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"Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé]

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"Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Ven 31 Juil - 19:57
Je vérifiai une nouvelle fois que ma moustache et ma perruque noires furent bien placés. Sur le miroir en face de moi se trouvait le parfait gentleman en costard de couleur criarde venu de Cassiopeia. Ses yeux étaient d'un vert émeraude, allant parfaitement avec les sourcils broussailleux.
Ce jeune homme là respirait le fric avec ses quelques bagues (plaqué or) aux doigts. Beau, viril, et clairement avec un ego-surdimensionné, il ferait tomber les femmes à terre. C'était tout moi quoi! Haha. Ha.

Ce soir, mes intentions étaient des plus nobles et de la plus haute difficulté! J'allais aller à un dîner d'une extrême importance (pour me divertir) à la Société, le lieu de travail des Moira.  
L'homme sur le miroir eut un sourire espiègle à l'idée des événements à venir, que je transformai en un sourire hautin et un regard inquisiteur. Parfait.
Je descendis de mon hôtel et me dirigeai vers ce fameux restaurant de Galiea. Du fond de l'océan il était difficile de dire s'il faisait nuit ou jour, et cela m'avait toujours perturbé. Mais un simple coup d’œil à ma montre m'indiqua que la nuit venait de débuter.
Je finis par apercevoir ce bâtiment avec l'enseigne « La société ». Prénom pompeux et de mauvais goût.
Vous parlez d'une enseigne pour un restaurant-café. Si j'avais été le patron, j'aurai appelé ça « La bouche des goûts » ou « L'Aqua réel ». Au moins ça collait mieux au quartier et à l'environnement et ça sonnait mieux dans les discutions. « Tiens, t'es allé à la bouche des goûts hier ? » « Ouais ouais, le café avait un vrai goût de chiotte dans ma bouche».
Dommage qu'il n'y avait personne avec qui partager mes blagues. Et j'allais devoir garder ma langue pour ne pas me faire démasquer trop rapidement. Ou du moins trouver quelque chose d'un peu plus intelligent. Vous voyez pourquoi cette mission allait se révéler difficile ?

Des gens aux allures de riches entraient et sortaient de la société, signe de la bonne santé évidente de l'établissement. Je suivis un groupe entrant, et vis un intérieur aussi riche et décoré que les clients qui mangeaient et buvaient à leur faim. Moi c'était une autre faim que cette vision éveillait.
Regardez moi tous ces bijoux, tous ces colliers, tous ces porte-feuilles dissimulés. On se croirait dans un bal de riche à Cassiopeia avec le bruit et la musique qui allaient avec. Mais je n'étais pas là pour ça ce soir.
Je cherchai rapidement mes proies et vit une table avec une place de libre que Nyx Moira venait de passer. Elle marchait toujours sans une once de grâce et d'élégance. Malheureusement, dans le tas de monde, je n'aperçus pas sa sœur. Tant pis.
De mon sourire charmeur et enjôleur, je m'approchai de la table avec la chaise de libre et dit avec une voix suave et grave au petit groupe :

-Bien le bonsoir. Pourrais-je partager un peu de votre temps en votre douce compagnie ? Il y a tellement de monde et si peu de place !
Bien sur, les places y'en avait partout, mais pas aussi proche de ma cible que celle ci. Puis, il y avait des spectateurs pour écouter mes blagues, et ça, c'était bien.

-Euh…commença un jeune homme (Fils de riche probablement?) qui avait regardé sans vergognes le derrière -inexistant- de Nyx.

Ils me regardèrent comme une gêne, mais je me contentai de m’asseoir sans attendre leurs protestations. Je venais de couper court à leur discussion animé sur les siècles oubliés. Comme ils n'avaient toujours rien commandés, je me mis à interpeller à grande voix Nyx :

-Hey, serveuse! Nous souhaiterions commander!

Je dis à mes voisins d'une voix assez forte pour que la serveuse puisse nous entendre :

-Toutes les serveuses sont aussi plates et sans formes que celle-là ?

Mes 3 camarades me firent les yeux ronds. « Il est fou celui là ? ».
Oui. J'étais fou. Et j'allais sacrément bouffer. Cela dit, je ne serai pas seul à partager un copieux dîner.

Si je ne portais pas un masque, je serais en train de sourire de toutes mes dents face à la tornade qui s'approchait.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Sam 1 Aoû - 12:43



Good day, how do ? And I send a smile to you. Don't waste, waste your breath, and I won't waste my hate on you.

Le standing de La Société exigeait de Nyx qu'elle n'agresse ni l’œil, ni les oreilles des clients. Ça n'avait rien d'une évidence. D'abord, elle n'était pas spécialement jolie. Elle l'avait peut-être été, autrefois, avant de comprendre tous les dangers qu'il y avait à garder l'apparence d'une jeune nymphe blonde là où elle vivait. Aujourd'hui, si l'on en croyait les canons de beauté traditionnels, sa grossièreté et son expressivité trop grimaçante l'enlaidissaient beaucoup, tandis que le rouge de ses cheveux lui durcissait les traits. Du reste, n'aimant et ne comprenant pas du tout l'idée qu'on se faisait ordinairement de la féminité, il lui avait été extrêmement difficile de se soumettre aux directives patientes et bienveillantes de Tom.
Lisser son visage.
Polir sa voix, la feutrer en l'épurant de toute interférence canaille – ce qui avait valu à son adorable patron quelques remarques désobligeantes du type « J'suis serveuse ou chaudasse de téléphone rose, là ? »
N'adresser aux clients qu'un sourire fermé, parce qu'elle avait une façon presque fauve de froncer le nez quand elle souriait à pleines dents.
Par contre, Tommy n'avait toujours pas réussi – et ne réussirait jamais – à la convertir au roulement de hanches – c'est-à-dire, dans ses propres termes, « donner l'impression qu'un ver me (dé)mange le fion. » Il n'y avait de fait aucune forme d'élégance dans sa démarche, tantôt purement énergique et martiale, tantôt incurablement pataude.

Nyx s'améliorait malgré tout. Forte d'une cause et d'une mission en lesquelles elle croyait, elle encaissait de mieux en mieux la connerie des consommateurs.
C'est du moins ce qu'elle aimait à penser.
Elle ne mesurait toujours pas à quel point elle était facile à provoquer.

Par exemple, si ce client s'était contenté de l'interpeller, nul doute qu'elle se serait sagement dirigée vers lui pour prendre sa commande ; peut-être aurait-elle même feint de lui trouver du charme – moustache oblige. Mais la remarque qui suivit interrompit le mouvement de pivot de ses jambes. Le regard durci et les paupières plombées d'irritation, elle se contenta de tourner lentement la tête, en demi-profil, une crispation nettement visible dans la mâchoire.
Les considérations de ce genre au sujet de son physique lui passaient au-dessus. D'abord parce qu'elle avait toute confiance en son derrière prétendument « inexistant » – petit con. ♥ – pour en avoir fait du béton armé à force de courir et de sauter de toit en toit. Et Nyx, impudique, grossière et puérile qu'elle était, aurait été capable de le lui montrer en débouclant agressivement sa ceinture – fort heureusement, elle appréciait assez Tom, désormais, pour lui épargner un tollé général. Ensuite...
Bon. D'accord. Ses seins étaient de fait aussi plats que le Danemark. Elle s'était fait une raison.
Mais si les remarques ne l'affectaient pas vraiment, elle n'aimait pas pour autant qu'on se permette d'en faire. Aussi, n'ayant pas su reconnaître les mufleries caractéristiques de son cher Sacia – beaucoup trop talentueux dans l'art du déguisement –, qui avait l'habitude de la charrier plus ou moins légitimement sur ses allures de garçon manqué, Nyx se retourna et marcha sur vers lui pour de bon. Son masque se fissura et sa voix redevint aussi grasse que celle d'une harengère quand elle aboya hargneusement :

« Mes nibards s'ront bientôt beaucoup plus fournis qu'tes couilles si t'ouvres encore ton claque-merde, sale blaireau. » Ignorant l'indignation croissante des trois autres clients qui n'avaient rien demandé, Nyx était sur le point de renverser la table sur ledit blaireau d'un violent coup de pied lorsqu'on la tira autoritairement en arrière pour la mener jusqu'aux cuisines. En se rajustant dans un titubement maladroit ponctué de grognements contrariés, elle reconnut sans peine la poigne implacable de sa sœur. À l'abri des regards, celle-ci lui rappela sévèrement qu'elle avait tout de même déjà retourné les doigts d'un client – « Un putain d'gros enfoiré », rectifia Nyx – la semaine dernière et que Tom ne pourrait pas toujours se permettre de faire des pieds et des mains pour refuser les requêtes de licenciement des plus mécontents.
On lui ordonna sans réplique possible d'être une crème pour l'imbécile qui attendait de passer commande, quoi qu'il puisse dire.

C'est pourquoi Nyx finit par lui revenir « docilement », le visage à nouveau lisse, calepin numérique en main. Elle s'étonna vaguement de ce qu'il était toujours là, le nez dans la carte.
Enfin, si elle s'enquit d'une voix posée et presque douce de ce qu'il avait choisi, la dureté de son regard noir – au sens propre comme figuré – signifiait très clairement « J'vais t'bouffer. »

Ain't gonna waste my hate. But I'm so greedy when they say : better to give than to receive.

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Sam 1 Aoû - 17:03
« Mes nibards s'ront bientôt beaucoup plus fournis qu'tes couilles si t'ouvres encore ton claque-merde, sale blaireau. »

-Quel outrage !
M'écriai-je faussement choqué.

Une phrase de Nyx la barbare, une ! Je faillis partir d'un grand éclat rire en la voyant dans une telle colère et la face outrée des autres à coté de moi. Mais une autre part de moi même se désolait de son attitude. Ce n'était pas comme ça qu'elle allait récolter des informations quelconques.

Je m’apprêtais à rétorquer que si c'était elle qui venait me vider les couilles j'en serais enchanté, mais  je dû me mordre la langue pour me retenir. Entre ça et le fou rire que je gardais pour moi, je faillis tout de suite avouer que c'était moi.
Venue de nul part pour tuer le fun, Strife arriva pour emmener sa furie de sœur loin de moi. Ah bah tiens. Elle était là. J'étais dingue de provoquer Nyx à son lieu de travail au risque de me faire salement savater la tronche, mais je n'étais pas assez fou pour provoquer les deux en même temps. Une autre fois, sûrement.
Tandis que Nyx se faisait sûrement conseiller et calmer par sa sœur pour la préparer au second round d'un match de boxe, le client en face de moi en fit de même :

-Monsieur, je vous conseille de ne pas trop la provoquer. Celle là est...Sacrément violente. Elle a cassé les doigts d'un client rien que la semaine dernière !


-Je ne comprends pas pourquoi elle est toujours employée ici, ou pourquoi les gens viennent toujours ici.
 Répondis-je de façon nonchalante. Mais n'ayez crainte. Je saurai me conduire en parfait gentleman.

Peut-être des Maso qui aimaient se faire dominer, qui sait.
Aaaah. Le pauvre patron n’empêche. Avoir Nyx comme employée, ou comment se tirer une balle dans les deux pieds. Parce que de toute façon, tirer dans les pieds de Nyx ne serait pas vraiment efficace haha.
En l'attendant, je me mis à regarder la carte avec un air pseudo-intéressé. Les plats semblaient délicieux, mais affreusement chers nom d'un chien. Heureusement que je ne comptais pas payer. Pas payer, ou pas payer par moi même en tout cas.
Ma source d'amusement finit par revenir, le visage étrangement calme. Le type de calme avant la tempête. Lorsqu'elle se planta devant la table avec son regard que je connaissais mille fois de « J'vais te bouffer petit enculé» et pour me demander si j'avais fait mon choix, je pris mine de réfléchir. Devrais-je lui demander de s'excuser en public ? Non, elle avait trop de fierté pour son bien pour ça. Ce serait inutile. Autant demander à un requin de danser la macarena en chantant Ave Maria.
Je remuai ma moustache de droite à gauche -technique Ô ancestrale et impressionnante surtout avec une fausse moustache qui démangeait- , puis annonçai dans toute ma splendeur d'habitant du ciel pétant plus haut que son cul :

-Tout d'abords, je voudrais m'excuser pour ma remarque déplacée. Je ne le disais pas pour vous insulter, mais pour exprimer ma surprise. J'ai l'habitude de dîner dans des endroits avec de « belles » serveuses aux formes sveltes. Sérieusement, il n'en fallait pas en faire tout un plat.
 Je vis un camarade de table se frapper le visage avec sa paume en signe d'exaspération. Ensuite, je tiens à vous dire qu'on m'a envoyé en tant que critique gastronomique d'un journal réputé du domaine céleste. Aussi, vous feriez bien de dire à votre chef cuisinier de faire son meilleur. Enfin, j'ajouterais que nombre de mes lecteurs sont des gens fortunés qui n'attendent que mon article pour savoir si votre « La société » en vaut le goût. Du coup, vous feriez bien de ne pas reproduire les mêmes erreurs si vous voulez recevoir plus de clients. Conseil « d'ami ».  Je laissai une petite pause dramatique. Plusieurs regards se tournèrent vers moi, intrigués par mon mensonge que j'avais planifié à l'avance.
Bon sinon. Pour m'excuser d'avoir intégré leur table, j'aimerais pour ces gens bons des….
 « Sales amis » Continua mon esprit qui se tordait de rire tandis que mon visage n'affichait qu'un sourire hautin. Crudités.

