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Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem

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Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Jeu 9 Juil - 19:48

   
   
   


Elle sait les flairer à des kilomètres croit-elle. C’est l’attitude pleine de paranoïa, les gestes qui se veulent souples mais ont un gout martial malgré eux. Derrière son napperon sage de serveuse à la Société et son visage imperturbable, Strife observe et note. Untel aime la viande trop rouge et se vante haut et fort d’appartenir à la brigade, tel autre a cet air sournois et joue sans arrêt avec des couverts même quand il mange etc…

Nyx et elle ont une mission relativement simple : écouter, cueillir, trier les informations qui circulent. Lorsque les panses sont gavées, lorsque l’alcool a coulé dans les verres, n’importe qui se détend.

Il y en avait un qui s’était montré on ne peut plus discret cela dit depuis qu'il fréquentait la Société, autant en tout cas que le lui permettait sa haute taille. Toisant allégrement les gens, Strife s’efforçait –lorsqu’il venait régler en caisse- de ne pas lever la tête vers lui.  Rester sobre n’était pas un souci mais Tandem –puisqu’il s’agissait de lui- ne semblait avoir aucune prise. La nourriture n’étais pas en excès, l’alcool ne semblait pas lui délier la langue, ses yeux ne glissaient qu’à peine sur les femmes. Strife avait sobrement pensé qu’il préférait peut-être les hommes, ou les enfants (elle venait du district 666, elle en avait malheureusement vu d’autres) mais ce n’était pas ça.

C’était pire.

Tandem était croyant. Pas un peu, non. Religieux à l’excès, de ceux qui ont le gout des Dieux perlant au bord des lèvres.

Strife  avait tenté plus d’une fois d’écouter, de tendre l’oreille s’il était avec des collègues mais rien ne filtrait. Comment remonter la piste vers le dictateur si ses hommes ne parlaient qu’à peine de lui ? Et surtout, est-ce qu’il en était un réellement cela dit? Il connaissait certains membres de la Brigade mais ne portait pas l’insigne. Il avait le regard acéré de ceux qui surveillent mais semblait se laisser porter par le vent.

D’abord s’assurer. Étape numéro 1 : sonder l’adversaire et délimiter sa nature.

C’est pour cette raison que Strife se tenait juste derrière lui sur la route. Un heureux hasard, bien sûr. Juste un calcul rapide des passages qu’il avait effectué les trois derniers mois à la Société. Quand, quelle heure, fréquence. De là il suffisait d’en tirer le meilleur partie, demander à terminer ce jour-là plus tôt sous les yeux indifférents et rieurs de Nyx et Tom. Elle avait horreur des petites conversations de midinette, horreur de toute les civilités et c’est donc de la même façon qu’un couteau pénétrait la motte de beurre tendre que Strife percuta le jeune homme.

« Je ne vous avais pas vu…. Monsieur Tandem. »
Le ton était aussi cordiale qu'une pince à linge qui se refermait sur le bout du nez.

Elle s’efforça de lever le moins possible son visage et ce malgré le fait qu’elle s’étalait –mécanique et droite- sur 1 bon mètre 78. Avec un peu de chance, son instinct de petit brigadier de notre bon dictateur de pacotille allait lui faire tilter au fait qu'elle ait donné son nom.

Ils n'aimaient pas ça en général: voir quelqu'un avoir une longueur d'avance sur eux :3.
Tandem
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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Jeu 9 Juil - 21:34


the way you lie


Tandem ne jalouse pas son dieu, il l’admire.
Mais son omniprésence, sa capacité à voir tout ce qui se prépare autour de lui, dans l’intimité de la pénombre, Tandem y voit une utilité incroyable. Un pouvoir enviable.

Les yeux sont faits pour observer mais la vision est aussi faillible que l’est l’humain, puisque c’est à lui qu’elle appartient. Le mantra a conscience de ses lacunes : trop de mauvaises graines passent au travers de ses filets. Le mauvais poisson s’enfuit et se mêle à la blanchaille immaculée de sa nation. Ils s’habillent de la même manière, agissent de la même manière, mais un chaos de ténèbres a pourfendu leurs âmes.
Les esprits sont trop malléables ; un simple verre suffit à brouiller la vue et à secouer les idées. Le chemin s’efface et les pas tanguent. Au sortir de la Société, Tandem est aussi droit qu’un soldat. Sa marche est rythmé, sa respiration posée, ses muscles tendus. Il est au garde à vous en permanence, le regard vers l’horizon et la main plantée sur le coeur.

Okeanos a changé cet enfant de la fête. Fut-ce un temps où ses genoux raclaient le sol, sa bouche pleines d’effluves de cocktails, l’estomac retourné
où Okeanos avait honte de sa personne.

