why do we cry
always get up
one day we’ll die
taken by earth
why must we cry
be so fucked up
mirrored reply
taken by her

SURNOM — aucun si possible, déjà que "Jasmin" ça l'énerve et qu'il déteste qu'on l'appelle au loin parce que c'est la honte sérieux "JASMIN JASMIN HÉ JASMIN" rupture de stock de street credibility
ÂGE — 26 ans maggle, et kéblo à 1m69 depuis environ une dizaine d'année
DATE DE NAISSANCE — le 13 février
SEXE — hahaha "sexe" (dude) (no shit sherlock)
ORIENTATION — m'en bats les couilles frère
TAILLE — bon on l'a déjà dit plus haut, on va pas insister, c'est assez rageant comme ça
POIDS — 56 kg
SES TIFS ET SES YEUX — cheveux bruns quasi noirs, des yeux bleus extrêmement clairs, quasi gris
ET SINON ? — et sinon rien. et sinon il joue très bien du piano.
GROUPE — nomade, originaire d'okaenos, marqué au fer au niveau de l'omoplate droite
OCCUPATION — anciennement mécanicien, il continue de bricoler pour ceux qui ont besoin mais ne fait payer personne. son fric il le gagne en commettant des larcins avec Maxine, partner in crime
HABITATION — se balade avec Maxine, le plus souvent dans Okeanos, mais ailleurs c'est bien aussi

Jasmin. Un nom plutôt joli pour une personne qui se voudrait laide, laide et détestable, tout le contraire de ce petit mot qui lui colle à la peau. Jasmin. Enivrant, captivant, une essence qui vous monte vite à la tête et vous file rapidement la nausée. Jasmin. Gerbant à force. Ça désempare ces sales mots qui sortent sans arrêt de sa bouche, des phrases acérées qui blessent sans qu’il le veule. Il fait plus gaffe, ça le dépasse autant que ça vous laisse perplexe. On se dit qu’à un moment ça n’est même plus de la franchise, simplement de la méchanceté gratuite, des regards hautains, du mépris dans la voix, ça semble simple pour lui, presque naturel. Si seulement.

Jasmin. Déjà trop de poésie pour qualifier cet enfoiré. Faut qu’il en fasse qu’à sa tête, faut qu’il pose cette distance entre toi et lui, parce que tu l’énerves, tu l’exaspères avec ta petite attitude insupportable, que tu sois doux comme un agneau ou le plus gros connard de la galaxie t’auras le droit au même traitement. Parce que c’est rageant, putain, d’avoir envie d’être capable du pire et de ne jamais y arriver, de toujours se raviser pour quelqu’un comme toi. Ce bon fond à la con qui l’empêche de franchir certaines limites, ça le rend dingue. Alors en attendant il vous crache tous à la gueule.

Toi et tout le reste. Jasmin ne croit en rien, ni en un quelconque dieu, ni en ses proches. Il essaye de croire en lui, c’est déjà bien, alors mieux vaut se la jouer solo, avoir cet air arrogant qui ne quitte jamais son visage malgré ses efforts aujourd’hui. Ce masque qui a fini par déteindre sur ses traits à force de trop le porter. Y a bien Maxine qui lui donne une pichenette sur le front de temps à autre en lui lançant « arrête de froncer les sourcils H24 Bambi tu vas avoir des rides à 30 piges ». C’est fait, trop tard, on perd pas les habitudes qui sont devenues des automatismes.

Automatique. C’est comme ça qu’il aurait dû être, c’est comme ça qu’on aurait voulu qu’il soit. Bien rangé et obéissant, cultivé, beaucoup trop curieux, à l’image du couple de chercheurs dont il est le fruit. Jasmin. Une jolie personne à qui on a montré beaucoup trop d’horribles choses, beaucoup trop tôt. Un gamin curieux qui n’avait jamais vu le ciel encore et qu’on a préféré ramener déjà sur terre.

On l’a noyé, Jasmin. Sous toutes ces connaissances, tous ces faits, toutes ces preuves. Gavé jeune, dégoûté jeune. Il rationalise tout, et on entendrait presque le cliquetis constant des neurones qui s’activent derrière cette mine désabusée. Une machine sans émotions à première vue, des idéaux et des rêves un peu ternes derrière la façade. Perdu dans ce monde qui le dépasse et dans lequel il a l’impression de se débattre depuis le début à cause de cette sensation d’étouffer. Et on devrait prier les dieux pour ça ? On devrait les remercier d’avoir fait tomber un type de son nuage aussi tôt, d’avoir rendu la chute aussi douloureuse ? Vous pouvez tous aller vous faire voir, tous autant que vous êtes, terre, ciel, mer, rien ni personne qui ne vaille le coup. Oh il aimerait vraiment vous faire croire ça, il se démène tellement pour se convaincre lui, alors s’il vous plaît, faites comme si, d’accord ? Faites comme s’il n’y avait jamais cette lueur dans ses yeux quand il découvre, comme s’il n’y avait jamais eu autre chose que des sourires narquois sur ses lèvres, comme s’il n’était rien d’autre qu’une grande-gueule sans faiblesses apparentes. Arrêtez vous au beau prénom et oubliez le vite, avant de songer à une éventuelle belle personne derrière.

