« EVENT - La lettre mystérieuse»

(Ouh mystèèère)

Jeux Atlasiens ? Elle avait été conviée ici pour ça ? Hmm.. Ça avait l'air d'être un événement intéressant, de plus, la somme promise était très alléchante, cependant elle n'en avait pas le moindre besoin et ce n'était pas trop le genre de fille à particip...
Stop. Après l'annonce qui fut faite, elle observa les premiers qui se précipitaient sur la scène pour s'inscrire. Il y avait la souveraine et beaucoup de membres de l'armée. Et qui disait armée, disait armes. Peut-être que l'une ou plusieurs des épreuves allai(en)t susciter la maniement d'armes... Formidable.

Son instinct guida ses pas automatiquement vers l'estrade. Elle marchait d'un pas toujours aussi calme avec une mine neutre. Oh oui qu'elle allait s'inscrire. Dans le pire des cas, il n'y aurait pas d'armes et elle allait quand même pouvoir discuter avec des hommes de guerres, et donc des hommes touchant régulièrement à des armes. Joie.

Elle arriva sur la scène et signa le papier d'inscription avec un léger sourire à la pensée des armes qu'elle pourrait éventuellement manipuler...

Par Lykaleï Di Fahnova

La foule sifflait et huait, se bousculait et s'écrasait toute entière. Pas moyen d'y voir clair : une véritable pagaille, visiblement causée par l'apparition d'une dame aux allures subtilement extravagantes. Quelque chose de très impressionnant, dans tous les cas. Cette dernière exprima alors les raisons de sa venue, toisant du haut de la scène les trois nations rassemblées. Elle expliqua cette convocation surprise, toujours sur un ton excentrique et certainement surjoué, précisant la nature du grand événement qui allait se dérouler.

Grand événement qui n'avait pas manqué de laisser de marbre la huée toute entière, hormis peut-être quelques exceptions qui trépignaient d'ores et déjà d'impatience à l'idée de pouvoir participer à ces fameux jeux. Alexius, lui, ne savait plus où donner de la tête : sa priorité première n'était pas d'y réfléchir à dire vrai, mais plutôt de sortir de cette sorte d'attroupement d'individus enragés par le désir presque... transcendant de s'inscrire. Non, lui n'était pas vraiment préoccupé par ça pour l'instant : il était surtout complètement serré contre Edelweiss, son amie de voyage qu'il avait croisée à l'allée d'une rue. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il la vit emprunter le même chemin que lui, cette même enveloppe à la main, par cette même journée. Ils avaient alors décidé de faire le voyage ensemble ─ quoi de mieux, après tout, que de se rendre quelque part avec une amie ? Amie contre laquelle il était obstinément compressé depuis environ une bonne dizaine de minutes.

Peu à peu, le temps passa, et la foule finit par se disperser rapidement. Différents visages passaient sur la scène qui surplombait la grande vallée ; différents visages qu'Alexius détaillait avec un intérêt tout particulier. Des cheveux de toute les couleurs, de nouveaux visages, des vêtements parfaitement distinctifs... Ceux des nations qu'il n'avait pas beaucoup eu l'occasion de côtoyer. Ses yeux se posaient ici-et-là, attirés par le trop plein de couleurs et de voix étrangères ; il parvint cependant à reconnaître son chef, Zackary, et s'en sentit quelque peu rassuré. Les autres peuples paraissaient si imposants, si présents. Il détacha ensuite son regard d'une adorable blonde qu'il connaissait bien là prénommée Annie, légèrement mise à l'écart, et puis d'un geste amical, il fit signe à son amie aux cheveux d'émeraude.

─ Et si on allait s'inscrire, Edelweiss ? articula-t-il sur un sourire amusé, avant de la traîner avec lui pour aller déposer leurs noms sur le parchemin prévu à cet effet.

