Les jours s'égrainaient un à un et Dastan avait eu tant à faire à son retour de la nation Terrestre. Cela faisait quelques jours maintenant qu'il ne faisait que des tâches ayant trait au palais, au protocole, à l'armée. Gestalt état absent et en son absence, c'était Dastan qui gérait la plupart de ses tâches, en plus de ses propres obligations.
Mais ce soir, il avait enfin la possibilité de sortir de l'enceinte du palais, il avait enfin l'opportunité de faire autre choses que de la paperasse et de la remise en place de recrues braillardes.
Dastan pensa à Rozen, mais depuis les funérailles de Rizzen, il ne l'avait pas revu et il... À vrai dire il ne savait pas trop si l'appeler était une très bonne idée. Alors il décida que pour ce soir, il se la jouerait en solitaire. Sans trop se poser plus de question, Dastan se retrouva dans son bar préféré et y entra.  
Il y avait du monde et la foule noya en un instant sa fatigue. Un grand sourire sur les lèvres, il finit par s'asseoir au bar, juste à côté d'une jolie rousse.
Il l'avait déjà vu, il en était certain... Maintenant savoir si c'était dans un cadre professionnel ou personnel....
« Bonsoir. » Il s'assied et penche la tête vers la jeune femme, plissant les yeux. « Je suis certain de t’avoir déjà vu, mais... J'ai du mal à me souvenir si je dois redouter une claque ou si je peux te parler tranquillement ? » Il sourit, mutin. Et commanda son premier verre.

Il la détaille tranquillement, profitant de son manque de discernement visible ; encore une belle femme, Dastan soupire d'aise. Tellement de tentations, si peu de temps. Elle hausse les épaules, il boit une gorgée de son verre à peine arrivé ; Dastan a du mal à l'admettre, mais quelque chose le taraude, quelque chose sur laquelle il n'arrive pas à mettre de mots. Et il cherche une échappatoire, alcool et sexe faisant partie de ses préférées. « Bien sur ! Sheik c'est ça ? » Il sourit, se souvient maintenant. «  Comment ai-je pu oublier alors que... » Il lorgne ses seins, amusé. « Que tu as un rire si délicat. »
Il pouffe, n'essaie même pas de croire à ses propres paroles et engloutit une nouvelle gorgée de son verre. Il soupire d'aise tandis que le liquide réchauffe sa gorge ; et il y aura encore beaucoup d'autre verre avant qu'il n'atteigne l'oubli de soi, alors, pour être sur d'y arriver, il commande à nouveau et dit à sa voisine « Je peux t'offrir un autre verre ? » Il lui fait un clin d’œil et sourit, saloperie de troll.

Dastan était intrigué par la femme qu'il avait à côté de lui, elle semblait être un sacré personnage. Elle avait une cicatrice sur le visage asse importante et il trouvait qu’étonnamment cela ajoutait quelque chose à son charme, un côté brut. Il pouffa «  Je suis désolé, c'est un réflexe, je ne peux pas m'empêcher de regarder les beaux seins quand j'en vois... » Il avoue ses méfaits en haussant les épaules, à demi-repenti, un petit sourire amusé. Dastan finit sa commande en y ajoutant donc un gin tonic. Elle boit son verre comme une assoiffée après la traversée du désert, et lui, lui il se marre intérieurement. «  Je viens mater les seins des filles bien sur, quelle question ! » Il lance un regard complice à la jeune femme et boit une gorgée de son verre, qu'il avale de travers dans une grimace avant de tousser. « Mais toi aussi tu fais étrange dans le décor, madame la chef de la sécurité civile. Alors je te retourne la question. »

Il la regarde derrière son verre, un brin amusé, un brin intrigué, par cette façon qu'elle a de parler, par sa manière de boire, par ses remarques brutes. Elle est si différentes de tout ce qu'il a l’habitude de croiser, et plus encore, elle bien différente de..
Il balaye ses pensées d'une gorgée d'alcool avalé avec empressement. Les autres verres apparaissent sur le bar et il finit son premier verre pour s'attaquer à l'alcool salvateur du second.
« on arrive jamais ici par hasard, jamais. » Il fronce le nez dans une moue taquine et engloutit la moitié de son verre d'un coup. Ses oreilles bourdonnent déjà légèrement, encore quelques verres enfilés à cette allure et il sera parti.
« Qui a dit qu'un but devait toujours être glorieux ? » Il rit, secoue la tête dans son hilarité et pose sa tête contre sa main, accoudé au comptoir, face à Sheik. Il l'observe tranquillement et lance : « Je suppose que j'en suis un, puisque je suis là à mater tes seins au lieu de faire des choses respectables. » Il hausse les épaules et reprend sa place. Dastan n'a pas tant le cœur à jouer finalement. Il y a une tâche dans sa vie, qu'il n'arrive pas effacer. Mais sauvons les apparences avant d'être noyé. « Du coup, puisque tu sais déjà que je suis un pervers, je suppose que ça te choqueras pas si je te demande de venir avec moi faire un tour aux toilettes ? » Il sourit et boit, encore et encore. Sale con.

