folle théorie ••• LEEINE écrit le Ven 26 Juin - 21:07
Calming World
Ô doux soleil, Ô douce chaleur qui vient me réveiller. Je n'ai absolument pas envie de me lever, surtout que je n'ai rien à faire. Je n'ai pas cours, absence de professeur, et puis le marché est là. J'adore le marché avec ses senteurs, ses couleurs, ses bruits. Mais aujourd'hui, je vais le dire honnêtement, j'ai la flemme. Mon corps ne veut pas quitter la douceur du lit. Je lui donne raison, aucune motivation. Pourtant je commence à être bien réveillé. Il faut juste que je prenne le temps d'émerger des bras de Morphée. Les minutes passent, l'odeur de pain chaud commence à lentement s'atténuer. Le petit-déjeuner se termine, en bas. J'entends presque les pas de la surveillante dans le couloir. Mais c'est mon imagination. Les résidents de l'Orphelinat sont tous partis au marché, en cours ou en sortie. Je ne m'étais pas inscrit à la sortie, car la visite de la gare aérienne pour les dirigeables m'est familière. Je peux remercier Grimm. Je me retourne et saisit mon oreiller pour le placer sur mon visage. Satané soleil, je veux encore dormir. Seulement, il fait trop beau dehors et les oiseaux chantent leur joie. Ils chantent ce satané amour, cet amour qu'ils éprouvent entre eux. Mais moi, personne ne me chante ça, personne ne m'aime de cet amour brûlant. D'après la directrice de l'orphelinat, je vis mal le fait d'être toujours orphelin. Moi, j'aime la liberté, je la chéris, je l'adore. Les bruits de la rue se font de plus en plus audibles, je les entends rire, crier. Allons, je ne vais quand même pas rester là à sommeiller, faire semblant du moins, dans cette minuscule pièce.
L'orphelinat est derrière moi. La grande bâtisse est assez imposante dans ce quartier à proximité de mon école. Vraiment il est bien situé au cœur de la ville et pas si loin du château de la reine. J'avance dans les rues de Cassiopeia, flânant à mon habitude. Je salue d'un sourire moqueur les commerçants qui me connaissent si bien. Mais aujourd'hui, pas de mauvais coup, pas de chapardages, je serai sage. Je ne vais pas le jurer ni même le promettre devant notre Dieu, le très Haut. Ce serait mal de mentir aussi effrontément a moi même, mais je vais essayer de m'y tenir. Je suis un "mauvais garçon", un enfant qui va un jour "mal tourner", selon notre cher directrice, mais c'est juste que je suis juste moins sage que les autres, et manipulable. C'est un défaut assez problématique. Bref, revenons à nos moutons. Petite digression, le ciel est parsemé de nébulosité ressemblant des moutons, c'est marrant et enfantin d'essayer de deviner les formes des nuages. J'aperçois des soldats au loin. Je me dépêche de me cacher dans un coin de rue. J'ai rien fait de mal, mais je sais que je suis connu des patrouilles. Et puis je veux pas que ça remonte aux oreilles de la directrice, sinon adieu les voyages à Okeanos et à Earthea. C'est son seul moyen de pression sur moi. Une fois la patrouille éloigné, je ressors de mon recoin sombre. Que faire ? Je tâte mon porte monnaie et je sens qu'il n'y a pas grand chose. Bon, l'espoir de manger une petite pâtisserie s'éteint. Je continue à errer dans les rues ensoleillée de la capitale. La foule est dense et joyeuse. J'en serai presque heureux. Je montai sur l'un des remparts, pour paraître plus grand, plus important. Je semblai caracoler comme l'un de ces soldats qui marchait en rythme. Je riais intérieurement à mon imitation burlesque. BLANC. BLANC. Oui, j'étais sûr d'avoir vu une chevelure blanche, blanche comme la mienne. Et je précise que c'est du 100% naturel. Tout à coup mon imagination commença à s'emballer. Après tout avoir les cheveux blancs est très rare, et je connais peu de personnes qui portent avec fierté la chevelure albâtre. Avant de trop m'emporter et de me faire des films, je devais vérifier mes hypothèses pour confirmer ma folle théorie. Je sautai dans la foule et me mis à prendre en filature la jeune femme à la chevelure blanche. Je pensais être d'une discrétion à toute épreuve, mais je me trompais, j'étais d'habitude plus discret mais j'étais trop excité. « J'espère qu'elle pas vu la suivre, sinon je vais passer pour un fou... » murmurai-je.
