| /fini/ {plot twist rpz} il faudra nouer les coeurs gros ⌁ Yali | |
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Hestia WinklerMessages : 420 Date d'inscription : 18/05/2015
| | /fini/ {plot twist rpz} il faudra nouer les coeurs gros ⌁ Yali écrit le Mer 15 Juil - 1:37 Il nous faudra plus que des mots Pour tuer notre solitude Il faudra nouer les cœurs gros La route sera rude
Cette nuit est différente. Cette journée avait été teintée d'un goût amer. Celui de la perte et de la nostalgie. Ca faisait 9 ans aujourd'hui. Tellement d'années étaient passées, mais pourtant, la plaie n'était pas cicatrisée. Comme si elle ne le serait jamais. Comme si ta mère vivrait toujours en toi de cette façon. Voilà pourquoi tu lui parlais à travers les arbres et la roche. Parce que tu ne pouvais simplement pas te permettre de la perdre à jamais. Encore moins de la remplacer comme avait pu le faire ton père. Au fond, tu ne lui en voulais pas. Il avait simplement réapprit à vivre. Il s'était trouvé une nouvelle compagne. Mais une mère, on ne nous en donne qu'une. Et toi, tu as perdu la tienne. Il serait temps de l'accepter Hestia. De tourner la page. Tu y avais réfléchit toute la journée. Et tu te sentais prête. Prête à graver sur ton corps l'amour que tu portais à ta mère, un souvenir immortel. Tu t'étais même rendue dans la forêt mortuus, pour trouver cette fleur, sa préférée. Et après l'avoir dessiné encore et encore, sous tous les angles, pour que ta cousine puisse la reproduire aussi fidèlement que possible, tu étais retournée sous terre. — Yali — dis tu d'une voix basse, à peine audible, en entrant chez elle — tu es là ? C'est moi. Cette nuit était différente. Tu ne venais pas voir ta cousine pour qu'elle répare et redonne vie a tes vêtements teintés par le sang; tu étais venue la voir pour qu'elle te répare toi et qu'elle te donne vie à nouveau. Tu espérais, après cette nuit, être à nouveau prête à prendre ton envol. Devenir cette femme libre, libre de voler au gré du vent. Tu t'installais dans le salon, connaissant si bien les lieux, attendant que ta précieuse cousine arrive. Le soleil est en train de se coucher. Et tu admires cette vue parfaite à travers l'immense baie vitrée, regardant les derniers rayons qui se confondent dans l'eau du lac de démétrio. Tu n'aimes pas ton appartement. Il est trop sombre, trop enfermé. Mais ici, tu te sentirais presque à l'aise. Tournant et retournant tes dessins dans tous les sens, les classant par ordre de préférence, tu te disais que tu supporterais la douleur facilement. Et avec cette fleur dans le dos, ta mère serait toujours a tes côtés pour veiller sur toi, tu ne te sentirais plus seule, tu ne ressentirais plus ce vide, ce manque. Tournant la tête pour saluer Yali, tu te levais, laissant les dessins sur la table basse. Tu te levais et tu la prenais dans tes bras. Tremblante. A chaque fois, chaque année, tu ne pouvais t'empêcher de ressentir sa perte. Et ça te brisait. Chaque année, ce jour, tu te répétais encore et encore que tu ne pourrais plus revoir son visage, que tu n'entendrais plus jamais sa douce voix, que tu ne sentirais plus jamais son odeur rassurante. La famille. C'était devenu ton trésor. Et tu venais voir Yali régulièrement. Elle était ta cousine après tout, et pas n'importe laquelle. — J'aimerais que tu marques mon corps — ça te choquait autant que ça devait la choquer. Un tatouage. C'est superficiel. Du moins, c'est ce que tu pensais. En réalité, ça devenait bien plus profond que toute autre marque, toute autre cicatrice, lorsqu'il y avait un sens. — mais avant, il va falloir que je boive. — souriant, tu relâchais l'étreinte, regardant un coffre au fond de la pièce — Le saké est toujours rangé dans ce coffre ? Te dirigeant vers le coffre, tu en sortais une, puis deux bouteilles ainsi que deux verres. Les posant sur la table, montrant de la main tes esquisses à Yali, tu te servais un premier verre. La nuit risquait d'être longue. Oh Hestia, très chère, tu n'en as pas idée. |
| | | Re: /fini/ {plot twist rpz} il faudra nouer les coeurs gros ⌁ Yali écrit le Ven 17 Juil - 0:53 La journée avait été longue. Trop longue. Et pourtant, Yali avait fermé boutique plus tôt que d’habitude, au milieu de l’après-midi. Une étrange humeur s’était emparée d’elle au fur et à mesure des heures. Un mélange de mélancolie et de nervosité. Ses pensées divaguaient entre souvenirs heureux de son enfance et ses craintes pour l’avenir. Ce n’était pas dans ses habitudes. Normalement, se plonger dans son travail lui faisait tout oublier : ses tracas du quotidiens, ses petits mécontentements, ses appréhensions, ses anticipations, ses petites joies, ses envies… Tout disparaissait au profit de son art. Mais ce jour-là n’était pas comme les autres. Il était particulier, spécial. Comme tous les ans depuis neuf ans. Neuf longues années. Plus longues pour certains que pour d’autres. Plus longues pour Hestia que pour Yali. Et comme chaque année depuis la disparition de sa tante, Yali s’inquiétait pour sa cousine. Sauvageonne. Chasseuse émérite. Amazone des forêts. Féroce. Indomptable. Charnelle. Indépendante. Belle. Forte. Pleine de vigueur. De fougue. Fragile. Blessée. Fissurée. Brisée. Elle, elle ne s’en était jamais remise. Et elle ne s’en remettrait jamais à ce rythme-là. Yali craignait pour sa cousine, enfant chérie sur laquelle elle veillait discrètement du mieux qu’elle le pouvait, à défaut de pouvoir lui faire oublier sa peine.
