Tes os craquent encore, tu sens ton fluide vital parcourir ton corps engourdi rapidement.
Ton corps engourdi, tes yeux fermés et ce bip incessant, continu, strident.

Que s'était-il passé ?
Tu ne t'en souvenais déjà plus.
Tu te souvenais simplement tu visages de kira en sang, d'une flèche vous écartant et d'une voix que tu ne connaissais que trop bien.

Mais était-ce un rêve ?
Avais-tu rêvé ce que ton chef t'avais dit ?

Tu n'étais plus chasseuse ?
Ou bien était-ce un rêve ?
Etait-ce la conséquence de ton évanouissement ?

Tu ouvrais les yeux, essayant de respirer par le nez, n'y arrivant pas.
Quelque chose te gênait, un tube.
Ta bouche était pâteuse, ta gorge endolorie, et tu retirais ce masque qui t'aidait à respirer durant ton sommeil.

Tu toussais, pouvant difficilement bouger le bras, parvenant tant bien que mal à mettre ta main devant ta bouche.

Depuis combien de temps étais-tu là ?
Tu l'ignores.

Tu te redressais douloureusement, juste assez pour regarder la pièce plutôt que le plafond.
Tes os craquaient, tu sentais tes nouvelles cicatrices qui se fermaient à peine, il valait surement mieux que tu ne bouges pas plus.

Pourtant tu en avais envie, tournant ton regard à droite, observant le corps inerte de Kira, tu étais là à cause d'elle. C'était elle qui avait attaqué en premier. Pourtant tu ne lui en voulais pas. Si elle n'avait pas attaqué, tu l'aurais probablement fait.

Tu tournais ton regard vers la gauche désormais.
Et tu voyais Zackary.
Ca n'avait pas été un rêve.
Au contraire.

C'était bien réel.

Hospitium, le lieu qui a permis de sauver la vie de tes chasseuses. Ou plutôt ex ? Pas vraiment. Bien que tu leur avais dit qu'elles n'avaient plus leur titre de chasseur, c'était pour toi le seul moyen de leur foutre une claque dans la gueule. Et dieu seul sait que tu pouvais être exécrable dans tes mots. Pourquoi es-tu donc resté ici, Zackary ? T'avais tes raisons, mais une seule était valable : après avoir passé plusieurs examens concernant ta blessure faite il y a plus de deux semaines ... T'avais fait la connerie de réutiliser ton arc dans l'unique but d'effrayer Hestia et Kira. Au final ? C'est toi qui t'en es pris plein la gueule. Ton bras n'ayant pas supporté la force que tu devais donner à ton tir ... Tu avais réouvert tes blessures et tu avais du donc repasser plusieurs examens ... Encore et encore, voilà pourquoi t'es encore ici, à faire passer ton temps dans la chambre des jeunes femmes. Voilà pourquoi t'avais ton bras bandé, immobile mais caché en dessous de ton kimono.

Puis, tu vois une première qui se réveille et regarde les alentours. Et la deuxième pris parole. Reniés, quel beau mot. Tu te contentes de fixer les demoiselles dans un état bien pitoyable, mais tu préférais garder le silence pour l'instant. Tu te déplaces dans la chambre en refermant le livre que t'étais en train de lire et le déposa sur le chevet le plus proche de toi. Tes pas sont lents, puis tu lâches un bâillement.

- Concrètement. En quoi est-ce si important d'être un chasseur, pour vous ?

Tu te retournes en direction des deux chasseuses tout en leur lançant un regard direct et franc. Tu hausses ton épaule droite avant de t'asseoir sur la chaise se situant devant le lit des deux jeunes demoiselles. Tu ne soupires pas, tu ne souriais pas ... T'avais clairement aucune émotion sur ton visage.

- Soyez franches, que ce soit pour une question d'argent, de puissance, de reconnaissance ou que sais-je encore. Je suis tout ouï de savoir si vous tenez VRAIMENT à votre titre de chasseur ou non.

Tu savais parfaitement que tes paroles avaient touché le cœur des demoiselles. Rien qu'à voir leur comportement, leur expression sur leur visage ... Ça sautait aux yeux.

Reniée. Tu avais envie d'hurler. Tu avais envie d'insulter Zackary, mais tu ne le ferais pas.
Non, tu ne parlais pas.