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Re: folle théorie ••• LEEINE écrit le Sam 27 Juin - 15:12
Au fond d'une cale, coincée entre des barils de vins et des sacs de pommes de terre, une jeune femme s'éveille. La seule petite fenêtre déverse un doux rayon de soleil qui viens lui lécher le visage, l'éblouir de si bon matin. Elle dresse par réflexe sa petite main pour contrer le faisceaux lumineux ; le temps que ses yeux s'adaptent à cette nouvelle luminosité. Encore étourdie de sommeil, elle se relève et vient inspecter le paysage. Partout autour d'eux, des nuages : Ils avaient enfin déployés les ailes du navire, et celui-ci avait du prendre de l'altitude alors qu'elle s'était assoupie. Ils étaient bientôt arrivés à la cité aérienne. Elle entreprend, comme toujours, de faire quelques étirements, avant d'enfiler par dessus un simple débardeur, un gilet sans manche, à col haut, composé d'une large capuche, le tout de sa couleur fétiche. Elle réajuste son pantalon de lin, léger, légèrement bouffant, puis bande ses pieds de tissus avant de les glisser dans ses vielles pantoufles de cuir doux. Voilà deux jours entiers qu'elle s'était glissée dans le premier bateau dont elle avait entendu qu'il se rendait à Cassiopeia. Deux jours que personne n'avait remarqué qu'ils avaient un passager en plus. Une à deux heures plus tard, celui-ci avait accosté dans le port aérien, et tout le personnel entreprenait de vider le navire. Avant que quiconque ne remarque sa présence, la jeune femme se glisse par la petite lucarne où elle est entrée, jette son gros sac, et saute malgré les trois bon mètres qui la séparent du sol. Agile, elle roule pour évacuer la force de cette chute, et se met à courir sur quelques mètres, ayant rattrapé ses affaires au passage. Elle vérifie les alentours : comme prévu, personne ne l'a vue. Elle grimpe donc d'îles en îles pour atteindre la capitale ; déposant son sac (gardant une simple besace, beaucoup plus légère), presque plus gros qu'elle dans une auberge, où elle passera la nuit avant de repartir aux aurores : c'était pile le temps qu'il lui fallait pour se ravitailler.
Déambulant dans la cité, elle y fait quelques achats. Pas énormément, cependant : Les prix d'ici étaient totalement exorbitants. C'était nettement plus avantageux d'acheter le plus gros chez les marchands ambulants qui rôdent dans les villages plus bas. Leinee est prise d'un drôle de sentiment, en se retrouvant soudainement dans la foule : voilà bien cinq semaines qu'elle n'avait plus mis le pied dans une ville. Comme à chaque retour d'exploration, elle avait cette étrange sensation, comme un vertige, mais elle ne parvenait jamais à savoir si elle l'appréciait ou non. Elle fini par passer devant une belle vitrine, dont une douce odeur sucrée s'échappe du magasin. Elle ne parvient pas à résister.
Se fondant dans la foule, maintenant dans les ruelles, la jeune demoiselle tiens dans ses bras un gros sac en papier, dont elle plonge régulièrement sa main pour en sortir de jolis petites boules, perlées de sucre. La pâte est légère et fond dans la bouche alors que le sucre craque sans trop de difficulté sous la dent : une merveille. Elle est si fière d'en avoir négociée le prix, de plus, ils datent de la veille et ne sont plus considérés comme « vendable », pour une pâtisserie aussi prestigieuse. Elle avait décidément un don pour repérer les bonnes affaires.
Elle en parvenait presque à en oublier le garçon aux cheveux semblables aux siens qui le suivait depuis maintenant cinq bonnes minutes. Presque. Il était si peu discret qu'elle l'avait très vite repéré. Pour s'en assurer, elle avait bifurqué à deux reprises, il était toujours là. Nullement agacée, elle profite d'un homme bien plus grand qu'elle et lui passe devant, remettant sa capuche pour masquer sa chevelure couleur neige, face à ce si beau soleil. Elle bifurque de façon très rapide, connaissant très bien les ruelles, pour se retrouver comme par magie derrière le garçon, qui la cherchait encore plus loin. Elle le rattrape facilement, et se retrouve à marcher à ses côtés, le sac en papier toujours dans une main, lui tendant une chouquette de l'autre, elle le regarde de ses yeux d'argents, plus curieuse qu'autre chose.