La teinturière poussa un long soupir tout en se laissant glisser dans le baquet d’eau chaude qui lui faisait office de bain. Une odeur mentholée et avec des notes de lavande parfumait la pièce. Yali avait choisi ces essences afin de se détendre et de se donner un petit coup de fouet. Il fallait qu’elle se prépare pour la soirée à venir. Hestia risquait de débouler chez elle, perdue et vulnérable, en ce jour de douleur. La perte d’une mère… La teinturière n’osait même pas essayer d’imaginer. Pas besoin. Il lui avait suffi d’observer sa cousine pour comprendre qu’elle n’avait aucune envie de connaitre cette épreuve. Et pourtant, d’autres épreuves attendant la jeune femme. Yali, pour la énième fois depuis son réveil, se demanda si elle allait devoir être celle qui les lui imposerait. Peut-être valait-il mieux qu’elle se taise. Qu’elle laisse Hestia faire lentement son deuil. En espérant qu’elle y arrive un jour, après encore quelques longues années. Mais d’un autre côté, il lui fallait peut-être savoir. Elle avait le droit. Le besoin, presque. Yali ne pouvait pas laisser cette jeune femme, à la fois si fragile et si forte, errer dans les ombres de son passé et s’y perdre. Ca terminerait par la détruire. Lentement, mais surement. Pourtant, si on lui laissait suffisamment de temps, elle pourrait arriver à accepter la perte de sa mère. A tourner la page et à passer à autre chose. La tatoueuse, les bras posés sur les rebords de sa baignoire rudimentaire, l’eau arrivant à la naissance de sa poitrine, ses genoux à l’air ; tournait le dilemme dans tous les sens. Au bout d’un long moment, elle abandonna. Peu importait à quel point elle se triturait les méninges, elle ne trouvait pas la solution à son problème. Elle plongea la tête dans l’eau devenue tiède, décidant de ne plus y penser. Elle se frotta la peau avec une éponge naturelle et du savon pour se laver, avant de s’occuper de sa longue chevelure rose. Elle se massa le cuir chevelu du bout des doigts, avant de rincer la mousse qui s’était formée. Sortie du baquet, elle ne se sécha pas immédiatement. Elle laissa l’eau couler sur son corps, observant le paysage depuis sa fenêtre, s’abîmant dans sa contemplation. Revenant soudainement à la réalité, Yali attrapa une serviette et se frictionna le corps puis les cheveux. Elle passa une huile parfumée sur sa peau, puis une autre dans sa crinière rosée. Yali enfila un simple kimono de coton blanc qu’elle ferma d’une ceinture de soie prune.
Assise devant sa console, elle démêla ses cheveux encore humides d’un mouvement mécanique, regardant au-delà de son reflet dans le miroir ovale lui faisant face. Jusqu’à ce qu’elle entende une petite voix qui l’appelait. Sans un bruit, lentement, elle reposa le peigne devant elle. Elle se leva et apparut silencieusement dans l’embrasure de la porte du salon où l’attendait Hestia. Elle l’observa rapidement, le temps qu’elle la remarque, avant de l’accueillir contre son sein. Fragile et vulnérable. Comme neuf ans auparavant. Elle avait besoin d’elle, comme Yali avait besoin de la protéger et de la réconforter à ce moment précis. Sans un bruit, la teinturière referma ses bras autours du dos de sa cousine. Sa famille. Sa chaire. Son sang. L’un de ses trésors. Elle la serra fort, avec pourtant la crainte de la casser. Elle voulait sentir sa chaleur se mêler à la sienne. Respirer son odeur, emprunte de notes de sève, de terre et de sang. S’assurer qu’elle était là, dans son étreinte rassurante et familière. Protectrice.
Yali se recula quelque peu, libérant la jeune femme de ses bras. Marquer son corps ? Elle ? Hestia ? Qui n’avait jamais montré le moindre intérêt pour les tatouages. Pire, elle les moquait lorsqu’elle le pouvait. Alors, qu’est-ce qui l’avait poussé à changer d’avis aussi brutalement ? Sa mère, sans doute… Le décès… Elle voulait s’encrer en son honneur. Créer un lien qu’elle n’avait pas eu le temps d’établir avec elle ? C’était une possibilité. Mais cela restait étrange venant d’elle. La tatoueuse réfléchissait à ce soudain revirement tandis qu’elle sortait de quoi grignoter et les disposait sur de grandes assiettes en porcelaine. Des noix torréfiées et salées, des olives pimentées, de la purée de fèves à l’huile d’olive, des tranches de citron confit, des morceaux de sèches séchées et de viandes fumées, des galettes de pain qui lui avaient été livrées plus tôt dans la journée. Pour éviter de se rendre malade. Yali déposa tout cela sur la table, saisit les esquisses que lui présentait Hestia et commença à les détailler du regard. Elle porta son verre aux lèvres, relevant les yeux vers sa cousine, un air interrogateur au visage. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?
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| Hestia WinklerMessages : 420 Date d'inscription : 18/05/2015
| | Re: /fini/ {plot twist rpz} il faudra nouer les coeurs gros ⌁ Yali écrit le Ven 17 Juil - 18:54
Elle t'avais accueillie dans ses bras comme si c'était devenue une habitude. Pourtant tu n'es pas du genre à montrer de l'affection. Mais tu en avais besoin. Ce soir plus encore.
