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▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen.

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Onisim I. Svyatoslav
Onisim I. Svyatoslav
Messages : 86
Date d'inscription : 22/07/2015
▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. écrit le Dim 2 Aoû - 13:11


▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. Tumblr_mvzgq8lZYE1r8mkyvo1_500


Visite vidéo de l'appartement d'Onisim : Disponibilité : Accès autorisé.

C’était l’un des soirs sans ciel. C’était l’un des soirs où tu ne disais rien à personne et où tu t’enfermais dans le plus grand des silences, ne disant mot pendant une soirée entière. Pas un gros mot. Pas une insulte. Pas un gémissement. Non. C’était le genre de soir où tu te foutais ton arme de service dans la bouche, hésitant à appuyer sur la détente. Le genre de soir où tu trainais dans le bordel ambiant de ton appartement sans réelle conviction, le torse nu, le verre à la main et les cheveux décoiffés. La mine défaite par l’existence.

C’était l’un des soirs sans ciel où tu réfléchissais. Réfléchissant à ton existence même, à tes relations sociales, aux différents problèmes liés à tes deux boulots et surtout, à ta condition d’être humain génétiquement modifié. C’était assez compliqué d’une certaine manière de croire qu’il était facile pour un humain de vivre sans problème. Mais bon, c’était les petits tracas de la vie. Et c’était sans aucun mot que tu te versais ton premier verre de whisky dans ta cuisine ouverte donnant sur ton conséquent salon. Parce que ouais, officiellement, pour un mécanicien t’avait une plutôt bonne baraque. Merci le Gouvernement.

De ta main bionique, tu faisais circuler l’alcool dans un mouvement circulaire, perdant ton bref regard goudronneux dans le doux liquide ambrée. Oui, parfois la boisson était la seule femme qui arrivait à te consoler un temps soit peu. Légèrement. Avec une douce mélancolie bohémienne. Te dirigeant d’un pas lourd et non délicat vers le salon, tu te laissais tomber dans le premier fauteuil à ta disposition. Déposant presque timidement ton verre ambré contre la table basse, tu regardais cette dernière et sa composition : Ton flingue de service. Ton verre. Ton paquet de clopes et un briquet. Un livre sur la genèse robotique et l’augmentation humaine. Et puis, ton portable. Ton portable qui vibrait. Avant que tu ne t’écrases au sein de ce fauteuil, tu avais programmé un liste de musique classique comme à ton habitude au sein du panneau digital contrôlant l’entièreté de ton appartement. Une musique douce pour un instant d’existence déconstruit. Harmonieuse. Exquise. Conciliante et liquoreuse.

Un sourcil levé vers les abysses d’Okeanos, tu le saisissais et le débloqua d’une empreinte génétique. La joie de la technologie et de la reconnaissance génétique. Faisant glisser un doigt andrinople sur l’écran tactile, tu regardais l’envoyeur du message. Il s’agissait d’Amen. Une gamine du même âge que toi. Plutôt mignonne voire complètement à ton goût, mais jeune prostituée. Pas que tu fréquentais ce genre de personnages mais elle était devenu une sorte de confidence par un heureux hasard. Et de ce que tu en avais compris, c’était fortement réciproque. Amen était une belle personne. Autant extérieurement, qu’intérieurement. Toi, tu n’étais rien d’autre qu’un carousel pété en deux.

Elle souhaitait venir à ton appartement. Comme d’habitude. Pour dire vrai, ce n’était pas déplaisant et tu lui répondais immédiatement à l’affirmatif. Toutefois, quelque chose n’allait pas. Il y avait un problème. Un problème important, sinon, elle ne t’en parlerait sûrement pas. Tu devais - du moins, tu l’espérais - être l’une des rares personnes à qui elle se confiait sans crainte ni hésitation. C’était les sourcils froncés que tu reposais ton portable, attrapant ton verre, brûlant peu à peu ta gorge suite au liquide coulant le long de ta tranchée. Un client trop exigeant ? Les flics officiels au cul ? Tu ne savais absolument pas mais dans tous les cas, tu allais vite le savoir.

Attrapant ton arme de service, tu ôtais la sécurité avant d’en vérifié le chargeur. Il ne manquait aucune balle et le 9mm était parfaitement entretenu. S’il y avait un problème d’une plus grande ampleur, tu étais prêt à réagir. Positionnant le calibre à sa place après avoir enclenché une nouvelle fois le chargeur, tu lâchais un long et longiligne soupire. La tête dans le vide, le cou contre le long dossier de ton siège, tu fermais peu à peu les yeux. Réfléchissant. Pensant. Théorisant sur ta propre vie et sur la relation que tu entretenais avec Amen. Personne ne savait pour vous deux. Du moins, concernant ton cercle social. Mais tu l’as voyais comme une amie. Et non comme une prostituée. Après tout, tu ne l’avais jamais payé pas. Et tu ne l’avais jamais fait.

Le temps passait, écoutant le bruit de l’horlogerie électronique. Clic. Clic. Clic. Clic. Après quelques longues minutes, tu rouvrais tes deux prunelles ébènes, relevant ton crâne avant d’attraper de tes fins doigts bioniques ton paquet de cigarette industrielle. Tu en tiras une, la plaçant entre tes deux commissures sanguines. Brisées. Saccadées. Déconstruites. De ton autre main, un zippo qui cracha une gerbe de flammes, allumant le frêle tube de la mort. L’un de tes seuls vices. Tu avais un corps indestructible. Mais ton esprit était celui d’un faible. D’un chétif. D’un délicat et d’un destructible. Tu cédais à la tentation. Facilement, beaucoup trop facilement pour dire vrai. Tu étais un hérétique priant le Dieu des mers.

