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may we meet again Δ June

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may we meet again Δ June écrit le Ven 12 Juin - 3:04




MAY WE MEET AGAIN




MUSIQUE ▬ Deux ans. Cela faisait deux ans maintenant que June n'était plus là ; plus chez eux, plus à Caelestis. Deux ans à chercher sans relâche, pour ne plus voir Lance dans le mal ; pour ne plus avoir le cœur compresser par l'incertitude. Que lui était-il arriver ? Où était-elle ? Pourquoi disparaître ainsi ? Pourquoi aucune lettre ? Le cœur d'Alekseï était plein de doute, de peine, d'incertitude, de colère. Les engueulades entre Lance et lui avait doublé, voir même triplé, de ce fait, il ne rentrait que très rarement à la maison... Un signe, un indice, n'importe quoi. Devant la tombe de leur mère, Alekseï se pose milles et une questions ; il ne sait plus où il en est, mais il refuse d'abandonner l'idée que June se trouve bien en vie, quelque part. Elle ne pouvait pas mourir, certainement pas. Il ne l'accepterait pas. Les phalanges blanchissent ; il sert comme un enragé ; la paume de ses mains saignent alors que sa tête se retrouve caché dans le creux de ses bras, recroquevillé sur lui-même devant la tombe de ses parents. Que devait-il faire ? Où devait-il aller ? Il avait l'impression d'avoir cherché partout. Pas de signe sur Caelestis, aucun signe sur Earthea... Et le peu d'endroit qu'il avait pu visité à Okeanos ne lui avait rien indiqué... Il devait y retourner, quel qu'en soit le prix. Décidément, il ne pouvait pas rester les bras croisés à ne rien faire. Il passe un revers de manche sur ses yeux ; arrêter les larmes avant quelles ne coulent ; hors de question de pleurer ; June se foutrait littéralement de sa gueule si elle venait à le savoir.

Le chemin fut long, long et périlleux, long et chiant, long et inquiétant. Il était pourvu d'une cape, avait mit d'autres habits que ceux de la garde de Caelestis, non, Alekseï n'avait aucune envie de se faire remarquer. June devait avoir changé physiquement, du moins, un peu. La reconnaîtrait il ? Oui. Entre eux il y avait une connexion, celle du sang, bien évidemment qu'il la reconnaîtrait. Son cœur battait à tout rompre alors qu'il se cachait dans l'ombre... Okeanos était un domaine sombre, mais à la fois bienfaisant ; c'était étrange de ressentir ça autre que pour sa propre contrée... Mais il fallait avouer que depuis la disparition de sa sœur ; Caelestis ne lui laissait souvent qu'un goût amer... Alekseï faisait toujours tout pour pouvoir s'en échapper ; pour ne pas avoir à rester là-bas. Quelqu'un passe à côté de lui et il se rabat sur un mur. Pourquoi se cacher ? Pourquoi autant ? Pourquoi être aussi inquièt ? Il n'en savait strictement rien ; juste qu'il en avait prit l'habitude ; vu l'épisode qu'il avait vécu plus tôt à Earthea, il préférait jouer la carte de la prudence. Il continue de se frayer un chemin, de chercher, de marcher vite, presque de courir comme un dératé. Où est sa sœur. Où te cache tu June ? Ce sont les seules questions qui lui viennent en tête. Il veut savoir, il a besoin de savoir ; il en crève bordel.