Tu le regardais simplement déambuler dans cette pièce stérile.
Stérile d'émotion à en voir le visage de ton chef et celui de Kira. Elle semblait soupirer ou bien peut-être était-ce toi ?

Tout était si flou, ta tête te faisais atrocement mal, ça devait être du aux anti douleurs.
Tu pouvais le voir au nombre de bandages posés sur ton corps et sur celui de ta némésis, vous seriez morte si quelqu'un ne vous avais pas trouvées.

Mais pourquoi avais-t'il fallu que ce soit Zackary ? Pourquoi lui ?

Un rire nerveux s'échappa alors de tes lèvres lorsqu'il te demanda de défendre ton titre. Comme si ça avait une importance, comme si c'était ta vie.

Tu n'avais pas besoin d'être déclarée officiellement chasseuse pour l'être. La survis, c'est ton essence. Alors non, tu ne lui ferais pas le plaisir d'épiloguer.

Ce qui avait été fait a été fait. Il n'y avait plus rien à dire.
La question était plutôt de savoir pourquoi il venait de remettre en doute sa décision.

Parce qu'en vérité, vous n'aviez pas besoin de lui, c'est lui qui avait besoin de vous.

— C'est bon je me casse — tu te relevais en toussant, glissant de ton lit, les pieds posés au sol.

Pourtant ton corps refusait de te soulever. Tu n'avais plus de force mal gré toi.
Alors tu grognais. Te rallongeant, furieuse.

— Ne crois pas que j'ai envie d'écouter tes conneries encore plus longtemps Zackary. — tu lui lançais un regard noir, pestant contre tes blessures qui t'empêchaient tout mouvement.

Tu savais au fond de toi qu'il avait raison.
Te battre avec Kira ne t'avais jamais rien amené de bon mais tu ne pouvais pas t'en empêcher ni l'en empêcher. Alors a moins qu'il finisse par comprendre que c'était votre problème et pas le sien, il continuerais à vous engueuler.

— Tu sais quoi ? Vas y, vires moi, je n'ai pas besoin de toi, je survivrais. — tu appréciais pourtant Zackary, mais il avait franchi la limite, il avait voulu jouer avec tes sentiments.

Et ça, tu ne lui pardonnerais pas.

Tu montrais les crocs, tes griffes se plantaient dans tes draps et tu toussais, un peu de sang sortant de ta gorge à nouveau.

Tu l'essuyais du revers de ta main avant de t'enfoncer dans ce lit, regardant à nouveau le plafond, empêchant des larmes — se nourrissant de ta colère — tomber.

Non tu ne lui ferais pas ce plaisir.

Tu t'y attendais, à leur fameuse réaction. Et tu ne pouvais t'empêcher de sourire discrètement face à ça. Trop prévisible, elles l'étaient trop. Hestia était la premier à montrer ses crocs et cela te faisait hausser les épaules, l'air totalement impassible.

- Ce que j'appelle de la "connerie", c'est de vous retrouver dans cet état à la con alors que, bordel ? Depuis quand les hommes se chassent-ils entre eux ? Hein ? Hestia, ne m'écoutes pas si c'est ce que tu souhaites mais viens pas te plaindre par la suite que ta stupidité va te conduire à ta mort.

Stupidité de deux filles qui préfèrent se mordre la gueule jusqu'à ce que mort s'en suive. Si t'étais pas intervenu Zackary, peut-être que tu les aurais retrouvé sans vie, en plein milieu de cette forêt. Et c'est ça qui t'énervait au plus haut point. Kira enchaîna ensuite et joua la carte de la franchise. Tu savais que sa sauvagerie dépassait toute entente mais qu'elle avait ses propres limites. Là, elle les avait atteint. Son titre ? Elle le chérissait, ça faisait d'elle une vraie chasseuse. Non, t'avais pas envie de perdre une carte aussi importante.

- Je le sais parfaitement bien, Kira.

Il serait temps d'arrêter de jouer ta pute, sinon tu vas avoir deux furies collées à ton dos, à te mordre la peau jusqu'à ce que le sang coule à flot. Tu ricanes.