Désormais, Tandem flirte à peine avec les courbes des bouteilles. Il caresse du bout des doigts la fragilité de son verre, ses sens en alerte. Entre ses lèvres s’écoule de temps en temps un léger breuvage mais son esprit reste aussi clair que l’eau elle-même.
La vision est trop fragile : dans sa mission quotidienne, Tandem n’a pas le droit de passer à côté d’indices. Sa garde ne connaît pas de fin, car ils sont partout.
Mais ce soir, la prise est mauvaise. Les indices sont fugaces, vieux de plusieurs semaines. La cible n’était même pas présente. Des heures de perdues qui auraient pu être précieusement réservées à la prière.

Après les tumultes de la Société, le mantra, à l’heure avancée qu’il était, se noie dans le silence qu’offre la place Ballaena. Il ne subsiste ci et là que de rares passants désoeuvrés, fatigués, alcoolisés. En levant la tête, le mantra s’autorise à flâner avant de rentrer. L’immensité offerte par son dieu et la propreté des vitres (qu’il ne doit qu’à lui et à son bon travail) lui permet une évasion tranquille.
Ses pas sont aussi automatiques qu’un robot. Son chemin tracé, direct. Il n’a qu’à suivre le sentier dessiné par son dieu.

Je ne vous avais pas vu, Monsieur Tandem.

Un obstacle.
Le souffle coupé, on l’arrache soudainement à ses pensées divines.
En une fraction de seconde, Tandem analyse l’imprévu terrible : grande, mécanique, froide. Une Moira, sans nul doute. La moins bavarde. Celle dont les lèvres semblent scellées et le coeur gelé.
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, il ne l’avait jamais entendu lui adresser plus d’un mot poli et forcé lors d’un verre commandé. Des fractions de phrases d’un automat. Elle n’a rien d’humain.

Strife Moira est contre nature : elle déroge aux créations primaires de son dieu. Ses épaules sont de métal et sa voix de glace. Son âme aveugle et ses yeux vides.
Il se sait un peu dur, mais Strife est ainsi. Il ne fait qu’observer l’attitude qu’elle affiche.

Le mantra se recule d’un minuscule pas pour mieux la toiser en discrétion.
L’excuse de son interlocutrice est aussi étrange que ridicule : il n’y a pas foule sur la place. Ils sont deux silhouettes qui se détachent, effleurées par les lumières tamisées. Et Tandem a beau se fondre dans la masse, il n’est pas invisible.

Ce n’est rien.

Son ton est plus caressant qu’il ne l’aurait souhaité. Okeanos l’incite à se montrer indulgent envers les brebis égarées.
Mais Strife n’est pas égarée : il peut lire dans ses yeux qu’elle sait parfaitement où elle va. Elle a tracé son chemin toute seule. L’inconsciente.

Ses sourcils se froncent, singeant la réflexion.

Nyx, c’est cela ?

Jouer l’ignorant avec les ignorants.
C’est la meilleure façon de les endormir.
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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Ven 10 Juil - 15:22
C’était tentant de s’introduire sans tarder dans l’espace personnel et dans sa tête. Strife s’imaginait un monde morne fait d’ordre et de pristines rêgles. Elle se servit de son visage et de sa silhouette pour capter son attention. Presque aussi grande, ne pas montrer d’infériorité, ne pas sourire (ce ne serait pas difficile), menton haut et le haut du corps tendant imperceptiblement vers lui afin de lui faire croire à une quelconque mise en sécurité.

« Ce n’est rien. »

Strife cilla au ton, prise légerement au dépourvu.

« Nyx, c’est cela ? »

Oh.

Il était bon. Il était doué. Personne ne pouvait la confondre avec Nyx. Sa sœur bien-aimée était aussi exubérante qu’elle n’était polaire, aussi rousse qu’elle-même était platine. Du calme. Elle resterait professionnelle, méticuleuse et calculatrice. L’opération l’exigeait et elle ne dériverait pas de cette ligne. Le fait que l’adversaire soit plus futé que la moyenne détestable des membres de la Brigade importait peu.
Pour en soutirer quoi que ce soit, Strife se doutait dorénavant qu’il allait falloir une meilleure stratégie que celle qui consistait à montrer ses poings ou tendre diplomatiquement l’oreille.

Elle guetta une autre réaction que celle du visage pensif et de la voix douce –condescendante rectifia Strife intérieurement- et elle pencha son visage, une amorce de pli au coin des lèvres qui ne semblait pas vouloir se définir.

« Strife. On se ressemble énormément. » Fit-elle, le défi au bout de la langue.

C’était là que l’amorce s’avérait être délicate : Strife avait horreur de tout ce qui était petite discussion. Pour elle les mots avaient un poids. Elle se retint de ne pas l’attraper au col, le trainer entre deux rues et lui asséner un interrogatoire placide et efficace. Évidemment cela aurait été parfaitement utopique : on ne trainait pas les gens comme ça et Tandem, à tout les coups, aurait eu l’impertinence désagréable de se défendre.