Le voilà dans un endroit bien étrange ; Alekseï n'avait fait que suivre ses pas ; mais il ne pensait pas tomber sur un endroit aussi beau. Des couloirs sous l'océan, un endroit magnifique ; bienfaisant, plaisant. Il s'avance lentement, regardant ce qui l'entourait. Pendant un court laps de temps, il fut émerveillé par ce qui se trouvait autour de lui. Okeanos était une contrée bien surprenante... Son cœur rata un battement alors qu'une silhouette un peu plus loin sembla contempler le même spectacle que lui. Ce fut en plissant un peu plus les yeux qu'Alekseï pu reconnaître ce corps ; cette chevelure, ce visage. Son cerveau et son cœur ne se suivent plus et les jambes du jeune homme se mettent à bouger toutes seules. Rien ne va plus, rien ne semble plus aller. Sa respiration est lente, saccadé, quelque chose lui monte aux yeux, venant du profond de ses entrailles alors qu'il s'arrête net, essoufflé devant elle. Non, il ne se trompe pas, il ne peut décidément pas se tromper... Il ne rêve pas, elle est là, vivante et en bonne santé. Le jeune homme aux yeux vert d'eau tente de reprendre son calme, sa respiration et de calmer les larmes qui se mirent à couler lentement le long de ses joues rougit par l'effort. « Je... Je t'ai retrouvé... » Qu'il lâche, presque comme si ce fut vital pour lui ; et aucun doute que cela l'était. « Décidément June... T'as pas changé... » Sa main vint se poser sur son épaule, lentement, comme s'il allait attrapé un rêve bien trop irréel. Il la pose et en vitesse il la plaqua contre lui, pour bien être sûr qu'elle était là, bien là, que son odeur et sa chaleur soit réel. « J'ai crû que je te reverrais jamais putain... » Oui, il l'avait crû ; mais heureusement pour lui, Alekseï avait garder espoir.

June Von Rosenbach
June Von Rosenbach
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Re: may we meet again Δ June écrit le Ven 12 Juin - 19:55

May we meet again

○ Just give me a reason  ; To keep my heart beating . Don’t worry it’s safe right here in my arms. As the world falls apart around us . All we can do is hold on, hold on. I risk everything if it’s for you. I whisper into the night . Telling me it’s not my time and don’t give up ! Say not a word, I can hear you. The silence between us … I take this chance that I make you mine ; The pain I can’t escape it.


Bulles harmonieuses s’évaporant au milieu de ma chute libre. Gazouillement décalé accélérant la descente, mélopée grésillant à la rythmique désordonnée, au sens inversé. Ils reculent. Ils avancent. Tout ça n’a qu’un sens, celui qu’ils ont décidé ne pas m’offrir par orgueil, par fierté et sûrement par faiblesse d’esprit, d’âme. Brimés par l’expérience ?  Désossés par les circonstances ? Le passé intervient autant que le présent. L’Avenir est incertain, il serait imprudent de l’évoquer. Je sillonne ma ligne d’horizon composée de mes deux iris évanescents traqués par cette vague menaçante, celle que mes pupilles concèdent sans la moindre retenue. La lumière s’évanouit quand je ferme les yeux. Le voile interrompt la sadique récréation que mon esprit a imposé un peu plus tôt, il diffuse sur ses yeux un semblant de suie. Ces pensées se défient dans une gamme monochrome, insipide. Terne et pourtant… Pourtant sous la cendre, le feu ardent. Celui de la destruction et son contraire. Les souvenirs fusent, reviennent et construisent de nouveaux remparts. Imparfait, situations antérieures et refus de compréhension. Ne suis-je pas seule dans ce triste cas ? Que sais-je des autres et savent-ils de moi ?  « June, tu mérites ton surnom de Rosenbiatch ». L’injure est aisée, je ne change rien. J’ondule vers lui, l’effleure à peine et me dissipe aussi rapidement. C’est un mot sans saveur, peu important démontrant simplement que j’ai réussi la manœuvre. Il est touché. En plein cœur – ou ce qu’il en reste du moins. Est-ce que je méprise ce collègue à ce point ? Je me déteste dans la même mesure de provoquer autant de cataclysmes dans mon regard que dans le sien. Mais que faire face à l’ampleur de cette électricité ? Ne faut-il pas la lui renvoyer avant de me faire incendier ? Simple instinct de survie donc. Quoi de plus ennuyeux ? Sûrement pas ce qu’il avance à la suite. « Tu crois pouvoir t’en sortir sous prétexte que tu es un bon scientifique ? Ta vanité en agace plus d’un. » ; Ses menaces sont aussi risibles qu’elles sont goûteuses. Se satisfait-il pour autant de ce jargon imagé ? Trouve-t-il un semblant d’amusement à piocher dans ses échardes pour m’en faire connaître la consistance ? Petit morceau égaré au plus mauvais endroit, celui de l’estime. Il se tait, ne surenchérit pas. A quoi cela servirait ? Il me hait. Le but est atteint. Il sera bientôt à terre de toute manière, écrasé par sa débilité, démoli par sa nature. Défiguré par sa condition, méconnaissable.  Je soupire avant de tourner les talons et quitter le laboratoire. Décidément, je ne pourrais jamais comprendre mes collègues. Pourquoi n’ai-je affaire qu’avec des bras cassés ? A défaut de dire, des bons à rien.