Prenant un premier verre que tu buvais cul sec, tu te resservais. Tes papilles s'émerveillaient alors que ta gorge brûlait. Elle brûlait sous le goût de l'alcool, bientôt, elle ne brûlerait plus.
Pas que tu veuilles oublier ta peine en buvant, c'était plutôt pour fêter cette nouvelle. Tu étais enfin prête à tourner la page. D'où le tatouage.
Attrapant une olive, puis deux, tu regardais Yali — incrédule.
— C'est pour ma mère — ta mère, ça te brisait le coeur de l'évoquer — j'ai besoin de tourner la page. — tu en as plus que besoin Hestia — Et je pense que de l'avoir gravée sur mon corps m'aidera à prendre un nouvel envol.
Tu n'aurais plus besoin de chercher de réponse. Tu n'aurais plus besoin de pleurer sa mort, d'attendre qu'enfin tu puisses la rejoindre. Ce n'était pas une vie.
Encore une gorgée. Pour l'accompagner tu attrapais un peu de viande fumée. Décidément, ta cousine te connais mieux que quiconque. Tu te doutais qu'elle avait du tout préparer pour toi, pour cette soirée particulière.
— Alors ce soir, — tu souriais, tu riais même légèrement — je t'offre mon corps. — pour apaiser les tensions flottantes — Prends en soin.
Et tu finissais avec un clin d'oeil.
Et encore une gorgé. Ta gorge ne brûlait plus.
Tu avais confiance en elle, et ça se sentait dans ton regard.
— Merci, — tu la regardais, avec une forme d'amour particulière — tu as toujours été là. — et c'était pour la remercier, que tu décidais de sauter le pas — Alors s'il te plaît, tatoues moi.
Un autre verre. La bouteille à moitié vide. Tes idées étaient toujours claires, mais le monde qui t'entourais devenait un peu trouble. Combien de verres avais-tu bu ? Tu ne les comptais déjà plus.
Tu prenais une galette de pain que tu tartinais de purée de fèves à l'huile d'olive, avant d'y déposer des lamelles de viande séchée. Croquant à pleine dents dans ce sandwich improvisé, tu alternais avec des noix torréfiées. Ce duo salé accompagnait parfaitement ce saké.
C'était le meilleur que tu avais jamais bu, peut-être parce qu'il avait une saveur spéciale, ou peut-être le devenais-t'il en ce jour spécial.
Glissant ta main dans tes cheveux, tu redoutais un peu le moment de passer sur la table. Tu ignorais quel genre de douleur un tatouage pouvait procurer. Pire encore, tu te demandais si ta cicatrice n'allait pas se réveiller. Cette longue cicatrice qui parcourait ton dos, partant de ton omoplate gauche jusqu'à ton aine droite.
Tu te mordais la lèvre, continuant à manger et à boire tandis que Yali observait les croquis.
Et une bouteille. Tu te resservais un verre. Tes idées restaient intactes. Il n'y avait que tes gestes qui étaient en décalage. Tu te sentais bien. Prête à ce que l'encre entre à jamais en contact avec ta peau.
Te levant — croquant une dernière fois quelques olives — tu te dirigeais vers ce long rideau noir. Tes mains glissaient sur cette soie magnifique, brodée de fleurs noires, des spider lili. Tu souriais.
Tout était parfait ce soir. Tu devais faire en sorte que tout soit parfait désormais.
Dans quelques heures — le temps du tatouage — les effets de l'alcool se seraient dissipés.
Enlevant ton haut et le posant sur la table, tu t'allongeais dessus. Il était temps.
Temps de rendre hommage. Temps de passer à autre chose. Temps de prendre ton envol.
Faisant signe à Yali que tu étais prête, tu attendais qu'elle se prépare. Pas besoin de dessin préalable. Tu connaissais les talents artistiques de ta cousine — qu'elle tenait de votre grand-père — et tu lui faisais entièrement confiance.
Bientôt, ta mère serait marquée sur ton corps. De sorte à ce qu'elle ne te quitte plus jamais.
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| | | Re: /fini/ {plot twist rpz} il faudra nouer les coeurs gros ⌁ Yali écrit le Dim 19 Juil - 18:20 Elle avait besoin de tourner la page. Bien, une avancée. Après tant d’années Hestia faisait enfin face à la réalité. Il fallait qu’elle laisse tout ça derrière elle, qu’elle se fasse une raison et qu’elle arrête de raviver tant ses souvenirs que sa peine. Elle allait enfin pouvoir se construire une vie, sa vie, plutôt que de rester repliée sur elle-même à songer à son passé et à rêver de ce qu’il aurait pu advenir. Si un tatouage l’aidait à enfin clore ce passage de sa vie, Yali était plus qu’heureuse de l’y aider. Elle allait mettre le point final à ce chapitre si sombre et tourmenté. Ce n’était pas une existence pour une jeune femme, pour Hestia. Enfin, elle allait être libérée. Elle allait pouvoir prendre son envol. Déplier ses ailes, braver de nouveaux défis. Quitter l’ombre de ses forêts ou elle était plus dangereuse que n’importe quelle bête sauvage pour revenir fouler les terres des hommes, là où ses paires l’aideraient à se construire de nouveaux projets. Un nouveau futur. Et pourtant, la tatoueuse avait le cœur serré. Hestia avait le droit de savoir. Yali avait le devoir de lui dire. Ou peut-être devait-elle se taire. La jeune femme avait enfin décidé de laisser les morts reposer en paix et de prendre sa vie en main. Mais les morts… eux, la laisseraient-ils en paix ? Ou reviendront-ils la hanter au hasard d’une rue, derrière un arbre, dans l’ombre d’un bosquet, sur la rive d’un lac ? Maintenant ? Dans deux jours ? Dans deux semaines ? Deux mois ? Deux ans ? Deux décennies ? Quand elle sera en train de se reconstruire ? Quand elle aura des projets ? Ou une famille ? Et qui lui dirait Yali, à ce moment-là, elle qui savait. Devait-elle enterrer son secret, l’oublier à jamais ? Ou tout lui révéler, quitte à la briser une nouvelle fois ? Laisser la blessure cicatriser en prenant le risque qu’elle soit violemment rouverte et forme une plaie mortelle ? Ou crever l’abcès, sans savoir quand sa précieuse cousine pourra s’en remettre, à condition qu’elle y arrive un jour.