-Euh attendez, on veut pas de vos crudi...


-Bien sur, cela me sera cruédité. Quant à moi, j'aimerais votre meilleur café au lait, un beefsteak, et des cuisses juteuses à la chair tendre de vos grenouilles les plus raffinés.
 Rajoutai-je de façon tout à fait normal avec le plus grand sérieux. Quant au dessert, une tarte aux prunes. Et tachez de faire vite, j'ai...faim.

Steak, tarte, prunes, cuisses... Oui je l'invitais carrément à m'en mettre une là.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Dim 2 Aoû - 20:19


Nyx aurait volontiers rétorqué qu'on exagérait – d'abord. – et qu'elle ne se montrait pas si assidûment violente sur son lieu de travail. Par principe, un dérapage aurait pourtant dû suffire à son licenciement, de fait, mais son patron l'employait encore pour diverses raisons. En d'autres termes, Tommy n'avait pas de principes.
Si l'on commençait par se replacer dans le contexte, les sœurs Moira n'étaient pas la seule excentricité du restaurant. Son emplacement, de toute évidence, faisait office de bizarrerie principale susceptible d'entraîner toutes les autres. C'étaient les aléas de la mixité à laquelle Tommy tenait tant. Le risque faisait en quelque sorte partie du charme local, en somme. Oh, bien sûr, elle avait parfois eu de gros ennuis. Quand le client était roi voire dieu, il n'était pas judicieux de l'imiter en se croyant à son tour tout permis – ce que Nyx trouvait pourtant légitime ; et si elle n'avait pas – encore – fait de séjour en prison, il lui avait tout de même fallu « payer » – jamais de sa poche – quelques amendes ou « verser » quelques pots-de-vin. On s'arrangeait. Outre que Tommy était passé maître dans l'art de faire passer un impair pour un « malheureux accident », le restaurant avait maintenant trop de succès pour être unanimement boycotté au nom de clients odieux ayant en fin de compte amplement mérité ce qui leur était arrivé. Fort heureusement, les gros emmerdeurs n'étaient pas majoritaires.
Ouais, vive la magie du RP, quoi.

Et puis, soyons logiques. Les pauvres clients, là, auxquels on voulait faire bouffer des crudités, n'auraient-ils pas été ravis de voir cet emplumé se prendre une bonne grosse beigne dans la gueule ? Nyx était toujours plus ou moins pardonnable. ♥
Surtout maintenant que son nouvel imbécile de service remuait le couteau dans la plaie. Elle eut la vague impression qu'il la prenait pour une attraction. Elle y était accoutumée – passer pour un clown sans cervelle un peu trop impulsif pouvait avoir du bon – mais une arrière-pensée lui chatouillait la conscience sans se matérialiser tout à fait. Cette abondance de jeux de mots tous plus mauvais les uns que les autres. Le trait forcé, fondé sur les stéréotypes de Caelestis. Strife y aurait sans doute vu clair d'entrée de jeu. Mais Nyx fulminait encore un peu trop pour reconnaître la patte de son ami. Et en rire. Pour l'heure, elle ne pouvait que relever les jolies perspectives contenues dans les termes employés par le prétendu critique gastronomique.

« Et un gros pain avec ceci, monsieur ? » Ses doigts s'étaient douloureusement resserrés autour de son stylet, et elle contenait avec peine le retroussement colérique de son nez. « Le complet a beaucoup de succès. » Puis elle ajouta plus bas, à la seule attention de l'emplumé, parce qu'elle s'apprêtait à commettre une faute gastronomique. « Il facilitera votre transit intestinal. » Et moi aussi j'vais sacrément t'faire chier, grosse enflure, se dit-elle intérieurement. Pour l'avoir pensé très fort, il l'entendrait peut-être. Ce petit con croyait donc que la réputation maintenant bien assise de La Société dépendait de lui ?
Elle cilla un peu trop fébrilement, signe d'une colère difficilement contenue.

« Oh, et vous devriez peut-être laisser vos amis choisir leurs consommations. », remarqua-t-elle encore, après un instant de réflexion. Elle a revu son conditionnel, t'as vu. Avoir recours à un langage standard la révulsait. Il était extrêmement désagréable pour elle de s'entendre parler ainsi : tout sonnait faux. Après avoir achevé d'enregistrer les commandes, elle demanda : « Souhaitez-vous un apéritif pour commencer ? »

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Lun 3 Aoû - 12:23
Hé bien, elle avait capté le message cinq sur cinq, et prenait un malin plaisir à y mettre sa sauce -autant rester dans le lexique de la gastronomie, n'est-ce-pas?-
Bon Dieu. Qu'est ce que je voulais lui dire que si le pain avait la taille de ses miches, ce n'était pas la peine ! Mais c'était une insulte et une blague trop directe. Une prochaine fois, une prochaine fois. Un peu plus de subtilité mon cher Sacia !

-Pas de pain, merci.
Refusai-je poliment tout sourire alors que je me mordais l'intérieur de la joue pour ne pas en dire plus. Des miches peut-être? Non, je n'en vois pas du tout. Mais je ne dis pas non à quelques grosses brioches -pas trop plates-. Vous pourriez en prendre une, comme signe d'excuse de ma part. Un peu de graçse ne vous fera pas de mal. Et pour mes amis...Oui, vous avez tout à fait raison, ce ne sont pas mes oignons après tout.

Mes félicitations pour la subtilité moi-même.
Si elle resserrait encore un peu plus ses doigts sur son stylet, celui-là allait se briser haha. Et j'allais faire en sorte que ce soit le cas avant la fin de la soirée. À coté, je gardais un calme olympien. Je ne pouvais pas en dire autrement des gens autour de moi.
Comment je pouvais ne pas me pisser dessus d’après vous ? Parce que j'avais appris à avoir un sang froid irréprochable peu importe les situations, même si je risquais de montrer un sourire édenté à la mort que je côtoyais un peu trop souvent pour ma santé. Je commençais à croire qu’après toutes ces années, même la mort ne voulait pas de moi.

-Souhaitez-vous un apéritif pour commencer ?


Je feuilletai un moment les pages des apéritifs. Si je ne comptais pas payer, autant en profiter, même si cela signifiait ne pas tout manger. En fait, maintenant que j'y pensais, il était bien possible que je ne touche à aucun des plats, Nyx serait bien capable d’empoissonner la nourriture. Mais pas empoisonner dans le sens mortel, il y avait quand même des limites.
Toutefois, je la voyais bien par exemple….cracher dans les plats des clients chiants tiens. Et encore, ça c'était la méthode sympathique. Personnellement, un chieur comme moi, je l'aurais fais chier encore plus. Beaucoup plus. Avec des laxatifs. Hahaha. Chieur, laxatif… ? Vous avez compris ?
Aaaaaaaah...long soupir intérieur.
Parfois, je me sentais énormément seul quand j'étais contraint de faire des blagues dont j'étais le seul spectateur. Bon, je n'avais qu'à la garder pour un autre jour cela dit. J'étais sûr que Nyx apprécierait. Mais pas ce soir. Ce qu'elle apprécierait le plus pour l’instant, ce serait de me donner ce fameux pain complet offert par la maison, pour ensuite me le faire facturer chèrement.

-Ah mais oui ! Où sont donc passés mes aimpératifs haha? Peut-être une bouteille de vin.
Quelque chose me disait que Nyx était particulièrement vindicatif aussi.Faite que ce soit pas trop vignoble et que ce soit d'une qualité exquise. Je compte en faire partager avec mes amis ici présents. Sinon, un peu d'eau plate aussi pour couper un peu le vin. Ah, veuillez préciser au chef que le plat de résistance doit être accompagné de quelques patates et mon petit chou, dépêchez vous.

"Mon petit chou". Clap Clap Clap. Bravo Sacia. Bravo. Je méritais bel et bien mon titre du plus gros tocard provocateur au monde. Je pourrais faire perdre patience aux Dieux eux-mêmes. Mais bon sang, qu'est-ce-que je m'amusais au moins! Et encore, j'avais prévu de faire encore plus mon connard pour la suite.  
Chaque phrase, chaque mot était une pique. Parfois je me demandais comment mes rares amis arrivaient à me supporter moi et mon incroyable talent hihi. Mais n'était-ce pas ce que font les vrais amis ? Se faire chier mutuellement, pour en rire après ? Même si pour l'instant j'étais le seul à en rire et elle à déguster.  Et bientôt je serais celui qui allait déguster, miam.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Lun 3 Aoû - 18:58


Ne pouvant qu'être réceptive à l'emploi populaire des mots, Nyx, de plus en plus contrariée, plissa irrépressiblement les yeux et serra son stylet plus fort encore, à s'en blanchir les jointures. Il voulait qu'elle en fasse, des brioches ? Bien. Il serait servi.
Mais un sourire luisant d'animosité, pour commencer.
Après avoir enregistré le reste des consommations, et profitant de ce que les autres clients avaient maintenant détourné leur attention, elle se retira en fauchant la chaise de l'emplumé d'un discret – mais non moins puissant – coup de pied. Pour le mon petit chou. À défaut de le faire tomber – encore que. –, elle le déséquilibrerait dangereusement. C'était l'un des nombreux avantages des membres bioniques : leur seule véritable limite résidait dans ce que pouvait endurer sa colonne vertébrale et dans la solidité de la greffe.
Elle ne prit pas la peine de se retourner vers lui et fila rapidement dans les cuisines pour y lancer les commandes.

Ses tempes pulsaient un peu trop fort. Strife l'empêcherait plus tard de se vider le fond de la gorge dans le café au lait de ce sombre enfoiré – non par magnanimité, mais en prétextant que ça serait trop épais, et donc trop voyant. En attendant, elle la persuadait calmement de ne pas altérer les plats et de s'en remettre à leur qualité pour clouer le bec du maudit piaf qui venait de lui labourer les nerfs. Mais voilà. Toutes deux ignoraient encore qui se cachait sous cette perruque savamment coiffée.
Strife la remplaça en salle pour lui laisser le temps de sortir à l'arrière du restaurant et se calmer un peu. Se griller une clope dans la fraîcheur naissante de la nuit. Accroupie contre le mur, elle tira dessus avec l'enthousiasme fébrile d'une hardeuse. Elle ne fumait pas souvent. En tout cas, pas de cigarettes. Celles-ci n'en étaient que meilleures, défouloirs à coup sûr, toujours délicieusement efficaces.
Et de très bon conseil.

En son absence, un sommelier s'était chargé de faire goûter et servir l'apéritif au prétendu « critique gastronomique » et à ses supposés « amis » ; Nyx tint cependant à sabrer la bouteille de champagne commandée par la table d'à côté.
Elle était plutôt calée en matière de trajectoire et de pression.
Même si la température – trop froide – de la bouteille devait un peu en réduire la puissance de projection, elle fut ravie de voir le bouchon voler droit vers l'arrière du crâne de l'emplumé. Sa perruque en tomberait peut-être.

Elle émit un « Oups. » presque convaincant. Qu'elle était maladroite. Sa main n'avait pas su soutenir la pression contenue dans la bouteille et avait malencontreusement dévié. C'est ce que Tommy raconterait. C'est ce que les clients dont elle remplissait maintenant les coupes croiraient plus ou moins complaisamment. Au grand déplaisir de Nyx cependant, l'un d'eux s'enquérait aimablement de l'état de son cher semblable.

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Mar 4 Aoû - 13:06
On disait que la vengeance était un plat qui se mangeait froid. Nyx elle préférait ses repas chauds et épicés. D'ailleurs petites anecdotes. Ce matin j'étais passé à la papeterie pour m'acheter un nouveau stylo du coin. Puis je suis passé à la boulangerie pour m'acheter du pain pour midi.  Puis je suis passé à la chambre d’hôtel pour me préparer.
Elle, elle décida de passer à la mesquinerie en donnant un joli coup de pied bionique dans ma chaise. J'aurais pu tomber à terre si mes jolies miches étaient restés sur la chaise.
Mais de mes réflexes de voleur, je me levai rapidement et fit mine de m'étirer tandis que la chaise tombait. Oulala.

- Un deux un deux. Pfiou, rien de mieux que de petits étirement avant le dîner. j'ai hâte de manger, pas vous ? Hasardai-je en récupérant la chaise qui était tombé à terre.

Une fois de plus, Nyx disparut dans les méandres de la Société. Je ne la voyais nul part.
Bien sûr, loin de moins la pensée qu'elle ait pris la fuite. Cette possibilité était aussi plausible que moi arrêtant mes jeux de mots moisis. Donc sûrement en train de se calmer, même si sa sœur elle était toujours là en train de servir les autres clients. En train de se calmer, et de réfléchir à un plan pour ses représailles.

En son absence, une autre personne vint nous servir l’apéritif. Je pris la bouteille de vin et la partageai avec mes amis de table qui parurent fort apprécier ce geste. Le vin était plus acceptable que des crudités. Et les chauffer avec un peu d'alcool ne rendra que la suite meilleure.  
Quant à moi, je ne buvais pas d'alcool. Parce que un, je ne le tenais pas, genre pas du tout, ABSOLUUUUMENT pas. Que deux, être ivre n'était jamais une bonne idée, surtout pour un mec qui jouait avec le feu comme moi, et que de trois, j'étais encore plus insupportable et dangereux pour les poches des gens aux alentours quand j'étais ivre. Franchement, un spectacle qui était préférable d'éviter.

