TEAMWORK YOU SAID ?

Le couloir était désert, plongé dans la pénombre. Le silence était à peine brisé par quelques voix au loin, provenant sans doute d’une des salles d’examen. Eden inspira profondément. Il était plaqué contre un mur, le front perlé de sueur et le souffle court. Son cœur battait la chamade, si fort qu’il avait l’impression que tout le monde pouvait l’entendre dans l’hôpital. Bien sûr, il n’avait pas le droit d’être ici. Cette partie de l’Hospitium était réservée aux médecins et aux étudiants d’un niveau supérieur. Amer, il se demandait ce qu’il faisait encore là. Il tenait fermement dans son poing un petit bout de papier tout chiffonné sur lequel étaient griffonnés des indications.

Suivre le couloir.
Après s’être assuré pour la énième fois que personne ne venait, il se glissa hors de sa cachette et rasa le mur jusqu’à une porte close. Il vérifia sur ses notes que c’était le bon endroit, puis regarda de droite à gauche. Le couloir était toujours vide, le calme complet régnait à présent. Il colla son oreille à la porte, guettant des pas ou des paroles à l’intérieur. Il ne perçu que du silence. Une odeur répugnante s’échappait de la pièce. Elle le prit littéralement au nez lorsqu’il entra à pas de loup.

Il faisait frais et sombre à l’intérieur. C’était un petit cagibi étroit et puant. Eden suffoquait. Sa claustrophobie alliée à l’odeur pestilentielle ne l’aidait pas. Au centre de la pièce, sur une table d’examen reposait un cadavre sur lequel on avait visiblement déjà travaillé. Son abdomen avait été ouvert et laissait voir un amas de viscère d’un rouge sombre. Les outils encore souillés avaient été laissés sur le côté, comme si la dissection n’était pas terminée.

Prendre un morceau qui ne se voit pas trop.
Eden frissonna de dégoût. Lentement, il saisit le scalpel en réprimant des haut-le-cœur, prenant soin de ne pas fixer le visage du mort, il saisit un doigt et entreprit de fendre la chair tout autour. Lorsqu’il eut terminé, il saisit d’un main tremblante une petite scie et termina de briser l’os. C’était répugnant. Grimaçant, il glissa le doigt dans sa poche. Au même instant, la porte derrière lui s’ouvrit. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. C’était sa chance ! On allait le surprendre ici et il serait renvoyé. Plus besoin de venir en cours. Trop heureux, il fit volte-face en feignant la surprise. Cependant son expression de mua en sincère terreur lorsqu’il reconnu son père. C’était fichu. Lui ne le renverrait pas, mais il allait se faire sérieusement remonter les bretelles.

« P-p-p-papa ?
– Eden ? Qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il d’un ton sévère.
– Je-je-je
Il réfléchit à toute vitesse.
– Je voulais juste voir un corps humain de plus près pour… pour étudier.
Le visage son père s’éclaira.
– Je savais que tu finirais pas aimer la médecine. Bien sûr la théorie ce n’est pas drôle, mais tu verras quand ça sera passé, tu étudieras des choses bien plus intéressante. Il marqua une pause et fronça les sourcils. En revanche tu n’as pas le droit de venir ici seul. Si tu veux observer, il suffisait de demander.
Le blond se mordit la lèvre, soulagé que son mensonge passe aussi facilement. Son père fit quelques pas vers le cadavre.
– Je dois finir cette autopsie. Tu veux rester pour regarder ?
– N-non ça ira, je dois aller en… cours. A plus tard ! »

Le garçon fila sans demander son reste. Son père le regarder quitter la pièce, tout sourire. Ça faisait longtemps qu’Eden ne l’avait pas entendu lui parler aussi sereinement. Il se  mit à courir dans les couloirs pour sortir de cet endroit, cherchant à oublier le teint blafard du mort et ce doigt qu’il avait toujours dans sa poche.