Vomissant la première gerbe de fumerolle grisâtre, tu laissais tes oreilles trainées au sein de la pièce. Pendant quelques minutes. Avant de, finalement, reprendre une énième cigarette. La fumée embaumant peu à peu la pièce. Tandis que tu plaquais tes cheveux en arrière d’un geste mécanique, trois coups distincts s’installèrent au creux de tes cavités auditives. Une légère déflagration sonore qui te fit prendre d’une main ton arme, et de l’autre ton verre de whisky. Toujours torse nu, la clope au bec, tu traversais ton salon, montant les trois marches te séparant de la porte. Appuyant sur le panneau digital, la porte coulissa dans un bruit électronique, laissant alors place à la douce demoiselle à la crinière ivoire.

T’as été suivi ? 

Tu lui passas la main sur l’épaule, l’amenant à l’intérieur avec une certaine douceur, tandis que tu regardais à droite puis à gauche les allées de ton couloir, ton arme de service toujours dans ta main. Un mécanicien avec une telle arme ? Amen devait se poser des questions, oui, mais tu allais avoir le temps de trouver un bobard, tu ne t’inquiétais pas pour ça. Dans un grognement, tu revenais au sein de ton appartement, effectuant le code digital permettant de clore la gargantuesque porte métallique. Tu tendis le verre d’alcool à la demoiselle en guise de bienvenue avant de jeter la cendre de la cigarette contre le sol. Entre les cartons empilés, le miroir brisé dans la salle de bain et le bordel électronique pour ton corps qui trainait un peu partout sur les meubles et tables de ton appartement, ce n’était rien. Il ne fallait pas non plus oublié les nombreux bouquins  et les schémas de prothèses bioniques humaines affichés sur les fenêtres.

Va t’asseoir, tu connais la maison. Je vais me servir un autre verre. 

Ce n’était dit avec aucune méchanceté, bien au contraire. Disparaissant faussement dans la cuisine - bien que ouverte - tu baissais la musique d’un geste circulaire contre le panneau tactile. La regardant parcourir ta bâtisse d’un oeil complice, tu attrapais la première bouteille, remplissant la moitié de ton verre avant de revenir au sein du salon. T’asseyant sur ton fauteuil, face au canapé, tu posais ton verre, ton arme de service et écrasait ta cigarette dans le cendrier posé sur la table. Dans un long soupire, tu plongeais ton regard impénétrable et intelligible dans celui de la demoiselle de joie.

Alors, tu m’expliques Amen ? 





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Re: ▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. écrit le Lun 3 Aoû - 16:13


« Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? »





«  J’ai un souci, Onisim.
Tu prévois un verre pour moi ?
Je passe bientôt.
Amen »

Il lui faut trente minutes pour envoyer le message. Dix pour l’écrire et le réécrire, pour choisir les bons mots, pour ne pas paraître désespérée. Vingt autres pour enfoncer son visage dans son coussin, respirant l’odeur du savon, repasser les scènes qu’elle voudrait enfouir dans une armoire interne, pour mieux les ressortir le lendemain. Sinon, elle ne trouverait jamais le sommeil, elle qui le cherche dans le confort de son lit.

Le message est envoyé et elle quitte ses draps. Elle sait qu’il ne dira pas non et elle en est fière, juste un peu. Elle se couvre d’une légère robe en fausse soie couleur marine. Elle se regarde, s’étude, rougit ses lèvres et ses joues, noircit ses yeux. L’odeur de jasmin s’engouffre de ses cheveux à la pointe de ses pieds. Elle se dit prête, c’est l’apanage de celles qui connaissent la nuit.

Arriver chez Onisim ne lui prend pas longtemps.  Juste assez pour regretter. Elle n’aime pas se montrer faible, montrer à d’autres que tout peut la chavirer et qu’elle se sent comme un navire en constant danger de couler. Ses talons claquent jusque devant la porte de l’appartement. Elle s’est toujours demandé comment il arrivait à financer une telle demeure, lui qui se dit simple mécanicien. Mais la réponse lui vient toujours aussi facilement que la question, elle se rappelle les objets et les feuilles qu’elle a souvent vu traîner. Elle se rappelle son corps froid, différent du sien. Elle n’y a jamais compris grand chose, et elle n’a jamais donné mot à ses suspicions. Pas question d’avoir l’air idiote.

Ce soir, quand il lui ouvre la porte, c’est la première chose qu’elle remarque, le flingue dans sa main. Tout de suite, elle sent un froid dans son estomac, elle imagine la balle dans son coeur, elle se dit qu’il s’est peut-être transformé en chasseur de putes. Mais elle calme sa frayeur sans rien laisser paraître, avant de sentir l’odeur piquante de la cigarette. Elle n’apprécie ni l’un ni l’autre, mais elle ne dit rien. Elle n’a jamais rien dit. Elle hoche la tête doucement, dans un geste presque imperceptible. Non, je n’ai pas été suivie. Elle fait semblant d’être presque offusquée par la question. « Tu crois que c’est juste à cause de ma jolie tête qu’on ne m’a jamais attrapée ? »  A-t-il cru que c’était là le souci dont elle parlait ? Ça explique le pistolet.