Il s’en doutait déjà, mais c’était à présent confirmé. Les petits groupes se formaient, entretenaient des discussions ensembles. Certains semblaient plus mouvementés que d’autres, quelques unes un peu plus criarde. Voilà pourquoi il ne pouvait se permettre de sortir de son restaurant. Il s’agissait de son essence, d’une partie de lui-même. Privé de ce dernier, il n’était rien de plus qu’un amas de chair doté de raison, rien qui ne valait la peine qu’on s’y attarde. Il n’était pas amer, loin de là, seulement déçu de lui-même. S’il s’était écouté auparavant, il aurait pu au moins sauver son après-midi. Cela aurait été une victoire modeste, mais une victoire tout de même.

Une sensation derrière le genou, il perdait l’équilibre. Surpris par cette faiblesse soudaine, il eut tout juste le temps de comprendre ce dont il s’agissait avant de retenir sa chute de justesse, perdant ses lunettes sur le coup. C’était malin, ça. Déjà qu’on ignorait sa personne, il fallait ignorer son existence aussi? Maintenant il ne voyait plus rien, tâtant le sol à la recherche de ces dernières. S’il ne se retenait pas, il lui ferait savoir le fond de sa pensée, à cet imbécile heureux. Cela dit, il se contenta de faire ce qu’il savait le mieux : se retenir.

«P-Pardon, je ne regardais pas où j’allais…»

Évidemment, puisqu’il n’allait nul part. Et cette personne qui n’était pas foutue de faire attention. Une voix résonna jusqu’à ses oreilles et des sueurs froides lui grimpèrent le long de l’échine. Il n’était pas croyant, Dieu lui en était témoin, mais il savait déjà quel visage le diable possédait. Une élégance malsaine qui accompagnait ce visage aux traits fermes. Il aurait reconnu la Caelestis n’importe où. Même s’il voudrait la voir partir, il n’avait pas réellement les moyens nécessaires pour rendre possible ce souhait.

«Je… Je suis détendu, je ne vois de quoi tu- vous- voulez parler…»

En rétrospective, tu n’étais pas tellement doué, Tommy. Tu savais faire du café, servir les gens, mais outre cela, tu n’avais pas de réelles aptitudes physiques ou intellectuelles. Tu surprenais par ta simplicité, un charme qu’on prenait surtout en pitié, mais qu’on aimait tout de même. Tu mettais des sourires sur les visages malgré toi, mais tu étais bien là-dedans. Alors l’idée de participer à des jeux t’était impensable, pour la simple et bonne raison que tu n’avais pas à y être. Un handicap pour ton équipe. Esprits ou pas, la conviction que c’était une mauvaise blague que l’on jouait sur ta personne était plus forte que tout.

«J’avais l’intention de rentrer, en effet… J’ai eum, j’ai mon restaurant qui m’attend.»

Évidemment, l’excuse était bonne, mais c’était surtout une échappatoire. Mais tu la savais plus forte et surtout plus têtue que toi, alors tu suivais quand même. Avec un peu de chance, tu trouverais quelque chose à ta mesure. Sinon, tu servirais les rafraîchissements, ça aussi tu pouvais le faire. Derrière les projecteurs, comme toujours, au fond. En dépit tout, un faible sourire s’était imprimé sur ton visage. Une idée sordide, sortie tout droit d’un fantasme. Toi, tenant fièrement un trophée sous les applaudissements de tous et chacun. Aussi magnifique qu’insensé. Tu le savais bien que ce n’était pas à ta portée. Que tes seules récompenses étaient des critiques favorables dans les imprimés. Ta fierté était une entité à part entière de ta personne, bien en sécurité au fond des mers. Et pourtant, tu aimerais vraiment qu’on te félicite. Qu’on t’envie. Comme tu enviais les autres. Alors, pourquoi pas, au fond? Si tu te plantais, on te trouverait quelque peu maladroit, on passerait sans doute un petit commentaire effacé, mais on ne t’en voudrait pas. Personne ne t’en veut, tu n’as aucun ennemi.

«Pourquoi pas…»