***

« Je n'arrive pas à croire que tu aies encore raté. »

Eden détourna le regard, rouge comme une pivoine. Azraële le dévisagea, moqueuse. C’était bien elle qui avait rédigé ses notes. C’était son plan. Un bien stupide plan d’ailleurs. Le blond était furieux. Non seulement il s’était loupé mais en plus son père allait croire qu’il avait changé d’avis sur ses études. Voilà qui lui faisait une belle jambe. Il foudroya la jeune femme du regard. Il l’avait rejoint dans les jardins, à l’écart du monde pour lui faire un rapport de son expédition.

« Et donc, qu'est-ce que tu attends de moi maintenant au juste, gamin ? »

Eden retira rageusement son chapeau et le jeta sur le sol.

« Arrête de m’appeler gamin à tout bout de champ. Et si j’ai échoué, c’est parce que ton plan était mal fichu. Pourquoi tu ne l’as pas exécuté toi-même d’abord, tu aurais du venir avec moi. »

Inspirant profondément, il tira ce qu’il avait dans sa poche et le lança sans prévenir à Azraële. C’était le doigt, grossièrement emballé dans le bout de papier sur lequel elle avait écrit ses instructions.

« J’ai ramené ça pour toi, tu veux que j’en fasse quoi, un porte-clés ? »

Azraële loucha sur le chapeau gisant au sol. Le blond suivit son regard et regretta de l’avoir jeté de cette manière. La colère lui faisait toujours faire des choses stupides, et le pire c’est qu’il en avait conscience. Elle le regarda, l’air affreusement moqueur avant d’émettre un petit rire qui raviva l’irritation du jeune homme. Il détestait qu’on le regarde de haut, il détestait qu’on se fiche de lui, il détestait cette situation.

« Premièrement, tu es un gamin. J'ai huit ans de plus que toi, petit. Deuxièmement, la réponse est simple : je ne veux pas me faire virée, moi. Duh. »

Huit ans, et alors ? Elle comptait mépriser toute sa vie les gens plus jeunes qu’elle ? Ils n’étaient plus des enfants à présent, c’était stupide comme réflexion. Avant qu’il ne sache rétorquer quoi que ce soit, elle défit l’emballage sans se presser. Eden tendit le cou, curieux d’observer la réaction de sa camarade. Les filles étaient plutôt répugnées par les trucs dégoutant. Certes c’était un peu moins vrai à Earthea, surtout parmi les chasseurs, les femmes étaient nettement moins sensibles que dans les autres nations. Qu’en était-il d’Azraële ? Elle saisit le doigt, le visage neutre et le fit balancer d’un côté vers l’autre, l’air dubitatif. Sans trahir la moindre émotion, elle finit par le jeter dans les buissons. Ebahi par aussi peu de considération, Eden fixa un moment l’endroit où avait disparu le morceau de chair dans les feuillages.

« Wow, si tu comptes me faire peur ou vomir avec ça tu te fourres le doigt dans l’œil blondinet. Mais je suis sûre que ça te ferait une superbe boucle d'oreille. Très bien assorti à ton teint. »

Le blond fulmina. Comment faisait-elle pour toujours avoir le dernier mot ? C’était horripilant. Eden marmonna un juron, inaudible.

« Ecoute. Je te propose des théories valables. Des plans qui peuvent marcher. J'y peux rien si t'es un moins que rien qui passe son temps à faire tout foirer. Même si c'est drôle, je dois bien l'avouer. Alors ? Il s'est passé quoi au juste, cette fois ? »

Tout en parlant, elle s’était penchée pour récupérer le chapeau demeuré au sol. Elle l’épousseta rapidement et le reposa d’un geste las sur le sommet du crâne du garçon qui baissa les yeux en rougissant à nouveau. Fixant obstinément ses pieds, il réajusta son chapeau et ravala un instant sa fierté pour trouver un moyen de tourner son histoire sans avoir l’air trop ridicule.