Elle prend le verre qu’il lui offre et part s’étendre sur le sofa. Elle sait qu’il ne voit que son dos et se permet un pincement des lèvres à la vision du bordel qu’est l’appartement. Comme toujours. Un appartement de bachelier solitaire. Les mégots de cigarettes, la cuisine qu’elle devinait mal utilisée, les cartons qui semblent ne jamais bouger. Tous les symptômes d’une virginité chronique. Elle étouffe son rire dans une gorgée de whiskey, enlève ses talons, s’installe doucement sur le canapé, le dos au bord, les jambes étalées. Quand Onisim revient, il s’assoit de l’autre côté de la table, à une distance contrôlée d’elle. Elle considère ça comme un autre symptôme et laisse un sourire amusé s’échapper. Il s’éteint tout aussi vite à la question qu’on lui pose. Elle fuit les yeux d’Onisim, trop curieux, regarde le contenu de son verre, l’empreinte rougeâtre que ses lèvres ont laissé sur le bord, laisse couler dans sa gorge le liquide ambré.

« Tu vas trop vite, Onisim. On te l’a jamais dit ? Les gens, c’est comme le whiskey, il faut les savourer lentement. C’est un secret du métier. Je te le partage parce que je t’aime bien. »

Elle rit. Elle se dit qu’elle a eu raison de venir. L’alcool, le bordel, la sensation du canapé et du regard du jeune homme, tout lui est familier, tout calme son coeur battant et la peur qui l’a suivie depuis qu’elle a quitté la forêt quelques heures plus tôt. Une autre gorgée, et elle replace son regard dans celui d’Onisim. Elle est plus confiante, et elle a l’air de lui lancer un défi. Elle contrôle sa voix, la rend suave et sucrée, parfaite sur ses lèvres rouges.

« Je ne savais pas que tu avais un pistolet. Tu es toujours plein de surprises, à ce que vois. »

Elle se redresse un peu, replie ses jambes. Tout son corps fait face à l’autre.

« Tu sais t’en servir ? »




Onisim I. Svyatoslav
Onisim I. Svyatoslav
Messages : 86
Date d'inscription : 22/07/2015
Re: ▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. écrit le Lun 3 Aoû - 21:11


▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. Tumblr_n2a99dD6a41sai2aqo1_500

L’art de l’esquive. Un Art avec un « a » majuscule. Un domaine social dans lequel certaines personnes aimaient croire que ce domaine résultait de la voie de l’existence, la voie de l’évolution. Une plongée en abysse sans percevoir les pics au plus bas de l’histoire. Objectivement, il s’agissait de l’une des choses que tu détestais le plus. Toujours vif. Toujours dans l’absurde. Le regard froid. L’évitement de la réalité et de la rupture entre la beauté et l’intérêt d’une personne. Non, Amen n’était pas une étoile céleste. Toi non plus. Vous étiez deux météorites se frappant coup après coup. C’était beau. Somptueux. Magnifique. Apocalyptique.

Amen était une spécialiste de l’évitement. De la dissimulation. De la feinte et du piège. T’adoucir avec des mots et te faire croire que tu ne connaissais rien au verbe et à la joute verbale des tréfonds d’Okeanos. Oui Amen avait une « jolie tête ». Oui Amen était un whisky que les hommes s’arrachaient tous pour une nuit qui ne signifiait rien pour elle. Oui Amen était sûrement l’une des plus belles femmes que tu connaissais. Oui Amen était une rose poussant à travers d’innombrables orties. Mais Amen était aussi cassée. Aussi cassée que toi. Et les gens dont la colonne vertébrale n’est plus cachent. Cachent des vices à travers d’innombrables voiles ivoires. Toi, il s’agissait de ta prison d’acier, à la fois premier problème de ton existence et aussi clé de voute de ta condition. Elle. Non, en vérité, tu ne le savais même pas. Tu savais énormément de chose sur cette douce colombe mais pas ça.

Tu connaissais la cruauté d’être membre de la race humaine. Car oui, tu le sais. Tu l’as vu. Tu l’as vu ce détournement de regard. Ce malaise. Ce léger pincement au coeur. Amen n’était pas un modèle de chasteté. Tu avais des bons rapports avec elle tandis que certains avaient des rapports protégés avec elle. Au moins, si elle avait un enfant, l’insulte : « Fils de pute » ne le toucherait nullement. Et c’était en ça que tu reconnais Amen. Beaucoup de gens connaissaient sa condition mais pourquoi fuir ? Fuir de quoi ? Elle divaguait. Oui. Elle tournait autour du pot et tu n’aimais pas ça.

Un seul mot. Il suffisait d’un seul et unique mot. Un mot que tu n’aimais pas réellement utilisé car il avait une signification extrêmement particulière. Celui de l’oubli. Celui de l’orage frappant l’existence, la consommant peu à peu. Et ce n’était pas avec ta gueule de grand méchant que tu allais devenir un Prince Charmant. Ainsi, même si tu avais du mal avec sa sirupeuse voix libidineuse - te foutant vraiment mal à l’aise, rougissant d’une très légère teinte - tu te contrôlais. Soutenant son regard avec une certaine aisance, les mains jointes, tranquillement posés sur tes abdominaux andrinoples. Aussi sanguins que les lèvres de la concubine.

Agadir. 

C’était ton seul mot. Tu n’avais rien dit depuis qu’elle avait ouvert la bouche. Tu étais attiré par le néant, entaillant tes veines du coude au poignet. Ta voix était froide. Cassante. Glaciale mais d’une extrême sagesse et d’un calme imperturbable. Finalement, tu passais une main bionique sur ton visage, lâchant un bref soupire avant que cette même main ne passe dans tes propres cheveux, les tirant à arrière. Ce foutu tic nerveux, tu l’avais toujours eu. L’inquiétude au fond de tes poumons et au tréfonds de ton coeur. Car ouais, tu y tenais à cette gamine du même âge que toi. Peut-être un peu trop ?