Mais il fallait bien que je fasse semblant. Aussi je fis mine de boire en gardant la gorgée de vin dans ma bouche comme un goûteur de vin. Il n'était pas dégueulasse. On pouvait même le qualifier de bon, pour les standards d'un mec qui n'aimait pas l'alcool. M'enfin, je finis quand même par le recracher. Pas seulement parce que je n'avais jamais eu l'intention de l'ingurgiter, mais pour la simple et bonne raison que je venais de recevoir un objet non identifié à l’arrière de la tête. Pire que ça, je l'avais recraché sur la personne en face de moi…

Merde.
Ça, ce n'était pas prévu. Il allait sûrement passer sa colère sur moi avant de pouvoir lui expliquer quoi que ce soit, et j'aimerais éviter ça.  En prime, le verre rempli de vin que je tenais se brisa « accidentellement » à terre renversant son contenu à coté d'un bouchon de champagne. Une personne quelconque, probablement Nyx, allait devoir éponger tout ça.
Je me massai l’arrière de la tête pour vérifier que la perruque était toujours en place. Ce fut le cas. On ne devenait pas comédien professionnel en s'achetant une perruque bon marché.

"Oups." 
 Entendis-je.

Je n'avais pas besoin de son Oops ni de me retourner pour savoir que c'était Nyx qui avait décidé de passer aux choses sérieuses sans se soucier de la discrétion. Bien joué, bien joué. Ça n'aurait pas été drôle autrement. C'est ce qu'on appelait faire d'un bouchon deux coups.
Au fait, vous savez ce qu'il faut faire pour fermer le clapet d'un mec qui va s’énerver ? Gueuler encore plus fort que lui.
La seconde qui suivit je me levai et tapai du poing la table en criant d'un air furibond à l'intention de la seule serveuse avec du champagne dans les mains:

-CE GENRE D'ACCIDENT EST INADMISSIBLE! Vous poussez le bouchon trop loin! Meeeeec, t'arrivais encore à blaguer en faisant semblant d’être en colère ? Oui, je pouvais tout faire. Même des allusions. Votre maladresse n'a d'égale que votre plate incompétence à manier de gros objets avec vos deux mains! Pour ne pas dire phalliques, ni dire flingues. Si je n'avais pas caché mon identité, elle aurait pris les deux significations.
Je pensais les gens d'Okeanos un peu plus civilisés ! À Caelestis le service ne ferait jamais une telle erreur ! Je suis déçu par ce restaurant ! Et bientôt je serai dessous ce restaurant si je ne la jouais pas finement, genre, 6 pieds sous terre, sous l’océan. Sous l'océan. Sous l'océan~ ♫ Oops.
Débouchez-vous vos oreilles au lieu du champagne, et nettoyez moi ça ! Et apportez une serviette pour ce malheureux !

Le client qui s'était apprêté à me crier dessus la referma promptement sous le choc de voir une personne encore plus en colère que lui. Sur ce je me rassis comme si de rien n'était, mais en gardant tout de même l'air renfrogné. Plusieurs regards mauvais se tournèrent vers moi, parce que de toute évidence, j'avais insulté la fierté des gens de la mer en le gueulant haut et fort. À coté, les gens du peuple du ciel semblaient d'accords avec moi concernant le service pitoyable du coin -même si j'en faisais  peu trop pour un bouchon de champagne-.
Je réprimai un léger sourire satisfait. J'avais tourné la chose à mon avantage, pour…ahem. Plus tard. Peut-être.
Heureusement que ce restaurant était connu pour la diversité de ses clients, n'est-ce-pas ?
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Mer 5 Aoû - 12:29


Nyx manquait Sacia à chaque tournant. Elle n'eut malheureusement pas l'occasion de voir les superbes réflexes dont il fit preuve – en d'autres termes, de le reconnaître.

Elle dut porter son poing fermé à sa bouche pour dissimuler le soubresaut hilare de ses lèvres et empêcher un rire de s'y épanouir ; forcer l'inflexion de ses sourcils pour se donner un air contrit.
La brisure du verre avait en partie été étouffée par le brouhaha ambiant, mais quelques têtes curieuses s'étaient tout de même retournées vers eux. Le mouvement d'humeur de l'emplumé n'arrangea rien.
Un mouvement d'humeur ouvertement tourné contre elle.
Nyx eut pour commencer la prudence de reposer la bouteille de champagne dans le seau à glace afin de n'être pas tentée de s'en servir comme d'une batte. Puis elle s'efforça d'encaisser l'indignation du maudit piaf sans broncher. Se taire et l'observer en train de hurler lui permit de sentir que sa propre colère s'était contre toute attente nuancée d'amusement. Vous poussez le bouchon trop loin. Pourquoi se montrait-elle sensible à ses jeux de mots, maintenant ? Peut-être parce qu'elle croyait avoir réussi à le faire sortir de ses gonds, et que ce genre de boutade lui semblait par conséquent involontaire, désormais.
Peut-être aussi parce que ce mélange d'impressions contradictoires lui rappelait vaguement quelqu'un, tout à coup, sans que son image ne se forme clairement dans son esprit.
De la même façon, elle ne réagit qu'inconsciemment à la mention des « gros objets », l'ironie d'une telle déclaration tenant précisément à ce qu'elle se savait tout particulièrement douée dans ce domaine. Bien que forcée d'y penser, elle n'eut pas l'intelligence, une fois encore, de soupçonner qu'une telle ironie était partagée.

Nyx finit par regarder autour d'elle. Un léger malaise causé par le jugement porté sur les habitants d'Okeanos appesantissait l'atmosphère. Ce type allait s'attirer des ennuis. Au-delà de ce qu'elle lui infligerait elle-même. Strife lui fit signe, de loin, qu'il fallait pour l'heure se tenir tranquille. Mais qu'elle pourrait – non, devrait – se charger de ce bêcheur au moment venu.

Pour l'heure, acquiescer aux directives furieuses, faussement docile. Nyx s'éloigna en grommelant un peu intelligible « C'est ça, j'vais passer la serpillière avec le balai qu't'as dans l'cul, tocard. », partit rincer la mousse qu'elle avait sur les mains et revint avec de quoi satisfaire tout le monde : sécher le « malheureux » monsieur et nettoyer le sol.
Ce fut rapide, et elle demeura impassible, ne souhaitant pas laisser à l'emplumé l'occasion de l'humilier encore – c'est-à-dire de se faire tamponner la face en retour au moyen d'une serpillière imbibée d'eau. Son regard, en ce sens, se voulut dissuasif : la salle ne s'accommoderait pas d'un esclandre de plus.
À si peu de temps d'intervalle.

Une dizaine de minutes plus tard, elle apportait enfin les cuisses de grenouille en guise d'entrée. Le service fut étrangement impeccable. À l'exception près qu'elle était toujours infoutue de décliner le nom du plat dans son intégralité, parce qu'elle trouvait ça proprement ridicule – est-ce qu'elle avait une tronche à dire quelque chose comme « avec son émincé de carottes à l'échalote et sa sauce poulette » ?
Cela dit, elle n'avait pas non plus une tronche à minauder :

« En espérant que ces cuisses de grenouille sauront vous flatter les papilles et vous apaiser un peu, monsieur. » Nyx venait de consacrer avec Strife cinq minutes très douloureuses à l'apprentissage de cette « putain de phrase à la con qu'elle pue du cul. » jusque-là absente de son répertoire. De bonne volonté, elle essaya même de papillonner « suavement » des paupières... mais ce fut un terrible échec, et elle dut brièvement détourner le visage pour ne pas perdre contenance et rire d'elle-même.

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Jeu 6 Aoû - 0:36
Tiens. Elle était restée impassible lorsqu'elle passa la serpillière. Elle pouvait donc se contrôler un temps soit peu hein ? Ou peut-être...avait elle jeté l'éponge haha… ! Ha.
Vous savez. Je n'étais pas un si gros connard débile que ça. Un gros connard débile aurait décidé de renverser un autre verre de vin sur la serveuse avec un « Oops » aussi convainquant que celui de Nyx. Moi j'étais un mince connard intelligent, et je savais que son bain de vin aurait terminé dans un bain de sang pour moi. Même si, sérieusement, ça me démangeait de le faire juste pour voir la tête qu'elle ferait.

On finit enfin par m’apporter les cuisses de grenouilles. J'aurais pu trouver l'attente un peu trop longue pour des cuisses de grenouilles, mais je n'avais pas eu le temps de m'ennuyer. J'avais rendu les regards remplis de mépris aux Okeanos, et je souriais à mes con frères du peuple du ciel. Partout, même dans un restaurant, les différends persistaient.

« En espérant que ces cuisses de grenouille sauront vous flatter les papilles et vous apaiser un peu, monsieur. »


Sortez le champa….le vin.
Que Nyx, LA Nyx que je connaissais pour son langage cru du type : « Je vais tellement te niquer la tronche que tu sauras même plus par quel trou chier  » me dise ça, j'en eus presque les larmes aux yeux.
De rire.
Aaaaah ! Ça valait décidément le coup de venir dîner ici incognito juste pour assister à ça et l’embêter.
Je portai la cuisse de grenouille à ma bouche pour éviter de laisser échapper mon rire. Pas mauvais, pas mauvais, ce n’était pas le genre de mets qu'on trouvait partout dans les hauteurs. 
Pour être franc, c'était la première fois que je faillis m'étouffer avec une cuisse de grenouille parce que….Parce que…

-Pfff....


PFWHAHAHAHAH !  NYX QUI TENTAIT DE FAIRE DU CHARME ET DE PARAITRE FEMININE ? DES COURS ! IL FALLAIT QUE JE LUI DONNE DES COURS!
Sa tentative pour faire papillonner ses paupières avait bien failli m'avoir ! Est-ce-qu'elle tentait de me faire mourir ?! De rire ?! C'était un genre de plan c'est ça ?! Parce qu'il était putain de génialement diabolique son plan!
Je dus tant réprimer mon hilarité en me scellant la bouche avec ma main libre que mon visage était devenu rouge sous cet effort difficile! Ils avaient qu'à mettre ça sur le vin.
Heureusement qu'elle s'était retournée, probablement honteuse de sa propre piètre performance. Je me mis à toussoter pour reprendre mon visage calme, puis armé de mon sourire arrogant tandis que je crevais de rire intérieurement, je fis la remarque :

-Croyez-en un homme qui a eu la chance d'être courtisé par plusieurs femmes, mademoiselle la serveuse: en matière de charme et de séduction, votre style est absolument p-a-r-f-a-i-t si votre objectif consiste à mourir célibataire.

Je regrettais de ne pas avoir pris le costume et le masque d'un gros lard débile riant pour un tout et pour un rien, parce que ça me faisait salement mal au ventre de devoir me retenir autant !

Hrp:
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Ven 7 Aoû - 14:28


HRP : Ta réponse et la vidéo m'ont donc tellement fait pleurer de rire que pendant un moment je n'ai plus vu mon écran. cry  Et je n'arrive toujours pas à me remettre de la vidéo. cry

Soudain beaucoup plus incisif, le regard de Nyx revint brutalement se planter sur le visage rougi de l'emplumé. Au-delà de son excellent jeu d'acteur – et qu'elle n'avait pas l'habileté de percer à jour –, il ne fut pas très difficile pour elle, qui se montrait habituellement très attentive aux variations d'une physionomie, de soupçonner que l'hilarité venait de le menacer. Connaissant du reste pertinemment l'ampleur de son échec, la simple paranoïa l'y aurait de toute façon aidée.

Nyx était maintenant vexée comme un pou. Elle en avait le ventre tout retourné. Papillonner élégamment des cils, d'aucuns s'y livraient avec un naturel désarmant, sans avoir l'air d'essayer de se déloger une b*te de l’œil. Elle, de son côté, était plutôt habituée à asséner des coups de tête et à se péter l'arcade sourcilière ; à faire des clins d’œil bien grossiers et à siffler en reluquant ouvertement le postérieur des jolis garçons. Ça tenait aussi à son sens de l'autodérision... qui lui faisait pourtant cruellement défaut, ici. Elle n'aurait su en expliquer la cause avec exactitude.
La perspective de mourir célibataire, à ses yeux, ne pouvait affecter quelqu'un qui ne s'attendait pas à faire de vieux os – elle n'était pas un mâle soucieux de prolonger sa lignée. Non, ce qui la vexait terriblement, c'était d'avoir été épinglée dans l'une de ses nombreuses insuffisances en matière de jeu de rôle et de masque. Une insuffisance qu'elle n'aurait par ailleurs eu aucune espèce de fierté à amender, et ça n'en était que plus rageant. Se faire humilier pour une futilité qui au fond ne lui importait pas, mais qui s'était avérée nécessaire à la poursuite de ses objectifs. Nyx n'avait jamais honte d'elle-même, d'être ce qu'elle était – c'est-à-dire un cabot mal dégrossi. En revanche, elle avait maintenant honte d'avoir été prise en flagrant délit de dénaturation ; d'avoir essayé sans succès d'être ce qu'elle n'était pas et ne serait jamais.
Le ridicule, l'espace d'un instant, l'avait un peu tuée. Ça s'entendit dans ses propos.