Yali adressa un sourire las, désabusé, à Hestia par-dessus son verre. Oh, elle n’était pas du genre à tatouer les idées embrouillées par l’alcool. Mais tout comme la chasseuse, elle avait besoin d’un petit remontant pour traverser cette nuit. Et pour résoudre ce dilemme qui se posait à elle. Distraitement, la tatoueuse picora dans l’une des assiettes devant elle. Elle ne sentit pas le goût des aliments. Ni leur consistance. Elle mâcha machinalement, à un rythme lent, avant de déglutir avec difficulté. Elle saisit la main d’Hestia lorsque celle-ci la remercia d’avoir toujours été à ces côtés. Etrangement, cette phrase sonna comme un adieu aux oreilles de Yali. Plus que toutes les huit autres soirées de deuil que les cousines avaient passé ensemble, cette neuvième allait marquer un tournant. Elle le sentait, comme une prémonition. Son anxiété, peut-être, lui jouait des tours. Peut-être se tairait-elle. Peut-être ne dirait-elle pas les mots qu’elle se devait de prononcer. Pas ceux qu’Hestia espérait, assurément. Mais peut-être bien ceux qu’elle avait besoin d’entendre. Et à nouveau, tout son univers allait être chamboulé, sans dessus-dessous. Tout allait s’effondrer autour d’elle. La teinturière observa sa cousine boire et manger, faisant semblant de se concentrer sur les croquis de fleurs rouges. Elle voulait graver les moindres détails de cette soirée dans sa mémoire. Ses doigts rapides. Ses mains agiles. Ses cheveux retombant sur son visage. Ses yeux émeraudes, rivés sur la nourriture et se relevant vers elle. Ses lèvres légèrement craquelée. Ses dents blanches. Verre après verre, elle avait bu la moitié de la bouteille pratiquement seule. Elle se servait copieusement, sans hésiter. Elle était chez elle, ici. A l’aise. Elle croquait un bout de galette tartiné à pleine dent, presque avec gourmandise. Si quelqu’un se tenait dans le dos de Yali et ne pouvait pas voir son air grave, il aurait presque cru que les deux femmes passaient une soirée agréable. Un dîner en famille, durant laquelle on pouvait se relaxer. Yali continuait d’observer Hestia lorsqu’elle se leva et souleva le rideau de soie noire. Un court soupir souleva sa poitrine.
Un air solennel enveloppa la tatoueuse alors qu’elle suivit sa cousine dans la salle réservée aux tatouages. D’une commode, elle sortit des linges de coton blanc. L’alcool allait faire saigner Hestia plus que nécessaire, mais cette fois la tatoueuse s’abstenait de toute remontrance. Elle les posa sur une table de la hauteur du lit. Elle sortit plusieurs petits récipients dans lesquels elle mélangea plusieurs encres et pigments. Elle aligna plusieurs peignes d’aiguilles sur la table. Sans un bruit, elle alluma des chandelles positionnées dans l’alignement des quatre coins du lit. De la commode, elle sortit une jarre d’alcool pure et en imbiba un tissu pour ensuite y frotter les pointes de ses outils avant de les passer à la flamme. Il fallait stériliser les aiguilles, avant de les enduire d’encre. Sans rien dire, les différentes esquisses posées à côté d’Hestia, Yali glissa la main sur le dos de sa cliente. Elle sentit sa peau sous ses doigts, tâta ses muscles, cherchant le meilleur endroit où laisser son art s’exprimer. Un dernier élan d’amour familial serra la poitrine de la femme, repassant de la tatoueuse à la cousine. Sur une impulsion subite, elle déposa un baiser sur le front d’Hestia. Elle allait souffrir, et être affaiblie. Elle était vulnérable sous ses aiguilles. Et si elle allait graver en elle son choix de reprendre sa vie en main, de laisser la tragédie à sa place soit dans le passé… elle allait également lui infliger une nouvelle peine. Une douleur nouvelle pour elle. D’abord physique, déchirant sa peau et laissant l’encre s’imprégner profondément en elle alors que son sang allait couler. Puis mentalement, psychologiquement. Sa décision était prise.