Sache que je retrouverai le sourire seulement lorsque tu iras mieux. 

Un murmure. Une pensée matérialisée par des cordes vocales fébriles. Finalement, tu détournais les yeux vers ton propre verre, l’attrapant d’un geste lent, du bout de tes doigts. Le portant à tes lèvres tout aussi lentement. Buvant. Doucement. Insensiblement. Poussivement. Plusieurs secondes. Plusieurs gorgées. Le regard goudronneux dans ceux somptueux d’Amen. Oui, tu pourrais t’y perdre. Mais pas aujourd’hui. Pas en cette nuitée malsaine. En définitive, toujours avec cette même lenteur, tu reposais le verre sur la table du salon en bordel dans un léger bruit singulier, mêlant le contact de la misère humaine et de la pornographique du meuble moderne. Un verre. Juste un verre. Vide.  

C’est une arme. Juste au cas où. Je pense avoir assez souffert dans ma vie. Je ne dors pas avec, si tu te posais la question. 

Tu passais du coq à l’ane mais tu étais un peu bousculé. Tu essayais de te détendre. Mentalement, tu luttais. Tu luttais pour ne pas lui bondir dessus, tes mains autour de son cou pour obtenir au plus vite la traite et triste vérité. Tandis que tu annonçais cette fameuse phrase avec plus de douceur que l’énonciation de son véritablement prénom, tu avais pris une énième cigarette avant de jeter le paquet de cigarette - ayant glisser le briquet à l’intérieur au préalable - sur le canapé, en la direction d’Amen. Oui, elle n’aimait pas ça mais tu en avais strictement rien à foutre aujourd’hui.

Tu vas en avoir besoin ce soir. Fais moi confiance. 

Tu prenais une légère pause, prenant une première bouffée du tube de mort, regardant la demoiselle, confortablement installée sur ton canapé.

Tu sais, un jour, je t’apprendrais à tirer. 

D’une main, tu agrippais l’arme, en ôtais le chargeur puis saisie une unique balle en plomb.

En plein coeur. 






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Re: ▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. écrit le Mer 5 Aoû - 21:37


« Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? »


Il y a plusieurs choses qui effrayent Amen. La mort, les maladies, la perte de contrôle, le passé. Elle passe son temps à peindre des couches plus épaisses les unes que les autres sur ses peurs, et à chaque fois que l’une craque, elle la remplace désespérément d’un sourire aguicheur, d’une voix invitant à l’égarement, d’un regard qui évite l’autre. Ça marche à tous les coups, on oublie ce qu’on cherche à ressortir d’elle et on s’abandonne dans le territoire où elle se sent maîtresse, où elle sait les gestes à faire et les mots à dire. Ça marche avec tous sauf Onisim. Cher Onisim, à la fois si fragile et si indestructible. Souvent plongé dans ses propres marécages de pensées noires et pourtant il prenait toujours le temps de la sortir des siens. Elle essayait d’en faire de même, car elle refuse de se sentir comme le maillon faible dans la relation. Une relation qu’elle ne peut décrire. Que sont-ils l’un pour l’autre ? Parfois, en sa présence, elle découvre une peur qui surplombe les autres, qu’elle arrive difficilement à étouffer.

La peur qu’il la connaisse trop, qu’il ait en sa main une commande et que chaque bouton soit relié à elle. Il sait presser là où ça fait le plus mal, il sait mettre fin à ses artifices, ceux dont elle s’habille naturellement devant les autres, mais plus Onisim. Elle retient une envie de rire lorsqu’il prononce son nom. Il aurait pu la gifler, l’effet aurait été le même. Onisim, en ce moment, étale devant elle toutes ses peurs. Comme s’il lui demande d’y faire face tout à la fois. Mais comme toujours, elle sait qu’il est incapable de lui faire mal longtemps. Aussitôt qu’il crée une déchirure en elle, il revient avec le remède. Elle se sent comme une enfant qu’on vient de punir pour un péché, mais qui pleure tant et tant qu’on court la calmer. Il sait qu’elle déteste qu’on utilise son prénom et qu’un autre aurait eu droit à bien pire qu’un simple froncement de sourcils. Elle a l’impression qu’il essaye de se racheter en la suivant dans ses commentaires sans importance, presque idiots. Qui donc possède une arme, la garde aussi près de lui, sans savoir l’utiliser ?

Elle s’achète du temps et il le sait. Mais elle n’ose pas sauter sur l’occasion pour voir ses muscles se raidir encore plus, lui qui a l’air si inconfortable dans son fauteuil. Elle se dit qu’elle l’a assez maltraité pour la soirée, lui qui n’a pas l’air d’apprécier son jeu. Il devrait savoir qu’elle vit pour le jouer. Ou plutôt, qu’elle le joue pour vivre.

Il jette le paquet de cigarettes dans sa direction et elle a envie de lui faire confiance. Elle retire un rouleau de tabac, le garde entre deux doigts, son attention soudainement revenue à Onisim. C’est qu’il sait jouer de ses émotions. Elle a l’impression que c’est son propre coeur qui s’arrête, et quand il reprend, il bat plus vite. Trop vite. Elle s’imagine l’arme dans la main, elle s’imagine rouler la balle dans ses doigts au lieu de la cigarette.