« En attendant tu causes comme un puceau, kéké d'mes burnes. » Pour qui l'avait fréquentée, on reconnaissait immanquablement l'intense vexation de Nyx à ce genre de régression dans sa répartie habituellement explosive. Elle n'était pas du genre à attaquer quelqu'un sur son hypothétique virginité, parce qu'elle s'en foutait comme de sa première couche – chut. – et que ce n'était pas à ses yeux un motif de honte. Se trouvait sans doute là une réminiscence intempestive des groupes de voyous qu'elle avait fréquentés dans son adolescence, et chez qui ce genre d'humiliation avait fait mouche à tous les coups. Ça lui était resté, pour se manifester occasionnellement quand la honte prenait le pas sur la colère – sa grande inspiratrice. Et que la situation ne lui permettait pas de se défouler en cognant. Fort heureusement, ça ne durait jamais longtemps.

Maintenant qu'elle n'était plus en mesure de réprimer le renfrognement de son visage, elle estima plus judicieux de se retirer encore, rien qu'un moment, le temps d'apporter les entrées au reste de la tablée. Celle-ci semblait vouloir se mettre un peu à l'écart du critique gastronomique.
Quand elle revint, ce fut pour s'enquérir de lui – presque en grommelant :

« Les cuisses de grenouille sont-elles à votre convenance, monsieur ? » Ses paupières s'étaient sensiblement alourdies de mauvaise volonté. Sa moue était on-ne-peut-plus revêche. En d'autres termes...
Nyx boudait.
Nyx boudait ferme.

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Sam 8 Aoû - 18:38
Elle me lança un regard quasi assassin. Wow. Elle s'était sûrement rendue compte que j'avais failli éclater de rire. Je m'étonnai presque de ne pas voir une gifle voler dans ma direction.

« En attendant tu causes comme un puceau, kéké d'mes burnes. »


Nooooooon. Ne me dite pas que je l'avais...vexé… ? Parce que j'avais dis qu'elle mourrait célibataire ? Non, elle s'en balançait les burnes de droite à gauche de ce genre de broutille ! Peut-être parce que j'avais pointé son incompétence à jouer un rôle de serveuse coquette et qu'elle en avait….honte? Qui sait ! Je repris peu à peu mon rôle et réprimai cette folle envie de rire. Pensons à des choses plus sérieuses qui me passeront l'envie de rire….Hmmm...Du genre….Si je me faisais chopper ce soir par Nyx, j'allais vraiment, vraiment, vraaaaaaaimmment amèrement déguster. Ouep. Cette simple vision me donnait la chair de poule qui me calma quelque peu.
J'aurais pu me mettre à crier de nouveau pour ce langage si peu approprié, mais je fis mine d’être sous l'emprise de l'alcool.

-Si je cause comme une puce d'eau, vous, vous semblez vexée comme un morpion, je me trompe ? Ce n'était pourtant qu'une simple boutade ma chère.

Tandis qu'elle se retira pour sans doute se calmer, je me mis à plaisanter avec mes amis déjà quelques peu souls -et que je continuais d'abreuver en alcool- et qui avaient préféré s’écarter du danger public. Moi ou Nyx, allez savoir.

-Je me demande de quelles burnes elle parlait, je ne voyais qu'une burne en face de moi pourtant.

« Les cuisses de grenouille sont-elles à votre convenance, monsieur ? »

-Oui ou…avais-je commencé avant de lever les yeux vers Nyx qui était revenue et qui.....

Attendez une minute. Les yeux à demi clos, la bouche qui faisait la moue(r)….
Bingo. Elle...Elle boudait ! NYX BOUDAIT UN INCONNU ! Après l'avoir vue faire une tentative pittoresque de charme féminin, elle BOUDAIT ! Qu'on apporte une caméra ! Filmez ça ! Il fallait immortaliser ce moment de pure rareté ! Je me demandais si Strife assistait à ce spectacle.  
En fait non, Nyx qui boudait, je l'avais déjà vue. Mais c'était assez rare pour le filmer quand même! C'était quoi la suite, elle allait fondre en larme…? Putain, si je réussissais ça, je pouvais signer mon arrêt de mort, mais je mourrais heureux. Sur ma tombe on trouverait:
"Ici repose les restes qu'on a pu retrouver de Sacia Lamora, l'homme qui aura réussi à faire chialer Nyx, exploit mythique d'un connard qui ne tenait pas à la vie. Mais quel connard génial il était quand même!"
Bon sang. Si javais été spectateur j'aurais tiré mon chapeau au mec qui aurait réussi l'exploit d'avoir fait bouder Nyx sans avoir reçu une bonne correction avant. Mais vu que c'était moi l'acteur, je me tirais le chapeau moi même. Félicitation Sacia, tu as tous mes respects. Comme d'habitude.

-Voyons! Un peu plus de bonne volonté et souriez! Ce n'est pas une mine à afficher aux clients! Laissez les cuisses là, et veuillez chercher le beeksteak et la tarte. Avec sa sauce t'été. S'il n'y a pas de sauce t'été, la Société porte mal son nom ! En attendant, je vais devoir faire un tour au petit coin. A mon retour, je veux voir votre meilleur sourire! Pour exemple, je lui montrai toute mes dents blanches. Histoire de l’appâter et lui donner envie de me les casser. Oui c'était de la provocation.

Je me levai et d'un pas rapide et me dirigeai vers les toilettes pour homme. Vide et pas de caméra. Je vérifiai chaque cabine et entra dans l'une d'elle. Quel meilleur endroit pour un chieur d'excellence?

-HAHAHAHAHAHAHAHAHA !

Il fallait que ça sorte ! Je ne pouvais plus me retenir ! Pwahahahahahaha….Mon dieu. Quelle soirée.  
Jamais je n'aurais ris lors d'une arnaque, ce n'était pas professionnel. Mais ici, mon seul but était de taquiner et de m'amuser, j'avais bien le droit non ?
Après quelques secondes, mon fou rire disparut, et lorsque je sortis de la cabine, j’eus la bonne surprise de voir un client aux yeux ronds me voir sortir. C'était peut-être une coïncidence, ou peut-être qu'il s'était préparé à m'en mettre une, parce que fallait le dire, j'avais été bien chiant et pas qu'avec Nyx.

-Oh….laissai-je échapper avant de lui mettre un poignard sous la gorge sortit tout droit de ma manche. Trop surpris, il n'eut même pas le temps de réagir. Je l’emmenai dans l'une des cabines, puis avec un grand sourire sournois et mon regard le plus menaçant, je continuai dans un murmure : Vous tombez bien monsieur. Gardez votre calme. Vous êtes d'Okeanos c'est ça ? Vous avez apprécié le regard méprisant que je vous ai rendu ? Faite « Aaaaah » et ne dite pas un mot.

Il ouvrit la bouche bien qu'à contre cœur, et je lui mis une petite gélule que je lui fis avaler de force.

-Bien. Avant que vous ne posiez des question -de toute façon je ne vous le permets pas-, écoutez moi bien. Je viens de vous faire avaler un poison. Quel genre de poison me dite vous ? La bonne ou la mauvaise nouvelle d'abord ? La mauvaise. Le genre qui vous fera vomir et chier en même temps pendant des jours, jusqu'à ce que vous creviez dans votre vomi et votre merde. Je vous ai vu dîner avec votre famille. Vous avez l'air heureux, ce serait merdique de la perdre comme ça non ?
Maintenant la bonne nouvelle, j'ai l'antidote. Mais je vais vous demander de faire une chose pour moi avant. Une seule chose. Soyez mon complice. Mais si vous faite quoi que ce soit de suspect, attendez vous à une mort lente et douloureuse pour vous, et votre famille.


Bien sur, ce n'était que du bluff. Ni poison, ni antidote, ce n'était qu'un petit médoc qui allait lui donner des maux d'estomac. Mais quand on a un poignard sous la gorge et qu'on vient d'avaler quelque chose d'un inconnu qui riait comme un cinglé dans les chiottes, on se pose des questions sur sa chance de survie quand même. Et sur la sanité d'esprit de l'agresseur.
Je lui murmurai la suite des directives dans les oreilles, et après avoir bien vérifié que les toilettes étaient vides, il sortit les jambes tremblotantes, encore abasourdi par ce qui venait de se passer et mes directives des plus bizarres.
Il avait peur. Fantastique.
Je me lavai les mains et fis de même pour rejoindre ma table rafraîchit, le sourire au lèvre. Faire des farces ou travailler seul avait toujours ses inconvénients. Comme devoir compter sur un inconnu contraint sous la menace d'un bluff vieux comme le monde.
Rien ne disait que tout allait se dérouler comme prévu -jamais rien ne se déroule comme prévu-, mais en attendant, j'avais encore un dîner à finir avant de prendre mes chair jambes à mon cou hihi.

-Alors, ai-je raté quelque chose?
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Dim 9 Aoû - 17:11


Nyx dut serrer les poings très fort pour endiguer la violence qui brûlait de s'en écouler. Et plus ce maudit piaf lui demandait de sourire, plus son visage s'allongeait de contrariété et d'exaspération. Elle ne boudait que très rarement parce qu'elle ne s'en laissait généralement pas l'occasion. Elle avait horreur de la frustration. Et il était extrêmement pénible, à cet instant, de ne pouvoir mordre dans la colère à pleines dents. Strife lui répétait sans cesse qu'elle gagnerait à savoir se maîtriser, ici, à La Société, comme ailleurs, quand il fallait commercer avec les huiles des districts ; qu'il pouvait y avoir du bon à être une bombe à retardement.
Mais Nyx ne comprenait toujours pas le pouvoir de l'engrangement.

Et puis c'est quoi une sauce tété, putain, s'indigna-t-elle intérieurement. Le jeu de mots sur La Société, quand elle prit enfin conscience que c'en était sans doute un, lui encula littéralement le cerveau et ne fut pas pour arranger son renfrognement. La lueur assassine dans son regard suffit en effet à suggérer combien elle avait envie de lui briser les dents. Elle le regarda s'éloigner sans avoir eu la foi de grommeler un « Bien, monsieur. »
Et l'idée devait forcément lui traverser l'esprit. Le suivre dans les toilettes, le tabasser à l'abri d'une cabine jusqu'à le rendre méconnaissable, et le jeter dans l'une des bennes à ordures qui jouxtaient l'arrière du restaurant. Une telle perspective – non, un tel fantasme – la retint juste assez pour apercevoir un homme d'une table voisine emboîter le pas à l'emplumé.
Nyx fronça le nez.

Elle les suivit tout de même, mais ne put qu'entendre un fou rire étrange à travers la porte d'entrée des toilettes. Par chance, on la rappela à l'ordre avant qu'elle ne puisse soupçonner en être la cause ou amorcer la moindre intrusion. En salle, le service s'intensifiait.

Nyx eut le temps de garnir quelques tables avant que les deux clients ne reparaissent. Elle crut remarquer chez le deuxième une mine altérée, qui attira du même coup son attention sur le flageolement discret de ses jambes.

« ... »

Perplexe, elle partit chercher le plat de résistance de l'emplumé et sa part de tarte, ainsi qu'il l'avait demandé. Une fois revenue à sa hauteur, elle lui répondit du tac au tac – sans sourire :

« C'est plutôt moi qu'ai l'impression d'avoir raté que'qu'chose. » Alors qu'elle l'interrogeait du regard, son expression devint d'une transparence extraordinaire et retranscrivit très précisément le cheminement de sa pensée : « Z'êtes allés aux chiottes tous les deux. Et vu la tronche qu'il tirait en rev'nant, le pauv' type... »
Et là, bien sûr, ça sortit tout seul, avec toute la finesse qui la caractérisait.

« Tu viens d'lui faire le cul ou quoi ? » Comme il avait l'air éméché, elle ne se souciait déjà plus trop de parler aimablement. Ça lui ôtait l'impression très désagréable d'avoir des soucis identitaires. Tout bénef.

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Dim 9 Aoû - 23:57
« Tu viens d'lui faire le cul ou quoi ? »

Elle nous avait donc vus hein. Pas étonnant, elle avait sûrement eu la ferme intention de me casser la gueule dans les chiottes, quitte à ce que tout le monde la voit rentrer dans les chiottes pour homme et se posent des questions sur ce qu'elle avait entre les jambes.
Vu de l'extérieur, ça ne m'étonnait absolument pas qu'elle en soit venue à cette conclusion cela dit. À vrai dire, le contraire m'aurait étonné.
Je ne prêtai pas attention à son langage, puis répondit avec un air à demi amusé:

-Vous parlez de l'autre client ? Oui, il a bien dû le sentir passer celui là. Je laissai peser le double sens, puis repris : Il a été pris d'une énorme gastro alors qu'il est cons…Oooooh, je vois ce que vous vouliez dire ! Fis-je soudainement en claquant des doigts comme si je n'avais pas capté toute la subtilité de la phrase de Nyx. Non non, il n'est pas homo, mais il a des homorroïdes, ce qui explique un peu sa démarche et son visage bleme. Ça m'a fait beaucoup rire de l'entendre se plaindre hihi…Toutefois, aucune des autres personnes n'étaient encore assez soûls pour rire de ma blague. Tant pis.