Alors que ses lèvres quittaient le front d’Hestia, Yali redevint la tatoueuse : froide, distante, insensible aux souffrances de ses toiles vivantes. Elle était entièrement concentrée sur son art lorsqu’elle saisit un peigne, le trempa dans l’encre, et le planta pour la première fois dans le dos d’Hestia. Hestia qui n’était plus sa cousine chérie, mais juste un support pour ses créations. Peu importait ses gémissements, cris ou supplications. La tatoueuse ne les entendrait pas, il n’existerait pas pour elle. De longues heures s’annonçaient pour Hestia, alors que sa cousine devenue étrangère incisait le bas de son dos de gestes précis et tyranniques. Peu à peu, les fleurs s’épanouissaient. Elles poussaient le long de sa colonne vertébrale jusqu’à ses omoplates, leurs racines inexistantes courant sur ses hanches. Leurs tiges, à peine visible, se fondaient sur sa peau. Les pétales, vaporeux. Fleurs d’une morte. Aussi éthérée qu’un lointain souvenir qu’on ressuscitait. Plus le sang coulait, plus Yali l’épongeai, et plus elle piquait. Encore et encore. De façon effrénée. Plongée dans une transe. De grosses gouttes de transpiration perlaient sur tous son corps. Elles tombaient et se mélangeaient au sang d’Hestia. Ce n’est qu’au bout de longues heures que la tatoueuse revint à elle.
Yali regarda son œuvre. Satisfaite. Puis elle secoua l’épaule d’Hestia. Aucune réponse. D’abord surprise, puis inquiète, la tatoueuse essaya d’appeler sa cousine qui ne répondait pas. Maitrisant à grande peine sa panique, elle vérifia que la jeune femme était encore en vie, plaçant sa main sous son nez. Elle respirait, heureusement. Mais elle était étrangement pâle. Il fallait qu’elle la réveille. Délicatement, elle la replaça sur le lit avant de sortir de la pièce d’un pas rapide. Elle revint dans la chambre avec des sels à la main. Elle se figea devant le spectacle qui s’offrait à elle. Hestia, femme indomptable, inanimée dans son atelier, allongée sur un lit recouvert de son sang. Elle était exsangue. Voilà pourquoi il ne fallait pas boire avant une séance de tatouage. Et aussi pourquoi on ne faisait pas de tatouage aussi grand en une seule séance. Pourtant, c’est ce qu’elles avaient fait. Hestia avait trop bu, Yali n’avait pas su s’arrêter. Et c’était la plus jeune des deux qui en payait le prix. La tatoueuse devait la ranimer. Lui donner quelque chose à manger et à boire. De la viande et des jus de fruit. Un plat de foie. C’était la bonne chose à faire. Elle devait s’assurer qu’elle allait bien, qu’elle allait s’en remettre sans problème. Pourtant, au lieu de la réveiller à l’aide des sels, Yali plaça sa cousine inconsciente sur le côté. Et elle reprit ses peignes. Elle entra dans une nouvelle transe alors que les aiguilles meurtrissaient la peau fine des côtes de sa cousine, puis sous son sein droit.
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| Hestia WinklerMessages : 420 Date d'inscription : 18/05/2015
| | Re: /fini/ {plot twist rpz} il faudra nouer les coeurs gros ⌁ Yali écrit le Dim 19 Juil - 23:40 Les aiguilles se plantaient, l'une après l'autre, l'encre se diffusait sous ta peau, libérant au passage ton sang dilué par l'alcool. Les gestes de ta cousine se voulaient aériens, souples, légers et en même temps forts et puissants. Elle était douée. Tu n'en avais jamais douté. La douleur était supportable, sauf à certains endroits de ton corps — marqué par les cicatrices — comme tu le craignais. Des minutes passaient, des dizaines de minutes, des heures. Finalement, tu t'évanouissais. Manquant de sang et d'énergie. L'alcool même sortant de tes veines, imbibant ton dos. Tu t'en voulais, tu t'en voulais ça cela risquait de compliquer le travail de Yali, tu t'en voulais de tâcher les draps qui t'enveloppaient peu à peu. Et tu sentis à peine ta cousine te mettre sur le côté. Tu ne l'entendais plus. Ton sommeil était profond. De nouvelles cicatrices émanaient de ton corps. ___________________________________________________________ Ce n'est que le soleil qui vint te réveiller — caressant ta peau. Tu étais allongée sur cette même table où ton corps venait de d'être encré. Une sensation de fraîcheur parcourait ton dos et tes côtes, Yali venait probablement de mettre de la crème sur son oeuvre. Tu regardais les bandages enveloppant ton dos et allant jusque sous ton sein. Une sensation de brûlure prenait le relais. Si ça n'avait pas été si douloureux à l'application, la cicatrisation allait être ce qui te ferais prendre conscience de ton tatouage, de ta peau marquée. Et tu étais impatiente, impatiente de voir le résultat. Tu ne tenais plus en place — d'ailleurs — tu te levais de ce lit — avec difficulté. Ta peau étirait les cicatrices encore fraîches, ce qui venait à te questionner sur les bandages sous ta poitrine. Yali aurait-elle rouvert une vieille cicatrice ? Non c'était impossible. Enfilant un kimono qu'on avait laissé à ta disposition, tu attachais tes cheveux. La nuit avait du être longue, et tu ne voulais pas réveiller ta cousine si elle dormait encore. Le rideau de soie était tiré sur le côté, comme pour laisser entrer la lumière dans cet antre. Tu soupirais doucement, mordant ta lèvre sous