« Je me demande pourquoi tu me suis. Tu en veux ? C'est vraiment très bon. »
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Re: folle théorie ••• LEEINE écrit le Sam 4 Juil - 23:38
J'avais toujours cru que j'étais quelqu'un de discret, surtout que j'arrivais à quitter l'Orphelinat facilement. Mais ce n'était pas bien dur, et j'avais vite déchanté en me faisant attraper par les gardes du château de la reine. Bon je n'étais pas un exemple de discrétion, surtout lorsque j'étais surexcité, comme maintenant. J'essaye de me faire le plus petit possible, serpentant entre les passants. Mais tout en évitant les bourgeois de la capitale, je devais tenir à l'œil la mystérieuse demoiselle à la chevelure blanche. Elle tournait aux coins de rue, j'avais la nette impression qu'elle s'était rendue compte que je la suivais. Après, ce n'était pas trop dur. Puis au bout de quelques bifurcations je l'avais perdu de vue. Je soupirai. Je mis un main dans ma poche a la recherche d'une petite friandise, je commençais à avoir faim, et je me servis de l'aitre comme visière pour abriter mes pauvres yeux du soleil. Je regardais les environs, avec une pointe d'agacement. Comment avait-elle pu filer aussi facilement ? Comment avait-elle pu échapper au grand Orphée, le spécialiste des rues et ruelles de Cassiopeia ? Par ailleurs, j'étais sur de pouvoir faire un bon guide touristique, j'étais incollable sur le plan de la ville. Comme je n'aperçus rien, je baissai ma main gauche et la mis dans mon autre poche. Je continuai de marcher sur quelques mètres pour voir si elle ne s'était pas arrêter à une échoppe. Mais rien. Rien. J'avais perdu la demoiselle qui avait la même chevelure blanche que moi. Un signe du destin. Pourtant, je n'étais pas encore prêt à renoncer. Non. J'allais la chercher, retourner tout Cassiopeia si il le fallait, voir même Atlas, bon je voyais un peu grand, mais je la retrouverai. Mon petit esprit avait pendant ce semblant de filature continué d'élaborer ma théorie tordue. Il avait était sans doute influencé par les livres parlant de famille dont les membres se ressemblaient.
Bon, elle était peu être plus rapide que moi. Allez Orphée, ne te décourage pas. Je continuais d'avancer dans les petites rues pavées. En même temps que je cherchais la mystérieuse femme, je profitais du soleil. Les doux rayons miel me caressaient la peau, c'était bien agréable. Mais je savais que ce soir j'allais découvrir des plaques rouges, je prenais vite le soleil avec ma carnation albâtre. Une bonne odeur de pâtisserie me caressa les narines. Je connais bien ces petites gourmandises, j'étais un expert en vol des marchés (ceci était à caché, et puis souvent je ne prenais que des choses que personne n'allais acheter). « Je me demande pourquoi tu me suis. Tu en veux ? C'est vraiment très bon. » Je me retins de pousser un petit cri de surprise. C'était elle. L'objet de ma filature. Bon, je devais me déconcentrer, ou au moins faire mine que je n'étais pas en train de la suivre. Mais j'étais surpris qu'elle m'adresse la parole. « Salut !» Bon, déjà, feindre que c'était une situation tout à fait normale. Que répondre ? Je ne savais vraiment pas, peut-être des banalités comme "Il fait beau" ou bien même "j'aime les jours de marché". Non, non, c'était tout sauf banal de demander à quelqu'un pourquoi on le suit. «Oh, c'est tellement bon ces petites choses. T'as bon goût question pâtisserie. » J'en salivais rien qu'à l'odeur. Je rêvais d'en manger, car j'avais assez faim. Ça m'apprendra à ne pas manger avant de quitter l'Orphelinat. Je tendis la main, gentiment, et saisis la chouquette. Je la mangeai goulûment. Ce n'était pas très élégant, mais l'élégance et la grâce n'étaient dans mes qualités. Le sucre, la pâte. Tout était un vrai régal. Je souris. J'étais heureux. Un petit moment de bonheur, douce sensation, dans mon quotidien terne. Ce n'était pas parce que je mangeais, c'était juste car j'avais interprété ce geste comme de la gentillesse. Et le pauvre enfant, que j'étais, recherchait ses petits gestes, mais il ne faisait rien pour le mériter. Je murmurai un petit : « Merci. ».
Après avoir fini la petite friandise, je me donnai une claque mentalement pour me concentrer. Il fallait que je reste concentrer pour confirmer ou non ma superbe théorie. Mais j'étais encore méfiant, je n'allais pas lui faire part tout de suite de cette idée. J'étais méfiant, et puis, comme on dit : Prudence est mère de sûreté. Avant, la questionner, histoire de mieux la connaître. Et puis je voyais bien qu'elle n'était d'ici. Je dis d'un ton qui se voulait innocent : « Tu dois venir de loin ! Mais je suis presque certain de cette ville est ta préférée ! ».