- Pourquoi donc ? Si vous tenez tant à votre titre qu'est celui du chasseur d'Earthea ... Que je ne vous reprennes plus à vous bouffer la gueule. Le peuple a besoin de vous, tel est votre devoir de base. J'en ai strictement rien à battre que vous ayez besoin de moi. Mais vu que votre fierté est plus grosse que vos blessures par centaine sur votre corps, vous n'êtes même pas capable d'avouer que sans moi, vous seriez mortes. La cause ? Une bagarre avec l'un des siens. Même pas avec un putain de monstre. C'est désespérant.

Tu t'apprêtais à te lever pour sortir de la pièce jusqu'à ce qu'une infirmière rentre dans la pièce et s'approche de toi, t'engueulant à moitié en te disant que ce n'était pas bien pour toi de bouger autant. Tu lâches un soupir et se réinstalle sur ta chaise alors que l'infirmière s'occupait de ton bras qui était toujours dans un état pitoyable. Elle changeait les bandages que tu avais sur toi, déjà rouge de sang. Tu reposes ton regard sur les demoiselles au lit.

- "T'assumes plus tes propos ?" ... Si c'est ce que vous pensez actuellement de moi, pas la peine de gaspiller votre salive pour le dire. J'ai jamais eu l'intention de vous virer. Juste de vous faire comprendre que la moindre connerie de votre part peut vous coûter votre titre. C'est pas la première fois que je vous prends en flagrant délit de cette manière ... Aujourd'hui sera votre dernière chance, puisque vous tenez tant que ça à ce qui fait de vous un vrai chasseur d'Earthea. Maintenant, démerdez vous avec ça. Partez ou restez, ça ne dépendra que de vous.

L'infirmière rebande ton bras avant de partir de la salle. Et toi, tu te levas une nouvelle fois.

- Têtues comme vous êtes, je connais déjà votre réponse.

Et tu t'approches lentement de la sortie. Elles pouvaient te suivre ou non, t'étais pas un putain de babysitter.

Tu ne l'écoutais qu'à moitié, grognant autant contre lui que contre la douleur.

— Tu vois Zackary — tu le regardais finalement, furieuse — mon problème n'est pas de savoir si je restes ou si je pars, ma décision est déjà prise — tu ne pouvais envisager d'abandonner ta véritable nature de chasseuse — mon problème c'est de savoir si j'arriverais à nouveau à te faire confiance. — ton regard était noir, déçue.

Comment pouvais-t'il te faire ça ? A toi qui l'avais aidé à remonter la pente lorsqu'il était brisé. Comment avais-t'il pu te briser sous prétexte de t'apprendre la vie.

Plutôt que de montrer de la compassion et de la peur il avait préféré te montrer du dédain et de la déception. Et tu ignorais si tu arriverais un jour à le regarder sans vouloir pleurer alors que tu sentais les larmes glisser sur tes joues.

La rage, la tristesse, il pouvait l'interpréter comme il le voulait.

— Tu m'as brisée. — et déjà tu te sentais obligée de rectifier pour protéger son secret — Tu nous as brisé. — ta voix était tremblante — En jouant avec la seule et unique chose qui nous tient réellement à coeur. — tu essuyais tes larmes — Nous sommes des chasseuses, c'est dans notre nature, — tu regardais Kira, lui montrant ta faiblesse — et que tu n'acceptes pas qu'on en vienne à se battre à mort ainsi je peux le comprendre — toi même tu t'en voulais à présent — mais tu n'avais pas le droit de faire ça, pas le droit de jouer avec nos sentiments. — tu regardais à nouveau ce chef qui venait de perdre ta confiance — pas quand je m'efforce de préserver les tiens. — finalement tu l'avais dit, comme un sanglot.

Tu venais de perdre la confiance que tu avais placé en lui, et Earthea sait qu'il t'avais fallu te battre pour lui faire confiance.

Putin mais Zack, tu te rends compte que tu viens de me briser ? Tu te rends compte que parmi mes blessures il n'y en a pas de plus douloureuse que celle que tu viens de m'infliger ?

Et tu ne voulais pas pleurer, tu ne voulais pas lui faire ce plaisir.
Il venait de t'arracher le coeur avant de le remettre en place et ça t'avais laissé de nombreuses séquelles.