Il avait de grands yeux émerveillés et un air fier, le genre de prestance qu’on se transmettait de génération en génération, une attitude si naturelle qu’elle semblait forcément écrite quelque part dans ses gènes. Il suffisait de le dévisager une seconde pour qu’on se dise "voilà un garçon de bonne famille, quelqu’un de bien comme il faut". Une jolie carrure et des épaules droites prêtes à recevoir toutes les attentes, prêtes à porter tous les espoirs. Tous les fardeaux. Il ne manquait de rien, n’avait jamais connu une faim plus pesante qu’un petit creux quand on zappait son goûter, n’avait jamais fait de caprices pour quoi que ce soit vu qu’il avait tout à portée de main. Un élève modèle avec un col toujours droit, jamais défait, à peine débraillé parfois, et des cahiers bien tenus, qui s’intéresse. C’était ce qu’on attendait de lui de toute façon : qu’il soit attentif, et curieux. Curieux comme ses parents qui le voyaient déjà porter la même blouse blanche et prendre le relais. Prêt à ouvrir les entrailles de leur monde et fouiller dedans sans hésitation.

L’image est trop graphique pour vous ? Alors imaginez pour lui.

Une salle d’un blanc immaculé. Beaucoup de lumière. Et cette odeur de formol qui prend à la gorge. Tu verras, c’est magnifique le vivant, c’est beau un corps, c’est fascinant tout ce qui s’y cache. Couper et mettre au grand jour, comprendre, pour soigner, modifier, améliorer. Comprendre comment un cœur bat, comment fonctionne une paire de poumon, comment quelques muscles sous la peau donnent vie à une poupée de chair. Disséquer. Et savoir vite, et tôt.

C’est sensé être beau, vraiment ? On le gave de connaissance et il a la nausée, il a jamais demandé à ce qu’on lui montre tout ça, il a jamais demandé à accompagner son père dans cette salle alors qu’il est petit encore. Treize petites années de rien du tout, et les manches de la blouse qu’on lui a prêté sont bien trop longues si bien qu’il a dû les retrousser deux, trois fois. Et tous ces jeunes étudiants qui assistent au spectacle avec un regard fasciné. C’est ça qu’on lui réserve ?

Dégoûté parce qu’on lui a ouvert les yeux trop tôt.

Pas envie de croire en la science alors le flambeau qu’on s’apprêtait à lui tendre il a fait mine de pas le voir pour pas avoir à tendre la main, pour pas se brûler les doigts. Peut-être que s’il n’avait pas été dans cette salle ce jour là il aurait accepté de toucher au vivant, sauf que non, il a pas envie d’y piger quoi que ce soit. Les machines c’est pas plus mal, ça hurle pas quand on les manipule trop, c’est complexe mais toujours compréhensible, c’est logique, contrairement aux gens qu’il peine à saisir, des poignées de sable qu’il tente tant bien que mal d’emprisonner entre ses doigts.


De toute manières Jasmin il a toujours rêvé d’être turbulent, et de se battre, et de chercher la merde, de grave se salir les mains, toujours voulu être débraillé, et vulgaire. Allergique, il est allé voir du coté où tout n’est pas clean et aseptisé, là où on t’oblige pas à porter un masque, une blouse et des gants pour interagir avec ce qui t’entoure. Alors Jasmin traine avec des gens peu recomandables, dans des quartiers peu fréquentable, il passe son temps à bricoler on ne sait quoi pour on ne sait qui. Il se dit que c’est comme ça qu’il apportera sa pierre à l’édifice, et pas autrement.

Alors il s’est mit à zoner avec Maxine, avec de nouvelles personnes, à zoner et à de moins en moins rentrer à la maison, pour échapper à cet univers qui enserre beaucoup trop sa gorge. S’évader un minimum, oublier les attentes en plus des millions de mètres cubes d’eau qui sont juste là au dessus de sa tête. Deux Enfants Perdus, ennuyés d’obéir à cet imbécile de Peter Pan, préférant sortir jusqu’à pas d’heure, s’inviter dans des endroits craignos et faire des conneries dans une contre-allée plutôt que d’aller jouer avec cette cruche de Wendie et les indiens. Il avait l’âge de faire de vraies études, pour avoir un vrai métier, celui de scientifique, celui de son père, sauf que ça sonnait horriblement faux tout ce qu’on lui promettait.

Il a déconné.
Au final il en a vu des horreurs aussi dans ce monde un peu marginal.

Ceux qui ne cautionnent pas le système on les pousse dehors. On fait taire ceux qui étouffent déjà, on les empêche de hurler, on les coince comme des rats dans une ruelle sombre et on les plante sans pitié.

Où qu’il aille on tranche, d’une manière ou d’une autre.


Avortés, les rêves, retour un peu brutal à la réalité, atterrissage forcé même. Ferme la et rentre à la maison, t’es adulte maintenant, il serait temps que tu te reprennes un minimum. Alors tu vas étudier, et bosser, et te marier même, te passer les menottes et être bien sage comme au début, retour au point de départ. On se demande pourquoi il est allé se perdre alors qu’il avait déjà tout à porté de main, on s’empresse de recommencer à le gaver. On l’aide juste à bien comprendre qu’il trouve effectivement tout ce bordel carrément gerbant. Alors il a décidé de se marquer lui même au fer avant qu’on ne le fasse à sa place, si ça peut lui permettre de partir d’ici.

Visions of the past
Engraved to the bone
We dive beneath the lake
As swans cast from lead
We bury our deads