Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop • June & Aiden
Cain von Heimdall
Messages : 522 Date d'inscription : 06/05/2015
Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop • June & Aiden écrit le Ven 21 Aoû - 15:04
Musique - Les ombres se mélangent et la douleur imminente t’empêche d’ouvrir les yeux. Tu es comme pris dans une spirale infinie ou tu te réveilles à cause de la douleur alors que tu essaies de bouger & tombe de nouveau dans tes songes pour cette même raison. Tu as l’impression d’être tombé dans un gouffre & cette fois, tu n’arrives pas à t’en sortir. Tu n’arrives pas à voir la lumière. Était-ce parce qu’on t’avait arraché ta pupille droite ? Tu revois étrangement la scène, encore et encore, il l’avait faite suspendre avant de la broyer de sa semelle. Earthea, Earthea, c’était un Earthea c’est la seule pensée qui te hantait. Tu voulais le voir brûler vif, lui et sa nation, elle avait le don de toujours tout t’arracher. Tu les détestes.
Tu as du mal à respirer, sûrement dû fait qu’il avait pris un malin plaisir à entendre craqueler tes côtes sous ses coups de plus en plus proie à la folie. Ça l’amusait de te voir dans cet état, tu l’avais bien comprit quand il s’était mis à broyer tes doigts un par un comme si c’était un simple jeu & que seule une bonne réponse pouvait sauver le prochain. Ta main gauche n’était plus qu’un étrange souvenir & une horrible douleur.
Tu tousses, faiblement, quand tu arrives à bouger & tu rampes au sol comme un ver noyé dans une flaque de sang, tu ne sais même pas en réalité si tu avançais d’un mètre ou de cent. Qui sait, peut-être même tu avais rêvé d’avoir bougé tout simplement.
Méconnaissable. On t’avait détruit puis jeté comme une poupée de chiffon. Un gardien de temple ? Une blague. T’étais actuellement rien d’autre qu’on jouet cassé pour cet homme. Il avait réussi à obtenir d’une certaine façon ce qu’il voulait & c’était alors totalement délaissé de toi. T’étais faible. Incapable de protéger ta propre personne, alors comment pouvais-tu te prétendre guider une nation ? C’était stupide.
Tes joues sont éraflées & les tatouages qu’elles comportaient sont quasiment effacées. Ta longue chevelure blanche est réduite à néant, elle avait été brûlée jusqu’à qu’elle n’arrive plus à tomber sur tes épaules & ce qu’il en restait s’était mêlé à ton sang comme à la boue. Une épave. Voilà ce qui devait bien t'illustrer.
•••
Il te semble voir de la lumière. A vrai dire, tu es entre le noir & le blanc absolu. De ton œil absent tu contemples le néant, tandis que te l’autre une lumière presque divine t’aveugle. Tu ne sens plus la douleur, à vrai dire, tu ne ressens même plus ton propre corps. T’en viens à te demander si tu n’es pas mort, mais essayer te parler te rappelle à la réalité. Tu tousses & tu as toujours du mal à respirer. Tout ce que tu pouvais dire c’est que tout était flou & que tu ne savais absolument plus où donner de la tête. Tu avais l’impression d’être devenu fou.
« Où ? » sont les seuls mots qui s’échappent de tes lèvres. Si tu n’étais pas mort, alors où est-ce-que tu pouvais bien être ? Ce qui était sûr, c’est que tu ne gisais plus dans la terre.
Re: Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop • June & Aiden écrit le Mer 26 Aoû - 13:02
Thin blood I'm bleeding ...
○ And after the storm. I run and run as the rains come. And I took you by the hand ; And we stood tall. And remembered our own land ; What we lived for. And there will come a time, you'll see, with no more tears. I saw exactly what was true. But oh no more … That's why I hold with all I have. And I won't die alone and be left there. Well I'm scared of what's behind and what's before.
Le temps semble superflu, absent, incongru. Défilant derrière nous, les scientifiques, comme une âme en peine. Éteinte de toute ambiguïté. Le temps semble avoir disparu, sur les rivages de l’Officinarum. Qu'il fasse nuit ou jour, cela n’a pas d’importance, les bureaux grouilleront toujours de vie. J’emprunte le même chemin qui m'amène au même endroit qu'hier, que demain. Et ce, sans en avoir pleinement conscience. Mes pas suivent une mécanique parfaitement structurée. Une chorégraphie quotidienne, reflétant la précision qui bouscule ma mémoire, absorbée par les récents événements. Je songeais encore à Aiden, au malaise que j’avais ressenti en lisant ses résultats. J’avais dû redoubler d’efforts pour ne rien laisser transparaître, ni le malaise face à cet échec, ni la honte de me heurter à une situation qui me dépasse complètement. Je soupire comme pour effacer ce trop-plein de sentiments qui m’étripent de l’intérieur, puis je reprends ma marche.