Huh.

« Rassurez-moi monsieur Tandem… vous ne confondez pas les gens que vous arrêtez également? » Demanda Strife d’un air calme et distant quand bien même, la nervosité s’infiltrait avec douceur en elle. Elle avait refusé cela dit, de reculer. Pas un seul pas.

Ce n'était pas à elle de le faire.

La discipline et l’intelligence n’étaient pas spécialement de merveilleuses cartes de visites diplomatiques.
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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Lun 13 Juil - 18:21


the way you lie


Les soeurs Moira étaient-elles des hérétiques ?
Tandem n’avait capté que quelques rumeurs. Occupé à d’autres tâches, il n’avait jamais eu l’occasion de s’intéresser à ces deux humaines mécanisées.
Mais les soeurs Moira étaient-elles vraiment des hérétiques ? L’ensemble de leurs deux personnages portaient à croire, aux yeux de Tandem, que oui.
Car tout en elles décevait le mantra. Mais qu’elles n’y voient en cela rien de personnel : Tandem trouve toujours à redire chez n’importe quel habitant d’Okeanos. Que cet innocent citoyen fut croyant ou peu pratiquant, Tandem assume tout de suite qu’il y a toujours mieux à faire. Ces âmes refusent simplement, comme la stupidité le demande, d’être sauvées. Elles se punissent et se condamnent — puis elles blâment Okeanos.

Quel dieu offrirait sa bonté à des ingrats ?

Il n’y a que lui qui soit digne du maître de la mer. Il agit en conséquence de ses demandes et des devoirs qu’il lui transmet, des ordres murmurés par des signes ou les rêves. Qu’il fût debout ici ou les genoux à terre au temple, Tandem le sait — la plupart pense qu’il est fou. Mais on n’attribue la folie qu’à ce qu’on ne comprend pas.
Il peut lire cela dans la plupart de ses interlocuteurs, dans leur façon de se mouvoir à ses côtés, que leurs pieds ont a dévié leurs trajectoires quand leurs chemins croisent sa route, dans la manière qu’ils ont d’ignorer ses chants durant ses heures de travail et surtout, dans leurs yeux qui se baissent et qui roulent.
Mais dans ceux de Strife — et ce, sans surprise — il ne voit rien. Il n’y a rien à voir dans une créature pareille. Tout juste la silhouette d’un abîme immense. Le reflet d’une âme pleine de ténèbres qui nage dans un océan d’ignorance.

Elle ne tique pas devant la première attaque. Mais il sait parfaitement qu’elle a compris où il voulait en venir.
Ils peuvent rire, ceux qui murmurent sur son passage, ceux qui le disent aveuglé. Tandem est loin d’être stupide. Il sait manipuler, jouer avec les mots. Il ignore simplement qu’il devrait se compter parmi ses propres victimes.
Strife se présente avec retenue. Tandem apprécie silencieusement — il n’y a rien à dire de plus, sûrement.

On se ressemble énormément.

La commissure de ses lèvres dessine l’esquisse d’une sorte de rictus forcé. Une telle créature est incapable de sourire. Ses mots imitent la chaleur mais brûlent comme le froid.
Tandem attribue à elle et sa soeur les pires inhumanités.

Rassurez moi monsieur Tandem, vous ne confondez pas les gens que vous arrêtez également ?

Elle est si sotte qu’elle se lance, avec la témérité de ceux qui ne savent pas se taire mais qui le devraient.
Tandem retient son souffle. Elle est trop proche de lui et ça lui semble inconvenant. La proximité d’un corps tel que le sien le répugne. Dans sa tête, des milliers de prières muettes ont déjà déferlé et il espère que Okeanos le délivra de cette affreuse rencontre. Mais il demeure immobile.
Il a cessé de prier pour l’âme de Strife. On ne sauve pas le fer et la taule. On les jette.

La confusion est affaire de stupidité.

Il est d’un stoïcisme implacable. Une statue de glace.

Je ne suis pas stupide. Il y a longtemps que je ne me trompe plus. Okeanos sait montrer le chemin à prendre.

Finalement, ses pieds sortent de l’immobilité de la scène et, comme au ralenti, entreprennent de contourner lascivement la carcasse de Strife. Un, deux, trois, quatre pas à sa gauche et le dos noir de Tandem se retourne. Il n’en a pas fini.

Le suivez-vous ?


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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Mer 15 Juil - 16:43
« La confusion est affaire de stupidité. »

Elle n’eut même pas à demander sournoisement si lui se considérait stupide, Tandem enchaina avec une glace toute mystique dans ses mots.

Elle n’était pas la seule à projeter des ondes dissuasives ici.