Les couloirs Polypus … un nom qui m’inspire, si ce n’est pas pour dire qui me plonge dans le ravissement. Engouement qui semble enivrer mes sens, provoquant en moi un florilège de sensation fougueux. Exaltation palpable par l’apparition d’une chair de poule, seconde peau, qui recouvre délicatement mon épiderme nacrée. Sous la lumière fébrile des couloirs vitrés sous-marin, je me faufile à travers la cohue qui anime chaque soir l’allée en plexiglas qui montre un splendide paysage océanique. Animée, grouillante de monde, sa traversée me procure un ravissement inaltérable,  provoquant en moi des frissons. La traversée des créatures aquatiques colore l’atmosphère, et tandis que je pose mon regard sur le passage d’une immense baleine, je ne peux que me délecter un peu plus de ma sortie. D’une humeur légère, je joins ma joie d’un léger rire tandis que je secoue la tête avec réjouissance. Innocence, douce idolâtrie à laquelle je m’auto détruisais dès chaque instant où je pensais pouvoir échapper de cette affliction qui me retint de manière mortifère à Okeanos.

Je ne pourrais évaluer le temps où j’étais plongée dans mes pensées, mais je ne devais pas m’égarer ainsi en plein chemin, et surtout à cette heure-ci. Une jolie petite poupée tout sourire, dont le sourire cousue semble inaltérable, à moins d’enlever ce fil rouge sur ce visage pâle. Une petite poupée en tenue de travail qui s’adonne à l’observation du milieu sous-marin, avant de se morfondre à la maison, seule. Souriante malgré le moral qui n’était pas souvent au beau fixe, j’effleure dans une caresse attendrissante la vitre lorsqu’une voix éreintée me souffla : « Je... Je t'ai retrouvé... ». Médusée, mon corps rata un battement l’espace d’un instant. Ou il accéléra subitement plutôt ? Qu’en sais-je ? Mes iris pacifiques se tournèrent lentement, comme si je me refusais d’en croire mes oreilles. Ce timbre de voix, cette intonation, ces octaves, je reconnaîtrai cette voix parmi mille. Et pourtant, je ne me sentais pas capable de croire que cela fusse possible.  Et comme pour me rassurer que je n’étais pas victime d’hallucination auditives, je me laissais saisir telle une poupée de chiffon, complètement désarticulée, je tombe dans les bras de ce jeune homme qui m’appela par mon prénom : June. Parce qu’il y a derrière mes larmes, un élan de bonheur incommensurable, parce qu’il m’avait cherché sans aucun répit, ou encore parce qu’il était toute ma vie, mes mains vinrent se glisser dans sa chevelure chocolatées tandis que je posais ma tête au creux de son cou pour y pleurer toutes les larmes de mon corps. « Alekseï, bordel Alek, j’y croyais plus, je n’arrivais plus à te trouver dans le Ciel … » ; Et comme pour m’exacerber à ce mal être qui semblait enfin prendre fin, je resserrais mon étreinte, comme si je craignais qu’il ne fut qu’un mirage, une ombre prête à disparaître si je le lâche. « Tu m’as tellement manqué … » balbutiais-je d’une voix tremblotante.
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Re: may we meet again Δ June écrit le Ven 26 Juin - 1:06




