Dastan se glissa finalement sous la couette et poussa un soupir fatigué. Il ne mit que peu de temps avant d'atteindre les portes du sommeil. La respiration lente de Rhéa donnait un rythme à son sommeil, berçant presque le bras droit. Il nota le fait que dormrr seul ne le réussissait pas et s'enfonça dans un sommeil peuplé de rêves étranges. Il entendit à peine le merci, et grogna quelque chose d'inaudible en réponse. Il était déjà parti loin.

~

Le jour filtrait au travers des rideaux qui étaient agités par une légère brise. Dastan frissonna et tira sur sa couette. Sauf qu'au bout de ses doigts, pas de couverture ; il se mit donc à chercher à tâtons derrière lui, sans trop faire attention à ce que ses doigts rencontraient, touchant sans vraiment le vouloir la jeune femme qui dormait à côté de lui. Il grogna, grommela et finit par relever la tête et, ô joie, trouver la couette, qu'il s'empressa de remettre sur lui. Et dans un soupir satisfait, il se rendormit et se mit à ronfler légèrement. Classe absolue.

Dastan dormait bien, il dormait si bien. Ses rêves étaient parsemé de choses tout à fait sympathique et il en souriait même dans son sommeil. Sauf que, après avoir espérer inconsciemment que ce rêve dure plus longtemps, le Bras-droit se réveille en sursaut. Il a mal et se frotte la joue énergiquement ; en un petit coup d’œil il se rend compte qu'il ets à terre, à même le sol, dans sa propre chambre. Avec peine, il remonte son buste sur le lit. Rhéa hurle, il recule sa tête dans une grimace agacée. «  Crie pas putain. »
Dastan pousse un soupir et, avec peine remonte sur le lit. Si Rhéa n'a jamais vu d'érection matinale, c’est chose faite.
Il la fixe, les yeux plisés, visiblement de mauvaise humeur et arrache sa couette des mains de la jeune femme. Sans se cacher, il la détaille et esquisse un sourire avant de grimacer. « J'ai mal au crâne grace à toi. » Il se retourne alors complètement et s'approche un petit peu plus de la Rousse. « Tu mériterais que je te punisses pour ça. » Un sourire carnassier et un rire étouffé plus tard, il lance amusé.
« Que crois-tu que je t'as fais ? Tu es presque nue dans mon lit, ça ne t'éclaires pas ? »
L'enculé.

Elle crie, elle braille, comme une enfant désemparée, une gamine agaçante. Sa voix grince dans les oreilles de Dastan et ne fait qu'amplifier son mal de tête. Il est à deux doigts de la bâillonner quand enfin elle cesse de beugler. Il pousse un immense soupir de soulagement, s'étalant sur son comme une masse. Avec grâce, il vient gratter son aine, les yeux dans le vague.
Quel idée il avait eu hier soir...
Si il avait su à quel point elle serait agaçante au réveil, il l'aurait peloter sous la douche, au moins ça aurait valu la peine d'endurer tout ce foutoir.
« Cesse donc de t'agiter petite vierge effarouchée. Je ne t'ai rien fait. » Il s'étale dans son lit, s’étirant tel un fauve au réveil..

Il se lève finalement, regarde l'heure d'un air absent et la jeune femme s'agiter dans tous les coins de sa chambre. Il détaille tranquillement son physique à la lumière du jour naissant et il ne peut qu'avouer qu'il aimerait la voir en dessous de lui.
Dastan s’égare quelque instants et pousse un soupir pour revenir à la raison. « Je fais quoi à qui, Rhéa ? Explique moi. » Un sourire délicieux envahit son visage tandis qu'il la regarde.

Dastan fouille dans ses tiroirs tranquillement, il sort quelques affaires et les déposent sur une chaise. Puis il ôte son t-shirt calmement et retourne s'asseoir à côté de Rhéa. Il passe ses doigts sur une barbe naissante en se disant qu'un coup de rasoir ne serait pas de trop. Et il plante ses yeux miels dans ceux de la jeune femme : « Je n'ai rien tenté. » Il esquisse un sourire malin et continue «  Je n'ai rien tenté pas même quand tu étais nue et ivre dans ma douche et que j'ai du t’aider à te laver. »
Il observe Rhéa, ses réactions, la honte et son envie irrépressible de frapper. Il fait l'inventaire de toutes ces choses qu'il ne savait pas sur elle et sur son caractère. Et il se rendait compte aujourd'hui d'à quel point il était facile de la déstabiliser.
Il souffle sur une de ses mèches rebelles, sans détourner les yeux. « Personne ne te demande de coucher avec tout ce qui bouge. Personne ne te demande de coucher tout court. Pas même moi. » Il hausse les épaules et continue d'une voix calme : «  Ta virginité n'a aucune importance... Ou du moins, elle ne devrait en avoir aucune. Sauf que tu lui en donnes. Et ça fausse l'équilibre entre ton rôle de Générale et ta vie de femme. Tout est une question d'équilibre. Regarde comment tu réagis... Que t'arriverais-t-il si en plein combat, on te bourrinait de remarque sur ta virginité ? Tu en supporterait une, puis deux, puis trois puis tu finirais par perdre ton sang-froid et tu perdrais tout court.»
Un dernier regard, un léger sourire et il se lève, satisfait. Il enfile un t-shirt, un pantalon, sa ceinture puis passe à la salle de bains pour se débarbouiller et se coiffer à peu près correctement. Puis il revient dans la chambre et finit : « Et n'oublie pas, Rhéa... » Il continue de sourire, mais ça n'est plus un sourire amusé, il devient juste, effrayant. « Si je suis l'homme de confiance du Généralissime, en plus de ton supérieur, c’est bien parce que je donne de l'importance à mon travail. Je veille juste toujours à garder mon rôle et ma nature sur un équilibre parfait. »
Il se dit qu'elle le détesterait peut-être après ça. Mais au moins, il avait pu lui dire ce qu'il pensait qu'elle devait entendre. Peu lui importait ce qui se passerait ensuite, il voulait juste qu'elle comprenne certaines choses. Que le travail ne fait pas tout, qu'il arrive un jour, un point de rupture où tout peut basculer et où même l'abnégation au travail la plus forte ne suffit plus. « Allez, habille toi. On va être en retard.»

Calme était l'homme dans l'encadrement de la porte. Il posait un regard à la fois amusé et bienveillant sur la jeune femme dans sa chambre. Il l'observa encore un peu avant de se détourner pour allez récupérer une brioche dans la cuisine qu'il mangea debout appuyé à son bar. Pas le temps pour un café, dommage.
Rhéa mit un certain temps à se préparer et il fut ravi de voir qu'elle était assez résiliente pour ne pas se laisser emporter. La jeune femme avait déjà commencer à changer, alors il se dit que ses actions n'avaient peut être pas été vaines.
Dastan aimait Rhéa, assez pour ne pas la saper comme il le ferait avec Hayden. Assez pour ne pas encore remettre en cause sa légitimité. Mais si elle ne changeait pas, il le ferait.
Il faut parfois savoir renoncer pour mieux avancer.
La voix de la jeune générale met fin au silence qui règne dans l'appartement.
« Fais comme tu le souhaite. »
Et ce fut terminé. Il ouvrit sa porte, la laissa sortir et sortit à son tour. La journée commençait enfin, Dastan sourit en s'étirant au porte du château. Il avait des choses à faire maintenant, des choses qui méritaient toute son attention.