la brûlure. Tu voulais voir le résultat, tu voulais voir cet hommage rendu à ta défunte mère, après tout c'était encore ton corps. Marchant dans le salon, tu décidais de dénouer le kimono pour soulever les bandages. Ce n'était pas facile, le motif se trouvant dans ton dos. Le pansement était encore rouge, était-ce l'encre, le sang ou bien les deux ? Retirant délicatement le bandage tu pouvais admirer ce chef d'oeuvre. On pourrait croire que les fleurs bougent au gré du vent, on pourrait penser qu'elles sont vivantes tant elles sont magnifiques. L'effet aquarellé laissait transparaître le grin de ta peau. Et ta cicatrice semblait s'effacer pour en laisser une nouvelle. Une nouvelle, magnifique. Elle respirait ta liberté. Tu te sentais libérée d'un poids. Comme si tout irait bien désormais. Prenant une nouvelle inspiration tu te sentais nouvelle femme. Et tu refaisais les bandages en t'aidant du miroir dans lequel tu venais de contempler cet art divin. Une larme coulait sur ta joue. Délivrée. Tu commençais à renouer ton kimono avant de t'arrêter net. Tu n'avais pas enlevé le bandage en dessous de ta poitrine. Pour vérifier qu'il n'y ait pas d'infection tu décidais de le retirer. Après tout, c'est ton corps. Et tu riais en voyant cet oiseau encré sur ton corps. Yali en avait profité. Elle t'avais prit pour une toile. Mais ça te faisais rire. Etait-ce nerveux ? Non. En cet instant de bonheur — de délivrance — tu remerciais ta cousine pour t'avoir offert ce tatouage qui te rappèlerait que tu as décidé de prendre ton envol. Plus jamais tu ne te laisserais emprisonner par tes émotions. Il était temps de vivre pour toi. Remettant proprement ce bandage avant de renouer correctement ce kimono noir brodé, tu te dirigeais vers la cuisine. Pour remercier Yali tu lui préparerais un petit déjeuner royal. Tu commençais à fouiller dans les tiroirs, piochant quelques ingrédients par ci par là. Quelques oranges pressées mêlées à un jus de poire, quelques brioches recouvertes de beurre de cacahuètes parsemées de fèves de tonka séchées et brisées. Et bien sûr, un thé avec beaucoup de miel pour essayer d'apaiser la gorge de ta précieuse cousine. Posant ce repas rapidement préparé sur la table du salon, tu appréciais chaque rayon de soleil venant flirter avec ta peau. Tu te sentais revivre. Comme une deuxième naissance. Et jamais tu ne pourrais assez remercier Yali pour te l'avoir offert. La douleur accompagnant le tatouage en devenait jouissive. C'était une douleur qui te mènerait à une vie où tu serais — enfin — libre. Tu te retournais, le sourire au lèvres et tu t'apprêtais à remercier ta cousine, le coeur battant à nouveau grâce à elle, ces chaînes qui t'avaient assez retenue étaient enfin parties. Tu t'apprêtais à parler, le sourire béat, lorsque tu aperçu son expression. Yali, que se passe-t'il ? Qu'est-ce qui est arrivé ? C'est papi ? C'est ta mère ? Que s'est-il passé ?Elle portait ce visage que tu ne connaissais que trop bien. Ton père avait eu le même, exactement le même, lorsqu'il vint t'annoncer la mort de ta mère, 9 ans plus tôt. Ton coeur s'arrêta un instant. Tu la regardais, incrédule. — Dis moi ce qu'il se passe. — ta voix était froide, faible, tremblante. Ton regard interrogateur. Ta gorge serrée. Tu retenais tes larmes. Pourquoi falais-t'il qu'en ce jour béni on vienne t'annoncer une nouvelle qui risquerait de te briser. Tu le voyais dans le regard de Yali. Ce n'était ni grand-père, ni sa mère. Alors de qui s'agissait-il ? Qui était mort cette fois ? HRP; SALUT LES STALKEURS je vous permet enfin de voir notre arbre généalogique - attention c'est grand, swag, badass /fuit:
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| | | Re: /fini/ {plot twist rpz} il faudra nouer les coeurs gros ⌁ Yali écrit le Mar 21 Juil - 19:11 Elle avait achevé son œuvre. Elle avait nettoyé les plaies. Elle les avait laissées sécher. Elle avait passé un baume cicatrisant. Elle avait bandé ce corps inerte qui avait été sa toile d’une nuit. Elle avait rallongé la femme sur le ventre, de façon à ce qu’elle n’appuie pas sur les tatouages. Elle était allée dans sa chambre, d’un pas las. D’un coup, l’épuisement l’écrasait. Elle alluma quelques brins d’encens puis se glissa nue dans ses draps. L’espace de quelques heures, Yali se reposa d’un sommeil de mort. Sans rêve. Sans cauchemar. Juste le néant. Lorsqu’elle rouvrit les paupières, elle eut l’impression que seules quelques secondes s’étaient écoulées. Pourtant, elle sentait ses muscles plus détendus. Elle se serait sentie bien, même, si sa décision ne la tourmentait pas déjà. Une odeur alléchante se frayait son chemin jusqu’à elle. Elle entendait le tintement des couverts, des tasses et des assiettes qu’on disposait. Malgré le fait qu’Hestia ait été exsangue quelques heures plus tôt, la voilà qui s’affairait pour préparer le petit déjeuner. Il n’y avait pas de doute : entre les deux cousines, il y en avait définitivement une qui avait plus d’aptitudes physiques que l’autre. C’était facile de deviner laquelle. Soucieuse, la tatoueuse passa ses doigts dans sa chevelure tandis que ses jambes glissaient sur le rebord de son lit, entraînant le tissu avec elles.