MAY WE MEET AGAIN




MUSIQUE ▬ Il la sent. Il sent sa présence, sa chaleur, son odeur. Cette douce odeur réconfortante qu'il avait oubliée pendant ses années d'absences. Deux ans, deux ans sans elle ; et la voilà qui réapparaît ; alors qu'Alekseï commençait à perdre espoir ; l'espoir qu'elle serait en vie quelque part. Ils tombent tous les deux, leurs jambes ne fonctionnent apparemment plus, trop d'émotions qui leur paralysent les muscles. Pourtant, le jeune homme resserre de plus en plus son étreinte, cette peur que ce ne soit qu'une illusion, un instant éphémère créer par son euphorie et sa folie... Il ne voulait pas la lâcher, plus jamais, il voulait qu'elle reste là, encore des heures, peut-être même des années, pour combler se vide béant qui s'était former dans sa poitrine depuis sa disparition. Il entend sa voix, sa voix qui semble se craqueler sous l'effet de l'émotion ; il n'attendait que ça, il n'attendait que cela depuis longtemps, pouvoir de nouveau entendre sa voix. Elle ne le trouvait plus dans le ciel et lui ne la trouvait plus nulle part. Il l'avait tant cherché, il avait fouillé tous les recoins du ciel, des terres... Mais la voilà sous les océans les plus profonds ; des océans qu'il ne pensait pas braver ; des océans où il ne pensait pas la retrouver. Son cœur se serre encore plus alors que la voix brisée de sa sœur par ses sanglots lui glace l'échine. Il n'arrivait plus à pleurer, il pleurait intérieurement ; mais un sourire venait de naître sur ses lèvres. ; il était heureux ; tellement heureux de la savoir en vie ; de la voir en bonne santé ; mais l'entendre pleurer lui brisait le peu de cœur qui lui restait. Elle resserre son étreinte sur lui et c'est le monde d'Alekseï qui part à la dérive dans les frêles bras de sa sœur ; si elle continue ainsi, il allait craquer à son tour ; mais il ne le pouvait pas, il n'en avait pas le droit. Sa main glisse le long de son dos, le caresse légèrement avant de se glisser dans sa chevelure ; le toucher souple, leur senteur, il s'y perd. Il est tellement heureux de la retrouver, de la sentir prêt de lui, si seulement Lance était avec eux ; il serait enfin rassuré, il n'aurait plus lui non plus cette boule dans le ventre.

Alekseï ne sait plus quoi faire, ses gestes sont désordonnés, il fourre son nez dans le cou de sa sœur, cherchant à cacher son visage de plus en plus déformé par l'inquiétude et le soulagement. Combien de fois avait-il imaginé ses retrouvailles ? Il n'en sait rien, sans doute des dizaines de milliers de fois. Chaque jour, il allait sur la tombe de leur mère et chaque jour, il priait les dieux ; s'il y en avait ; qu'on lui ramène sa sœur. Les dieux ne répondent jamais ; mais les humains se bougent le cul pour faire réaliser leur rêve. Il avait couru, il avait rampé, il avait subi mille tortures pour la retrouver. Elle était là, belle et bien là. Son trop-plein d'émotion déborde, mais il se canalise, il ne doit pas éclater. Contrôler ses émotions en toute circonstance, c'est ce qu'on lui avait appris, ce que sa mère lui avait enseigné. Il reste là, logé dans son cou, lui caressant l'arrière de la nuque pour la soulager un peu ; Chaque jour, il allait sur la tombe de leur mère et chaque jour, il priait les dieux ; Oh ça non, plus jamais il ne l'abandonnerait ; c'était hors de question et de toute façon, il en était incapable. Elle lui a tellement manqué, il se doit de répliquer. « Tu m'as manqué aussi idiote... » Il garde un contrôle sur sa voix, calme, posé, il ne peut pas se permettre une incartade, sinon il sentait que les deux ne s'arrêteraient jamais de pleurer. Il se recule peu à peu, pose son front contre le sien, dans un élan de fraternité et de soulagement, il reste les pupilles closes, soupirant légèrement. « Je suis tellement soulagé ; j'ai imaginé le pire. Tu n'imagines même pas Ju'. Je t'ai cherché partout ; vraiment partout. » Il ne mentait pas ; c'était impossible pour lui de lui mentir de toute façon ; c'est sans doute la seule personne avec qui il est entièrement franc. C'est June après tout ; la seule et l'unique.

Encore une fois, il se recule un peu ; pose sa main sur la joue de sa sœur, la caresse un peu, regarde son visage, regarde si elle sa peau n'est pas pâle, regarde si ses yeux ne sont pas livides. Il se rassurait ; il en avait besoin ; parce qu'il avait cru crever pendant deux années entières. « Qu'est-ce qu'il s'est passé June ? Pourquoi as-tu disparu ? Lance et moi, on était mort d'inquiétude... On a failli foutre le feu à la baraque plus d'une fois... » Cela sonnait comme des reproches ; mais il cherchait seulement des réponses à ses questions. Il pose une nouvelle fois son front contre le sien ; son visage se déformant de nouveau de douleur ; une douleur pleine d'inquiétude. «Tu sais que j'ai cru mourir tous les jours ? Tu sais que j'ai cru que je te reverrais jamais... ? Pourquoi tu es là ? Qu'est-ce que tu fais là ? » Besoin de réponses, il en avait vraiment besoin... Pour comprendre, pour savoir. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?