C'est comme si j’avais été témoin de la scène. Totalement passive. Totalement inerte. Les crissements des roues résonnent au creux de mon esprit, les dialogues précipités s'enflamment, se superposent, se broient impunément. Lorsque la cohue de médecins finit par engloutir mon champ de vision, une vague de panique m’envahit. Et j’en perds les couleurs qui d’ordinaire, teintent mes pommettes. Seule la confusion me vient, remuant le doute qui s’alimente de chaque hésitation. Jusqu’à ralentir les mouvements que mes muscles tentent d’aboutir. Dans l’aplomb du déni, mes doutes perdurent. Presque évanouis sur le bout de mes doigts transis par les crissements de gorges irritées. « Que se passe-t-il, qui est-ce ? » me surpris-je à hurler, ne pouvant plus contrôler la tessiture de ma voix. Dans la précipitation, dans la colère, on me balance sans aucun soin : « C’est notre Gardien, enfin ! » ; Ma pupille s’assèche dans la plus grande réticence. Cela ne pouvait pas être Cain, ça ne pouvait pas … Que reste-t-il encore de lui ? Récital caché pour amener mes pensées au gémissement. Frémir de l’intérieur, tenir bon à l’extérieur. Dedans, dehors. Ici, là-bas.
Mes rêveries se désagrègent dans le néant. Je subis l’urgence d’une situation, l’impatience d’un contact, la hâte de l’épris. Je tourne légèrement la tête, et je le vois, Aiden. Si proche que je peux tendre un bras pour chiffonner la distance, l’émietter en une multitude d’éclats déjà ternis. Ma faiblesse surplombe ma rétine, je lui fais face alors que j’entends au loin les médecins préparer le bloc opératoire pour Cain, pour restaurer les miettes qu’ils restent de lui. « Il faut que je fasse quelque chose, n’importe quoi … » me chuchotais-je suffisamment haut pour que le jeune ingénieur puisse m’entendre. Je me surprends alors à vouloir bafouer mon odieux orgueil pour me réfugier dans ses bras qui ne m’accueilleront pas. Et à juste titre, je me rends définitivement compte que je ne suis pas aussi adulte que j’aime le penser, en raison de mon émancipation.
Et dans le tintamarre des outils, dans la précipitation des médecins pour stériliser l’endroit afin d’entamer le processus opératoire, je les entends constater qu’il manque du personnel. Un chirurgien, et son assistant. Je lève mon regard vers Aiden comme pour lui communiquer l’immensité de mes pensées. Parce que je ferai n’importe quoi pour Cain, ou encore parce que je ne peux impunément pas rester les bras croisés ; Par folie, par orgueil je crie à haute voix : « Nous pouvons vous assister, nous sommes deux ! » ; J’attrape la main d’Aiden pour lui demander confirmation, mais je commence déjà à le tirer avec moi, à reculons.
Aiden McMillen
Messages : 224 Date d'inscription : 10/05/2015
Re: Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop • June & Aiden écrit le Mer 26 Aoû - 15:11
Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop
Il ne savait pas réellement pourquoi il était parti sur les terres d'Earthea ce jour-là. Croiser le chemin de Zackary avait été pour lui une simple opportunité qui ne se présenterait pas deux fois, et pourtant, il fallait croire que sa présence là-bas à ce moment précis était l'œuvre du destin. La providence, comme certains se plaisent à l'appeler.
Ce jour-là, avant même qu'il n'ait pu atteindre Démétrio, une alarme s'était soudain déclenché dans son esprit, un signal de détresse qu'on appelle plus communément l'instinct. Comme si son cerveau était programmé pour réagir instantanément au moindre appel désespéré de son ami. C'était pourtant par le hasard le plus total qu'il avait retrouvé le corps meurtri de Cain, fraîchement mutilé d'une cruauté absolue. Il n'avait rien pu faire d'autre que de le ramener dans sa patrie.
Sans qu'il puisse déterminer quoi, Aiden sentait que quelque chose en lui s'était brisé. Pourtant au milieu de l'effervescence qui était née à l'arrivée du gardien à l'Officinarum, il demeurait imperturbable, comme un bloc de flegme à peine fissuré d'un sursaut d'appréhension. Il parvint à reconnaître June, lorsque celle-ci attrapa sa main en essayant de l'entraîner à sa suite, mais il opposa une résistance immédiate. « Je ne peux pas. » dit-il en reprenant sa main sèchement.
