir, cette habitude de jouer avec des lames ne t'a pas quittée depuis la fin de ta carrière d'ex-chasseuse. Tu l'as depuis que tu es enfant même si au début tes doigts rencontraient souvent la lame - c'est un coup à prendre, comme pour tout le reste. Le temps se fait mauvais. Humide et lourd. Il doit pleuvoir sur les terres supérieures. Tu finis par mettre négligemment ton couteau papillon dans la poche arrière de ton short, retirant ton pull pour l'accrocher à ta taille en vitesse et sans peu de délicatesse, soufflant d'exaspération quand la fraîcheur ne daigne pas venir te voir ; si bien que tu ne te rends même pas compte de la lame qui a quitté ta poche pour venir rencontrer le sol, elle, alors que tu continues de t'avancer vers tu ne sais où pour faire tu ne sais quoi. Il n'y a rien à faire, désespérément. Tu t'ennuies à mourir.

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