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Tout homme abrite en lui une bête sauvage ❖ Rhéa |Flashback|

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Alaska
Alaska
Messages : 17
Date d'inscription : 20/12/2015
Tout homme abrite en lui une bête sauvage ❖ Rhéa |Flashback| écrit le Mer 23 Déc - 19:28

Une bête pas si sauvage que ça



Une bête. Une sauvage, une folle, voilà comment le monde te percevait, Alaska. Et pourtant, s'ils savaient qu'une femme formidable se cache derrière ces grognements et ces yeux de prédateur. Le monde te verrait tellement différemment, Alaska. Le monde se montrerait tellement plus compatissant s'il arrivait à comprendre que tu n'es qu'une petite chose effarouchée. Tu ne fais aucun effort, Alaska. Pas même celui de t'ouvrir aux autres pour tenter de leur faire comprendre qui tu es vraiment. Tu restes seule, éternellement seule et enfermée dans ce rôle qu'on t'a si vite attribué. En te comportant de cette façon tu leur donne raison, Alaska.

La forêt racinière c'est ton petit coin de paradis. Un endroit reculé et insoupçonné par beaucoup de monde. Un endroit où tu es sûre de vivre en paix, où personne ne pourra te juger. Tu vis tellement mieux en compagnie des créatures que parmi les autres humains, Alaska. Et parfois, on aurait presque l'impression que t'en as oublié ta véritable nature. Parce que tu n'es pas une bête, Alaska, tu es une femme, une humaine. Et toi, tu permets à tous d'en douter et tu laisses dire les mauvaises langues. Ça t'importe peu, au final, tes passages en ville se font rares et ne sont qu'en cas d'une extrême nécessité. La foule, l'ambiance des capitales te fais suffoquer, tu t'y sens enfermée.

Aujourd'hui tu te réveilles dans ce qu'on pourrait appelé ta "tanière", un petit renfoncement de racines à la taille gigantesque et dans lequel tu t'abrites pour passer la nuit. La faim te tiraille le ventre depuis quelques jours, les proies se font rares en ce moment. Tu chasses, sans avoir les capacités d'une chasseuse, alors oui, il y a plus de cibles manquées que de gibiers tués. Tes techniques, ta vie, tout est rudimentaire chez toi. Que tu es brouillonne, Alaska.

Et puis, repensant à la chasse de la veille où tu auras loupé toutes tes cibles, un bruit de pas te sort de ta rêverie. Les voyageurs sont tellement rares par ici, tu as tellement peu l'habitude d'y croiser d'autres humains que directement la méfiance s'installe. Tu attrapes donc le couteau, accroché à la lanière en cuir de ta peau de bête. Un outil bien primitif, taillé par des mains maladroites. Tes mains. Qui est à l'origine de ces bruits de pas ? Une créature ? Féroce ou docile ? Petite ou colossale ? Quand tu bondis devant l'inconnue, tu t'attends à tout sauf à ça.

Une humaine, ici, dans cette forêt lugubre et hostile. Tu laisses échapper un grognement féroce, l'humain est tellement plus terrifiant que toutes les autres bêtes qu'il t'aies été donné de croiser. L'humain est cruauté, l'humain est néfaste pour lui-même, alors toi, Alaska, tu ne peux te montrer qu'agressive face à cette étrangère. Que cette femme aux cheveux de feu comprenne qu'elle n'est pas sur son terrain de jeu ici, mais bien sur le tient. T'as qu'une seule idée en tête à ce moment-là, Alaska, lui sauter à la gorge si elle ose lever le petit doigt. Si seulement la vie t'avait doté de crocs puissants, petite sauvage.



Rhéa N. Tomeïn
Rhéa N. Tomeïn
Messages : 860
Date d'inscription : 14/05/2015
Re: Tout homme abrite en lui une bête sauvage ❖ Rhéa |Flashback| écrit le Mer 23 Déc - 21:14
« Tous les visages parlent d'eux-mêmes avant qu'on les connaisse »  Δ MUSIQUE


Cela faisait quelques temps que Rhéa avait quitté ses terres d'origine afin de trouver une réponse. Une réponse qui pourrait l'amener à un sort bien meilleur, ou à une tragédie moins douloureuse. Elle se demandait parfois pourquoi elle ne faisait pas demi-tour, songeant à une erreur de sa part d'être partie si abruptement, mais elle ne le fit point ; tout simplement car Rhéa ne supportait plus ce qu'elle était, ou du moins, ce qu'elle essayait d'être. La candeur, la persévérance et le culte à la justice ne lui allaient plus. Quelque chose ne tournait plus rond, et tous ces drames répétés à la suite n'ont qu'aggravé sa confusion et son mal-être.

Perdue au fond de tout, son changement se fera autour de rien.

Et c'est bien ce qu'il se produisait en ces instants. Grâce à des rencontres, des expériences, des cris de rages et des instants de rire, Rhéa apprenait enfin à vivre. Ce chemin semblait semé d’embûches, cependant rien n'avait réussi à la stopper. Ses faiblesses, ses craintes et ses yeux aveuglés l'avaient empêchés de se connaître et de se découvrir elle-même.

La voilà donc en ce jour, explorant la verdure de la forêt racinière.

Elle savait qu'un Earthea pouvait lui tomber dessus à tout moment, mais qu'importe ; Rhéa croyait de plus en plus au hasard. Elle voulait voir ce que certaines personnes vivaient au quotidien, sentir le sol rugueux sous ses pieds et profiter des rayons faibles du soleil, cachés par les feuilles d'arbres ; Cassiopeia brillait sans cesse, et voir la nature se mêler au ciel est un beau spectacle.

Alors que la clandestine marchait à petits pas à la recherche d'une zone convenable pour s'arrêter afin de manger, les oiseaux se mirent à s'envoler par dizaines vers le nord, proche de sa localisation. Elle guetta les alentours jusqu'à voir une silhouette verdâtre apparaître sous ses yeux. Quelques centimètres séparent les deux personnes ; Rhéa tendit calmement ses mains en avant pour lui montrer qu'elle ne représentait aucun danger.

- « Du calme. Je ne te ferai rien. Ignorons-nous, et évitons une confrontation inutile, d'accord ? Tu ne m'as jamais vu ici. »

La fille qui lui faisait face paraissait jeune et fébrile - son apparence était sûrement trop souvent jugée comme trompeuse ; Rhéa s'en méfia. D'un regard intense, l'exilée attendit, en position de sécurité, afin de pouvoir guetter n'importe quel geste douteux.

Les temps des combats à simple armes blanches étaient révolus : Rhéa apprenait bien de nouvelles techniques et, surtout, à survivre. Elle se rendait bien compte que c'était une valeur importante sur Atlas et bien trop négligée de notre temps.

feat. Alaska ▲ dialogue #cc0000 ▲ hrp J'espère que ça te va ;w;

Tout homme abrite en lui une bête sauvage ❖ Rhéa |Flashback|

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