Bitter Macchiato, Sweet Sugar
  Nystar & Soren

 L'odeur voluptueuse du café remontais doucement dans mes narines, tandis que je touillais cet océan brun contenu dans une tasse du bout de ma cuillère. Ces nuages blanc de lait dans ce ciel caféiné m'absorbaient complètement, me plongeant dans les souvenirs délicats et heureux de mon enfance.

"Et donc, vous me dites être aviateur c'est ça ? , me dit le barman, d'une voix grave, qui correspondait bien à sa carrure, me tirant de ma torpeur.
- Hein ? Euh... oui c'est ça ! répondis-je, quelque peu déboussolé.
- Oh, vous savez j'ai longtemps voulu être moi aussi aviateur, voyez-vous, enchaîna-t-il, sur un ton quelque peu rêveur.
-Voyez-vous ça. lui dit-je, esquissant un sourire, ma foi un peu moqueur. Mais vous savez, les études aussi bien que le métier en lui même sont loin d'être faciles. Mais pourquoi être barman alors ?
-Et bien ma tendre mère voulait à tout prix que je reprenne l'enseigne familiale, et je n'ai eu d'autre choix que d'accepter, répondit-il, visiblement triste.
-Oh quelle délicate attention mon cher, dit-je, buvant au passage une gorgée.
-Mais racontez moi donc, comment est-ce d'être aviateur ? me questionna-t-il, tout en se grattant la barbe.
-C'est...grandiose ! La sensation de liberté qui vous emplis à chaque fois que vous volez est tout simplement grisante ! m'exclamais-je, tout en émoi, comme à chaque fois que je parlais de mon métier. Mais c'est parfois fatiguant, dû à l'important effort physique demandé, voyez-vous, ajoutais-je en avalant une dernière gorgée.

M’apercevant que ma tasse était vide, je déposais quelques pièces sur le comptoir, en articulant un « au revoir », un sourire serein aux lèvres. Je me levais de mon tabouret, le faisant grincer au passage. J'attrapais mon chapeau posé sur le comptoir, et regardais autour de moi. Le soleil se levait tout juste sur Cassiopeia, et peu de monde déambulait dans les rues de la cité. Les tintements de cuillère sur les tasses des quelques citadins déjà debout rythmaient mes pas vers la sortie. Une légère brise agita mes cheveux une fois dehors. Je les calmais en posant délicatement mon couvre-chef sur eux. Ce chapeau que j'adorais tant, était noir, et mes lunettes d'aviation en faisaient le tour. Une carte représentant un as de pique y était attachée. Je me dirigeais alors vers un casino, pour pouvoir m'adonner à ma passion : les jeux de hasard.
Sur le chemin, je repensais à ma journée exténuante d'hier; nous étions aller explorer les ruines, un archéologue à notre bord, pour faire des recherches sur les siècles abandonnés. Le début de l'expédition se passait relativement bien, l'archéologue semblait satisfait de ce qu'il trouvait, et j'étais satisfait de voguer à travers le ciel.

Jusqu'au moment où des pirates nous attaquèrent. Un énorme galion armé jusqu'aux dents nous prit par surprise. Nous eûmes à peine le temps de réagir, que nous essuyâmes deux coups de canon, causant des dégâts conséquents, et tuant plusieurs membres d'équipage. L’archéologue, quand à lui, eu la chance de survivre... pendant quelques secondes, avant de succomber à ses blessures. Par je ne sais quel hasard, nous eûmes la chance de nous échapper, et de revenir au port, non sans dégâts.

Entre temps, j'étais arrivé au casino. La battisse se tenait devant moi, colorée et reluisante. Je poussais la porte, dévoilant une large pièce éclairée par des lampes à huile et un grand lustre accroché au plafond. Des tables étaient posées de part et d'autre de la pièce, entourées de sièges rembourrés. Un orchestre jouait un air de jazz au fond de la pièce. Un homme d'un âge avancé, avec une barbe plutôt développée, fumait tranquillement une cigarette, assis non loin de l'entrée. Je me dirigeait vers lui, d'un pas nonchalant.
Me voyant arriver, il leva la tête et m’interpella, d'un ton bourru : "Tu veux quoi ?"
Je souris et lui demandais s'il était enclin à faire une partie de poker avec moi.
"A ton avis, si je suis ici, c'est pas pour servir à bouffer !, s'exclama-t-il. Il avait visiblement forcer sur la bouteille.
-Excellent ! dit-je, en sortant un paquet de cartes.
-Ouais, ben prend pas cet air si sûr de toi ! Moi les jeunots comme toi, je les mate ! cria-t-il, en tapant du poing sur la table.
-Mais oui, mais oui, c'est ça, lui répondis-je, en commençant à distribuer les cartes."

"Impossible ! T'as triché ! hurla l'homme, dégoûté d'avoir perdu.
- Je ne triche jamais, ce serait un crime, répondis-je, dévoilant mon plus beau sourire."
Le vieil homme partis alors sans demander son reste, crachant au passage bon nombre d'insultes. Je ri alors à gorge déployée, amusé d'un tel personnage.
Je ramassais les cartes jetées sur la table, et me mit à les mélanger, tout en me reposant légèrement de la journée exténuante que j'avais passé hier.