Cain était là, aussi cadavérique que lorsqu'il l'avait trouvé, totalement défiguré et méconnaissable, pourtant conscient et bien éveillé. Aiden n'avait aucune envie de participer à cette opération, il n'avait de toute évidence pas les qualifications. « Démerdez-vous. » lâcha-t-il en restant hors du bloc opératoire, en même temps qu'une infirmière injectait à Cain de quoi l'endormir un petit moment.
June Von Rosenbach
Messages : 344 Date d'inscription : 02/06/2015
Re: Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop • June & Aiden écrit le Mer 2 Sep - 3:48
Thin blood I'm bleeding ...
○ And after the storm. I run and run as the rains come. And I took you by the hand ; And we stood tall. And remembered our own land ; What we lived for. And there will come a time, you'll see, with no more tears. I saw exactly what was true. But oh no more … That's why I hold with all I have. And I won't die alone and be left there. Well I'm scared of what's behind and what's before.
Je ne peux pas. Oui, moi non plus, je ne peux pas, comment aurais-je pu imaginer une telle ignominie possible. Un acte barbare, issue de la progéniture putride des basfonds. Peuple de sauvages, lie de l’humanité. L’angoisse noircie ma chair, et je comprends que je ne serai jamais capable de faire mon mea culpa si ce sentiment d’impuissance perdure à jamais. Je recule tout en observant silencieusement Aiden, je perçois son malaise, je le conçois bien. Je bredouille des excuses confuses, avant de tourner les talons et je me précipite dans le bloc opératoire. Je me concentre fort, je m’habille dans la tenue médicale en stérilisant mes mains. Il n’y a plus la place à la crainte, je ne peux pas flancher, faiblir et courber l’échine. Voir Cain dans cet état me fend le cœur, mais je dois être opérationnelle pour assister à son sauvetage.
Mon esprit s’éteint, écran noir. Générique de fin.
Je ne saurais dire pendant combien de temps le bip intempestif de cette machine m’a rendu folle. Et lorsque les derniers outils furent jetés dans le bac à stérilisation, la lumière s’est éteint, son opération est terminée. Je laisse les formalités post-opératoires au personnel soignant, je veux fuir ce bloc, je veux me laver de ce dégoût poisseux. Après l’effort, je me noie plusieurs minutes sous la douche non loin du bloc, comme pour effacer dix heures de dur labeur, dix heures d’horreur. C’est avec lassitude que je sors pour me rhabiller. Les cheveux encore un peu mouillés, je soupire avant de sortir dans le couloir, ils sécheront petit à petit. Je rejoins calmement Aiden, je m’accroupis devant lui comme pour sonder son regard, capter son attention. « Aiden ... Il ne va pas tarder à se réveiller.» ; Je demeure calme, j’attends.
Aiden McMillen
Messages : 224 Date d'inscription : 10/05/2015
Re: Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop • June & Aiden écrit le Mer 2 Sep - 19:13
Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop
Son dos appuyé contre le mur glissa jusqu'au sol et il ramena ses genoux vers lui, alors que la silhouette de June venait de disparaître derrière la porte du bloc opératoire. Aiden était incapable de bouger d'ici, contrarié et pris au dépourvu par la situation. Par-dessus tout, il détestait être dépassé par les événements, par tout ce qui pouvait échapper à son analyse.
Il sortit une cigarette de sa poche qu'il alluma d'un geste las. Il conserva dans sa main son zippo en argent, dont il referma et rouvrit le couvercle, répétant ce geste avec monotonie. Inlassablement. Pendant qu'il observait les volutes de fumée s'évanouir contre les moulures du plafond. Il avait perdu la notion du temps, et les heures filaient à une vitesse folle, sans qu'aucune nouvelle ne s'échappe du bloc opératoire. Après le développement démesuré de la bionique et de la médecine, même la reconstitution faciale était devenue un jeu d'enfant pour les chirurgiens aguerris. Il ne se faisait donc pas réellement de souci pour l'avenir de son ami. Non, c'était autre chose qui le dérangeait.
L'opération se termina enfin, après d'interminables heures qu'Aiden était incapable de dénombrer. Il fut tiré de ses pensées par June qui venait de sortir, et à qui il ne daigna guère adresser mieux qu'un regard glacial. Tout d'un coup, il n'était plus certain de vouloir voir le nouveau visage de son ami. Il hésita, mais se leva de sa chaise et posa sa main doucement sur la poignée de la porte, avant d'ouvrir celle-ci et pénétrer dans la salle, accompagné de June.
« Cain ? »
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Re: Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop • June & Aiden écrit le
Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop • June & Aiden
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