Je m'assis lourdement sur ma chaise pour admirer le plat de résistance et la tarte. La tarte ? Non. La part de tarte. Ma commande n'avait pas été assez claire comme ça…? Bah. Ce genre de chose pouvait s'arranger. Et ça allait être tout un spectacle, une nouvelle fois.
Je coupai une part du beefsteak qui avait l'air succulent, puis fis la grimace instantanément sans même l'avoir goûté. Il était temps de continuer mon rôle de gastronome connard. Je laissai retomber mon sourire pour afficher une mine mécontente et taper une nouvelle fois la table du poing en m'écriant :

-Vous vous moquez de moi ?! Ce bœuf  est tellement cru qu'on pourrait encore l'entendre meugler et manger les patates! La vache, votre cuisine doit être un véritable cauchemar ! "Gordon Ramsay s'en retournerait dans sa tombe!" Avais-je eu envie de rajouter avec les insultes qui allaient avec.

En fait, je pouvais le manger en l'état hein, même sans la sauce d'été que j'avais demandé juste pour le jeu de mot. Mais envoyer Nyx faire l'aller retour entre la cuisine et ici pour rapporter des plats docilement, ce n'était pas quelque chose qu'on vivait tous les jours en dehors d'ici, alors fallait profiter.

Une fois de plus, les clients du peuple de la mer mécontents se tournèrent vers moi « Encore ce timbré des cieux ? » tandis que la plupart de ceux de ma patrie semblaient...amusés. Durant ma longue carrière de chieur professionnelle et de criminel manipulateur, j'appris plusieurs choses, dont ça: Plaire à tout le monde est impossible, mais emmerder tout le monde c'est facile et surtout, marrant.
Je fis mine de me calmer, puis avec une voix plus posé je continuai :

-En plus de ça, j'ai bien dit que je voulais une tarte, donc entière, pas juste une seule part de pâtisserie. C'est vraiment pas de la tarte de se faire servir correctement ici!
Je suis friand de sucrerie, alors une part sera loin de me satisfaire. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, j'ai aussi une forte envie de goûter à la tarte tatin du coin. La haut à Caelestis la pâtisserie est tout un art. J’espère que c'est le cas ici aussi dans ce restaurant, même si je doute que le concept d'art soit compris ici bas. Allez donc, renvoyez tout ça à la cuisine et faite le nécessaire. Et franchement, souriez, vous aurez peut-être un pourboire assez conséquent qui sait, je peux me montrer généreux de temps en temps.
Terminai-je sans plus de cérémonie ni de politesse.

J'aurais bien pu lui donner une bonne méthode pour sourire de toute ses dents du type « Imagine toi donc en train de me fourrer le steak et les patates dans le cul comme de la volaille. », mais je m'en abstins au prix d'un autre mordillage de joue intérieur.
Deux tartes, je m'en léchais les babines d'avance, et la larme à l’œil. Il me suffisait maintenant juste d'éviter que les tartes soient servis avec un supplément de beurre noir.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Lun 10 Aoû - 18:41
HRP:

Des clients dit « difficiles », la Société en avait toujours eu. Généralement Tom les gérait avec une dextérité charmante que Strife aurait presque pu qualifier de « génie » si ce n’était l’air un peu niais qu’il avait en toute circonstance de toute façon et qui annihilait forcément le côté exceptionnel de la chose.
Nyx, au contrario, supportait nettement moins les remarques impertinentes qui arrivaient de temps à autre,  et Strife se voyait parfois obligé de lui rappeler qu’elles n’étaient pas juste ‘serveuse’ mais qu'elles étaient ici avant tout en poste d’observation.
Loin de la sœur ainé cela dit l’idée de brider sa cadette. Nyx, malgré une spontanéité toute animale, savait en général se tenir et Strife acquiesçait à distance comme pour approuver tacitement le fait qu’elle n’ait toujours pas mis de poing dans la figure d’untel client ou qu’elle n’ai pas sortit l’arme à feu suavement glissé contre le corps pour le pointer contre untel autre.
Tout ceci était, de toute façon selon la plus âgée des Moira, des exercices on ne peut plus formateurs. Plus on aiguisait sa maitrise, plus on était performant et redoutable autant d’adjectifs qu’elle visait avec un entrain calculé et une attention froide et aiguisée.

Strife tenait les tables de la petite pièce plus loin, celle des VIP, hommes débonnaires et grosses fortunes des trois nations. Si les vins étaient capiteux et les rires gras, ils avaient l’insigne bonté d’âme de ne pas faire attention à elle. Strife s’agitait avec rapidité et concentration : les plats étaient servis, les assiettes enlevés et aucun regard n’était jamais croisé.
Elle avait entendu les éclats de voix à côté à plusieurs reprises et avait tout juste eu le temps de calmer sa sœur d’un regard et d’un conseil avisé. « Ne fais pas attention à eux. Fais ton travail. Observe ».

A la seconde fois cela dit, Nyx avait une moue blessée de petit chaton à qui on avait tapé sur le museau. Strife plissa dangereusement des yeux avant de jeter un œil vers la table des zouaves. « Tu devrais terminer ton service dés qu’ils s’en vont. Je prendrais le relais. ».
Comprendre qu’elle donnait largement l’autorisation de pister les trublions et de leur tataner la figure un peu plus loin. Nyx boudait bien trop rarement pour que la punition ne soit pas conséquente après tout et Strife, dans sa sagesse métallique, trouvait adéquat que Nyx s’occupe elle-même d’infliger la réprimande.

Elle pensait que tout ceci était réglé une fois qu’elle avait déposé les cafés rapidement et silencieusement dans la salle juxtaposant la principale quand les éclats de voix de l’homme à la moustache et haut-de forme parvinrent jusqu’à elle.

Très bien.

« Monsieur. » L’effet de la guillotine sur le cou. Strife vint se tenir près de Nyx, les deux billes glacées sur celui qui portait une étrange moustache touffu. Hum.

Hum.

« Nous vous entendons parfaitement. Il est inutile d’élever la voix, cela serait dommageable pour votre mâchoire qui plus est. Nous arrangerons vote pièce de viande. Nous allons même vous la découpez  en petits morceaux afin de vous faciliter les choses. Croyez bien qu’à la Société, votre bien-être devient le nôtre. Nous prenons soin de nos clients. »

Pas un sourire.

Mais ce n’était pas franchement le genre de la maison. Sans dévier son regard qui cillait parfois en contemplant le visage du jeune homme, Strife parla à sa sœur. « Tu as entendu le monsieur, il désire une tarte.» Strife revint sur celui qui lui rappelait vaguement quelqu'un. « Ce sera une d’Okeanos cela dit. Elles sont plus rustiques mais laisse des traces de saveurs nouvelles indélébiles.»

Les bras mécaniques vinrent soutirer avec dextérité les plats de la table.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Mer 12 Aoû - 14:56


HRP : Hkfjsdfkdj *s'enroule amoureusement autour de tes jambes* La + bel please

Nyx crut en effet que l'emplumé se vantait de son coup de reins. Son visage s'allongea de quelques centimètres supplémentaires. Bientôt, elle se prendrait les pieds dedans. Mais la prise de conscience – sincère, pour sa part – survint des deux côtés au même moment.
Ça ne la fit pas rire du tout non plus. Parce que c'est méchant de se moquer des gens qui ont mal au cul. Mais elle n'eut pas le loisir de lui faire la moindre remarque à ce sujet. L'expression subitement – et incompréhensiblement – mécontente du « gastronome » lui annonça l'imminence d'un nouveau scandale.
Quand il se mit à meugler aussi fort que son steak, la mâchoire de Nyx se crispa. Même feinte, sa colère l'échauffait. Elle était certaine qu'il n'existait aucun problème de cuisson. Peut-être fallait-il, en guise de prétexte, lui proposer une visite des cuisines afin de lui démontrer l'excellence du chef. Et l'isoler en fait à l'abri des regards, pour lui faire passer l'envie de remettre les pieds ici. Mais alors que la colère lui remontait l'épine dorsale dans le sens contraire du poil, l'apparition de Strife à ses côtés – c'était systématique – agit sur elle comme une longue caresse apaisante, à rebours de ses contrariétés. La présence glaciale de sa sœur lui convenait paradoxalement à la perfection, à elle qui avait toujours trop chaud – chaud de rage, de joie, de désir ou d'agitation.
Tandis qu'elle parlait, Nyx l'imagina le découper, lui, au moyen des lames intégrées dans ses prothèses ; sa chair aurait sans doute opposé moins de résistance que celle d'une viande de bœuf.
Mais l'ordre de Strife la fit ciller et tourner les talons. Elle partit en grommelant qu'elle avait bien « une tarte à lui foutre dans la gueule, ouais. »

Personne ne demandait une tarte entière à l'occasion d'un simple repas. Personne ne saisissait ainsi la moindre occasion d'enchaîner les jeux de mots douteux. Personne, en ces circonstances, n'aurait osé en rajouter une couche sur la prétendue infériorité d'Okeanos. Personne ne se donnait si ostensiblement l'air d'être là pour faire chier le monde – et elle plus particulièrement.
Personne, sauf...

Soudain, les yeux de Nyx s'étrécirent soupçonneusement. Cet emplumé, après réflexion, avait une façon toute familière d'avoir les yeux plus gros que le ventre. Elle revint à sa hauteur pour le dévisager franchement, sans un mot, mais Strife l'emporta autoritairement dans son sillage. En cuisine, le chef, avec perplexité, apprêta la viande d'une autre façon et la découpa soigneusement.

Quelques mots échangés avec sa sœur – beaucoup plus observatrice – suffirent à donner forme à son pressentiment. Oh, ce ne pouvait être qu'une coïncidence. Une grosse et très malheureuse coïncidence.
On allait lui laisser le bénéfice du doute, à ce bon vieux gastronome. À Sacia également. Nyx sortit son téléphone et pianota furieusement.
Elle savait que leur grand ami, par mesure de prudence, privilégiait les téléphones jetables quand il était de passage à Okeanos. Mais il leur laissait toujours un numéro – changé régulièrement – où le joindre en cas de besoin.

« T ou gro ? Just kom sa. PaskE Ya 1 enculé o taf ki vE ns la metr b1 profon. Y mfé penC a twa 1 pE dc gme dmenD si CT pa twa ki jwé o con. GSpR pa sinn gV tLmen tmarav la gl ktora mm + a avr peur D zavi drecherch. Alé slt. »

Strife n'aurait sans doute pas trouvé l'initiative judicieuse. Il y avait des façons beaucoup plus ingénieuses de débrouiller le mystère. Maintenant que c'était envoyé – sans lui avoir demandé son avis –, Nyx eut pour elle un regard un peu confus.

« Nan mais i' va m'rendre ouf avec toutes ses conneries, aussi. », marmonna-t-elle en guise de justification. Puis, après quelques secondes. « Désolée bébé, j'suis trop pas faite pour ça. »

De retour en salle, et tandis que Strife se chargeait patiemment de servir la viande, Nyx eut une étrange façon de garder la tarte – entière – sur le plat de la main. Elle-même ne savait pas ce qu'elle attendait. Peut-être quelque chose de la part de l'emplumé. Quelque chose qui puisse le mettre au-dessus de tout soupçon. Et lui épargner un ravalement de façade à coup de tarte tatin.

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Mer 12 Aoû - 20:07
Hrp:

Le moment où j'entendis le « Monsieur » glacial de Strife, je faillis tressaillir sous la surprise de son intervention. Là ou Nyx était une tempête, une tornade qui détruisait tout sur son passage (avec le boucan qui allait avec), sa sœur elle jetait des froids.
Tandis qu'elle parlait en me dévisageant du regard -sans sourire hein, pour pas changer-, je restai parfaitement de marbre avec l'air le plus arrogant possible et un sourcil levé en signe d’interrogation « T'es qui toi ? ».

-« Ce sera une d’Okeanos cela dit. Elles sont plus rustiques mais laisse des traces de saveurs nouvelles indélébiles.»

« Des traces indélébiles ? Comme la dernière fois ou j'avais écris «Chui trop rebelle» sur ton visage pendant que tu dormais, justement au feutre hein débile ? » C'était la phrase que j'aurais sorti volontiers si je n'avais pas cette moustache sur ma mignonne frimousse.

-Je compte la savourer lentement. Me contentai-je de dire avec un sourire en coin et un regard vers Nyx. Ressembler à un vieux pervers, fait.

Les deux sœurs finirent pas s'en aller. Strife Strife Strife, ton tour viendra un jour ou l'autre. Du moins, si ce restaurant gardait toujours sa bonne réputation après mon passage haha.

-On peut dire qu'il n'y a que des bras cassés ici. Aucune serveuse n'est donc capable d'offrir un charmant sourire et une poitrine respectable ? Même le gars là bas à plus de poitrine. Commentai-je en pointant de la moustache un gros lard d'Okeanos.

Strife était beaucoup plus perspicace que sa sœur. Et il fallait le dire, je n'avais pas mis grand effort dans ce déguisement. J'aurais pu porter un vrai masque qui aurait changé les traits de mon visage et le contour de ma mâchoire, mais c'était le genre de chose que je gardais pour les grand coups. La moustache et la perruque, ça n'avait qu'une utilité temporaire sur des personnes que vous connaissez de longue date.
Concernant l'humour foireux hé bien….Je ne me serais pas amusé autrement au final haha.

Une autre idée de génie totalement débile me vint soudainement à l'esprit. Je pris sous mon bras tel un vieil ami le client à coté de moi qui avait reluqué le cul -inexistant- de Nyx.

-Dite moi mon cher. Vous êtes intéressé par l'une des serveuses… ?