« J’en aurais probablement besoin plus tôt que tu ne le penses.  »

Elle place la cigarette entre ses lèvres, mais elle les sent brûler au contact du papier. Elle ne l’a même pas encore allumée. Elle est habituée à la sensation, le dégoût qui nait dans son estomac. Avec un client comme un autre, elle se serait penchée et aurait nourri sa cigarette de la sienne, soufflant peut-être même sur son visage. Y’en a qui aiment ça. Pas Onisim. Elle attrape le briquet, le place sous le bout de sa cigarette. Les secondes passent, elle ne l’allume toujours pas. Elle ne l’allumera jamais. Elle préfère replacer le briquet dans le paquet et la cigarette sur la table. Onisim décidera lui-même si les traces de rouge à lèvres le dérangent ou pas.

« Je te promets que c’est pas exprès, mais j’ai pas envie de faire semblant de supporter ça. Je fais déjà ça à longueur de journée. À chaque fois que je fume, j'ai l'impression de sentir mes poumons crever, tu vois ? Je sais pas comment tu fais pour aimer ça. On dirait que tu tiens la mort entre tes lèvres et que tu choisis de la laisser entrer.  »

Elle ne lui dit pas qu'elle préfèrerait qu'il arrête, qu'il prenne plus soin de son corps qui n'est déjà plus le sien entièrement. Mais ce n'est pas son rôle de jouer les mamans inquiètes. Elle a déjà sa propre vie à réparer avant d'oser donner des conseils aux autres.

Elle s’étire un peu, se fait confortable sur le canapé. Si sa pose avait eu un brin d’invitation malsaine pas forcément subtile, il n’en est rien de celle qu’elle adopte, un peu grossière, les jambes croisées, les coudes sur les genoux, les mains autour de son visage, le dos courbé. Ses yeux se remplissent d’une curiosité de petite fille, mais sa voix est un peu froide, plus sérieuse que ce qu’elle a prévu.

« Dis-moi, Onisim, jusqu’où irais-tu pour Okeanos ? Jusqu’où va ta foi ?  »





Onisim I. Svyatoslav
Onisim I. Svyatoslav
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Re: ▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. écrit le Jeu 6 Aoû - 20:06


▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. Tumblr_neo2o99KdI1rir9lqo1_500

Clope ou pas clope, tu allais d’abord finir la tienne et ouvrir les fenêtres. Non, tu blaguais. Mettre la climatisation, à la limite si l’odeur était véritablement dérangeante. Oui, la demoiselle à la crinière ondulée jouait un grand rôle sur la plus imminentes des scènes de théâtre : L’existence elle-même. La puissante vie qui vous manipule avec la plus imminente précision et surtout, facilité. Amen était-elle une marionnette ? Au sein de cette fameuse Dictature, oui. Mais toi aussi. Vous l’étiez tous sauf peut-être ton patron véritable et l’enfoiré au delà de la pyramide. Mais même toi tu ne le connaissais.

Tu tirais une très longue bouffée avant de faire sortir la piquante fumerolle grisâtre par tes deux nasaux après avoir posé la balle de ton arme de service sur la table basse. Aujourd’hui en cette douce nuitée commençante, tu te sentais de Bohême. D’une humeur à devenir presque conciliant. Car oui, tu oubliais à chaque fois que la femme de joie n’aimait pas la cigarette et encore moins le reste. Bref, que cela ne tienne, tu regardais à présent ton mégot de démence, montagne ambrée et ivoire se formant peu à peu. Ouais, un coup de nettoyage de Printemps cela devrait ne pas faire trop de mal. Mais tu attendais qu’une femme ne débarque dans ta vie pour le faire. En vérité, tu te trouvais des excuses. Des excuses pour finir solitaire. Le flingue dans la gorge.

Ouais, bon, balance le paquet sur la table, je le récupèrerai tout à l’heure.  

Tu tournais ton faciès vers le panneau d’administration se situant entre le salon et la cuisine, plus précisément sur le mur reliant ces deux pièces. Ouais, le tableau technologique était bien trop loin. L’avancée électronique, scientifique et robotique avait du chemin concernant certains points. D’un autre côté, c’était pas encore ça. Vraiment pas. Genre, la robotique humaine, l’augmentation transgénique et encore moins la bionique organique. Bref, un loin chemin était encore à faire. Le même genre de chemin qui te séparait de la clim, en fait. Ouais, tu irais. Dans quelques temps. Ce n’était, finalement, pas bien pressant. Saisir sa chance. Les annexions laissent des traces.

Tu sais, parfois, provoquer la mort c’est pas mal pour certaines personnes. Ça permet de passer le temps plus vite. Littéralement. Genre les animaux en voie de disparition qui baisent pas. Tu vois ? J’ai envie de tirer une balle entre les deux yeux de chaque animal qui refuse de baiser pour sauver son espèce. Peut-être que c’est mieux pour moi de ne pas perpétuer la lignée Svyatoslav en mourant au plus vite.  

C’était macabre. Froid. Fou. Illogique. Fantasmagorique et borné en plus d’être complètement idiot pour beaucoup de personnes de ton entourage. Mais toi, tu pensais au gamin que tu pouvais faire pondre à ton hypothétique femme. Et les questions. Les questions de ce foutu gamin : « Pourquoi Papa il est comme ça ? » ou encore bien : « Pourquoi quand je fais un câlin à Papa j’ai l’impression de faire un câlin au frigo de la cuisine ? » Bref. La merde. Un futur teinté de noir et de sombre aquarelle. De goudron brûlant sous les jougs d’un soleil noir. Tu étais martyr d’Okeanos, mourant peu à peu, à petit feu.