Tu t'attardais un instant sur son bras, te rappelant d'une conversation que tu avais eu avec Edelweiss quelques jours plus tôt. Et tu grognais, serrant les dents.

— Et puis t'es franchement mal placé pour parler de rancune tenace au point de vouloir tuer quelqu'un. — car Zackary avait planté une flèche dans la jambe de Svein, et si son bras n'avait pas faiblit à cause de sa blessure cette flèche se serrait plantée dans son coeur.

Tu étais froide, distante.
Tu avais perdu confiance en lui, et il allait devoir se battre s'il voulait la récupérer, te récupérer.

Confiance et Foi.
Franchement, jamais tu aurais cru avoir affaire à elles de cette façon. Les as-tu réellement blessé au point de les faire rager, au point de les faire pleurer ? C'est bien la vérité pourtant, les faits sont là. Pourtant, malgré cette atmosphère lourde et pesante, malgré cette ambiance froide et glaciale ...
Tu ne ressentais rien du tout. Tu fixes Hestia alors qu'elle évoquait une rancune "tenace" venant de ta part, les larmes aux yeux. "Surtout au point de vouloir tuer quelqu'un" qu'elle disait. Tu savais parfaitement de quoi elle parlait. Dans le fond, t'avais pas envie qu'elle t'en dise plus. Elle savait parfaitement que ça t'irritait ... Mais tu allais garder ton calme, qu'importe la situation. T'es pas chef pour rien, tu ne l'as pas été pour une raison stupide. Tu ne penses pas avoir échoué dans ta quête de chef chasseur. Tu passes ta main sur ton bandage avant de fermer tes yeux. T'avais pas envie de penser à lui pour l'instant.

A nouveau te faire confiance.
Confiance ? Ça parlait de confiance. Tu craches tes mots sans aucune onde de compassion.

- Tu l'as saccagé un peu plus lorsque vous ai vu ensemble, en sang. J'pensais que c'était clair lors des jeux Atlasiens, et même lorsque j't'ai croisé par hasard dans la forêt Racinière. Que t'allais te contrôler et faire plus gaffe pour ta vie, j'te faisais confiance et je te pardonnais à chaque fois. Putain, confiance de merde, ouais.

Mais tu n'avais pas le droit de faire ça, pas le droit de jouer avec nos sentiments, pas quand je m'efforce de préserver les tiens.
Tu clignes plusieurs fois des yeux, et ton regard se posa très lentement sur la chevelure rose. Ton regard était vide, mais il y avait cette petite lueur qui faisait que tu n'étais pas complètement indifférent à la situation.

- Et toi, tu n'as pas le droit de jouer avec ma confiance. Surtout quand je souhaite qu'il ne t'arrive aucun drame. Pas comme elle. Mais t'as pas l'air de comprendre ça. Tu le comprendras jamais.

Tu regardais ensuite Kira, elle qui se retenait de pleurer ... Elle venait de verser ses premières larmes que tu n'avais pas tout de suite remarqué. Voilà, maintenant tu vas te retrouver avec deux gonzelles qui te pleurent sur le dos. Si c'est pas magnifique ça. P'tit con va. Tu te retournes une nouvelle fois vers elles. Perdre la foi, cette foi qui m'a guidée jusqu'ici. Et la perdre pour quoi ? Une décision.. Qui n'en est même pas une. Une décision qui ne servait qu'à nous effrayer.

- Je ne pensais pas que de simples mots allaient autant vous toucher. Je pourrai presque verser une larme aussi.

Violent, tellement violent. Tu aimerais fermer ta gueule de temps en temps mais ça sortait tout seul. Tout ce dont t'étais en train de penser, ça sortait de ta bouche comme ça, comme si de rien n'était. Foi, Kira parlait de foi. Confiance, foi, haine, colère, tristesse, larme.

- Vous êtes les premières à avoir tué cette confiance et cette foi VOUS-MÊME. Parce que vous croyez VRAIMENT que ça m'amuse de jouer avec le "SENTIMENT" de mes CHASSEURS alors qu'ils étaient à deux doigts de se foutre une flèche dans le CŒUR ?! Vous croyez vraiment que j'ai QUE CA A FOUTRE ?

Oh si tu pouvais, t'aurais craché au sol comme pour te débarrasser du mot que tu venais de prononcer. Tu t'énervais, les nerfs montaient trop rapidement.

