Un matin, très tôt lorsque le soleil venait tout juste de se lever, une femme aux cheveux roses se réveillait. Le temps était important et aujourd'hui comme chaque, il fallait bouger. Un certain programme semblait même déjà en place.

Elle chassait. Non pas l'homme, ni un quelconque animal, mais un trésor. Parce qu'il n'y avait rien de plus gratifiant que de découvrir un trésor enfouie depuis des années. Mettre la main sur une beauté qui est restée invisible aux yeux du monde. Sky rêvait de mettre enfin le doigt sur un trésor hors norme. Un trésor inestimable peut-être. Il semblait si dur de trouver un coffre ou tout autre chose que la nomade désespérait parfois. Les trésors n'étaient pas spécialement répandu et cela se faisait même très rare, mais c'est aussi pour tout ceci qu'elle aimait les chasser. Parce qu'ils n'en existaient que très peu, parce qu'ils étaient si rare et si dur à découvrir. L'excitation de partir à l'aventure et espérait tomber pile poil.

Aujourd'hui semblait être une journée dédiée à cela pour la rose. Dans son escargot, elle s'agitait, cherchant ses affaires. Parce que oui, à force d'être aussi bordélique, elle-même finissait par ne plus trouver certains objets importants. Mais elle n'avait aucunement de temps à perdre à ranger et en cherchant bien, elle finissait toujours par retrouver l'objet de ses besoins. Pourquoi perdre du temps à ranger avec autant de point positif de son côté ?

Alors qu'elle cherchait dans son foutoir personnel, l'escargot avançait tranquillement, rejoignant les alentours de Démétrio. Tous deux n'iraient pas se perdre dans des terres hostiles pour changer. Il fallait parfois se tourner vers des endroits « neutres » pour espérer trouver des trésors. Il y avait certes, moins d'aventure quand on y pense, moins d'adrénaline, mais plus tranquille si on peut dire. Elle pourrait chercher sans se préoccuper de couvrir ses arrières.

Lorsque l'escargot s'arrêtait enfin, la jeune femme sortait, regardant autour d'elle. C'était parfait. Proche de la capitale, assez pour la voir, mais assez loin pour avoir l'impression d'être en plein dessert, sa mission pouvait commencer. Un large sourire s'affichait sur son visage alors que ses pieds touchaient le sol, s'étirant un instant. La nature et le voyage, c'était le plus grand bonheur, la plus grande liberté. L'air lui semblait frais et cela faisait du bien de pouvoir sentir le vent caresser son visage. Ses yeux verts exploraient les lieux avec enthousiaste.

Il fallait peu à cette nomade pour se sentir bien. Un lieu sans âme qui vive, la nature qui garde ses droits et un possible trésor à déterrer, c'était là, le bonheur simple de la jeune femme. Un sac venait d'ailleurs rapidement trouver sa place sur son épaule, alors qu'elle partait finalement. Son escargot ne bougerait pas, elle l'espérait tout du moins, ayant fait tout ce qu'elle pouvait pour qu'il ne bouge plus. De toute manière, la rose ne pensait pas s'enfoncer trop loin au risque de sortir et finir dans les terres hostiles.

Il était donc temps et la chasse pouvait commencer.

✘ Feat.Skyleia.

Wise men say only fools rush in...

Il n'y a pas grand mérite à réussir à revenir dans sa patrie en rachetant un ticket à une vieille dame avec des feuilles aux propriétés bien pratiques.
Tout comme c'est assez peu valorisant de perdre ses économies pour le séjour en oubliant son unique bagage, un sac à dos assez grand pour transporter un tas d'affaires hétéroclites, sur un banc après s'être promené dans un parc avec nostalgie -heureusement qu'il n'y avait pas trop de trucs auquel il tenait dedans, tout de même-.

Pourtant, le botaniste se sentait particulièrement fier de cela. Moins du fait de la perte de ses effets personnels d'une manière complètement stupide, certes, mais plutôt du fait de pouvoir prétendre encore pouvoir voyager sans violer un tas de lois embêtantes ou voler par ci par là.
Il espérait qu'une journée de cueillette pourrait être suffisante pour subsister avec un peu de chance, et peut-être assez même entamer des recherches décentes sur les espèces végétales autour de Démetrio. Peut-être.
Mais il n'en avait en cet instant même clairement pas l'envie.
Il aurait amplement préféré aller jeter un coup d'oeil sur les végétaux d'Okeanos. Si seulement ce royaume n'était pas entouré d'eau. Ou si seulement il trouvait quelqu'un d'expérimenté pour l'y accompagner.
L'idée lui parut bonne, sur le coup. Après tout, il faudrait bien qu'un jour il aille y jeter un coup d'oeil. Rien que pour la ville, pour l'expérience et la connaissance. Il mourrait d'envie de découvrir tout ce que pouvait proposer ce royaume. Ces technologies, ces... Mais la mer qui l'écrasait, qui planait juste au-dessus d'eux lui donnait chaque fois une nausée peureuse qui réduisait à néant ces perspectives.