Les joues rougies par le vin, il me regarda avec suspicion et répondit :

-Ce ne sont pas vos oignons. Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurais déjà foutu une bonne claque, mais vu que vous nous donnez du vin de bonne qualité à moi et mes amis...

-Écoutez, vous êtes d'Okeanos, aussi je m'excuse pour mes phrases un peu dures. Je n'en pensais pas un traître mot voyez vous. Nous avons tous nos différends, mais là, je vous parle d'homme à homme avec une saucisse qui aimerait bien trouver un petit pain. J'ai beaucoup d'expérience et de conquête avec les femmes, aussi je pense sérieusement que vous avez vos chances avec elle. C'est une fille facile et facilement impressionnable malgré son caractère de chien. Je l'ai vu dans son regard qu'elle vous désirait ardemment.

Ou plutôt qu'elle me voulait moi, les mains et pieds liés et une pomme dans la bouche, le tout sur un plateau en or.

Il me regarda avec les yeux ronds, et son visage se mit à rougir un peu plus. Il s’apprêta à parler mais je continuai avec ma voix la plus suave et amicale :

-Je vais vous donner un moyen pour l’intéresser encore plus. J'imagine que vous avez déjà entendu parler de la rumeur comme quoi cet endroit est un lieu de rassemblement très prisé de l'énigmatique police secrète, hein… ? Les filles adorent les rumeurs et le danger. Alors prétendez donc faire partie de la police secrète. Je suis suuur qu'elle se retrouvera dans votre lit dès ce soir. Qu'avez vous à perdre, hein ?

Décidément, l'alcool jouait toujours un rôle salutaire. Parce qu'il avait totalement l'air intéressé là où sans alcool il m'aurait royalement envoyé chier.
Alors que je continuais à servir du vin à mes amis de la table, je sentis mon téléphone vibrer dans la poche de ma veste.  Ne me dite pas que…. ?
Non, c'était bien possible qu'ils aient commencé à avoir des doutes haha, mais que ça restait dans l'état de doute. Sinon j'aurais déjà été dans une tombe.
Je jetai un coup d’œil aux alentours. Aucun danger. Discrètement je sortis le téléphone pour lire le texto rapidement.

« T ou gro ? Just kom sa. PaskE Ya 1 enculé o taf ki vE ns la metr b1 profon. Y mfé penC a twa 1 pE dc gme dmenD si CT pa twa ki jwé o con. GSpR pa sinn gV tLmen tmarav la gl ktora mm + a avr peur D zavi drecherch. Alé slt. »


Bon sang. Ouep ouep ouep. Ouep.
Merde.
J'allais devoir raccourcir mon dîner ici, et mettre un peu plus d'entrain dans mon jeu d'acteur. Comme je l'avais dit plus tôt, jouer avec une Moira, c'était facile, mais les deux, ça devenait plus compliqué. J'avais bien prévu de me faire démasquer (parce que c'est plus marrant que la victime sache à qui elle avait affaire), mais ça arrivait plus tôt que prévu.
Je ne ferai aucun commentaire sur l'immondice qu'était ce message bien entendu. M'enfin, j'avais l'habitude cela dit. Ça marchait presque comme un code qu'il fallait déchiffrer. Et parfois, j'aimais lui répondre dans le même style.

« Keske t rakont meuf ? Jui entren de taf alor m fé pa iech. Pet lui la gl é basta, mé pren 1 tof, jémeré tro maté ki a lé kouile pr vs en metr 1 dans le ku mdrxDptdr.
Xoxo »


Je remis le téléphone dans ma poche et pris une grande inspiration pour me préparer mentalement.

Peu avant que les Moira reviennent, je rapprochai ma chaise de mon voisin et pris un ton conspirateur pour lui donner les phrases à dire. Nous continuâmes ce petit jeu jusqu'à ce qu'elles réapparaissent.
Pour l'instant, détournons leur attention de moi, histoire de gagner un peu de temps et de au moins pouvoir finir mon dîner. Repartir d'ici (en courant) avec le ventre vide, voilà qui serait fort regrettable.

-Vous faite vraiment partie de cette... police des rumeurs…? Moi qui pensais que ce n'était que des fadaises parmi tant d'autres. m'exclamai-je une fois les Moira à proximité avec un ton et une mine surprise des plus convaincants.

Il répondit aussitot avec une voix assez forte pour que les Moira puissent nous entendre à travers le brouhaha ambiant sans pour autant attirer l'attention de toutes les tables voisines :

-Fermez la, vous parlez trop fort. Ce n'est pas quelque chose qui se crie sur…tous les toits et en public. *hic*

-Tu ouvres trop ta bouche, on aurait dû changer de table pour discuter de nos affaires.
commenta en ricanant un autre convive de la table qui souhaitait apparemment rentrer dans le jeu en croyant que c'était une bonne blague.

-Vous venez de capter tout mon intérêt messieurs. Marmonnai-je en hochant vivement la tête avec intérêt avant de faire semblant de remarquer Strife qui me servait. Ah, enfin! Je commençais à m'impatienter. Et voilà la fameuse tarte que je vais pouvoir déguster et partager avec mes amis! Merveilleux.

Fallait l'avouer. Son jeu d'acteur était aussi merdique que mes plans étaient farfelus. Mais on pouvait mettre ça sur le compte de l'alcool qui créait des miracles, et surtout des catastrophes. Mon seul but était de gagner du temps, et de donner aux Moira une raison d'opter pour la prudence avec ces jeune hommes qui prétendaient faire partie de la police secrète, même si c'était un mensonge haha. Ooou peut-être qu'ils disaient vrai? Et dans ce cas, c'était bien ironique.

Un coup d'oeil vers la table de mon cher ami qui avait mal au ventre m'informa qu'il était (presque) prêt et qu'il n'attendait plus que mon signal. Patience mon cher complice. Patience. Le show allait bientôt arriver à son climax.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Ven 14 Aoû - 20:33
Strife comprenait aisément que sa sœur ait les nerfs en pelote face à l’énergumène. Si ce n’était son propre flegme qui la rendait imperturbable généralement (la dernière fois qu’elle avait semblé surprise ou montré une quelconque réelle émotion avait été durant les Jeux Atlasiens, le reflet d’or du slip de Tom remplissant encore ses plus –doux- cauchemars), elle aurait sans doute explosé elle aussi. Nyx faisait de réels efforts, ce qui était d’autant plus rageant au vu de la situation. D’ordinaire un simple regard peu amène suffisait à faire taire les clients qui se sentaient des allures de pacha mais celui-ci était bruyant. Pire, il en rajoutait. Des caisses.

La seule personne qui parvenait à lui arracher un simili de grosse exaspération comme ça n’était pas d’ici et s’entendait comme larron en foire avec Nyx. Surement, il n’aurait pas osé? Cela dit, comme le disait le vieil adage, les cons, ça osait tout. C'était même à ça qu'on les reconnaissait.
Elle ne l’avait pas reconnu complètement mais elle se doutait qu’il y avait anguille sous roche. Personne ne se montrait aussi délibérément insultant sans avoir des envies de suicide profondément ancré au fond de l’estomac. Personne sauf le roi des tartes (littéralement dans très peu de temps).

« Il nous connait. » glissa-t-elle en quelques mots à sa cadette, une fois de retour dans les cuisines. Quelques échanges pour rassurer Nyx et lui confirmer que la tarte ce serait en effet comme la rouquine l’envisageait et que les petits bouts de viande joliment découpé il allait les déguster gosier ouvert s’il continuait.

« Nan mais i' va m'rendre ouf avec toutes ses conneries, aussi. Désolée bébé, j'suis trop pas faite pour ça. »


Le visage de Strife s’allongea et elle posa une main gantée sur l’épaule de sa sœur; l’un des rares moments où l’envie lui prenait de le faire –non pas pour broyer- mais pour montrer qu’elle était là. Le contact fut bref mais suffisant selon Strife, et celle-ci, d’un pas qui ne souffrait aucune hésitation ni timidité, vint poser l’assiette devant Sacia.

« Découpé avec soin pour faciliter monsieur Sacia. » Le nom avait glissé comme ça, l’air de rien, tandis que son compagnon, rond et rouge comme une cerise, riait sous cape en tâchant de se donner des airs mystérieux en prétendant être de la police sécrète.

Vraiment Sacia? Vraiment?

Il fallait imaginer le tableau : une nana à la moue boudeuse et colérique tenant une tarte d’un côté, une lame affilée lui servant de sœur ainée arborant un jugement sévère dans les yeux de l’autre côté, et deux messieurs au milieu l'un avec une fausse moustache touffu, pétillant de fourberie et l'autre complétement saoul et rose.

«Vous préférerez sans doute un peu plus de discrétion messieurs? Peut-être désirez-vous passez en salle VIP ? elle vient juste de se libérer. »

Strife n’eut pas un sourire mais une lueur parfaitement meurtrière glissa une demi-seconde sur son visage.

Histoire de donner quelques cheveux blancs aux garçons.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Sam 15 Aoû - 12:25


Le message de Sacia avait quelque chose d'effroyablement tentant. Et de dangereux pour lui-même, comme tout ce qu'il entreprenait par ailleurs. Nul doute que Nyx s'en souviendrait le moment venu. Pour l'heure, elle tâchait de se refroidir les nerfs au feu glacé qui émanait de sa sœur. Sa présence et sa perspicacité lui furent salutaires : sans elles, Nyx serait assurément tombée dans le panneau, n'aurait pas su ravaler le sursaut d'excitation qui la prit en percevant un genre de propos jusque-là si longtemps et vainement attendu.

La police secrète, officiellement, n'existait en effet qu'à l'état de rumeurs. La plupart des habitants de Galiea, bien à l'abri dans leur cage dorée, n'avaient aucune raison de la soupçonner : on ne les traquait pas. Mais dans le district 666, fatalement, le spectre était contraint de se matérialiser, et ceux qui survivaient en gardaient le souvenir, le répandaient quelquefois. Et survivaient encore, soit en fuyant, soit en rendant coup pour coup. Les parents Moira avaient choisi la marginalité près d'une trentaine d'années auparavant ; leurs petits monstres étaient nés peu après et n'avaient pu ignorer ceux qui se lançaient systématiquement aux trousses des rebelles trop affirmés.
Il fallait tout de même reconnaître que les larbins du gouvernement, en-dehors des districts, se cachaient redoutablement bien. C'est en y songeant que Nyx mesura à son tour le grotesque de la situation.

Elle se remit à dévisager l'emplumé. Curieuse de savoir l'effet qu'aurait sur ses traits l'évocation d'un nom familier – s'il ne feignait pas d'avoir entendu « pacha », n'est-ce pas. Bizarrement, la mascarade pouvait tout à fait continuer. Nyx n'avait encore que des doutes, et l'agencement des circonstances ne lui permettait pas de les vérifier à sa façon. Pire, le partage d'une tarte entre convives, après leur avoir offert une bouteille de vin, était plausible. Aussi, la tarte tatin en question ne fit miraculeusement pas office de parpaing et atterrit – à peu près délicatement – au centre de la table.

Sacia, du reste, avait eu raison de parier sur l'ouverture d'esprit et de cuisses qui caractérisait la plus exubérante des Moira. Objectivement, le plan était bien rôdé. Nyx était en effet une fille facile, pourvu qu'en face d'elle on y soit clairement disposé. Ce qui la sauvait – et sa joueuse avec – c'est qu'il lui suffisait d'ouvrir la bouche – ou tout simplement de conserver son comportement naturel – pour faire débander sur commande la très grande majorité des hommes. Vous comprenez, c'est ridiculement sensible, une quéquette. On parlait souvent de la supposée propension des hommes à bander pour un rien, sans mentionner qu'il ne leur en fallait pas davantage pour se faire tout petit. En revanche, impossible de savoir à quel point elle en jouait. Il était en tout cas évident, à la voir si épanouie dans ses défauts, qu'elle n'était pas sa propre victime. Motivé par l'évocation du salon VIP, et peut-être par le rose que ce client éméché avait aux joues, c'est ce naturel sans-gêne ni tabou qui affleura dans ses paroles :

« J'peux même vous faire un p'tit extra. Sans mettre les dents. » Elle exagéra malicieusement un clin d’œil et leur adressa un sourire de pin-up ; puis, avec la même espièglerie mêlée de fausse connivence, elle articula muettement un « Promis. » curieusement chargé de menace. L'humour gras de Nyx n'épargnait absolument personne. Mais à ce stade, on pouvait encore y échapper en feignant de ne pas comprendre.

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Sam 15 Aoû - 21:19
« Découpé avec soin pour faciliter monsieur Sacia. »

Appeler une personne par son nom pour voir quelle réaction il aurait, technique vielle comme le cul des Dieux.
Je ne pris même pas la peine de réagir comme n'importe qui l'aurait fait en entendant son nom prononcé de la jolie bouche d'une bras cassé au regard meurtrier qui préparait une rébellion et qui n'hésiterait pas une seconde à vous arracher les couilles à la petite cuillère. Vous voyez, les cuillères à café là, toute minusc...
Je m'égarais. Qu'est ce qu'aurait fait une personne normale donc? Trembler de tout son être, et éventuellement se faire dessus. Au lieu de ça je la regardai avec un regard ravi et un sourire réjouis.
J'avais plusieurs options. Faire semblant de me connaître moi même en prétendant que le petit connard que j'étais avais cambriolé ma maison et mes bourses, mais j'aimais pas ça. Avouer mon identité, j'aimais pas ça. Faire semblant d'avoir mal entendu, « pacha » par exemple, mais j'aimais pas cha. Ooooouu je pouvais….