June Von Rosenbach
June Von Rosenbach
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Re: may we meet again Δ June écrit le Lun 29 Juin - 14:49

May we meet again

○ Just give me a reason  ; To keep my heart beating . Don’t worry it’s safe right here in my arms. As the world falls apart around us . All we can do is hold on, hold on. I risk everything if it’s for you. I whisper into the night . Telling me it’s not my time and don’t give up ! Say not a word, I can hear you. The silence between us … I take this chance that I make you mine ; The pain I can’t escape it.


Dans une explosion de larmes, le monde s’arrête et le silence souverain s’impose, il est là, il est bel et bien là, en chair et en os.  Le temps se suspend, ma voix suffoque bruyamment sous l’effet de la surprise. Et là, mes yeux se sont écarquillés sur des abysses d’une obscurité infinie, jamais explorées auparavant. Nue face au monde qui nous sépare, l’asphyxie me parait presque naturelle, artérielle. Semblable à une équilibriste oscillant sur une corde raide. Mal assurée, je ne faisais que tanguer sur le fil ténu de ma piètre existence. Comme une danseuse ivre, une danseuse absurde. Démente sans cesse en contradiction. En résistant difficilement à l’appel du vide à chaque faux pas. Parfois, je suis envahie par des vagues de regrets qui déferlent sans arrêt. Pourquoi à ce moment-là, j’ai baissé les bras si facilement pensant que je ne pouvais rien faire ? N’y avait-il pas quelque chose que je pouvais faire ? Non … Je ne pouvais rien faire. Je me suis voilée la face en pensant que j’aurai pu la convaincre de son manque de discernement, mais qu’aurai-je pu espérer d’une reine qui ne vit que pour sa vanité mal placée ? Elle n’a même pas eu la clémence de me laisser me défendre, alors je l’ai haïe pour cela. ; Mais il n'y avait plus rien, rien que des émotions déformées. ; Est-ce que c’est vraiment mieux ainsi ? Non, ce n’était pas la bonne solution, mais c’était la seule chose que j’avais trouvé, un sentiment assez fort pour me sentir vivante : la haine. Dans cette mer sombre sans certitudes, je flotte, accrochée à des choses qui n’existent pas. Si je le regrette à ce point, c’est que je me demande, bien que j’aie  sûrement pu faire quelque chose, pourquoi alors n’ai-je pas eu le courage de lui tenir réellement tête ?

Je suis  parfois dépassée par l'ère du temps. Depuis quand mon chemin m’échappe-t-il ainsi ? Je suis seule désormais. J’emmerde ce putain de destin et je pleure pour ma fierté, c'est insupportable. Et alors que je regarde d’un air égaré les morceaux de mon cœur émiettés à mes pieds, Alekseï se tient à mes côtés. Je souffre ; oui cette séparation me tue un peu plus chaque jour. Cette douleur est simplement réelle et bien trop présente pour que le temps puisse l'effacer immédiatement. Scandaleusement chétive, je renferme mon étreinte sur son corps, en bannissant tout contact avec le monde extérieur, parasite qui pourrait contaminer notre espace vital, notre monde. Je me sentais comme sur le point de me rompre. Les yeux à la limite de ma chair, mon esprit traîne des pieds, vagabondant vers un ailleurs qui m’est inconnu. Mes semelles glissent mais je ne sais pas à quoi me raccrocher ou même qui appeler. Comme un refrain bidon qui revient sans arrêt, comme une obsession,  je pleure la douleur du cœur. Devant les vitrines éteintes, la tête dans les épaules, je marche dans les courants d’air, dans le froid de l’hiver. Une vie sans Alekseï, c’est comme le froid en Sybérie. Revoir mon frère, ici maintenant, c’est comme l’aurore du soleil durant un matin d’été, diffusant sa chaleur là où ses rayons peuvent atteindre leur destination hasardeuse.