Et puis, elle replongea son regard. Vers toi. Vers tes prunelles. Au plus profond de ton âme. Mais il y avait ce côté enfantin propre à Amen que tu reconnaissais, en inéquation totale avec sa profession.

Okeanos c’est… L’illusion de la sécurité. Une issue de secours sous les océans, à plus de 10 000 mètres de profondeur.  

Même si ton coeur était à Okeanos pour toujours, tu ne pouvais pas le dire complètement. Il fallait que tu nuances ta pensée et pour toi, ce que tu venais te dire était le parfait résumé de ton opinion. Oui, Okeanos était la meilleure chose au monde mais c’était à la fois un cocon de porcelaine comme le pire endroit sur cette Planète. Fuir ? Non. C’était finalement dans un long soupire que tu te levais, ajustant un léger sourire pour la douce colombe aquatique confortablement installée sur ton canapé au style baroque d’un autre siècle et surtout, d’un autre monde.

Pourquoi tu me poses cette question ? T’as fait quelque chose d’illégal, t’as peur que je te dénonce à cette fameuse et énigmatique Police Secrète ?   

Tu attrapais en même temps ton verre vide, pensant qu’il serait de bon ton de le remplir au vu de la longue soirée qui t’attendait avec elle. Tu n’étais pas un petit poussin, nullement fréquentable. Lui tournant le dos, ébouriffant ses cheveux liquoreux pas la même occasion - en passant puis courant pour éviter toutes insultes ou jet de verre remplie d’alcool - tu disparaissais vers les quelques marches, tapotant sur le clavier quelques secondes avant que la climatisation se mette en route.

Je l’ai mis doucement, c’est histoire de faire disparaitre l’odeur de la clope.  

Sans rien ajouter de plus, ton enveloppe corporelle s’engouffrait au sein de la cuisine ouverte pour la deuxième fois consécutive. Mais cette fois-ci, ta main gauche bionique attrapait directement la bouteille. Histoire de. Car oui, tu avais ce petit côté flemmard le soir. Retournant rapidement dans le salon, tu te calais derrière le canapé, te collant au dos de ce dernier, arrachant le bouchon en liège avec tes dents, te versant un verre.

Achès, tu chais que j’chuis croissant.  

Sous entendu : « Après, tu sais que je suis croyant. » Tu rebouchais le bouton comme tu pouvais, posant la bouteille par terre, toujours dos au canapé.

J’aime ma Nation. Elle m’a sauvé la vie. Je serais mort depuis bien longtemps à Earthea ou bien chez les Nomades. Ils savent rien faire de leurs dix doigts ces abrutis de voyageurs hormis voler le cuivre des robots.  

C’était bête et méchant.  

Finalement, tu t’asseyais sur le dossier du canapé. Regardant la demoiselle, le verre à la main, posé sur l’une de tes jambes mécaniques, cachées par ton pantalon.

Mais j’estime que le peuple d’Okeanos doit passer avant tout. Le peuple est ce qui fait l’unité de notre nation. Nous sommes légions et nous, toi, moi, eux, même les gens du District 666 forment ce qu’est Okeanos aujourd’hui. Nous sommes un et Okeanos est pluralité.  


Silence.

Ouais, je ressemble à un taré quand je cause comme ça, je sais.






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Re: ▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. écrit le Sam 15 Aoû - 1:01



« POURQUOI TU FAIS LA PUTE ? T'ES MALHEUREUSE ? »



Il y a toujours quelque chose qui attire chez l’autre, un détail qui éveille l’intérêt, qui le garde grondant comme un orage d’été et qui finit par être remplacé par le goût sucré de rires partagés et de secrets chuchotés. Pour certains, c’est la forme trop innocente d’un sourire, le choix inhabituel des mots. Pour Onisim, le détail n’en est plus un, il est si visible qu’il devient incongru de l’ignorer et de prétendre que l'homme n’est fait que de chair et de sang. Amen ne se ment pas, elle sait que comme tous les autres, ce n’est pas la belle tête du mécanicien qui l’a poussée à lui porter plus d’attention qu’au client lambda. Et Onisim ne cache pas l’engrenage reconstitué qui lui sert de corps, faisant de lui, pour Amen, quelque chose entre un homme et une machine. Elle aurait presque cru qu’il en était fier, à le voir se balader torse nu.

Mais elle sait que ce n’est pas le cas, et il ressemble presque à un soldat affichant de lui-même sa blessure de guerre, de peur qu’on ne lui demande de la montrer. Elle qui aime tant prétendre n’être faite que de forces, elle a depuis longtemps décidé d’en faire de même avec Onisim. Et dans ses yeux bleus, elle décide de ne voir ni rouge ni beige. Elle ne voit que la cigarette entre ses lèvres, la lueur dans ses yeux, le reflet de la lumière sur ses cheveux ébène. Mais c’est difficile, même les mots qui se glissent de sa bouche puent la tristesse et le mal-être. Elle a presque envie de se lever, de lui donner une claque sonnante qui laisserait la trace de ses doigts imprimés rouges sur sa joue, de lui dire d’arrêter de jouer les poètes en éternelle dépression. Elle a aussi envie de l’entourer de ses bras dans une étreinte fragile, poser sa tête sur son épaule et lui dire que non, ce n’est pas mieux et que son gosse ne serait pas si malheureux de l’avoir comme géniteur.