-Oh. Je vois que je suis assez connu pour qu'on me reconnaisse. M’exclamai-je avec joie. Mais je préfère que vous m’appeliez par mon nom: Ketchum. Sacha est un prénom que je garde pour mes amis. Attrapez les tous ! Commentai-je dans ma petite caboche. Et sa proposition de salle VIP. Ça sentait le piège à des kilomètres. Pour la salle VIP une prochaine fois peut-être, un critique gastronomique en plus de noter la nourriture et le service -qui a été vraiment déplorable pour l'instant- doit aussi prendre en compte l'ambiance du restaurant avec les autres clients, qualité tout aussi essentiel.

L'ambiance. Parlons-en. Comme vous l'imaginez, dans un endroit ou Caelestis et Okeanos doivent manger à proximité, y'avait mieux quand même si vous ne vouliez pas vous étouffer avec la tension palpable comme mes cou...rgettes. D'ailleurs ça me donnait faim. Je commençai à manger ma viande, succulente, un peu trop cuite cela dit, mais hey. Et cette tarte…Je remerciai le ciel de ne pas l'avoir reçu dans la gueule et bavai déjà d'avance de pouvoir la déguster.

« J'peux même vous faire un p'tit extra. Sans mettre les dents. » déclara Nyx avec des tentatives de séduction digne d'une gosse de 8ans qui tenterait de plaire à son père. Quoi… ? Je me montrais dur ? Non. Plutôt que ça pendait mollement là.

Sans mettre les dents, qu'elle avait dit hein. Type de phrase qui vous ferait pisser dessus si vous saviez qu'elle était belle et bien capable de vous arracher la tête avec les dents. Avec VOS dents. Quand à quel « tête » je fais allusion, je laisse ça à votre imagination.
Toutefois, mes amis de la table se regardèrent avec l'air de vouloir profiter de la soirée en VIP pour fumer avec une bonne pipe entre les dents en compagnie des Moira.

-Si vous voulez rejoindre cette fameuse salle VIP allez-y mes chers, vous êtes entre de bonnes mains -et dents-. Je vous dis donc bonne soirée et encore merci pour cette agréable soirée passé en votre compagnie. Nous nous reverrons une prochaine fois ! Dommage que je doive finir cette bouteille de vin et cette tarte tout seul.

Je n'avais aucun moyen de les retenir, et si je les rejoignais mon plan de fuite tombait à l'eau. Pire, la sale « VIP » allait devenir une salle «TMOR ». Et puis de toute façon, j'avais déjà le porte feuille de mon voisin haha. En fait, ils me servaient plus de sacrifices qu'autre chose, si les Moira avaient vraiment mordu à l'hameçon et qu'elles venaient à tenter de tirer les vers du nez de mes camarades.

-Au fait.
Dis-je à l’intention des Moira tandis que je continuai à manger.Vous pouvez commencer à m'apporter l'addition.  Et sur ces mots, j'eus un grand, très grand sourire.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Dim 16 Aoû - 13:39
Strife eut une certaine admiration doublé d’un agacement palpable. Il fallait bien l’admettre, Sacia avait généralement cet effet là sur elle.

Nul doute qu’il était bon dans son domaine : sang-froid à toute épreuve (et il en fallait pour ne pas trembler trop fort devant les menaces à peine voilées que Nyx et elle-même venaient de généreusement lui lancer) ; intelligence avec ce plan d’apparence stupide certes, mais il avait réussi à chiper leurs portefeuilles n’est-ce pas et il s’en tirerait merveilleusement malgré son déguisement outrancier –à deux trois coups dans le pifs prêt en tout cas- ; dextérité enfin qui se retrouvait dans l’éclat du regard confiant qu’il leur jetait à toute deux.

Strife laissa passer cette histoire de Sacha Ketchum (étrange, elle avait des élans de meurtre à ce nom d’emprunt) et tourna légèrement son visage sur sa cadette puis sur les hommes qui commençaient déjà à saliver. Les crétins.  Sacia avait eu le bon sens de refuser sur ce qui aurait été une salle redécorée avec les doigts et les oreilles découpés de tout ce joli petit monde.

« Si vous voulez rejoindre cette fameuse salle VIP allez-y mes chers, vous êtes entre de bonnes mains -et dents-. Je vous dis donc bonne soirée et encore merci pour cette agréable soirée passé en votre compagnie. Nous nous reverrons une prochaine fois ! Dommage que je doive finir cette bouteille de vin et cette tarte tout seul. »


Les hommes déjà se levaient tout émoustillés et Strife cilla à peine, le regard encore sur Sacia pendant quelques très longues secondes. Il était téméraire n’est-ce pas?

« La salle VIP vient de fermer. »

« Mais vous venez de dire… »

« La salle VIP est fermée. » Au vu du regard et de leur ivresse, personne ne pipa mot, laissant la déception couler sur leurs visages et leurs expressions. L’ainé des Moira n’en avait que faire du moment qu’ils fermaient tous leurs bouches.

« Vous pouvez commencer à m'apporter l'addition. »

Elle eut une amorce de sourire en réponse positivement flippant. Oh il voulait son addition? Sacia…. Tututututu.

Strife fit signe à Nyx. Elle lui laissait le cas ‘Sacia’ entre les pognes pour l’instant et se chargeait quant à elle de détails plus pratique comme le fait d’appeler l’équivalent d’un taxi sur Okeanos pour les hommes qui tenaient à peine sur leurs jambes.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Mer 19 Aoû - 14:29


Les ruses éculées, quel qu'en soit le registre, avaient tout de même du bon : tandis que les autres clients réagissaient gauchement, ce maudit piaf récalcitrant s'obstinait dans une sérénité rehaussée de sarcasme et se démasquait presque par là même. Nyx ne faisait déjà plus attention à ceux qui l'accompagnaient, bien que leur déconvenue l'ait manifestement amusée. Si Sacia se cachait bel et bien derrière ce grimage savamment réalisé, il y avait tout lieu de « craindre » l'issue de son petit numéro. Elle saurait cependant se montrer assez joueuse pour faire office de cobaye jusqu'au bout. Et sa complaisance serait bien sûr comprise dans l'addition toute personnelle qu'elle lui réservait.

Après avoir doucement acquiescé à l'ordre de sa sœur, Nyx considéra le sourire de l'emplumé,  songeant vaguement qu'elle en aurait reconnu l'inflexion entre mille. Il fut étrangement communicatif, à cela près que le sien s'aiguisa en retour d'un appétit tout carnassier.

Mais elle s'éloigna enfin pour lui laisser le loisir de savourer sa tarte et servir ceux des consommateurs qui ne l'avaient pas encore été. Au fond, elle se réjouissait à la perspective de pouvoir mettre prématurément un terme à son service. Celui-ci lui avait été émotionnellement épuisant, et il lui tardait de lâcher la bride à son tempérament habituel.

Tranquillement appuyée sur le comptoir qui abritait la caisse du restaurant, Nyx prépara pour finir l'addition de l'emplumé au moyen de son petit calepin numérique, puis vint la lui apporter en souriant toujours, munie d'un lecteur de carte bancaire. Elle maîtrisait a priori tout ce qui touchait aux règlements.

« De quelle façon souhaitez-vous régler, monsieur Ketchum... ? » La Société accueillait des consommateurs issus du monde entier, et tous, selon l'avancée technologique de leur nation, n'avaient pas été initiés aux transactions numériques. Du reste, seuls les habitués fiables disposaient d'une note personnelle, n'entendant ainsi jamais parler de « paiement » dans l'enceinte même du restaurant – c'était indélicat. On les débitait tout simplement du montant de leurs dépenses à la fin de chaque mois.
Nyx avait le sentiment que ce client-là n'était pas fiable du tout. Raison pour laquelle, peut-être, elle s'était amusée à dessiner très grossièrement un petit bonhomme ressemblant à son emplumé au bas de l'addition, auquel elle avait fait une écharpe de ses propres couilles. Mais elle n'était pas mauvaise : la taille du pénis aurait paru à quiconque tout à fait avantageuse.

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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Mer 19 Aoû - 19:57
Mes chers camarades furent très vite déçus de ne pas pouvoir soulager leurs envies primaires.

-Voyons, une autre occasion se présentera.  Tentai-je de les consoler avec une tapette sur l'épaule.

En attendant que Nyx m'apporte l'addition, je continuai à manger lentement ma viande tandis que mes camarades continuaient à se bourrer la gueule et à manger leurs propres plats. La tarte resta sur la table, attendant encore son destin glorieux.
Bientôt, elle revint enfin avec l'addition munit d'un lecteur de carte bancaire. Le genre de chose qu'on ne retrouvait guère partout en haut.

-Je réglerai en espèce, plus tard, quand j'aurai terminé. Lui dis-je en feignant de ne même pas regarder la note, le tout en continuant à discuter avec mes amis de table sur tout et rien.

J'attendis patiemment qu'elle s'en aille, puis regardai enfin le bout de papier. Aaaaah...Il n'y avait pas à dire, le prix était vachement élevé pour tout ce que j'avais commandé. Est-ce que le porte feuille de l'autre abruti saurait couvrir mes frais… ? Probablement. Mais je ne comptais pas payé. Ce ne serait pas drôle sinon. Mon regarda tomba enfin sur le joli dessin que Nyx m'avait laissé. C'est ce qu'on appelait être pendu, par les couilles ! Haha. Ha.
Elle avait toujours eu un don pour la caricature.
Je jetai un coup d’œil à ma montre pour constater que la soirée était déjà bien avancée. Mon partenaire était impatient d'agir lui aussi. Il devait sûrement déjà ressentir les maux d'estomac fufu. Et lui aussi, avait commandé un joli repas, avec un jolie gâteau d’anniversaire. Son gamin devait être content.
Bien. Il était grand temps. Je pris une grande inspiration, puis me levai pour crier :

-Quel est ce prix des plus honteux, et ce dessin ?! Vous parlez d'un restaurant gastronomique ! C'est plutôt un restaurant qui vous donne la gastro à des prix astronomiques ! C'est inadmissible ! Jamais vu un prix aussi ridicule, même dans les plus grands restaurant de Caelestis !  Me plaignis-je à haute voix et en renversant ma bouteille de vin par terre à grand bruit.

Le signal était lancé. Je vis mon cher complice se lever de sa table et hurler :

-Fermez là ! On vous entend trop espèce d'emplumé ! Vous n'avez qu'à retourner dans votre cage là haut  avec tous les autres connards dans votre genre!

-Hein ?! Comment osez vous m'insulter !  Répondis-je aussi tôt, attirant tous les regards. Vous les Okeanos, peuple d'enculeurs de thon arrogants! Baissez la tête en notre présence ! Vous qui recevez notre chiasse par tonne de la haut !

-Les Caelestis vous n'êtes que des pigeons avez un balai dans le cul et de la chiasse à la place de votre cervelle de moineau ! Tout dans votre culture m’écœure ! Votre prétendu Dieu et votre reine qui devrait plutôt être assis sur un tabouret derrière la cuisine au lieu d'un trône! On voit bien pourquoi vous êtes un pays de tapette si vous êtes commandés par une femme! Putain mec, un peu d'imagination dans tes insultes, je savais pas bien que je t'avais donné carte blanche pour ça, mais merde quoi. Toutefois insulter la reine, ça c'était bien joué.

-T...Tapette ?! Vous insultez notre Dieu et notre reine bien aimée, vous, les mollusques ?! S'indigna un client du ciel.

Créer une bagarre dans un bar avait toujours été mon fort et j'avais de longues années d'expériences dans le domaine, le tout en évitant les fractures au crane. Créer une bagarre dans un restaurant n'était pas si difficile non plus, surtout quand les gens ne se piffaient absoooooooolument pas pour divers raisons, notamment par patriotisme.
Surtout quand un gros connard dans mon genre n'avait pas arrêté de comparer Caelestis et Okeanos durant la soirée. Mais dans tous les cas, il fallait une autre personne pour jouer le jeu avec moi. Toutefois, ce soir, je visais à créer un autre type de….bagarre. Je voulais créer une bataille...non, une guerre.

*Musique de circonstance*

Je vis mon complice bander tous ses muscles et prendre une part de gâteau dans sa main avant de la lancer de toute ses force et à pleine vitesse dans ma direction. Putain. Il n'y allait pas de main morte, si je me prenais ça, ça allait m'étourdir, voire me mettre K.o.
Sauf que je ne bougeai pas d'un pouce, voyant la tarte passer à toute vitesse à coté de moi pour toucher un Caelestis d'une autre table. Comme prévu.

-Comment osez vous! Entendis-je de la part de la victime.

-PFWAHAHAHAHAHA !  Ris-je à grande voix. Apprend à viser connard ! Suceur de b...

Je n’eus même pas le temps de finir qu'il me lança cette fois ci une autre part de gâteau que j'esquivai brillamment pour le spectacle. Ce ne fut pas le cas d'un client d'une autre table qui se leva avec de la crème plein le visage et jeta des brocolis en vociférant « Qu'est ce que ça signifie ?! ». Je me jetai sur ma table et pris moi même plusieurs part de tartes que je lançai vers des Okeanos à proximité de mon complice -les plus colériques bien sûr-, en feignant le manque de précision. Le plan était simple. J'énervais les Okeanos, et mon complice (et accessoirement son fils qui l'aidait) énervait les Caelestis.