« Je ne suis pas stupide. Il y a longtemps que je ne me trompe plus. Okeanos sait montrer le chemin à prendre. »

Le mysticisme religieux de Tandem était à vrai dire assez fascinant. On inculquait très tôt aux enfants du domaine Aquatique l’amour, la révérence, l’obéissance au Dieu Okeanos. Suivi de prêt de celle envers le dictateur d’ailleurs qui se glissait de manière épaisse à son tour dans le lait nourrissant. Okeanos était populaire comme seuls les Dieux pouvaient l’être. Encore plus dans les quartiers déchus et pauvres comme le 666. Seul la Lumière divine pouvait jeter une clarté pâle dans un univers assombrit de vices.

Strife était trop méfiante, trop calculatrice, trop libre et éprise de liberté sous sa forme la plus pure pour se soumettre sans broncher. Elle voulait se débarrasser de tout ce qui entravait, jusque dans son corps qu’elle jugeait limitée. Elle avait doutée aussi sur autre chose : et si le Dieu était le dictateur ? Et si elle faisait fausse route ?

Les doutes avaient été balayés d’un revers de manche sans précédent. Tout comme Tandem avait balayé tout questionnement auprès de son précieux Dieu. Oui, la conclusion était venu –implacable-. Si un Dieu il y avait dirigeant Okeanos, il faisait un piètre travail.

Il méritait d’être renversé tout autant qu’un pseudo dictateur.

Le serviteur d’un pouvoir divin incertain bougea enfin et Strife réprima une respiration tremblante avant de lever un regard noir à la question de ce dernier. Grand et insondable, elle préférait peut-être qu’il lui tourne le dos plutôt qu’il ne lui fasse face. De dos, il ressemblait aux trous-noirs qui existaient également dans les tréfonds des océans. Qui aspirait en broyant toute matière jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien.

Le vide.

L’Absolu.

« Le suivez-vous ? »

« Mes parents me l’ont enseignés. » Strife fit exprés de lentement nouer ses bras derrière son dos. Si sage. Si mortel dans le doux cliquetis de fer lorsque ses doigts s’entremêlèrent. Elle percevait avec peine le dégout qui émanait du jeune homme mais il n’était pas difficile de voir qu’elle ne lui plaisait pas.

Elle avait l’habitude.

« Le Très-Puissant, le Miséricordieux, Okeanos… vous devriez venir au District 666 voir jusqu’où peut s’étendre sa bonté. » La question pouvait appeler trop de choses : une menace déguisée, une invitation à ‘sauver’ son âme (elle en doutait), une recherche d’informations…
Le sourire qu’elle eut était de ceux qui pouvait effrayer.

« N’ayez crainte, votre Vertu vous protégera. »
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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Jeu 16 Juil - 21:13


the way you lie


Sur la place, deux icebergs.
Strife était aussi butée que l’était Tandem. Deux âmes campant sur leurs positions, prêtes à crever la carène de l'autre et de faire couler son bateau.

Si Strife pouvait peut-être penser que la foi de Tandem naquit d’une faiblesse d’esprit, d’un quelconque retardement,  en ce cas elle avait tort — il n’est pas question de déficience et de fragilité lorsque l’individu prend des décisions, qu’importe ce qu’elles fussent.
Choisir un camp était le témoignage de la vigueur de l’âme. Du courage du coeur. On était en tort qu’en se balançant entre les alternatives et à s’en remettre au hasard. Le destin est affaire de sélection.
Un mental solide sait se ranger quelque part et s’y tenir. Strife et Tandem en était la preuve même.

Mes parents me l’ont enseigné.

De sages personnes.

Mais ils ont engendré des bêtes.
La créature joue les mijaurées. Ses épaules de fer bougent dans un cliquetis que seul le mantra semble pouvoir entendre en ce moment. Celui qui témoigne de la marginalité du monstre — un concert de fonte immonde. Ses mains sont désormais plantées derrière son dos, loin de la vue des yeux perçants du croyant.
Tandem n’aime pas ça.
Celui qui n’a rien à cacher ne masque rien de sa personne. Il se contente de mettre le genou à terre et de joindre les deux paumes vers l’avant. Mais la jeune soeur Moira s’habillait constamment de ténèbres et jamais ne l’avait il aperçu courber le dos devant la puissance de la mer.

Strife et ses gants dissimulés effectuaient en ce sens une prière toute différente.

Le Très-Puissant, le Miséricordieux…

Ce sont là des mots que Tandem attribue à son dieu peu raisonnablement. A la différence de la jeune femme, il peut voir le venin qui roule sur la langue de Strife quand elle les prononce.
Déjà il sent son sang ne faire qu’un tour et ses muscles se tendre.