« Ça n’a rien d’amusant bordel ! J’y étais, j’étais dans la salle, sur le point de réussir. J’ai entendu des pas, j’étais sûr que c’était la bonne mais… » Mais. « C’était mon père. Lui il ne m’aurait pas fait renvoyé, mais j’aurais pris la volée de ma vie, alors j’ai… j’ai brodé pour m’en sortir. Résultat il croit maintenant que j’ai pris goût à mes études. » Gémit Eden en donnant un coup de pied rageur dans un buisson qui se trouvait la malencontreusement. Cette histoire le rendait fou. Il leva les yeux vers Azraële, se dandinant sur place. « Pourquoi tu cherches pas à exécuter tes plans toi, tu n’aimes pas ce qu’on fait, pas vrai ? Si tu ne cherches pas à partir, pourquoi tu m’aides, tu perds ton temps et tu me ridiculises. » Il fit un pas en avant et se dressa sur la pointe de ses pieds pour paraître plus grand. « Au fait, t’avise pas de m’appeler « petit » encore une fois, miss gros boobs. Je suis bien déçu que tu n'aimes pas mon cadeau. » Railla-t-il.

A ses mots, Eden loucha une fois de plus sur sa poitrine, dubitatif.

« En même temps, c’est difficile de ne pas les voir. Ils sont plus visibles que ton amabilité. » Rétorqua Eden, fronçant les sourcils. Il préféra ignorer la pique sur sa taille, une fois de plus. Pour une fois, il trouva même quelque chose à répondre. « Effectivement, je suis pile à la bonne haute, comme tu dis. »

Il ricana et fit un pas en avant, enfonçant sans gêne son visage entre les deux pare buffles de son interlocutrice. Il allait morfler, il s’en doutait bien, alors autant profiter de l’instant. Ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’audace d’aller caler son museau entre les seins d’une nana, volontairement du moins. Lorsqu’il estima que s’attarder diminuait trop drastiquement son espérance de vie, il recula d’un bond, vif comme l’éclair et rouge de gêne, comme d’habitude. Son teint ne pâlissait plus depuis le début de la conversation. Stupide gamin qu’il était, il n’assumait pas ses conneries, et ça se voyait. Le blond n’avait aucun contrôle sur ses sentiments ni sur son anatomie. Mais bon, elle l’avait cherché alors après tout. Un peu tremblant, il avait soudain très chaud. Il veilla à rester hors de portée d’une camarade en colère et lança :

« Te donner un couteau c’est bien trop dangereux, à moins que tu ne comptes nous préparé une salade de fruit avec ? C’est le rôle des femmelettes dans ton genre non ? Il marqua une pause en riant. Tu sais, ce n’est pas désagréable comme endroit pour faire la sieste, tu me prêteras ta poitrine pour que je dorme pendant les cours ? »

Il détala tel un lapin derrière les arbres, sans la quitter de vue. « Je sais que tu vas me tuer si je m’approche à moins d’un mètre, mais s’il te plait fait le proprement, au moins j’aurais plus à me soucier de mes études, mais j’aimerais qu’il reste quelque chose de moi pour que mon frère puisse faire son deuil. »

La voix de tueuse d’Azraële glaça Eden jusqu’aux os. Son sang cessa de circuler dans ses veines, et son cœur s’arrêta presque lorsqu’il la vit foncer vers lui. Oh oh. C’était mauvais, il allait y laisser des dents, et la vie aussi sans doute. Avec un temps de retard, il s’élança pour s’échapper. Pire que sa menace, son sourire éclatant avait de quoi stopper une armée. Dire qu’il fouillait devant une fille, c’était pathétique. Priant pour que son immense poitrine lui cache la vue pendant qu’elle courait, il se décala lentement, suivant les mouvements de la jeune femme des yeux. Elle était trop calme, trop mesurée. Il ne s’attendait pas à voir son genou décoller soudainement et venir le frapper en plein dans l’estomac. Le souffle coupé, le jeune garçon cru qu’il allait rendre son déjeuner. Il demeura un instant pantelant, tenant son ventre en toussant, avant que ses jambes ne cèdent sous lui. Il se laissa choir sur le sol, et avant qu’il ne puisse songer à se relever, Azraële planta son talon dans son épaule, l’écrasant généreusement. Il poussa un cri de douleur et se mit à gigoter sous elle, cloué au sol par son poids. Son pare choc l’empêchait de voir son visage depuis le sol, mais d’un côté, ça l’arrangea. Il n’osait pas imaginer l’expression assassine qu’elle devait arborer. Il fut bien content qu’elle n’ai effectivement pas reçu un couteau de sa part un peu plus tôt.