Yali, parée d’un simple kimono, les cheveux balayant librement son dos, parut dans le cadre de la porte. Elle observa sa cousine, tellement aimée, tellement chérie, et parfois protégée en toute discrétion. Elle était là. Chez elle. Encore une fois. Elle avait le pas léger, la mine réjouie malgré une fatigue évidente. Ses gestes, trahissant une allégresse éphémère, étaient rapides et décidés sans pour autant être brusques. Yali la regardait virevolter, ouvrant un tiroir, fermant un placard, tournant autour de la table pour y déposer une théière. Oh, elle n’avait pas fait les choses à moitié cette fois-là. Elle avait mis les petits plats dans les grands et elle aurait même sorti les petites cuillères en argent et la pince à sucre, si Yali en possédaient. Yali imagina Hestia dans le rôle d’une tenancière d’auberge, propriétaire d’un petit établissement chaleureux et plein de vie, où l’on venait passer un bon moment entre amis ou avec la famille. Yali imaginait Hestia dans une autre vie. Peut-être celle qu’elle pourrait avoir si la tatoueuse se taisait. Elle qui était habituée au silence, pourquoi devait-elle lui révéler cette vérité ? Son sourire disparu en un battement de cœur. La tatoueuse sentit l’atmosphère devenir pesante autour d’elle. Sa poitrine se serrait. Son visage, neutre, était devenu grave. Ses traits fins, ses cheveux dénoués sur ses épaules, sa posture droite élégante, sa robe sobre, sa tristesse dans son regard… En cet instant Yali était parée d’une profonde solennité. Pourvu que ce ne soit pas elle qui brise les ailes de cette enfant enfin prête à prendre son envol.
Hestia avait les larmes aux yeux. Son corps entier s’était tendu en apercevant l’expression de sa cousine. Yali sentit une fois de plus son cœur se serrer. Allait-elle ressentir cette sensation opprimante à chaque fois qu’elle passerait à la jeune chasseuse ? Ou est-ce que ça ne durera que quelques mois ? Quelques années. Était-il vraiment sage de la repousser dans le gouffre qu’était son passé, maintenant qu’elle avait enfin réussi à s’en délivrer ? Lui en voudrait-elle ? Peut-être. Serait-elle en colère contre elle ? Certainement. La haïrait-elle pour ça ? Non. Elle était plus raisonnable que ça. Yali n’était que l’oracle lui révélant des pans cachés de la vérité. La messagère. C’était peut-être le destin. Ou peut-être allait-elle à l’inverse du destin, ramenant des bribes du passé dans le présent. C’est pourtant habitée par les doutes et l’incertitude qu’elle s’était décidée. Et elle allait se tenir à sa décision.
Yali désigna la table d’un geste du bras avant de s’y asseoir. Elle attendit qu’Hestia y prenne place et l’invita à manger. Elle resta immobile le temps qu’il fallut pour que la chasseuse cède et prenne son petit déjeuner. Il fallait qu’elle reprenne des forces. La tatoueuse elle-même mangea à petite bouchée une tartine, arrivant étonnement à apprécier le goût du beurre de cacahuètes agrémenté de fève de Tonka. Elle servit deux tasses de thé, fumant, et disparut un court instant de la pièce. A son retour, elle posa devant Hestia un petit pot de baume. Elle reprit sa place à table et plongea son regard rubis dans les yeux émeraude de sa cousine. Elle se laissa doucement aller contre le dossier de sa chaise et prit une profonde inspiration.
-Du baume. Pour nourrir les tatouages le temps de la cicatrisation. Ne le gratte pas. Laisse les croûtes tombées naturellement, ou tu les ruineras.
Yali ne fit pas de grimace. Elle ne tressauta pas. Ne se replia pas sur elle-même. Elle acceptait pleinement la douleur que ces quelques phrases lui apportaient. Elle ne put toutefois réprimer une quinte de toux qu’elle s’efforça d’étouffer le plus rapidement possible. Elle avait décidé de lui révéler ce qu’elle avait appris en parlant, dû-t-elle souffrir et révéler ses failles. Elle lui devait bien ça. Sans pour autant savoir quelles répercussions exactes auraient ses mots sur la vie d’Hestia, elle se doutait qu’ils allaient provoquer un bouleversement. Que tout allait être remis en question. Et qu’elle serait peut-être encore plus perdue et blessée qu’avant. L’abandon… Ou quelque chose qui y ressemblait fort. Peut-être y avait-il une raison à tout cela. Mais si elle existait réellement, Yali ne la connaissait pas. Une fois elle avait confronté sa mère à ce sujet. Elle lui avait répondu d’une façon des plus sibyllines, renforçant la conviction de la tatoueuse. Sa voix immonde, éthérée et pourtant semblant venir des tréfonds des enfers, travestie et brute à la fois, pure et salie… Yali se dit qu’étrangement, cette voix qu’elle détestait tant la reflétait parfaitement en ce moment.
- Ta mère est vivante. Je l’ai vue. Lors d’une de mes livraisons. Il y a quelques années. En dehors de Démétrio. Elle a… changé.
Elle n’en avait pas cru ses yeux lorsqu’au détour d’une rue, dans une petite bourgade de Caelestis, elle avait aperçu sa tante Marvel. Le teint halé. Les cheveux foncés. Des gestes plus brutes. Une allure plus dangereuse, presque hostile. Elle n’avait rien à avoir avec la femme de ses souvenirs et pourtant… Yali l’avait suivie durant presque une heure, manquant de se faire repérer à plusieurs reprises. Ou peut-être avait-elle été repérée et sa tante avait préféré l’ignorer. Elle était là, au milieu de ses nouveaux camarades qui ressemblaient plus à des bandits qu’à des dandies. A rire fort, à faire des blagues de mauvais goûts, à toucher de temps à autres leurs armes comme pour s’assurer qu’il pouvait passer à l’attaque à tout moment. Il était clair qu’il ne valait mieux pas s’approcher d’eux. Pourtant sa tante, avec sa tendresse et sa bienveillance, en faisait indubitablement partie du groupe. Elle en était même fugacement le centre avant que quelqu’un d’autre prenne la parole. Une femme changée. C’était peu dire. Presque méconnaissable. Malgré tout, les liens du sang ne saurait mentir. Troublée, Yali était revenue en Earthea. Elle n’avait parlé de cette découverte qu’une seule et unique fois, à travers une seule question à la réponse des plus ambiguës : « Où est tante Marvel ? ».