Devant le dilemme, Amen ne bouge pas.
C’est Onisim qui finit par quitter sa place. Il questionne ses arrières-pensées, mais Amen est presque sûre qu’il ne la soupçonne de rien. D’ailleurs, qu’aurait-il à lui reprocher ?
Il passe ses doigts dans ses cheveux et ça laisse une sensation familière de chaleur dissipant toute tension qui aurait pu subsister chez Amen. Une sensation de sécurité.
Elle marmonne quelque juron en réarrangeant sa chevelure, histoire d’éviter les airs de lionne malmenée.

Le petit discours d’Onisim ne la surprend pas, elle ne l’imaginait pas comme un rebelle en devenir de toute manière. Ce n’est pas pour rien qu’elle ne lui a jamais partagé ses amitiés avec la jeune Moira ou le fait que sa soeur ait été une hérétique probablement supprimée par la police secrète. A quoi bon, de toute façon. Elle n’a pas envie d’impliquer littéralement toute personne de son entourage dans ses problèmes, ni rendre ses recherches trop connues. Elle préfère rire avec le mécanicien des fantasmes loufoques de son dernier client ou l’écouter disséquer son coeur morceau par morceau.

Elle l’aime bien, Onisim.
Lui et ses discours d’allégeance à Okeanos.

« Je vais pas te mentir, je me demande presque si on t’a pas reformaté le cerveau en plus du reste. »

Elle rit, fort, pour bien marquer que ce n’est qu’une blague et que si une quelconque vérité y existe, elle doit être ignorée. Amen tend ses doigts vers son verre, mais il est vide. Elle n’a pas remarqué qu’elle a déjà bu la dernière gorgée.
Posant sa tête contre le bord du dos du canapé, elle attrape le verre d’Onisim à place et avant qu’il ne puisse réagir, laisse couler le liquide ambré dans sa gorge avant de reposer le verre sur la cuisse du jeune homme.

« Ne t’y trompe pas, ça ne veut pas dire que je n’aime pas notre nation. Mais tu comprends que vu ma situation, j’ai du mal à croire en autre chose que moi-même. En même temps, je ne suis pas passée par les mêmes chemins que toi. »

Non, et Amen est indéniablement façonnée par la vie dans les districts, où les nations et les dieux ne valent pas grand chose, s’ils ne rapportent ni monnaie ni plaisir.
Et elle sait que dans son cas, la nation supporte à peine son existence et elle s’attire les colères de trop de personnes au nom de la divinité aquatique.

« Je préfère vivre un peu peu au jour le jour, tu comprends ? Je me casse pas la tête. Alors tu peux garder ta conscience de bon citoyen tranquille, j’ai rien fait de mal. Enfin, rien qui ne sorte de mes occupations habituelles, si tu vois ce que je veux dire. »

Un autre rire qui sonne un peu trop fort à ses oreilles.
La boisson commence à l’engourdir un peu, elle se sent confortable et ses yeux se ferment.
Ça rend la parole plus assurée, de ne pas rencontrer les yeux scrutateurs d’Onisim.

« Tu vois, tout à l’heure, j’ai vu un type un peu bizarre. Il faisait des rites habituels pour Okeanos, mais ça frôlait l’obsession. On aurait dit qu’il allait jamais s’arrêter. Je me sentais mal de regarder, donc je suis partie. Mais j'arrive pas à me sortir la scène de la tête et ça m’a fait réfléchir. Tu vois, moi je le cache pas, je vais à peine au temple. Ça veut pas dire que j'y crois pas mais voilà, ça donne que je n'y vais pas souvent. Mais y a des gens, comme ce type-là, qui passent des heures à prier, qui ont l'air de donner toute leur âme à Okeanos. Et je me demande… » Les mots écorchent presque ses lèvres et Amen sait que c’est l’alcool qui les adoucit. « …si quelqu’un comme ça irait jusqu'à tuer pour Okeanos. »






Onisim I. Svyatoslav
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Re: ▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. écrit le Dim 16 Aoû - 12:59


▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen. Tumblr_mnv8c07kjb1sof95po1_500

Oui, tu étais un être reprogrammé. Un humain qui pensait avoir une conscience unique alors que cela n’était pas le cas. Preuve étant le code barre tatoué au niveau de ta tempe gauche. Tu étais un produit de consommation courante. Un produit confectionné par le Gouvernement. Un produit confectionné pour le Gouvernement. Un produit confectionné servant à la gloire de l’Officinarum et de la technologie du peuple des eaux brumeuses. Tu étais cet humain visant et aspirant à devenir le militaire parfait, se complaisant dans la boisson et la dépression. Non, ô grand jamais tu ne seras un être parfait.

Et même si Amen riait à gorge déployée, elle touchait à l’aide d’une flèche verbale le triste tableau d’une réalité apocalyptique. Une part de toi ne voulait pas tuer comme une autre n’aspirait qu’à une seule et unique chose : La Gloire de ta nation. Tu lui laissais l’action bohème de prendre un verre du liquide ambrée, tu ne comptais plus les bouteilles que tu balançais au recyclage, alors une gorgée en plus ou en moins n’affectait pas réellement ton encéphale baignant dans l’eau de vie. Tu rattrapais le verre émit sur ta cuisse, évitant une chute imminente. Tu n’ajoutas rien à ces paroles, écoutant. Simplement.