« Je-je suis désolé, je le referais plus, tu me fais mal ! » Implora-t-il en se débattant. « C’est dégueulasse, comment je suis censé me défendre, je ne tape pas les filles moi ! »

Après quelques secondes de lutte, il parvint à chasser le pied qui le maintenait au sol. D’un bond, il se releva, et profitant de sa petite taille et de sa vivacité, il fondit sur Azraële pour passer derrière elle, espérant la déstabiliser.

« Cela dit on m’avait toujours dit que les filles étaient douces et placides, tu es sûre que tu en es une ? D’un autre côté, je ne devrais pas avoir de doute, vu les engins… mais c’est peut-être des faux, avec la médecine maintenant, on est plus sûr de rien. » Eden parlait, parlait, parlait tout en tournant autour de sa camarade, guettant le moindre de ses gestes. Il était encore trop stupide pour la provoquer, il n’avait donc pas eu son compte. En même temps, il ne comptait pas se laisser abattre si vite, et surtout pas par Azraële. « Si on peut en tripoter des comme ça toute la journée en étant médecin, je vais peut-être reconsidérer mon orientation tout compte fait… »

Si Eden n’était pas en mesure de faire du mal à un cadavre, Azraële, elle, semblait déterminer à faire de lui un corps sans vie. Elle le laissa roder autour d’elle un instant, avant de lui décrocher un magistral coup de pied qui vient percuter le blond à la machoire. Douleur. Il n’aurait jamais cru que sa jambe était aussi longue. Hurlant de douleur, la bouche en sang, il se laissa tomber à genoux dans l’herbe grasse. Avant qu’il ne puisse cracher ses dents une par une, elle fut sur lui. Oui, Eden était là, la gueule en sang, monté par une pulpeuse amazone armé d’un couteau. Bon, l’arme, ce n’était pas ce qui l’enchantait le plus, mais il s’estima chanceux. Peu de jeunes hommes d’Earthea avaient eu la chance de se faire casser la figure avec autant d’érotisme.

Elle passa sa lame sous son menton, pressant contre sa gorge. Le blond déglutit, craignant pour sa vie. Mourir pour avoir voulu goûter au paradis était tellement décevant. La menace de la jeune femme résonna dans ses oreilles comme un coup de tonnerre. Le garçon cessa soudain de faire la malin. Si elle décidait dans finir, il lui suffisait de faire glisser le couteau le long de sa peau si fine à cette endroit. Il prit aussi conscience de la douleur de sa mâchoire, et du liquide pourpre qui s’écoulait de ses lèvres, laissant sur sa langue un goût métallique. Avant qu’il ne puisse gazouiller quelques mots, elle le libéra de son poids et disparu sans un regard en arrière. Incapable de se redresser, le garçon demeura là, immobile, étalé dans l’herbe au milieu des buissons. Il ferma les yeux et laissa divaguer.