Son regard continua de sonder celui d’Hestia quelques secondes. Puis elle reprit son petit déjeuner.
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| Hestia WinklerMessages : 420 Date d'inscription : 18/05/2015
| | Re: /fini/ {plot twist rpz} il faudra nouer les coeurs gros ⌁ Yali écrit le Mar 21 Juil - 22:45
Le coeur battant, tu attrapais le baume que te tendais ta cousine. Mais ça ne t'intéressais pas. Tu l'écoutais attentivement. Pourtant les quelques mots à propos de ce baume cicatrisant partaient aussitôt.
Tu la regardais, tu la cherchais du regard, le coeur battant toujours plus fort. Les larmes montaient, mais tu les retenais. Ce regard.
Et Yali qui te parlait. Alors qu'elle avait l'habitude d'écrire. Sa voix résonnait dans la pièce. Pourtant tu entendais distinctement les battements de ton coeur.
Ca t'étouffais. Il fallait que tu sache. Tu ne pourrais pas rester assise sur ce canapé plus longtemps. Il fallait que tu sache.
Et le verdict tomba.
Ta mère.
Non c'était impossible.
C'est faux, tu mens. Tu mens. Tu mens. Ca ne peut pas être vrai. Tu voulais crier. Mais ta gorge était serrée, t'obligeant à rester muette. Maman, tu ne peux pas...
Non elle ne pouvait pas être en vie. Elle ne pouvait pas t'avoir abandonné. Et les larmes tombèrent. Tu ne sentais plus ton corps, tes pensées fusaient pourtant.
Ta mère. Ta mère est vivante Hestia. Alors pourquoi, pourquoi t'as t'elle abandonnée ? Pourquoi n'es-t'elle pas revenue ?
Et les larmes tombèrent.
Tu ne savais plus quoi faire. Ton coeur se déchirait. Tes entrailles se retournaient. C'était comme si tu étais morte à nouveau.
Toi qui voulait prendre un nouvel envol. On te brisait les ailes.
Il fallait que tu sache. Il fallait que tu saches pourquoi.
Les larmes laissèrent place à de l'amertume. Et tu te levais. Prenant ta tête entre tes mains. Tu te levais, furieusement.
Tu n'en voulais pas à ta cousine. Elle n'était que la messagère. Mais tu voulais des réponses. Des réponses qu'elle ne pourrait pas te donner.
Tu prenais tes affaires. Et tu partais.
Tu claquais la porte derrière toi. Il fallait que tu réfléchisses. Il fallait que tu saches.
Tu partirais en quête de réponses.
Tu allais retrouver ta mère. Qui ne l'était plus.
Pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ça ?
HRP; RE-SALUT LES STALKEURS bon allez j'vous explique un peu. En fait Marvel est pas morte. QUOI VOUS LE SAVIEZ ? Non plus sérieusement, marvel en quelques mots : FT. YORUICHI SHINOUIN ㅡ BLEACH ⌁ CRÉÉE PAR HESTIA WINKLER (ah ouais parce qu'elle va débarquer en prédéfini mdr) SURNOM — Au choix ÂGE — 39 ans DATE DE NAISSANCE — Au choix SEXE — Féminin ORIENTATION — Au choix, elle a pu être dégoûtée par les hommes ou pas c'est vous qui voyez. GROUPE — Nomade OCCUPATION — Mercenaire et pirate HABITATION — Hildegarde
Mère ayant abandonné sa fille —
— Hestia, sa fille, est le fruit d'un viol collectif. Marvel a été violée par un groupe d'individus alors qu'elle n'avait que 18 ans. Elle a fait croire que l'enfant venait de son petit ami de l'époque; médecin à Earthea, tandis qu'elle était botaniste — tout ce qu'elle a apprit sur la flore lui sert encore aujourd'hui (poisons, soins, nourriture, survie...).
— Durant ces 12 années, elle n'avait fait que survivre. Elle n'avait plus goût à rien. Une coquille vide — un fantôme, une ombre.
Elle en avait marre de faire semblant. Elle ne savait même plus qui elle était. Au fond, plus elle vivait, plus elle se voyait dépérir.
— Un jour, elle a croisé la route d'un des hommes qui l'avait violée. Quelque chose se déclencha en elle.
— Elle décida de simuler sa mort afin de partir, quitter Earthea à jamais. Quitter son époux et sa fille.
— Elle assista a ses propres funérailles avant de partir.
— Quelques années plus tard, elle retrouva l'un des hommes qui l'avait violée et le tua. Sans même hésiter. Elle le tortura et elle adorait ça.
— Elle trouva un autre de ces hommes, encore un autre. Jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que deux.
— Désormais, elle cherche encore les deux autres hommes, incluant le père d'Hestia, son véritable géniteur.
— Elle a un goût prononcé pour le sang, tuer des hommes pervers et viles est devenu son unique raison de vivre. — Elle était inoffensive, très douce, mais ça, c'était avant. - arbre généalogique corrigé les bb 8):
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