Tandis qu'il marchait avec un petit sac en tissu emprunté en échange de la promesse de ramener quelque chose contre la toux (ce qu'il ne trouverait sans doute pas dans les environs, mais peu lui importait), en songeant qu'il se sentait très pauvre et qu'il pourrait verser quelques larmes sur son sort s'il n'était pas aussi optimiste, il croisa un escargot. Un gigantesque escargot.
Enfin, il trouva d'abord les traînées visqueuses, mais ensuite ce fut l'escargot. On peut donc dire immédiatement qu'il croisa l'escargot, c'est plus rapide.
Ces créatures le fascinerait toujours. C'était à la fois impressionnant, fantastiquement pratique, résistant et un peu étrange. Gluant aussi. Il le toucha légèrement rien que pour constater un peu de liquide collant sur ses doigts, avant de songer au propriétaire.
Escargot géant ne voulait-il pas dire bien souvent nomade? Surtout ici, plutôt loin de Démetrio...
Il s'apprêtait à repartir quand l'idée germa. Pourquoi ne pas chercher le propriétaire et lui proposer un marché? Les nomades voyagent beaucoup en général, alors pourquoi ne pas lui proposer de lui donner... Des plantes, ou de l'argent en échange d'une escorte à Okeanos? Il faudrait repasser à Caelestis avant mais cela pourrait s'envisager.
Malgré l'absurdité de la chose, il décida de tenter l'affaire.

Sans conviction, il chercha le mystérieux voyageur, en faisant tourner dans son esprit des physiques épiques et en tentant de dénicher du regard des spécimens qui lui sauverait la vie.
Il le trouva relativement rapidement. La trouva.
Elle semblait en  pleine réflexion. Sa chevelure d'un rose singulier retint son attention. C'était plutôt peu discret, mais la couleur était jolie.

« Excusez-moi, mademoiselle? L'escargot est à vous? »

Il avait faillit lui jeter au visage son idée, sans même présentation ni bonjour.
La catastrophe venait d'être évitée par ses neurones de l'intelligence. Il les remercia d'ailleurs allègrement, avec une intense émotion.
Enfin pas si intense que ça au final, mais l'adjectif améliore le rythme de la phrase, ce qui n'est pas à prendre à la légère.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

La rose cherchait, dans sa réflexion intense, le meilleur endroit par où commencer. Un trésor ne serait pas un trésor s'il ne fallait pas cogiter un peu pour le trouver. Les possibilités de recherche étaient … Impressionnante surtout dans un endroit aussi vaste et vague que les alentours de Démétrio. Cela semblait impossible et pourtant, elle avait envie de le faire et elle le ferait quitte à chercher partout sans succès. Ce qui était certain, c'est que la bordélique cherchait intensément à cet instant, ignorant la présence qui s'approchait d'elle lentement. Cela ne lui était pas venue à l'idée que quelqu'un puisse la surprendre ou bien venir l'ennuyer alors qu'elle réfléchissait ardemment.

Lorsque la voix retentissait dans son dos, la jeune femme se retournait lentement, laissant ses cheveux détachés lui chatouiller le dos un instant. Elle plantait son regard vert dans le sien. Inconnu au bataillon. Ce n'était pas exceptionnel, Skyleia connaissait peu de monde finalement. Très seule après tout. En entendant parler de l'escargot naturellement son regard se tournait dans sa direction initiale. Est-ce qu'il était toujours au même endroit ou bien avait-il déjà parcouru quelques mètres ? Un escargot était difficile à faire tenir en place, mais heureusement, ça ne se déplaçait pas spécialement vite. Mais ce n'était pas le sujet. La première impression, toujours. Est-ce que cet homme trouverait grâce aux yeux de la rose ? Même si c'était le cas, elle ne s'en montrerait pas gentille pour autant, mais au moins mauvaise qu'elle le pourrait.

En le voyant ainsi lui demander si l'escargot est à elle, il semble... Elle ne savait pas vraiment. Ses yeux le parcouraient pour imprimer son image et se faire une opinion de lui. Elle ne pourrait pas dire si elle l'aimait ou non, mais il ne semblait pas lui être indésirable. Autrement dit, sa première impression de lui n'était pas mauvaise. Probablement que peut-être un jour, elle l'aimerait bien. En attendant, les secondes s'écoulaient sans qu'elle ne dise rien, alors le temps était venue, se plantant devant lui pour lui répondre finalement.

« Effectivement, il est à moi. Est-ce qu'il essaye de se faire la malle d'ailleurs ? »

Sa voix résonnait légère, mais non douce. Il y avait un côté qui semblait être dur comme pour lui dire de ne pas trop l'approcher ou être familier. Parce que Skyleia est une sauvage dans le fond, parce que malgré qu'elle ne soit pas foncièrement mauvaise, elle n'est pas foncièrement bonne non plus.

« Je peux savoir pourquoi cela t'intéresse de savoir s'il est à moi ou non ? Qu'est-ce que tu veux ? Comme tu peux le voir, je suis plutôt occupée actuellement, alors peux-tu aller droit au but qu'on en finisse rapidement ? »

Elle enchaînait ses mots comme si le temps pressait. Parce que oui, le temps presse et le temps n'attend jamais. Parler pour parler n'est pas une bonne idée avec elle. Tout du moins, il faut savoir choisir son moment pour discuter de tout et de rien avec elle. Le soir, autour d'un verre quand la lumière ne permet plus de chercher et qu'elle ne semble pas devoir danser, alors oui à ce moment-là et seulement celui-ci, vous pouvez prendre le temps de discuter avec elle.

Une main venait se poser sur sa hanche, prenant une pose impatiente ou dominante. Skyleia n'en ressortait que plus sauvageonne. Parce qu'être dehors apparaissait comme naturel soudainement. Des traces de terre sur son visage, son ensemble léger relevant plus d'un maillot de bain qu'autre chose parce que les vêtements sont encombrants et se déchirent trop rapidement, sa dague à sa ceinture... Il manquait plus des traces de sangs... Oui, elle avait parfaitement la dégaine de la fille qui vivait dehors plus que parmi la civilisation. Mais c'était son monde après tout et sa liberté. C'était une nomade à n'en pas douter.