Amen n’était pas une abeille de l’immense ruche. Elle était ce pétale de fleur, voguant au gré des vents froids et glacial de l’Hiver, résistant aux tempêtes et aux loups des bois, la lueur sanguine, la bave fluorescente. Elle arrivait depuis une bonne vingtaine d’année à suffisamment se faufiler dans les longs et sinueux couloirs de la loi sans avoir de crainte. D’épouvante. D’inquiétude. De prémonition. Elle avait l’assurance du rebelle et la logistique du tacticien. La bravoure du Samouraï des temps modernes et la beauté de la Geisha. Douce chanteuse et suave danseuse aux moeurs légères. Tu l’aimais à ta façon.

Au moins, tu tentes de t’en sortir, à la différence de beaucoup. Et puis, ma conscience va très bien, ne t’inquiète pas pour elle. Tant que tu m’apportes tes tartes et tes gâteaux, je ne te dénoncerai pas aux autorités. 

À son rire, tu répondais par une ironie plus légère. Amen ne tenait pas réellement bien l’alcool, du moins, en ta présence. Le reste, tu n’en avais que faire. Tant qu’elle ne vomissait pas dans ton lit - Parce que oui, elle dormait dans ton lit et toi sur ton canapé - cela ne te dérangeait aucunement. Tu ne jouais point les innocents, bien au contraire. Tu n’étais pas le plus prude des hommes mais au moins, tu étais l’un des rares à avoir du respect pour cette douce demoiselle à la crinière ivoire. Blanchâtre. Argenté. Opalescent. Lactescent et blême. Le respect était maitre dans ta demeure.

L’écoutant avec patience, tu ramenais la bouteille d’alcool qui se trouvait encore derrière le canapé, allant pour remplir le verre de la servante des hommes malheureux. L’alcool pur grimpait vite dans les tours et emplissaient avec facilité les veines des femmes. Toi, beaucoup moins. Alors tu buvais plus que la moyenne. Le flingue dans la bouche. Reposant alors la bouteille contre la table basse - en bordel - tu lâchais un grognement suite à son histoire. Les extrémistes n’étaient pas bon pour la nation. Certains se perdaient dans la voie du chasseur silencieux, se perdant dans la toile spectacle, devenant alors aspect du temple.

Bien souvent, la religion n’est qu’une identité sociale. 

D’un geste de la main, tu lui signalais que tu voulais t’assoir. Tu sifflais entre tes dents une profonde inspiration avant de te laisser tomber sur le canapé, juste à côté de la demoiselle déjà bien étalé comme à sa plus grande habitude. Ton verre dans une main, le regard vers ton écran plasma, presque dans le vide. Oui, elle avait raison. Il y avait des gens qui tuaient pour la religion. Il y avait des gens qui pensaient comprendre les intentions des Dieux et des misérables. Tu prenais une gorgée du liquide brûlant, alcoolisé, ambrée. Ce poison coulait dans tes veines depuis des milliers d’années.

Okeanos ne prône pas le meurtre. Que cela soit le Dieu ou bien la nation. Oui, les gens tuent pour des conneries. J’ai beau être croyant, je ne tuerai pas pour mon Dieu. Normalement, la religion doit être porteur d’amour, de bien-être et d’ardeur et de compassion. 

Tu bus une autre gorgée.

Ils, eux, ces hérétiques, pensent être excusés à l’aide d’une foutue loi divine. Le premier commandement de n’importe quel religion est : aimez-vous les uns et les autres. Pourtant, la religion est la plus  grande cause de massacre sur nos terres. 

Finalement, tu sortais de ta trompeur, secouant lentement ta tête, tournant ton faciès vers celui de la demoiselle. Ton bras allongé sur ta partie de coudière, la main dans le vide et par conséquence ton verre aussi, tu faisais circuler le doux liquide jaunâtre en mouvement circulaire. Pour que, doucement et presque sensiblement, tu engloutisses une nouvelle gorgée, lâchant un long et profond soupir.

T’as pas des sujets de discussion vraiment joyeux, ce soir, Miss. 

Normal après tout, elle avait un « problème. » Elle n’allait pas te rendre compte d’une énième demande d’un fétichiste des tétons ou des grains de beauté voire la demande oppressante d’un homme demandant qu’on l’insulte en langage ancien : « T’aime ça, hein, mon gros Papa ? T’aime quand je te chevauche petit enculé ? » Un frisson te parcouru la nuque avant que tu te trouves. Impossible de savoir si c’était l’alcool ou encore bien le fait de voir une de tes connaissances proches dans le plus grand des pandémonium, mais, tu te penchais vers elle, déposant tes lèvres sur sa joue rosâtre, délicatement et avec la plus grande pureté qui soit.

Tu baignes dans la tristesse, à la recherche d’une lueur d’espoir, à la recherche d’une réponse, tu vois l’éclipse totale obscurcir ton existence. 

Tu te retirais, reprenant une zone de sécurité normale, non ce n’était pas forcément de l’attirance ou encore bien une technique de drague. Juste que tu n’étais pas réellement un mec câlin, toujours trop peur d’appuyer trop fort et de faire exploser les reins de ton cercle social. Et que tu étais aussi doué pour réconforter les gens que pour être sobre.

Notre seul soleil, c’est le liquide dans ce verre. Ambré et puissant comme l’astre solaire. 

Lâchant un petit rire cynique, tu bus cul sec ton verre, le remplissant automatiquement. Comme un mécanisme parfaitement huilé. Comme ton corps.

Ouvre tes oreilles, il y a des mots qui valent tous les trésors du monde. 








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▬ « Pourquoi tu fais la pute ? T'es malheureuse ? » Feat Amen.

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