- Je joue peut-être avec vos sentiments pour vous, mais ça vous arrange de jouer avec ma confiance et de reporter la faute sur le premier passant. Et quand on veut vous faire comprendre vos erreurs, vous vous emportez comme des bonnes duchesses de Caelestis.

Là, t'avais clairement envie de tuer quelqu'un. Oh, si tu pouvais sortir trois secondes pour tuer le premier bébé piaf qui passe sur la route, tu le ferais avec joie.

- Combien de fois dois-je vous faire comprendre que LA VIE N'EST PAS UN PUTAIN DE JEU ?!

T'avais perdu ton calme. Tu respires avant de grincer des dents et de te retourner. Tu tousses légèrement avant de constater la présence de sang sur ta main. Tu grimaces et te dis qu'il faudrait vraiment te calmer ... Mais le coeur battait si vite, ta tête tournait, ça t'énervait. Earthea t'en voulait sûrement.

- J'me casse, vous me gavez.

Les larmes coulaient, tombaient sur le lit, sonnant comme le glas d'un combat que tu n'avais pas eu la chance de disputer.
Pour dire vrai, Zackary venait de te massacrer. Il t'avait brisée en quelques secondes.

Oui tu avais failli mourir, et si c'était ça sa réaction face à ton agonie alors tu ne voulais plus revoir son visage. Plus jamais.
Tu ne voulais plus entendre sa voix accusatrice. Non tu ne voulais plus te mettre en danger.

Et si ça impliquait ne plus jamais le revoir, qu'il en soit ainsi.
Ton coeur te brûle, comme s'il allait imploser, et ton cerveau semble plus vivant que jamais.
Tu aimerais crier, hurler, mais il te briserait encore. Oui il te ferait souffrir et tu étais trop faible pour pouvoir riposter.
Alors tu te taisais, tu le regardais partir.

Cruel.
Il avait été cruel.

Oui tu lui avait promit d'être plus prudente. Et tu t'en voulais d'avoir brisé cette promesse, tu ne l'avais pas voulu, tu avais simplement croisé Kira et tout s'était enchaîné.

Tu aimerais lui dire que tu es désolée, tu aimerais pouvoir arrêter de pleurer, tu aimerais qu'il te réconforte, qu'il te dises que tout va bien aller.
Mais ce n'est qu'utopique.

Désolée, je ne suis pas désolée, je ne regrette pas et tu sais pourquoi.

Peut-être qu'il aurait mieux fait de vous laisser mourir. C'était tout ce que tu avais retenu de ses cris. Si vous teniez si peu à la vie alors il aurait mieux fait de vous laisser agoniser.

Et alors que tu voulais toujours lui prouver que tu étais devenue forte, alors que tu avais toujours travailler pour gagner sa fierté, tu ne te sentais plus la force de le regarder.
Tu ne te sentais plus la force de penser à lui.
Et tu t'efforcerais pour l'effacer de ta mémoire et de ta vie.
Cet homme que tu respectais. Ce chef qui t'inspirais. Cette proie que tu t'étais toujours refusée de chasser par peur de le perdre.

Cette fois-ci, brisée, tu te sentais obligée de l'abandonner.

Appelant l'infirmière pour qu'elle t'aide à te lever, et bien que ce n'était pas conseillé pour toi, tu décidais de rentrer chez toi.

Tes pieds glissaient finalement sur le sol glacé, réveillant tes nerfs, et empêchant un hurlement tu te levais, t'aidant de tous les objets et personnes sur lesquelles tu pouvais t'appuyer.

Tu ne resterais pas ici une seconde de plus.
Pas avec Kira. Pas en regardant ce visage qui t'avais amené jusqu'ici.
Pour la première fois de ta vie, tu voulais rentrer chez toi, soigner tes blessures et te reposer.

Et il t'en faudrait du temps pour t'en remettre.

Avant de quitter la pièce, t'appuyant sur une chaise, tu t'éclaircissait la gorge.

— Earthea n'avait rien à voir avec ce qui est arrivé Kira. Tu le sais. Nous sommes les seules fautives.

Prenant une grande inspiration, tu commençais à marcher sans t'aider d'objets, serrant les dents pour étouffer la douleur, tu partais.