Vous devriez venir au District 666 voir jusqu’où peut s’étendre sa bonté. N’ayez crainte.

Tandem lève le sourcil. Il connaît les inégalités et les problèmes de la nation — de la plupart des croyants il peut entendre s’élever des prières pour une vie plus douce et moins sévère.
Okeanos adoucit et protège.

Votre vertu vous protégera.

Et lentement sur son visage un rictus se dessine.
C’est l’ignorance qui parle — la colère, l’envie, la fatigue. La vertu n’est pas protectrice ; elle est conservatrice de l’individu. Une véritable boussole de vie.

Si elle est sûrement légitime, ce n’est pas vraiment contre Okeanos que votre aigreur se dirige.

Désormais face à elle, il entreprend de se rapprocher de son interlocutrice d’un pas.
Elle le dégoûte mais il sait qu’il doit tenter de se contrôler. C’est une âme en peine, détruite, métamorphosée. Elle a été moulé dans un habit de ferraille et sa chair s’en est retrouvée arrachée.
Il faut faire preuve de douceur et de patience avec des individus aussi égarés. Quand bien même Tandem pensait que Strife était depuis longtemps perdue, il s’accordait à lui donner une dernière chance.
Si elle refusait de tendre les bras, elle serait avalée par les eaux. On ne peut pas laisser une tâche s’installer trop longtemps. Auquel cas, elle demeurerait.

Fut-ce un temps où le débridement avait l’ascendance sur tout son être. Maintenant, Tandem est un modèle de calme dangereux — il ne faut pas réveiller le kraken qui dort.
Il serait fâcheux que Strife continue de se tenir au devant de la houle.

Il faut savoir maîtriser sa fureur. Impatience et ressentiment font rarement bon ménage.  

Son rôle n’est pas de procurer de la richesse, au sens large du terme. Mais d’aider chacun à la trouver à sa manière.

Il marque une pause.

Votre tour viendra.

Et ses mots sonnent comme une condamnation.

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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Dim 19 Juil - 3:06
De tous les péchés capitaux, l’Orgueil était considéré comme le pire. Tandem se sentait intouchable et Strife ne savait si c’était parce qu’il se sentait réellement protégé par Okeanos, ou si, avec pragmatisme, il s’en remettait au Dictateur de cette nation. La différence était de taille. Pendant la période initiale d’endoctrinement, les élèves juniors étaient évalués non seulement sur leurs aptitudes mais aussi par des émissaires du gouvernement sur ce qu’on appelait communément leur « fiabilité politique ». Ce n’était pas quelque chose de réellement courant au district 666, surement plus dans les Élites. Aux alentours du même âge, on était baptisé également. La confusion des sens et des Idées...

Le soleil bleuté propre à leur monde répandait des ombres arachnéennes autour de Tandem.

« Si elle est sûrement légitime, ce n’est pas vraiment contre Okeanos que votre aigreur se dirige.»

« Évidemment.» la moue se dessina, supérieure et même sereine tellement Strife semblait sûre de son fait. « On ne saurait envier un Dieu.» La blonde cilla en voyant le vicaire religieux s’approcher. Que faisait-il? Tentative de contrôle et nécessité physique d’établir un ascendant.

Ô Tandem, la houle elle s’avale.

Elle se boit.

Strife pivota avec une lenteur calculée, épousant le rythme de l’okeanien tandis qu’il s’approchait. « Son rôle n’est pas de procurer de la richesse, au sens large du terme. Mais d’aider chacun à la trouver à sa manière. »

La phrase avait du sens. Pour Strife la liberté était la seule monnaie possible. On se libérait du joug politique, comme de celui de la chair tout autant que celui qu’imposait une société qui connaissait trop de limites. Une interrogation zébra son regard métallique et Strife se demanda ce que quémandait Tandem dans ses prières. La gloire? l’argent? la luxure?

Tellement prévisible.

« Votre tour viendra. »

« C’est une promesse Tandem?»
Elle avait abandonné le titre de politesse pour aller à l’essentiel. Il ne devait pas être différent des autres. L’Orgueil était le pire des péchés et elle en avait la preuve devant elle. « Qui donc servez-vous réellement?» Strife fut obligé de lever la tête tandis qu’il la frôlait presque, en la toisant. Le défi perlait malgré elle, malgré sa voix calme et impérieuse. Malgré la sureté de ce qu’elle avançait. « Okeanos ou notre bien-aimé Dictateur qui dirige ce domaine? »

La répulsion qu’elle lisait si clairement maintenant sur son visage la libérait quelque part. La délivrance passait aussi par là. Une catharsis de dégout qui ne la chagrinait à aucun moment. C’était presque jouissif de savoir qu’elle pouvait glisser ses doigts métalliques autour de sa gorge et serrer sans dépenser une seule once d’énergie. Elle pouvait presque se délecter de sa désapprobation silencieuse.