Sexuellement frustré, il s'étouffe dans son verre, crache et s'époumone, riant, toussant, tout à la fois pour finir par essuyer une larme amusée. Non il ne se sent pas frustré sexuellement. La frustration vient d'autre part. Est-ce réellement de la frustration ? Il se frotte la tempe, un peu déboussolé. « Je crois que ça ne te regarde pas Beauté. » Il sourit, enfile un autre verre et commande dans la foulée. Dastan sent quelques regards effarés derrière lui, certainement des recrues, des bleus, qui n'ont pas l'habitude de le voir en dehors des murs de la base militaire. Il hausse les épaules, peu importe.
« Si tu es si intéressée, pourquoi ne pas finir nos verres et y aller ? » Il lui lance un regard complice, fait un clin d’œil. Tout ça ne mène à rien ; il soupire. Ne veut pas penser aux questions qu'elle vient de lui poser et pourtant...
Pourtant ça tourne et ça tourne encore et encore, en boucle sous ses mèches brunes ; qu'essaie-t-il de noyer dans sa boisson ?
Au fond, il a une vie plutôt cool, il est respecté, il a des amis...
Et puis, qu'est-ce que ça veut dire un "chagrin d'amour" pour quelqu'un qui n'a jamais aimé. Trop de questions, pas assez de réponse et cette sensation de ne plus être à sa place. Fin du verre. Il est presque soûl. Adieu questionnement.

Il hause les épaules dans un semblant de tant pis et siffle son troisième verre, juste avant le quatrième. Ses oreilles bourdonnent de plus en plus et le monde devient cotonneux. Sa libido grimpe en flèche et il sait que l'alcool commence à faire bien effet. D'ici quelque sminutes, il ne sera plus non plus en mesure de se lever. Quelle drole de soirée. Un sentiment amer au fond de la gorge, il sourit à la rousse à côté de lui ; elle insiste la bougre. «  Si je t'ai répondu ma Belle... » Il soupire te ajoute « Et à moins que tu ne puisses résoudre mon problème, et comme j'en doute fortement, je ne te répondrais pas. » Il tire la langue, et donne un petit coup d'épaule. Peut-être est-il plus émêché qu'il ne le croit quand il vient fixer à quelques millimètres la poitrine de sa voisine. « Ceci dit, si tu me les montre, j'accepterais peut-être de t'expliquer. »

Peut-être allait-il trop loin dans sa consommation. Il se rendait encore compte d'à quel point il était odieux et pourtant, ça ne semblait pas le gêner plus que ça. Il pensa à Rozen, à tout ces jours qui avaient filé lentement entre leur dernier rencontre et maintenant. Il pensa à ses blessures, au fait qu'il ne savait même pas si elle guérit, il pensa à Vesper et au mystère qu'il représentait et enfin il pensa à Sheik. Cette femme assise là qu'il ne connaissait pas vraiment et qui devenait subitement le réceptacle de toutes ses frustrations. Mais il était déjà trop soûl pour s'excuser, trop soûl et trop malheureux. « Dommage. »
Dommage oui, d'être un des meilleurs au champ de bataille, d'être un guerrier hors-pair, dommage de devor venir là pour noyer sa conscience. « est-ce que j'ai le droit de m'en faire autant pour elle.... » Il avait dit ça à haute voix, dans un soupir. Finalement, il n'avait pas de réelle discussion avec la Rousse, il ne parlait qu'avec lui-même. Un verre de plus, ses pensées se délient, plus de réflexions sur le sens de la vie, plus de Rozen, plus de seins, plus rien. Le trou noir. L'oubli.
Il se tourne vers sa voisine, visiblement complètement bourrée aussi. « Tu viens, on fait un karaoké ? »