Eden était toujours étalé là, les yeux clos, une douleur lancinante irradiant de sa mâchoire et de son abdomen, à l’endroit où Azraële l’avait frappé. Il avait l’impression d’encore sentir la lame du couteau pressée contre sa gorge, et de sentir son poids sur ses hanches. Il n’était pas évanoui, mais très conscient non plus. Son esprit divaguait, s’alarmait au moindre bruit comme si la jeune femme pouvait reparaitre à chaque instant, pour finir le travail. Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’il était tombé ? Il n’en avait pas la moindre idée. L’espace d’un instant, il songea qu’il allait se faire sermonner s’il rentrait trop tard, surtout avec la figure de travers, mais qu’importait, de toute façon il n’arrivait même pas à ouvrir les yeux. Il se dit qu’il était stupide quand même, il l’avait bien cherché. D’un autre côté, la face déformée par la colère d’Azraële n’avait pas de prix. Ou du moins celui d’un passage à tabac.

Des pas dans l’herbe, tout proche. Eden était dans les vapes mais ils résonnèrent dans sa tête comme des coups de massues. Il avait une migraine d’enfer.

« Eden... La voix semblait lointaine. Il la connaissait, mais il n’arrivait pas à mettre un nom dessus. Eden, sale guignol, arrête de faire la comédie et dis moi que ça va ! »

Le garçon cilla et finit par ouvrir les yeux. Au dessus de lui, il aperçu une silhouette floue qui le fixait. La première chose à laquelle il songea était qu’Azraële était revenue pour s’assurer qu’il était bien mort. Il lui adressa son plus charmant sourire, déformé par son visage ecchymosé. Ses dents étaient rougies par le sang.

« Eh lady, tu as fait quoi de tes montgolfières ? » Questionna-t-il avec l’impression d’être ivre.

Par un miracle hasardeux, il parvint à pousser sur ses bras pour se redresser sur son séant. Son estomac lui faisait mal, très mal. Il souleva sa chemise pour découvrir un large bleu à l’endroit ou le genou de la jeune femme l’avait frappé.

« Han, elle y est pas allé de main morte. » Songea-t-il en effleura sa joue gonflée. Il avait du sang jusque dans les cheveux. Plié en deux, il releva le menton, y voyant un peu plus clair et eut un sursaut en découvrant que ce n’était pas sa camarade qui l’avait réveillée, mais une tête blonde et tressée très familière.

« Alexiiiius c’est toi, tu es venu me chercher ! » Gazouilla le petit frère avec un large sourire ensanglanté.

Avant qu’Eden ne puisse voir arriver quoi que ce soit, un nouveau pied s’abattit sur son estomac. Il retomba d’un coup sur le sol, recrachant le sang qu’il avait dans sa bouche. Le blond retomba illico dans les vapes, assommé de douleur. Il n’eut même pas le temps d’insulter son frère pour le coup de grâce. Son frère le laissa agonisant dans son propre sang et s’en alla. Maudit cafard.

Lorsqu’Eden se réveilla, la nuit était tombée. Il se redressa, désorienté, et se demanda un instant pourquoi il n’était pas dans son lit avant de se remémorer les évènements de la journée. Sa première pensée fut pour Alexius. Ce bâtard allait le lui payer. Titubant, tenant son ventre endolori, il retourna à la maison. Les rues de Démétrio étaient désertes, et c’était tant mieux, vu la tête qu’il arborait. Dans la bicoque de sa famille, tout était immobile. Les ronflements du grand-père perçaient le silence Sur la pointe des pieds, le garçon rejoignit la chambre de son jumeau. Le chef bijoutier dormait tranquillement, un filet de bave perlant au coin des lèvres. Charmant. Ricanant intérieurement, l’étudiant entreprit de nouer une à une les tresses de son frère autour des barreaux de son lit, assez serré pour qu’il se fasse bien mal à son réveil. Son ouvrage achevé, il plaça un bol d’eau à côté du corps endormit et y trempa la main de son frère, les yeux luisant dans le noir. Un petit pipi au lit ne faisait jamais de mal à personne après tout… Avant de quitter la chambre, il prit soin de balancer l’ensemble des caleçons et pantalons de son ainé par la fenêtre, avant de s’éclipser sans un bruit.

« Bonne nuit grand-frère, je t’aiiime. »