Elle chercha du regard le jeune homme. « Gardez-vous des Faux Prophètes, de crainte que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès.» Elle citait les préceptes du dieu Okeanos avec facilité, insensible et froide. C’était jouer avec le feu mais elle était de métal. Et ses yeux cherchèrent déjà de quoi faire des feux d'artifices - parce que c'est bien ce que l'on faisait, les jours de réjouissance, non? On fichait le feu aux poudres.

Tandem était une sorte de 14 juillet à lui seul.

Strife pencha son visage, faussement docile. Le cliquetis des bras en musique dans le dos. Elle n’avait pas reculé, baignant dans une tension nerveuse palpable. « Dois-je vous sauver? »
Tandem
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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Lun 20 Juil - 12:21


the way you lie


Evidemment. On ne saurait envier un dieu.

Ce n’est pas seulement question de convoitise. La plupart du temps, cela relève d’une rancoeur injustifiée.

Les enfants boudent les parents lorsqu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent.
Okeanos devait supporter chaque jour durant les caprices de ses gamins illégitimes : Tandem lui se considérait comme l’enfant prodige.
Dans une portée telle que celle-ci, il espérait simplement ne pas être l’unique marmaille aboutie. L’ensemble de la progéniture ne pouvait se solder que par une succession d’échecs. L’éclosion ratée, l’entité de ces monstres seraient sûrement dévoré par la Mer elle-même.

Certains verront ça comme un infanticide.
D’autres comme la manière de perpétuer l’espèce.

Les enfants ont besoin d’être éduquer. Mais la plupart reste étanche à la moindre pédagogie, au moindre enseignement.

C’est une promesse, Tandem ?

Non. Je me contenterai de prier.

Pour le salut de votre âme. Pour que sa fin soit douce. Strife était peut-être sa soeur mais elle finirait dévorée.

Et les promesses sont les serments des naïfs. Ils ne prennent pas en considération que parfois, le choix ne s’incombe pas à la personne.
Les cartes ont été distribuées depuis fort longtemps mais demeurent face cachée. Si Strife l’avait voulu, elle aurait pu modifier son jeu — au lieu de cela, elle se contente de faire tapis.

Qui donc servez-vous réellement ?

Le roi Ocean. L’empereur du monde.
L’eau est partout, en chacun de nous : on ne peut pas remettre en cause l’omniprésence d’Okeanos. Cela relèverait de la stupidité que tenter de prouver l’inverse.

Tandem n’a jamais considéré les autres comme des êtres doués d’intelligence.

Ou notre bien-aimé dictateur qui dirige ce domaine ?

Tandem laisse échapper un léger gloussement. Son visage s’est tordu un instant, humanisé une seconde par un rictus mécanique, froid et dur comme le fer.
Le mantra a beau dire que Strife est dénaturée, défigurée, inhumaine — il ne sait pas à quel point il pourrait être décrit de la même manière.

On attribue la tyrannie aux gens qui se trouvent au-dessus de nous. Mais les dirigeants sont nécessaires.

Il ne bouge pas.
Savait-il à quel point il avait tort ? Non. Il n’en avait pas le moindre indice — les paroles de Strife étaient un flot de paroles qu’on tente de faire parvenir sous l’eau. Tandem a les oreilles plongées dans l’océan : ses tympans sont noyés par les bruits de la mer.
Il ne comprendra rien d’autre. Il n’admettra jamais de revenir au niveau supérieur.

Gardez vous des faux prophètes.

Strife ne craignait pas les enfers ni le bûcher parce que ses mains insensibles ne fondraient pas.
Elle oublie que ses jambes sont encore faites de chair et de sang : Tandem saura les faire plier, les briser, les broyer.

Dois-je vous sauver ?

La créature chantait sa propre croyance — faiblarde, infondée, lépreuse.
Tandem n'attraperait jamais sa main rouillée tendue.

Je l’ai été depuis longtemps maintenant. Car aucune âme, même la plus égarée, n’est condamnée. Le Salut peut toujours opérer.

Mais il faut pour cela agir vite.
Il lui offre une dernière chance.

Il suffira de se confesser.


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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Mer 22 Juil - 18:38
«  Il suffira de se confesser. »

Blackout baby.

Pendant quelques secondes, Strife fut troublée. Non par les mots, ni par la demande, mais par l’assurance avec laquelle Tandem les assenait. La même assurance que Strife cherchait au fin fond des prunelles de ceux qui s’engageaient au sein de son groupe de rebel.

Le cœur était faible chez les gens. Il était esclave d’autres nécessités purement physique ou morale. Une envie de baiser et les gens confondaient ça avec des sentiments. Un élan de reconnaissance et certains croyaient à une amitié indéfectible. Des rêves de gloire et les gens prenaient ça pour des désirs d'émancipation. Des leurres qui ne s’avéraient que rarement fondés.