Une gorgée de plus du liquide qui coule dans sa gorge comme de l'eau, il ne ressent plus rien. Le monde vacille dans un état brumeux et Dastan perd tout contact avec le monde réel. Quand il était ado il aimait bien venir voir les gens au karaoké, ça l'amusait mais il n'avait jamais prit par à aucune chanson, trop mauvais pour son image m'voyez.
Mais là, il était juste défoncé et il se fichait de son image avec beaucoup de plaisir.
Ses pieds sur le sol, il tangue. « Putain qui a fait ce carrelage c’est pas du tout de niveau merde ! » Il tousse dans un éclat de rire et se dirige vers la zone karaoké, titubant gaiement. Il ne sait même pas si la rousse le suit, il fait juste n'importe quoi.
La musique s'allume et il choisit un titre, le sourire au lèvres. « Oh ! Ma chanson préférée ! »
Et sur un air familier, les paroles s'affichent et Dastan chante, pas si mal que ça, en lançant des regards charmeur à qui croise la route de ses yeux. « i know you want me ... »
Adieu, veaux, vaches, cochons, dignité et tout le reste...

Il chante à tue-tête cette chanson désuète, et les regards alentour ne faisait qu'effleurer la sphère de nuages qui l'entoure. Il danse (?) sans aucun rythme dans la peau et lance un clin d'oeil à sa partenaire de chant pour la soirée quand vient son tour. Il se met à rire mais les sons qui sortent de sa bouche sont rauques et désordonnés. C’est la fin mes amies. La chanson de la rousse dure une éternité à ses yeux, l perd le fil, mais applaudit quand même à la fin de chanson. Titubant le Brun attrape le bras de la chanteuse d'un soir pour la ramener à sa chaise.
Mais lui ne s’assied pas, il est temps d'y aller.
« Merveilleuse interprétation, mais avant de de ne plus voir devant moi j'vais rentrer. Wouh.. » Il se rattrape au bar, lamentable déchet humain et ajoute en se recoiffant nerveusement. « J'te proposerais bien de dormir à la maison, mais je me souviens plus d'si j'ai un canapé ou non ? » Il s'incline, cogne sa tête dans le bar violemment. Sa main sur le front, il sent un liquide chaud couler sur sa peau, mais son cerveau est saturé et ne se rend pas compte que c'est son propre sang. « Madame. »
Et après un signe de la main il sort enfin du bar.... Pour s'asseoir quelques dizaines de mètres plus loin sur un banc, la main sur le front, complètement éclaté.

Il cligne des yeux. Demain viendra l'ecchymose et le sang séché en croûte sur sa plaie qu'il devra nettoyer en grimaçant sur sa stupidité. Mais à l'instant, rien, rien ne l'atteignait, il était enfermé dans un carcan de coton et les étoiles dans les ciel dansaient à présent dans ses yeux. Une voix, mais il n'entend rien de concret, assommé et hagard, paumé au milieu des lumières de la ville.
Il va s'endormir s'il reste là, et cette pensée finit par tourner en boucle dans sa tête, obsédante à un tel point que son crâne explose sous la pression. Dastan se lève tant bien que mal, sa main collée au front, pansant une blessure floue. « Suis moi putain, y a des types pas clair dehors et on dirait que sais plus où t'habites ! » Disait-il, lui l'homme ivre. Et claudiquant, il passa à côté de la Rousse, attrapa son poignet et la tira jusqu'au quartier des habitations, non sans zigzaguer pendant le chemin. « Maintenant, trouvons le maison de la chemin... »
Le chemin de la maison. Certes.

Putain mais.. Qu'est-ce qu'elle est chiante ?! Dastan est soul et tout à coup, cette femme l'horripile énormément. « Vu comment tu me les brise ma Belle,bientôt j'en aurais plus de couilles ! »
Il grogne, un frisson de froid parcourt son échine et titubant, il s'éloigne vers ce qu'il croit être le chemin de sa propre maison. La nuit étale sa noirceur depuis quelques heures maintenant. Il fait frais. Les étoiles brillent et les chats miaulent et Dastan insulte violemment sa porte.  « Saloperie de serrure de mes deux ! Ouvres-toi bâtarde !!! » Il donne un grand coup de pied dans la porte, qui, sous le choc, s'ouvre. Et dans le même temps, c'est la peau de son front qui éclate à nouveau, déversant une nouvelle vague de sang sur son visage émacié. Il lance un regard triomphale  vers la Rousse qui... A visiblement disparu entre deux ruelles. Dastan pousse un soupir rauque et agacé. Il a du mal à se décider, son cerveau est tout embrouillé et IL PISSE LE SANG !
Dans un drôle de réflexe il vient coller sa veste conte la plaie. Sauf que ce geste le déséquilibre et il se prend le mur de plein fouet. La douleur ne viendra que demain heureusement. Il s'assied en bas de chez lui, abandonne la bataille contre l'alcool et s'endort à quelques mètres de son lit.