Chacun de mes projectiles étaient accompagnés d'une phrase type :

-HEY TAS DE MERDE ! QU'EST CE QUE TU FAIS QUAND UNE TARTE T'ATTEINT ? (tatin)

ou

-TU VAS AVOIR DU TART(R)E DANS LES DENTS !

Bientôt, alcool aidant, il y eut assez de dégâts collatéraux pour créer une réaction en chaîne pour que les tables aux alentours se mettent à réagir, peuple de la mer se vengeant sur le peuple du ciel et vice versa, que ce soit en se balançant de la nourriture ou en se tapant dessus. Ah ! La haine entre nation ! Il suffisait d'une étincelle ! Et de beaucoup d'alcool. Qui allait nettoyer ça, je me le demandais.
Mais bien sûr, je fus aussi cible d'attaques. Par exemple un client se jeta sur moi avec la ferme intention de me tabasser. Il reçut pour récompense mon steak et une assiette dans la gueule et s'évanouit à même le sol. Un autre tenta de me prendre par derrière le coquin, mais il glissa sur le vin que j'avais renversé par terre au préalable. A court de tarte, je sautai de l'autre coté de la table et raflai les assiettes de mes voisins pour me servir en munitions -patates, fruits, purée, pâtes- tout était bon tant que ça se lançait.
Le plus marrant dans tout ça, c'est que j'avais demandé à mon complice de viser les Moira si elles s'approchaient de moi haha.

J'aperçus du coin de l’œil -tout en visant un autre Okeanos de l'autre, technique de voleur, si si- la femme de mon complice courir vers la prochaine cible. Moi ? J'étais un salaud sans vergogne qui traînait une famille entière dans sa merde par simple amusement même s'ils risquaient d’être blâmés pour toutes mes conneries? Ouais. Carrément!

La petite boite rouge était là. Sur le mur. À attendre son joli poing. Et lorsque ce point frappa, une douce mélodie particulière retentit à travers tout le brouhaha du restaurant, accompagné de plusieurs cris paniqués qui s’élevèrent du chaos déjà crée pour s'ajouter encore plus au désordre.

Quelle était cette mélodie qui sonnait dans nos oreilles ?

Voyons, on ne m'appelait pas le créateur de chaos et le roi des embrouilles pour rien.
L'alarme incendie qui sonnait ma fuite bien sûr.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Lun 24 Aoû - 12:21
La tête de Sacia –même de loin- valait son pesant de cacahouètes. Elle en avait horreur d’ailleurs de ces petites choses dans les bols que l’on présentait au bar. C’était sale, crasseux et il y avait une curieuse satisfaction mélangé à une horreur certaine à voir les clients y plonger leurs doigts et à les ramener à leurs bouches.

Le monde était pourtant ainsi fait : la plupart des gens savait parfaitement que les cacahouètes des bars n’étaient pas bonnes, qu’elles avaient un intérêt moindre au niveau du gout mais, c’était là, devant soi et l’attirance s’en avérait alors irrésistible.

Il en allait de même avec Sacia. Le combiné à l’oreille et la voix égale demandant un taxi aussi rapidement que possible, Strife regardait la scène au loin. Il ne savait jamais quand s’arrêter et c’était exactement ce qui en faisait un élément explosif et un joker conséquent au sein de leur équipe. A une autre époque, Strife aurait désossé vivant le blondinet, mais elle en percevait dorénavant l’état brut avec un regard plus affiné qui mettait en exergue les qualités inhérentes du jeune homme.

Les vociférations la firent ciller et elle vit exactement là où voulait en venir Sacia dès que ce dernier se mit à insulter ses petits camarades éméchés.

Brillant.

Reposant le combiné, Strife regarda –de marbre- l’agitation et le chaos prendre place dans la salle. Sacia avait parfaitement orchestré la chose et elle se désintéressa rapidement de l’élément déclencheur pour balayer la pièce à la recherche d’une éventuelle intervention. La police secrète ne serait plus si secrète devant un évènement de ce genre et de fait, un des hommes qui était en train de déjeuner en compagnie mielleuse se leva. Strife perçut les gestes plus précis, l’attitude plus martiale et la façon plus rapide qu’il eut de prendre son portable pour glisser quelques mots – probablement appel au renfort-.

Bien. Elle enregistra son visage dans un coin de son esprit.
La garde ne serait plus très longue.

Le restaurant ressemblait à une basse-cour dorénavant ou plein de poussins couraient dans tous les sens. De la nourriture était au sol et certains glissaient maintenant. Sacia évidemment eu la bonne idée de tendre son poing valeureux vers l’alarme incendie.
Décidément, il était plein de surprise et une fois de plus, Strife avait preuve en image (et en son vu les cris et grognements dans la salle) de sa valeur. L’eau s’éparpilla sur les clients et, pragmatique, Strife alla ouvrir les portes de la Société en invitant les gens à sortir. Les cuisiniers étaient venu voir ce qu’il se passait et Strife leur indiqua froidement la rue où commençait à s’amasser des badauds. « Alerte Incendie. Tout le monde dehors ! »

Allongeant son pas et prenant au passage un des parapluies qui trainait toujours sur les porte manteaux en éléments de décoration, Strife vint glisser derrière sa sœur, lui soufflant derrière la nuque un très économe. « Sacia. Cuisine. Ils arrivent. »
Une longue inspiration et elle passa près du blond ensuite, le parapluie ouvert au-dessus d’elle, se recevant au passage une part de lasagne fraiche sur son tablier, avec un regard qui en disait long sur l’état dans lequel il finirait s’il ne suivait pas Nyx.

Il fallait mettre à l’abri le bougre avant de l’exploser soi-même.

Les sirènes se firent entendre et Strife consulta la montre aux reflets argents sur le mur, non sans attraper de son autre main un des hommes qui voulait planter sa fourchette dans l’œil –tout du moins c’est ce qu’il disait- d’un des ressortissants de Caelestis. Elle le souleva sans effort apparent, les bras mécaniques étincelant dans un cliquetis d’automate.

« Gardez votre calme messieurs. La brigade est là. » La voix était trop froide pour que quiconque n‘y entende l’ironie grinçante.
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Re: "Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé] écrit le Mer 26 Aoû - 17:46


On la congédiait ? Vu le spécimen, c'était comme admettre à demi-mot qu'on n'avait pas l'intention de payer – et qu'on trouverait pour cela à redire sur le prix, n'est-ce pas. Procédé courant. Nyx arbora brièvement un air défiant mais consentit à se retirer sans soupçonner l'ampleur de ce qui allait leur tomber dessus d'une seconde à l'autre. Elle avait regagné le comptoir où se trouvait la caisse pour ranger le lecteur de carte bancaire lorsque l'emplumé se mit de nouveau à piailler. Alors qu'on s'était jusqu'à maintenant contenté d'exprimer son mécontentement par de « simples » paroles, le fracas de la bouteille de vin brisée et répandue au sol lui annonça l'imminence – et la contagion – du désastre.

On se renvoyait déjà la balle à grands cris, et la balle en question était un baluchon rempli de merde. Bientôt secondé par une mitraille de nourriture. Nyx était parfaitement du genre à se jeter dans la mêlée sans réfléchir, et la perspective de déboîter quelques mâchoires avec l'air de ne pas y toucher aurait eu de quoi la réjouir sans l'étrange écœurement qui la prit soudain bien malgré elle.
Était-ce le machisme bête et méchant du représentant d'Okeanos – qui par là même refroidissait en elle toute envie de lui prêter main forte ? Sans doute en partie. Elle en avait d'ailleurs grimacé d'exaspération et en prendre un pour taper tous les autres lui était apparu comme la seule option légitime. Mais ce qui la fit sensiblement blêmir d'indignation, ce fut plutôt le gaspillage massif de nourriture, complètement hors de contrôle, qui se perpétrait avec une frénésie croissante sous ses yeux. C'était viscéral – autrement dit, imprimé dans sa conduite tout au long des années par une Maman féroce, et le plus souvent à gros coups de tatane dans la gueule.

Tendue, toujours immobile et miraculeusement silencieuse derrière le comptoir, elle eut pour Sacia – parce qu'un pareil chaos en était la plus lisible signature – un regard qui condensait tout le vertige qu'elle éprouvait à cet instant. Comme souvent face à lui et à ses trop nombreuses frasques, elle était partagée entre la franche envie de rire aux éclats – en murmurant un très attendri My little baby, off to destroy the world ! avec des étoiles et des cœurs au fond des yeux – et celle tout aussi franche d'éprouver la robustesse de ses nouvelles prothèses à même ses os.
Elle dut cependant le regarder un peu trop fixement, parce qu'on ne tarda pas à vouloir la neutraliser au moyen d'une tarte entière qui se morcela lorsqu'elle l'intercepta in extremis des deux mains. Celles-ci étant désormais refermées sur de généreuses parts grossièrement découpées, Nyx ne trouva rien de mieux à faire que de s'accroupir derrière le comptoir pour s'en empiffrer avec résignation. Le sucre saurait l'apaiser. Une autre clope aussi, tiens, maintenant que l'alarme retentissait et qu'elle pouvait s'en griller une impunément.

C'est ainsi qu'elle parvint à se soustraire au chaos ambiant, étant pour la toute première fois de sa vie la plus sensée de tous – Strife n'était pas mal non plus mais n'avait pas pour elle l'intelligence d'avoir cédé au charme du gato ♥️ –, marmonnant tantôt « J'suis trop vieille pour ces conneries. », tantôt « Y a pas à dire, une bonne tarte, ça vous éduque une femme. » – sans que le double sens misogyne ne soit voulu, naturellement.
Elle se demanda vaguement comment Tommy aurait réagi face à de tels débordements. Il se serait sans doute retrouvé aussi démuni qu'un Sim face à un incendie domestique. La réputation de l'établissement en souffrirait à coup sûr, ne serait-ce que provisoirement – la calamité qui venait de s'abattre sur La Société était clairement l’œuvre d'un saboteur, après tout ; peut-être finirait-on par se montrer compréhensif.
Nyx fronça le nez en songeant qu'il faudrait certainement contribuer à la fuite du petit diable avant de pouvoir enfin mettre la main dessus. Il avait remué un peu trop de haine, ce soir. Mais bien sûr, il saurait une fois encore échapper brillamment aux représailles.
Sa sœur ne tarda pas à venir le lui confirmer. Les vigiles, en infériorité numérique, tentaient de maîtriser les clients déchaînés en attendant les renforts, aussi était-ce le moment de montrer à Sacia la sortie la mieux indiquée pour qu'il puisse disparaître sans attirer l'attention. On profiterait du mouvement de foule provoqué par l'alarme et l'ouverture des portes – Strife n'avait pas échappé au « Merci bébé. » admiratif de sa jumelle.

Nyx, tout en feignant de violenter « l'emplumé » pour le mener du côté des cuisines sans trop attirer les soupçons, dut envoyer valser d'un coup de pied plusieurs clients qui tentèrent de se jeter sur eux. Malheureusement, ne bénéficiant plus du parapluie décoratif qu'avait déployé sa tendre sœur pour se protéger, elle ne sut pas échapper aux projectiles qu'on semblait lui avoir réservés tout spécialement. Son seul visage ressembla bientôt à une croûte réalisée par un enfant de deux ans.
Elle dut se faire violence pour oublier l'alternative un peu trop facile que représentait l'arme de poing cachée sous la veste légère de son uniforme.
Tant bien que mal, on franchit enfin le seuil des cuisines désertées par le personnel.

« Un seul commentaire et j'te farcis l'cul avec tout c'que j'ai sur la gueule. Et tu vois qu'y a laaargement d'quoi faire. » Nyx n'était pas contente. Il y avait pourtant comme un fonds d'amitié persistant dans sa voix. C'est qu'ils n'en étaient pas à leur première crasse mutuelle, ni à la dernière. Comme toujours, elle trouverait bientôt le moyen d'en rire à s'en tordre les côtes. En attendant, elle eut un mouvement du menton pour désigner la sortie à son ami. « Tout au fond à droite. Pas la première, la deuxième. » Puis elle ajouta aussitôt. « Tu sais, j'vous aime beaucoup toi et tes conneries, mais tu perds vraiment rien pour attendre, mon cochon. » Il paierait d'une manière ou d'une autre, et plus encore que l'addition à laquelle il avait pensé échapper, parce qu'elle et Strife auraient sans doute à subir les conséquences de ses pitreries. Sur ces dernières paroles, elle saisit brusquement Sacia au visage et lui fit une grosse bise bien salissante avant qu'il ne puisse se dégager de son étreinte. La seconde d'après, elle avait déjà regagné la salle principale, complètement évacuée mais sens dessus dessous. Désemparée, Nyx chercha le regard de sa sœur.

« Dis-moi qu'tu m'aimes, bébé, sinon j'vais pas avoir le courage de nettoyer tout ça. » Elle crut entendre d'ici le rire démoniaque de Sacia.

HRP : Eeeet c'est donc terminé !! lovie Merci beaucoup à vous deux, vous êtes des trésors please

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"Serveuse ! Des cuisses de poulette pour moi !" - Nyx Moira [Terminé]

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