Le cœur était faible mais les convictions ne l’étaient jamais. Elles étaient filles chéries de la Raison et de la Nécessité. Strife par exemple était convaincu que l’inégalité au sein du monde aquatique provenait de ce Dictateur inconnu. Elle visait son démantèlement et l’Union sacré des trois peuples: la mer, la terre et le ciel.
Tandem quand à lui était convaincu que toute sa personne baignait dans la lumière bleutée d’Okeanos.
Elle récusait mécaniquement la chose mais elle n’en récusait pas la beauté fanatique.

Il suffira de confesser.

Strife regarda longuement le jeune homme, souffle suspendu et lèvres entrouvertes. La première règle lorsque l’on était férue des armes blanches comme Strife l’était, consistait à avoir une maitrise complète de son corps. Les lames ne vous obéissaient qu’à cette condition. Les battements de cœur pouvaient tambouriner dans votre cage thoracique : ce n’était pas un souci en soi et la machine humaine était ainsi faite. Mais tout le reste devait être sous contrôle : les gestes se devaient d’être efficaces. Si vous ne tendiez pas vos bras au bon moment, c’était le désastre assurée. Il en allait de même avec la provocation et savoir comment la doser.

Il suffira de confesser.

Un éclat particulier passa subrepticement dans les iris sombres de la jeune femme et elle se hissa sur la pointe des pieds pour venir à l’oreille de Tandem, la respiration suave et froide contre la peau chaude du serviteur incontesté du Dieu maritime.

« Je me confesse…une vérité pour une vérité.  C’est tout ce que je demande. » Strife n’avait pas haussé la voix comme elle n’avait pas cru bon chuchoter trop bas. Égale à elle-même elle retomba sur la plante de ses pieds de manière souple et silencieuse, le visage sempiternellement impassible. Il n’était pas dans son intérêt de se mettre Tandem à dos mais il était de bon ton qu’il comprenne qu’elle venait du district où l’on n’avait rien contre rien. A moins de l’arracher à corps défendant.

Et que si elle se confessait, Okeanos devrait se confesser en retour.

Une vérité pour une vérité.

Strife défit le nœud des mains métalliques dans son dos enfin.

« Les dirigeants sont nécessaires, vous l’avez dit Tandem. Et nous avons Okeanos. »

Nul besoin d’un Dictateur.

Strife se recula d'un pas.
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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Dim 26 Juil - 12:30


the way you lie


Si Tandem tend la main à Strife, il n’a cependant aucunement l’intention de la relever.
L’aide qui lui fournira ne relèvera que d’une simple pression pour la faire tomber, à terre. Elle finira par plier le genou, il en est persuadé — contre sa volonté peut-être. Il faut parfois agir contre le caprice par la force, pour que l’entêtement devienne versatile.  Ce n’est pas la première à vouloir se dresser contre un ennemi imaginaire, à vouloir faire sombrer la nation dans les ténèbres.
Ce qu’ils ignorent, c’est qu’Okeanos émane de la nébulosité même des flots. Il ne craint pas l’abîme — ses fondations sont implantées dans celle ci.

L’important demeurant de neutraliser la bêtise, avant qu’elle ne fluctue en menace. L’ignorance sans but est un simple avertissement. Lorsque finalement il en trouve un, il mute en une complication.
On a toujours ordonné à Tandem de garder les choses aux plus simples.

Son souffle mécanique frôle l’oreille de Tandem. Il aurait pu frissonner mais se contente de demeurer dans son stoïcisme — à l’image du lac, toujours, Tandem n’est que placidité. Sa quiétude est pire que la tempête.
Dans ses muscles tendus, dans sa droiture : tout transpire un danger serein. Silencieux.

Tandem est le kraken au fond de l’eau, qui ne remonte à la surface que pour déchirer les voiles des bateaux trop téméraires.

Je me confesse… Une vérité pour une vérité.

Les vérités ne se commandent pas. Elles se méritent.

Ce sont des récompenses qui s’obtiennent par méritocratie. Ce n’est pas comme cela que les choses fonctionnent : Strife se prétend assez vertueuse pour exiger quelque chose de Dieu.
Encore une ignorance qui ne surprend pas Tandem — les concupiscents sont les premiers à imposer des règles alors qu’ils transgressent toutes celles qui depuis longtemps déjà sont formelles.

Quant à moi… je n’ai rien à confesser. Après tout…

Il abaisse sa tête jusqu’à l’oreille de son interlocutrice, mimant son action précédente. Sa voix se fait terrible, grave comme le son d’une orgue sur laquelle on aurait étalé ses deux mains pour la faire tonitruer.

C’est de votre salut dont il est question.