Ne me quitte pas, aurais-je voulu lui dire. Mais à quoi bon le retenir quand la justice fictive du peuple du ciel est l’entrave qui nous pourrit la vie ? Dans l’histoire, je n’ai pas mal agi, je n’ai pas été une conne, mais la reine a été une sale garce,  me convainquais-je chaque matin au réveil lorsque la solitude vint me pincer le cœur quotidiennement. Caelestis, leur reine, tout est de sa faute. Naturellement, je n’ai su que la haïr, le maudire au plus profond de mon être. Je creuserai la terre jusqu’après ma mort, pour priver son corps de vie et de lumière. ; Alors, je l’ai maudis tellement de fois, mais je n’ai pas eu le courage, de me relever sur la pointe des pieds afin de la gifler, car pleurer  n’est plus de mon âge. Elle m’a bannie, elle m’a exilé loin de mes frères, ma seule et unique famille ; ils sont tout ce qu’il me reste et pourtant, elle n’a eu aucun scrupule à m’en priver. Pensant que mon exil ne serait que temporaire, j’ai supporté un temps, mais lorsque j’ai compris qu’il n’y aurait aucun retour possible, j’ai voulu sa mort.  Vous savez, au début, je n’ai pas voulu y croire, j’ai voulu laisser passer les saisons dans l’espoir de revoir mes frères. Mais je me suis souvenue que la Reine m’avait dépossédée …  Rancœur au rendez-vous, je me suis échouée à Okeanos.

Alekseï, mon sang, mon frère, ma vie. L’abolition de ma fierté avait provoqué un torrent de larmes intarissable, destituée de toute honte, je ne ressentais nulle once d’embarras à pleurer comme si j’avais cinq ans. Je me demande combien de jours, de semaines, d’années s’étaient écoulées durant notre séparation ? Le temps s’effiloche, suspendue dans un compromis, j’expérimente ce rêve nocturne quotidien qui devient réalité. Celui de pouvoir à nouveau glisser mes doigts dans sa chevelure hirsute, les ébouriffer, en respirer la senteur. Une nouvelle odeur, un nouveau shampooing. L’odeur de la maison, l’odeur de la famille, l’empreinte des Von Rosenbach. Et la fraîcheur naissante au contact de son front contre le miens m’arrache un sourire radieux alors que j’entrelace mes doigts dans les siens. Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurai jamais pu retranscrire cette explosion de joie que mon cœur me transmet à l’heure actuelle. Aussi longtemps que j’ai survécu sans mon frère, je ne respirais que pour ce moment. Mes yeux pacifiques s’entrouvrirent lentement pour mieux plonger mon regard dans le marécage de ses iris ; Que Dieu me pardonne, mais je t’aime tellement Grand Frère.

Qu'est-ce qu'il s'est passé June ? Pourquoi as-tu disparu ? ; Mes yeux s’ouvrent instinctivement tandis que je lance un regard dubitatif à Alekseï, ne comprenant pas le sens de ses questions. Comment ça, pourquoi ? Comment pouvais-t-il me demander pourquoi ? Comment se fait-il que … ? Et comme une malvoyante découvrant pour la première fois la vision du monde, je venais enfin de saisir l’ampleur de la situation. Mon visage s’assombrit et mes traits se durcirent. Ne pouvant réprimer mes tremblements, haine, agacement … mépris ; Caelestis, soit définitivement maudit. Je lui déclare d’une voix blasée : « Laisse-moi deviner, la Reine s’est abstenue de te raconter ce qu’elle a osé faire, c’est bien ça ? » ; Alors que je me mords un peu plus les lèvres avec hargne, je me perce le coin dans un bain de sang avant de cracher au sol. « Je ne sais pas ce que l'on t'a raconté, mais je ne me suis pas enfuie … Cette garce m’a chassé Alekseï, elle m’a jeté à la mer ! Tout est de sa faute. » ; Oui, Mihael, c’est de sa faute si Lance, mon mignon petit frère souffre. Reine de Caelestis, femme de pouvoir régnant d’une poigne de fer, elle ne mérite que mon mépris pour toute forme de respect.
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Re: may we meet again Δ June écrit le

may we meet again Δ June

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