Et de toute évidence, on ne commerce pas avec l’hérésie.
On la trompe doucement pour qu’elle pense que la monnaie tendue est une vraie. Tandem est un commerçant du mensonge : mais le mensonge relève-t’il vraiment d’une transgression s’il est profondément admis par celui qui l’atteste ?
Sa crédulité lui confère une forte légitimité — on lui accorde alors un certain degré d’indulgence.

C’est tout ce que je demande.

Tandem plisse les yeux légèrement tandis qu’elle se laisse retomber sur ses talons.
Elle est grande mais fragile.
Le mantra l’imagine dans le creux de sa paume ; ses doigts craqueraient son fer rouillé, et ses os se briseraient. Imaginer même la sensation, le bruit de son squelette avarié qui se fracasse dans sa main, procure au mantra une satisfaction éphémère.

Les dirigeants sont nécessaires, vous l’avez dit Tandem. Et nous avons Okeanos.

Et c’est la seule vérité dont vous ayez besoin.

Ses mots vibrent avec une dureté moins placide. Strife a la prétention de demander des vérités parce qu’elle est issue des zones dangereuses de la nation. Petite enfant rejetée pleure sa situation. Petit monstre geint de ses propres capitulations.
Strife est déjà perdue.

Vous devriez vous en contenter, et cesser de perdre du temps à traquer des chimères.

La naissance d’un sourire se dessine au bout de ses lèvres.
Il y a eu un remous à la surface des flots.

La vie est trop brève pour courir après des mirages.

Et la tienne, Strife, s’écourtera peut-être même encore plus vite si tu continues de courir.

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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le Jeu 30 Juil - 15:48
Quel crédit aurait-il eu dans le futur s’il ne s’était pas méfié?

Elle avait fait un pas en arrière mais la partie était égale et les questions lancinantes reprirent dans l’esprit de la jeune femme.

« Quant à moi… je n’ai rien à confesser. »


Une ombre d’accord glissa sur le visage exiguë. Oh, elle trouverait de quoi le faire plier. Les hommes avaient toujours des faiblesses. Un pseudo amour qui trainait, des appétits vénales, le gout pour une richesse, une propension à la machine humaine, le rachat de son âme.

« C’est de votre salut dont il est question. »

Le silence tambourina entre eux et elle tourna un regard acide vers celui de Tandem, des promesses douloureuses dans l’iris ambre. Strife voyait en filigrane son pragmatisme naturel revenir.

C’était dans le timbre de sa voix, dans la façon de la regarder et dans le mouvement restreint de son corps : Il la voulait à genoux, elle le désirait à terre, surement, on pourrait trouver un compromis se fit-elle la réflexion.

Il avait un parfum d’Inquisition, un mélange de sérénité et de fanatisme sur la pointe des cils. Si elle se montrait habile, elle pouvait encore enfoncer des poignards dans ses jolis yeux et en voir le sang couler. Il y aurait une saine satisfaction à le voir pleurer rouge et il serait bien temps de le voir prier son Dieu alors.

« Vous devriez vous en contenter, et cesser de perdre du temps à traquer des chimères. »

« C’est étrange. » Strife abaissa son regard sur le sourire qui s’amorçait chez le jeune homme. « Que vous ayez si peu de Foi en des dites chimères quand nous sommes un peuple qui vit sous l’eau, entourés de créatures merveilleuses. » La curiosité était la première qualité des habitants d’Okeanos, la seconde était l’intelligence. « Pour une entité aquatique Tandem, vous n’êtes en effet pas vraiment solide. »

Strife fronça son nez fin, et tourna légèrement son visage vers l’extérieur. La police secrète était à l’image de ses coraux et algues aux confins des fonds de l’Océan: on ne les voyait en général qu’en trompe l’œil. Ils cachaient malencontreusement ce qui était important. Tandem répondait par énigmes et si elle percevait la plupart d’entre elles sans efforts, Strife ne pouvait se permettre de voguer sur de l’hypothétique.  « Vous êtes cryptique n’est-ce pas? Même si j’avais été tenté de vous prendre comme guide spirituel Tandem, vous m’auriez fait joué aux charades et j’ai passé l’âge de ce genre d’ambiguïté. »
Strife lui refit face, le profil acéré métallique et l’austérité naturelle irradiant d’elle à nouveau dans une lascivité glacée. « Vous ne chercher pas à sauver qui que ce soit, nul autre que vous même, Tandem. Les autres ne vous ont jamais intéressé. J’aurais pensé que pour un homme d’église tel que vous, l’hypocrisie était un vice prohibé. »

L’attaque était vicieuse, peut-être, surtout après avoir reculé d’un pas mais il était temps après tout de passer à un cran supérieur.
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Re: Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem écrit le

Come play my game (Inhale, you’re the victim) Feat Tandem

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